Essling 2009 à Lyon, le compte-rendu de l’organisateur
(par John-Alexandre Mané, Lyon, 28/11/2009)
“Essling 2009 à Lyon” fut un long processus. De toutes les étapes, je m’apprête à franchir la dernière : celle du compte-rendu de l’organisateur.
Pour vous faire jouer cette bataille, un énorme travail de regroupement des armées à été entrepris. Certaines unités ont même été spécialement peintes pour l’occasion. Au final quelques 2700 figurines 25 mm appartenant à huit propriétaires différents ont été acheminées. Elles ont été disposées sur 32 m2 de tables, réalisées avec des décors sur mesure (Danube, maisons exactes des villages d’Aspern et d’Essling, digues, champs, routes, bois etc…). Ont été préparés également : ordres pour chaque corps, proclamations, effectifs spécifiques au deuxième jour, caractéristiques, munitions, points de règles particulières à cette bataille, etc…
Cet immense travail à permis à plus de 30 participants de rejouer la bataille d’Essling.
Napoléon était joué par Diégo Mané et l’Archiduc Charle par François Chambon.
Les deux étaient maintenus dans l’incertitude de la survie ou non des ponts du Danube. Davout pouvait déboucher… Charles voulait exercer une pression sur toute la ligne française alors que Napoléon se maintenait en position centrale pour profiter d’une éventuelle erreur de son adversaire. Les deux généraux-en-chef avaient massé plus de moyens autour d’Essling. Surprise préparée, Napoléon avait regroupé toute son artillerie à cheval et son artillerie de 12 £ dans le parc d’Essling.
Après une furieuse canonnade, le brouillard se leva, les deux armées se découvrirent, toute l’armée autrichienne s’ébranla dans la plaine et mit le Français sous pression. Dès que l’Autrichien fut à bonne portée, les 72 pièces massées au Sud d’Essling se démasquèrent et vomirent la mitraille. L’artillerie autrichienne de l’aile gauche fut quasi détruite. A ce signal, la division Saint-Hilaire, suivie par Lasalle et Saint-Sulpice, s’élança à l’attaque de Rosenberg, refroidi par la surprise.
Au centre, les Autrichiens, plus prudents que ce que leurs ordres leur avaient spécifié, entretenaient une canonnade sur toute la ligne, mais les deux divisions commandées par Oudinot étaient bien abritées derrière la digue. Ce n’était pas le cas des restes de la division d’Espagne et de la garde impériale qui récupéraient les boulets perdus. Aspern, occupé par la division Legrand, était criblé de boulets par 50 pièces. Les pertes augmentaient de manière vertigineuse et l’inquiétude allait grandissant.
Saint-Hilaire alla percuter Rosenberg en profitant de la bande de terrain plus propice aux troupes légères entrainées. Déjà la cavalerie française chargeait les bataillons masses sans trop de résultat si ce n’est celui de fixer l’adversaire. Dedovich tenta héroïquement d’attaquer les 72 pièces françaises pour échouer tout près du but et retraiter avec pertes et fracas. Toute l’aile gauche autrichienne reculait. Essling subissait, vague blanche après vague blanche, les assauts répétés de Hohenzollern.
A 10h00 Rosenberg plia enfin sans rompre totalement, mais dût céder du terrain au Français. Lasalle poursuivit la cavalerie légère de Rosenberg, le sabre dans les reins, tandis que Saint-Sulpice chargeait tout ce qui se présentait devant lui. Saint-Hilaire fit un « à gauche » et se reporta sur Dedovich dejà accablé par la grande batterie…
A 10h30, Aspern tomba presque totalement entre les mains des Autrichiens. Pire, tout leur centre se rua enfin à l’attaque. Les deux camps se livrèrent alors un combat sanglant pour le contrôle de la digue. Oudinot était devenu la cible de la ligne ennemie et de son élite qui vint, l’archiduc en tête, intensifier l’attaque. Essling fut mis sous plus forte pression par l’arrivée d’une brigade de grenadiers qui pénétra presqu’aussitôt dans le village. Les bordures Nord et Est d’Essling tombaient sous contrôle autrichien. Les Français étaient dans une situation critique.
Dans ces circonstances Napoléon ordonna une attaque générale sur toute la ligne et renforça son dispositif en avançant la jeune garde. Le résultat ne se fit pas attendre, les Autrichiens furent rejetés d’Essling et au-delà de la digue.
L’aile gauche autrichienne n’avait d’autre choix que retraiter… mais… les ponts étant
définitivement coupés, Napoléon, à court de munitions et peu confiant dans la
solidité de son centre, ne pouvait plus s’éloigner davantage de sa base.
Vers 13h00, les deux armées sont épuisées par deux journées d’âpres combats. La bataille n’est plus qu’une longue canonnade mais les Français replient en ordre dans l’ile de Lobau. Cependant, ils le feront avec moins de pression que l'historique. Les combats furent acharnés dans les villages et à l'Est d'Essling où les deux armées avaient décidé d'attaquer en priorité. Les pertes finales des combats s'établissent à 25000 Autrichiens pour 19000 Français. La bataille a coûté la vie de Lannes et Saint- Hilaire (cela ne s’invente pas). Plusieurs autres ont été blessés.
Voici les photos :
[img=http://img39.imageshack.us/img39/8497/dsc0033fd.th.jpg]Hiller s’avance avec sa nombreuse artillerie…

...et t la dispose à portée appréciable…

Le centre français, étiré avec la garde et Marulaz en réserve, vu par les Autrichiens.

