J'ouvre ce post pour y consigner les anecdotes relatives aux Cosaques, Bashkirs et autres Kalmucks.
En voici deux qui m'ont plu, tirées des "Mémoires du colonel Combe".
1) Bastien, le domestique de Combe, allé aux provisions pour son maître, est pris par les Cosaques au milieu d’un parti de fourrageurs du 8e Chasseurs. Le voyant en civil les “barbares” (finalement pas tant que cela) sont au moment de le laisser s’en aller lorsqu’il lui prend la sottise de leur parler en polonais (ce qu'il n'était pas). Dès lors les coups de bois de lance pleuvent sur lui et il y aurait succombé sans l’arrivée providentielle d’un officier russe.
“Nous ne faisons aucun quartier aux Polonais, qui ne nous en font pas, et si tu avais porté un uniforme, tu serais mort” dit le Russe. Ce ne fut toutefois probablement qu’une question de temps car si le pauvre “civil” fut emmené, on ne le revit plus jamais alors qu’il avait toutes les raisons de rejoindre après la guerre un maître aussi généreux que Combe (bonne famille jouissant de protections).
Alors je vous ai donné ce texte parce-que j’avais dans l’idée (probablement reçue) que l’uniforme protégeait, relativement, lors d’une capture en temps de guerre et que, justement, ce sont plutôt ceux pris en civil qui le plus souvent se voyaient abattus sur place comme “partisans”. Comme quoi !
2) Encore une autre “cosaquerie”, lors de La Bérézina cette fois. Un autre civil, Mr Anglès, inspecteur général des postes, “fut entièrement dépouillé et laissé sur la neige sans autre vêtement qu’une paire de besicles en or, que ces sauvages prirent probablement pour ses propres yeux, puisqu’ils les lui laissèrent. Il faut avouer qu’elles lui offraient peu de ressources contre les rigueurs de la température... il parvint à gagner le quartier général... moitié gelé, dans ce simple appareil...”.
En voilà un qui a eu bien de la chance... car sans ses bésicles il n'aurait jamais retrouvé son chemin !
Diégo Mané
Or si "le but c'est le chemin", "moi, vous savez, sans mes lunettes..."