Voici une partie de mon traditionnel "après la bataille", rédigé avant les deux messages précédents de nos amis Bruno Masson et Vincent Auger.
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Waterloo 2018 à Chamalières, après la bataille
(par Diégo Mané, alias Napoléon, le 17/09/2018)
Comme le dit le titre, nous somme dans l’après. Voici donc un résumé de ce que j’ai vu.
Sur la participation
Outre peu ou prou une petite dizaine d’exposants-joueurs animant des démonstrations de jeux divers et variés, nous étions, sur le remake de Waterloo proprement dit, environ une quinzaine de participants, cinq ou six joueurs tactiques par camp plus les trois généraux en chef et l’organisateur Jean-Christophe Raguet, sans compter Jean-François Gantillon qui ne joua pratiquement pas mais remplit le rôle plus qu’utile du reporter-photographe.
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Édit par Diégo Mané, le 12/10/2018
Là aussi figurait un lien avec les Forums des Jeux d'Histoire... Qui donc sont détruits*. Fort heureusement Jean-François a pu me communiquer son reportage par un autre canal que voici :
https://www.photorapide.com/albums/jeff ... embre.htmlLes deux premiers clichés, en fait désormais les 17ème et 18ème, montrent les participants :
Photo 17, de gauche à droite, les Français : Dylan Maurey, Hervé Caille, Laurent Mariette, François Michaud, Diégo Mané, Georges Vauzou, et l’organisateur, Jean-Christophe Raguet. Vincent Auger, joueur français, ne paraît que sur la Photo 3.
Photo 18, le même JCR, puis les Alliés : Bruno Masson, Sébastien Bacoup, Jean-Marc Donnat, Francis Adan, Patrick Maurey, Thierry Kerdal. Jean-François Gantillon, étant le photographe, n’apparaît pas dans son reportage... Mais tout le monde le connaît.
* Edit par Diégo Mané le 23/10/2018
Fort heureusement il semble qu'un noble adhérent des Forums des Jeux d'Histoire avait fait une sauvegarde générale, si bien que la presque totalité des précieux échange à pu être restaurée au plus grand soulagement des joueurs...
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Reprise du texte initial
Je «coachais» le camp Français dans le rôle de Napoléon, secondé par «Killer One» Laurent Mariette, trop bon pour d’Erlon et trop sage pour Ney, compromis qui m’alla bien car je pus m’appuyer sur ses conseils ludiques à chaque fois que nécessaire. Je lui délivrai l’esprit de mes projets, et il me livrait leur «faisabilité» dans la règle jouée, ce qui conduisit à plusieurs rétro-pédalages de ma part car il s’avéra que parfois l’adage impérial «impossible n’est pas Français» n’avait aucune chance de se vérifier (cf le chemin creux). Il était opposé à Francis Adan qui bénéficia des sages dispositions de Bruno Masson, Wellington du jour, mais aussi Wellington de toujours au KRAC de Lyon, c’est tout dire.
Georges Vauzou joua Reille. Je ne connaissais pas ce grand pince sans rire à l’humour tranquille, prompt à accaparer avec le sourire les unités trop voisines, mais qui finit tout de même, fut-ce avec retard, par faire ce que je lui avais demandé à l’origine. Je le souligne d’autant plus volontiers que ce ne fut pas le cas partout. Il était opposé à Patrick Maurey dans le rôle taillé sur mesures («généreuses») du fougueux prince d’Orange.
«Reille» était flanqué par Hervé Caille, Piré de circonstance au début, mais qui commanda de fait les forces de la division Jérôme engagées dans le bois de Hougoumont. Il eut fort à faire contre le désobéissant mais sympathique Sébastien Bacoup qui mena sans ordres* la division Chassé (suivie par osmose, au grand dam de Bruno Wellington, par deux divisions britanniques) à l’attaque de la gauche française. Cela permit toutefois de «rentabiliser» par cet usage une fraction du terrain réalisé qui sans cela n’eût, comme à l’historique, vu aucune action de combat. Soulignons l’extrême bonne humeur qui régna entre ces deux joueurs et se communiquait à tous ceux qui les voyaient «se battre».
* C’est également sans ordres relatifs que le vrai Chassé vint sauver Wellington, alors...
Revenant au centre droit, Vincent Auger alias Durutte dirigea la droite de d’Erlon, quelque peu témérairement, mais ce syndrome bien français eût des effets positifs.
Les deux unités qui, en infraction avec mes ordres, franchirent le chemin creux, furent en conséquence et comme je l’avais prévu, battues par les fantassins britanniques...
Mais ces derniers, emportés par leur succès (is not so British !), poursuivirent les vaincus sur la contre-pente française... trop loin, et se trouvèrent encerclés par de telles masses ennemies qu’ils durent se rendre.
Ne pouvant passer de face, de nombreuses unités françaises s’étendirent à droite, s’emparant de La Papelotte qu’elles surent conserver jusqu’au soir (i.e. 18 h 00 dans le remake), malgré l’arrivée très (voire trop) prématurée* de Ziethen («Nebel des Krieges» !).