Essling avec son “imprenable” grenier.

L’aile gauche autrichienne, disposée en masses, attaque l’intervalle compris entre Essling et le Danube.

... mais Saint-Hilaire, confiant en ses vétérans, attend de pied ferme.

Pourtant les masses sont profondes… et avancent avec courage.

Les mêmes vus du sud

Mais une fois à bonne portée, l’artillerie embusquée dans le parc d’Essling pointe ses tubes…

Les Autrichiens sont assommés… et hésitent… C’est à ce moment que Saint-Hilaire
s’élance... avec la cavalerie de Lasalle et Saint Sulpice en soutien.

Weber est enfin prêt à attaquer Essling. La suite ne sera que boucherie…

L’aile gauche autrichienne recule bayonnette dans les reins mais parvient à atteindre la digue qui ne les protège pas complètement de la batterie de la garde qui les prend en écharpe depuis l’autre rive du Danube. La cavalerie française, à peine passée, charge déjà…

L’extrémité Est d’Essling est en feu… Au loin les Autrichiens voient le débouché de l’attaque française.

Les combats pour le contrôle de la digue de l’aile droite font rage… Les Français prennent l’ascendant. Les cuirassiers un peu plus loin se font stopper par les bataillons masses et les décharges de mitraille… puis seront traversés par les hussards que vous voyez déboucher de la droite. Ces braves, enhardis par leur premier succès, se feront sévèrement punir par la deuxième vague de cuirassiers.

Au centre, les Autrichiens, rendus timorés par la vision d’une digue solidement défendue, décident enfin de s’avancer, mais choisissent de « tâter » l’ennemi en envoyant des lignes.

La grande batterie française s’est avancée et Dedovich alla tester la renommée des artilleurs français pour le bien du reste de l’armée. La réponse saute aux yeux, l’infanterie fut bien accueillie et retraita illico en désordre.

Au centre, à proximité d’Aspern, le général Carra-Saint-Cyr encourage ses Hessois pendant l’avance autrichienne.

L’archiduc, voyant que les attaques piétinent, engage la moitié de ses réserves au moment où Hohenzollern et Bellegarde parviennent enfin a distance tactique des Français.

Au centre-gauche français, pendant que Carra-Saint-Cyr s’accroche bec et ongles a la digue, Marulaz fait un à gauche pour empêcher les Autrichiens de couper la communication avec Aspern.

A l’aile droite française, après moults corps à corps et de multiples charges de cavalerie, Rosenberg retraite enfin vers Enzersdorf, laissant la digue aux Français. Le coup de marteau de Lannes à bien fonctionné, la cavalerie engage la poursuite.

Essling supporte, vague après vague les assauts autrichiens. Boudet se multiplie aux quatre coins du village pour organiser une défense désespérée. Napoléon envoie la division Demont pour le soutenir tandis que la Division Nansouty patiente en arrière.

Aspern, après plusieurs heures de bombardements, est quasiment totalement pris par Hiller. Les restes de la division Legrand organisent une défense désespérée dans la partie Sud du village. Masséna ayant été sonné par un boulet qui a tué son cheval n’a pas pu insuffler la victoire sur ce secteur.

Carra-Saint-Cyr sous très forte pression…

Les grenadiers autrichiens montrent l’exemple en venant percer le centre-droit français. Les bataillons de Bohême se mettent à les imiter et l’ensemble de l’armée se met à y croire !

Ici le même exemple avec l’autre division de grenadiers qui dès la première attaque enleva la lisière Nord-Est d’Essling.

Ici, vous voyez l’importance d’Essling que l’on pourrait qualifier de vitale.
C’est le point de pivot de l’attaque de l’aile droite française (la grande batterie) en même temps que le dernier point d’ancrage du centre (Nansouty s’est réorienté face à la menace des réserves autrichiennes).

Saint-Hilaire laisse Lasalle et Saint-Sulpice poursuivre et fait un à gauche pour accabler Dedovich déjà bien émoussé par la grande batterie.

Ici Enzersdorf occupé par des débris de Rosenberg pendant que la cavalerie tente
vainement de ralentir Lasalle.

Rosenberg voit ses prédateurs se précipiter sur lui.

Une bataille dans la bataille, le génie français s’active à préserver le pont du troisième bras du Danube, également fragilisé.

