Trouvé dans “British Cavalryman” de Haythornthwaite
p 26 : manières d’utiliser un sabre,
THRUST = estoquer = “pointer”.
CUT/SLASH = couper/tailler = “sabrer”.
Après avoir développé les blessures horribles infligées par les sabres britanniques ...
(quand ils touchaient l’adversaire) : “nevertheless, he admitted the dreadfull power of the French thrusting sword...” soit “la terrible puissance de l’épée d’estoc française”.
Mle 1788 (britannique). “The imperfections in these patterns became obvious in the Netherlands 1794-95, especially when compared with the sabres of the... Austrians...”.
“...the hilts of the heavy sabres so unbalanced the blade that many men and their mount were injured by their own weapon when attempting to slash at the ennemy.”
Bref, ce modèle était si mauvais que biens des cavaliers se blessaient eux-mêmes ou blessaient leurs propres chevaux lorsqu’ils tentaient de sabrer l’ennemi.
Mle 1796 (britannique). “...copied from the Austrian for heavy cavalry... double edged for only 12 inches... it could not be used for thrusting... ill-contrived machine. Is too heavy, too short, too broad, ...”.

D’où il ressort que ce modèle, “mal conçu, à double tranchant sur seulement 30 cm, ne pouvant pas être utilisé d’estoc, trop lourd, trop court, trop large... était copié du modèle autrichien de 1775... qui donc présenterait les mêmes défauts ?
Lu aussi quelque part que la garde présentait le double inconvénient de protéger insuffisamment le poignet tout en étant très gênante pour le transport.
Mle Light cavalry. “... curved. It could only really be used for the slash... We can answer for its utility in making billets for the fire.”
Plus courbe (trop semble-t-il) que le modèle 1788, plus large, long de 83 cm, ce sabre ne pouvait servir que de taille... son utilité selon un officier britannique de l’époque ?
Couper du bois pour le feu !
Conclusion générale : en plus d’être mauvais par construction, ces sabres ne permettaient pas de pointer avec et se trouvaient notablement inférieurs aux français.
Trouvé dans les “Mémoires de Chlapowski” :
P. 99. A propos du combat de Benavente, où les Chasseurs à Cheval de la Garde
ont subi un échec et vu leur général, Lefebvre-Desnoëttes, capturé :
“Plusieurs chasseurs nous montrèrent des contusions sur leurs dos et sur leurs bras, et des marques noires sur leurs visages ; ils nous dirent que les Anglais les frappaient du plat du sabre au lieu du tranchant, leurs sabres trop larges de lame ne permettant pas d’assurer leurs coups comme avec les nôtres.”
Trouvé dans les “Souvenirs du lieutenant Chevalier” :
* “... nous vîmes accourir... un régiment de cavalerie anglais... pour nous charger, ils ne pouvaient connaître notre nombre parce-que nous étions en colonne serrée par escadron : “laissez-les venir, dirent nos généraux, mais pas de coups de sabre, des coups de pointe, de bons coups de pointe.” Ils arrivent sur nous avec leurs habits rouges, perchés sur leurs chevaux, ivres d’eau-de-vie et la latte à la main, faisant voler à droite et à gauche leur mauvais sabre... Nous nous ouvrons un peu... ils entrent... et, en moins de dix minutes, il ne restait pas un seul habit rouge à cheval, ce beau régiment, qui, je crois, était de la Garde Royale fut entièrement effacé...”.
Trouvé dans “Ceux qui bravaient l’Aigle”, de Patrice Courcelle :
Latte (britannique) modèle 1796 : La version originale de cette arme constitue d’après les soldats qui s’en servent “la plus mauvaise arme jamais infligée à l’armée britannique”, utilisable ni pour les coups de taille ni pour les coups de pointe.
Des modifications y sont apportées peu avant Waterloo mais sont loin d’être générales, même au sein d’un même régiment (Scot Greys). Les “Blues” ne l’ont pas faite du tout.
La modification tend à rendre l’arme capable de pointer. C’est un plus, même pour des soldats sans expérience de la chose, mais n’améliore pas la capacité de tailler.
Corps de Lützow : on apprend que ce corps franc prussien était équipé du sabre de cavalerie légère britannique modèle 1796, ou du
“Sabre de cavalerie légère modèle 1808 prussien : rigoureusement identique au sabre britannique décrit ci-dessus.”
D’où, techniquement, la cavalerie légère prussienne utilisait un sabre aussi “performant” que le britannique !
CQFD.
Diégo Mané