C’est l’apanage de l’organisateur, auquel je ne jette en aucun cas la pierre lors de chacune de mes remarques du genre, que d’équilibrer la partie de la sorte.
C’est même flatteur pour les joueurs français que d’avoir ainsi provoqué des arrivées «anticipées» d’ennemis que l’on a donc dû juger nécessaires sinon suffisantes.
Sur la droite officiaient, face aux Prussiens de Thierry Kerdal alias Blücher, et Jean-Marc Donnat, le «jeune chevau-léger» Dylan Maurey dans le rôle de Mouton (Lobau), soutenu par le sérieux (c’est dans ma bouche un compliment) François Michaud, parfait Drouot.
Ils eurent à souffrir de l’arrivée fort prématurée, habitude prussienne du jour (Aber «Nebel des Krieges» encore !) de la réserve de 12 £ de Bülow, engagée bonne première au lieu de bonne dernière, ce qui changea radicalement la donne locale, j’en reparlerai.
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Sur le terrain joué
Sa réalisation doit tout à Jean-Marc Donnat. J’ai une solide expérience de la mise en oeuvre de champs de bataille en miniature et peux vous assurer que la somme de travail déployée par Jean-Marc Donnat pour la préparation de «Waterloo 2018 à Chamalières» est, toutes proportions gardées, sans commune mesure avec tout ce que j’ai pu voir au cours de mes plus de cinquante ans de pratique du Kriegspiel. Vous pouvez en avoir un aperçu significatif sur «Les Forums du Jeu d’Histoire» sous le tître «Veni Vidi Ludi».
http://www.jeudhistoire.fr/forum/viewto ... =9&t=14547«C’est grand, c’est beau, c’est généreux...» (comme la France dixit De Gaulle), et en plus c’est expédient... Malgré, où à mieux dire grâce, à certains choix qui, à prime abord, ne me semblaient pas judicieux. Personne n’aime à se tromper, mais là ce fut avec plaisir !
Un terrain de Waterloo beau comme çà, Diégo Mané l’a rêvé, Jean-Marc Donnat l’a fait.
Au-delà du terrain même, et pareillement issu entièrement du travail personnel et solitaire de Jean-Marc Donnat, il convient de souligner le formidable apport collatéral constitué par les sous-bases en métal aimant-compatible, toutes exactement calibrées et identifiées pour recevoir les figurines ainsi désignées et provenant des collections de différents joueurs. De la sorte, chacun à son arrivée était à même de poser sur les sous-bases déjà positionnées à leurs emplacement de jeu, les figurines demandées par Jean-Christophe.
J’ajoute un autre usage intéressant de ces sous-bases, qui s’est révélé involontairement en fin de bataille. L’énorme quantité d’artillerie nécessaire ayant dépassé les capacités de fourniture des prêteurs-participants, l’entrée sur la table de la dernière «fournée» de mon artillerie de réserve ne fut matérialisée que par lesdites sous-bases qui, de loin, ne permettent de distinguer que l’arme (infanterie, cavalerie ou artillerie), ce qui pour moi est bon, même si à plusieurs reprises au cours des combats des «espions» ennemis n’ont pas hésité à venir «découvrir» le nom et la qualité de l’adversaire en approche... dont parfois, nécessité faisant loi, l’aspect de la figurine disponible ne correspondait pas exactement.
Bref, si je me concède un bon niveau en matière d’altruisme, là j’avoue humblement avoir trouvé un maître. Jean-Marc, un de tes pairs te félicite avec respect et admiration.
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Sur le résultat selon Jean-Christophe Raguet
A 18 h 00 dans le remake (arrêt de la partie) la situation est la suivante :
Les Anglais tiennent Hougoumont, et globalement toute leur position en arrière du chemin creux. Les Français ont pris et dépassé La Haye-Sainte et La Papelotte, qui toutefois risque de tomber aux mains des Prussiens.
Ces derniers «poussent» et constituent un danger grandissant pour la droite des Français.
La gauche française est également menacée par les Hollando-Belges de Chassé.
L’artillerie des Britanniques est bien abîmée, et le reste a souffert de l’artillerie française.
Il y a globalement 5000 Alliés et 2500 Français hors de combat, écart non significatif.
La Garde Impériale et un corps de cavalerie n’ont pas été engagés.
Conclusions : «Napoléon n’est pas vaincu, mais Wellington n’est pas vainqueur.
Tout reste à faire dans ce qui de facto relève d’une bataille de deux jours... et demain l’intervention d’autres troupes est possible pour les deux camps, Grouchy pouvant renforcer Napoléon, et les forces du prince Frédérik renforcer Wellington depuis Hal...».
Et donc les participants de réclamer déjà un «Waterloo II à Chamalières, le retour...»
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L'arbitre a toujours raison, et il n'est pas question de discuter ses "sentences" pour la bataille qu'il a organisée. Mais bien entendu Napo-Lyon n'est pas d'accord avec toutes et livrera bientôt sa version des événements, comme il le fit à Sainte-Hélène, noyant ses détracteurs dans sa légende.
A suivre donc...
Diégo Mané