par BOUTTET Denis sur 21 Oct 2008, 19:45
Hello Brice,
Je me permets juste un commentaire : ta technique me semble particulièrement longue et compliquée, surtout pour du 15mm, mais elle t'est personnelle, c'est l'essentiel. Mais j'en comprends les fondements aussi voici des pistes pour améliorer ton efficacité.
Une remarque quelque peu théorique sur la couche de base. La base noire se suffit à elle même : dans le cas de "trous" vis à vis de couches supérieures, ils sont visuellement assez bien interprétés par l'oeil. Le blanc ne se suffit pas lui même : il faut complètement recouvrir la couche de base sinon les anomalies de peinture sautent aux yeux ! Un avantage de la couche blanche est de permettre d'avoir des couleurs plus claires qu'avec une sous couche noire (l'oeil gère des écarts : une couleur claire sur un fond noir est trop contrastée pour lui, du coup on réduit naturellement l'écart). L'autre avantage de la couche blanche est d'être plus efficace pour absorber les couches quelque peu translucides (notamment avec de la pure huile et avec des blancs, jaunes et rouges qui sont assez peu couvrants) contrairement au noir. A ce titre là, le gris est un compromis. Mais comme tout compromis, il ne se suffit pas à lui même : c'est ce qui explique en partie que tu aies recours au lavis.
Aussi je te conseille la sous couche marron car elle se suffit à elle même. En effet, le marron est une "pseudo couleur" due à une distorsion du cercle chromatique qui, comme le noir, contient toutes les couleurs (marron = rouge + vert= rouge + bleu + jaune soit la même construction que le noir même pas la même teinte chromatique) contrairement au blanc qui n'en contient aucune. Le contraste avec la sous couche est neutre, le translucide passe assez bien car l'oeil le perçoit, au même titre que le gris, comme une couleur claire. Elle a un autre avantage, c'est de limiter l'impact de l'ampoule sans laquelle on ne pourrait travailler le soir. En choisissant le bon ton de marron (j'utilise le n°186 de Humbrol), "exit" le traditionnel lavis brun ! Enfin, chose surprenante, le contraste "inversé" Marron/Noir (noir sur sous couche marron avec creux en marron) fonctionne plutôt bien (cf. explications précédentes).
L'inconvénient est d'avoir des figurines avec un rendu un peu poussiéreux (C'est une question de goût car l'inverse suppose de n'avoir que de la couleur pure partout !). Pour atténuer cet effet, on peut ajouter un lavis mais cette fois-ci, coloré : bleu, violet, vert, dilué ou non avec un autre marron. Ce lavis n'estompe pas mais crée une ambiance. çà, c'est magique : impact similaire au camaïeu.
Si ce n'est pas clair, je suis là. Je peux même te montrer des photos. Pour la petite histoire, ma découverte du marron remonte à quelques années, sur Paris. Je cherchais à peindre du 15 mm autrichiens. Tout le monde sait que l'autrichien, c'est dur pour le blanc. Aussi ai-je procédé en mettant une sous couche blanche puis un lavis brun avant de coller les couleurs et le blanc. Résultat impeccable et un gain de temps appréciable. Et c'était parti : je n'utilise plus que çà, je l'utilise même pour les socles travaillés et ce, pour les mêmes raisons (j'utilise un lavis bleu pour accentuer la profondeur).
Je te ferai un commentaire sur tes peintures une autre fois (je suis fatigué). Je te conseille le livre de Jérémie Bonnamant Teboul (un lyonnais pur jus, professionnel de la peinture, un gars hyper sympa : faut voir sa salle de bain remplie de Golden Demon GW) édité à compte d'auteur, une véritable bible à 35€.
A bientôt.
Denis
Ils sont fous ces bretons, ils brassent la bière à l'eau de mer ...