Pendant ce temps, Larrey essaye tant bien que mal de sauver ce qui peut l’être…

Essling est tantôt pris…

... tantôt repris…
Les malchanceux repassant devant les canons qui les ont accablés à l’aller…

Essling dans la tourmente…

Au centre conscrits et vétérans se serrent les coudes.

Hiller ne laisse aucun répit à Legrand dans Aspern et le traque comme une bête…

Les bataillons masses font bonne contenance tandis que Saint-Sulpice porte une
énorme attaque (dans le style « Beuharg ») sur la réserve de cavalerie autrichienne.

L’attentisme ne correspond pas à Masséna qui dès son retour à son poste lance une contre-attaque sur toute la ligne.

Les beaux alignements autrichiens sont brisés, le chaos s’installe. Remarquez Masséna commandant des Hessois au milieu du dispositif ennemi.

Les deux lignes se rallient… Pour Bellegarde tout est à recommencer.

Dedovich, voyant la cadence de feu de la grande batterie diminuer, se lance à nouveau à l’assaut des canons et de la division Saint-Hilaire qui les flanque.

Une fois réorganisé, le centre autrichien repart à l’assaut de la digue.

Oudinot sur tous points chauds réalise ici la prouesse de repousser les grenadiers autrichiens avec ses conscrits.

La division Demont s’engage au moment où la division Boudet allait succomber.

Ici la photo est floue… mais le chaos est palpable.

L’attaque de Dedovich ayant échoué (il restait encore des boulets aux Français…), nous voyons une lame de fond se préparer. En effet, les Autrichiens jetant leurs dernières forces dans le combat pour Essling, ne s’aperçoivent pas que la grande batterie se réoriente avec le peu de cavalerie de Colbert ayant franchi le pont au matin.

La cavalerie de Dedovich stoppée net… l’infanterie qui lache… Il ne reste que quelques bataillons de grenadiers heureusement non engagés sur Essling.

Bellegarde refranchit encore une fois la digue... le centre-gauche français lâche prise…

Mais c’est sans compter sur la pugnacité de Masséna qui contre-attaque une nouvelle fois… La jeune garde qui s’est avancée apprend par l’exemple ce que le mot sacrifice signifie.

Essling ne sera pas pris, le coup de tonnerre est déjà passé… Les hussards ont
foudroyé le flanc de l’attaque. Les Autrichiens retraitent.

Les troupes de Bellegarde et Hohenzollern sont épuisées, l’archiduc jette en
avant sa cavalerie qui ne pourra rien faire pour entamer la fermeté française.
Prix :
Prix du “Beuharg” autrichien
Jean-Pierre Hyvron alias Weber pour ses incessantes attaques sur Essling dans le pur style bestial.
Prix du “Beuharg” français
Georges Mourgues alias Saint-Sulpice pour ses attaques heureuses et malheureuses de cuirassiers sur tout ce qui était a distance.
1er Prix du fair-play autrichien
Loïc Conus alias Hiller qui a joué avec une sympathie permanente pendant toute la bataille.
2eme Prix du fair-play autrichien
Cédric Dominique alias Rosenberg qui n’a pas perdu son calme malgré la pression de ses assaillants.
1er Prix du fair-play français
Jérémy Arbault alias Legrand qui même écrasé par les boulets autrichiens dans
Aspern a rangé sa frustration dans sa poche.
2eme prix du fair play français
Yann Bauzin alias Boudet qui à distillé de la bonhommie pendant toute la bataille.
Prix du sacrifice français
Mickael Ronchetti alias Masséna qui a perdu quasiment tout son corps d’armée pour l’Empire.
Prix du sacrifice Autrichien
Jean Luc Marie alias Dedovich qui s’est attaqué par deux fois à la grande batterie pour tenter de résoudre un problème insoluble.
MerciS à :
-Olivier pour les badges
-Tous les propriétaires de figurines ainsi qu’aux peintres.
-Diégo Mané pour l’ordre de bataille et la préparation des figurines.
-Ma femme et moi-même (faut pas s’oublier) pour les décors.
-Aux généraux en chef pour tous leur travaux préparatoires.
-Les arbitres Nicolas et Bruno pour s’être sacrifiés pour le plaisir des autres.
-Les bénévoles de ma famille (maman, Natacha, Sébastien) et belle-famille (belle-maman et beau-papa) pour la nourriture et le service de qualité.
-Aux routards venus des quatre coins de la France.
-Christian pour les photos.
-Michel Montoya (Tactique), Jean-François Gantillon (1er Empire), Christophe Pochon (Empire) et Christian Cote (Npow) pour leurs sympathiques animations.
Enfin à vous tous, joueurs du jeu d’histoire. Ancien grand timide, en échec scolaire et ayant eu des difficultés professionnelles, vous m’avez obligé au travers du jeu à me hisser à votre niveau par le développement de mes capacités de raisonnement, d’analyses, d’anticipation et d’intuition. Tous, directement ou indirectement m’avez rendu meilleur. Je me suis sorti de mes travers et cela, c’est grâce à vous. Soyez en tous remerciés.
John-Alexandre Mané