par MANÉ Diégo sur 07 Juil 2015, 13:36
J'ai terminé ce matin la lecture du "Waterloo" de Barbero (520 pages).
Je ne change pas (trop) mon appréciation générale formulée dans le message précédent... mais me demande s'il n'y a pas eu plusieurs traducteurs puisque "chevau-légers" utilisé au début (pour qualifier la brigade lourde britannique, par ex. page 257) est devenu "cheval-léger" pour qualifier à la fin un Dragon-Léger (page 453). Peut-être l'idée du singulier dans ce cas ?
Dans le même registre nous avons colback pour bonnet, bataillon pour escadron et réciproquement, escadron pour escouade, recrues au lieu de vétérans, etc... bref, un traducteur qui ne connaît pas le sujet qu'il traduit... ce qui toutefois, comme je l'ai dit, ne polluera que la lecture du "spécialiste".
L'amateur n'y verra que du bleu, ou du rouge d'ailleurs, car les très intéressants extraits de mémoires sont mélangés et les noms des unités concernées "francisés" ; ainsi c'est au lecteur de savoir si le 95e dont on parle est le Britannique ou le Français, car les noms des auteurs ne sont pas forcément indicatifs... La confusion qui en ressort, pour n'être probablement pas voulue, plonge cependant le lecteur dans le flou relatif des événements qui s'entrechoquent, et montre finalement que le sort des soldats de base était très similaire quel que soit leur camp d'appartenance.
Beaucoup de citations de mémoires donc, et c'est le principal attrait de l'ouvrage, qui n'engagent que leurs auteurs, certains très "optimistes" quant ' à leur prestation*. Les opinions émises ensuite par leur compilateur me semblent en revanche parfois hasardeuses.
On se demande aussi pourquoi Barbero intervertit les divisions Quiot et Donzelot dans le déploiement de d'Erlon, ce qui est manifestement faux... changeant du coup les unités engagées à La Haye Sainte.
Quoiqu'il en soit, contrairement à l'idée première que je m'en faisais, l'exercice (la lecture complète d'un ouvrage récent sur Waterloo) m'a appris un certain nombre de choses que je n'avais pas lues dans mes pourtant très nombreux ouvrages anciens sur le sujet, et donc cela en valait la peine.
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* Plusieurs mémorialistes britanniques, décrivant l'attaque de la Moyenne Garde", parlent tous des gigantesques bonnets à poils ("l'infanterie de la Garde, immédiatement reconnaissable à ses énormes colbacks" dit par exemple le texte page 405) des assaillants, alors que toute personne moyennement informée sait que ce type de couvre-chef était parfaitement minoritaire dans ces unités, vêtues de manière assez disparate (ce qui est reconnu en bas de page 413) pour avoir été confondues avec des Gardes Nationales par les Prussiens à Ligny.
Comme vous le savez c'est sa victoire contre les Grenadiers de la Garde française qui à conduit à l'adoption des bonnets à poils par les Guards britanniques. Si le raisonnement avait été honnêtement poussé jusqu'au bout, il serait aujourd'hui plaisant ("rigolo" dirait Bruno) de voir défiler les Grenadiers Guards de sa très Gracieuse Majesté arborant une vingtaine de couvre-chefs différents dans chaque compagnie...
Diégo Mané
"Veritas Vincit"