"Talavera 2009 à Mourmelon", 21-22 Novembre

C'est-ici l'espace de libre expression des pratiquants de la règle "Les Trois Couleurs". Il a pour vocations de leur donner un point de ralliement "universel" et d'apporter à tous les amateurs isolés l'aide nécessaire à la compréhension de nos choix de modélisation.

Modérateurs: MASSON Bruno, FONTANEL Patrick, MANÉ John-Alexandre

Re: Mourmelon 2009, 21-22 Novembre

Messagepar MASSON Bruno sur 15 Déc 2009, 20:00

AUGER Vincent a écrit:Rapport du général Sébastiani à son cher "cousin", l'Empereur des Français

.... Les Anglais mirent à profit cette pause pour décamper.



Euh, ça c'est plutôt une fanfaronnade du style de Victor, pas vraiment de Sébastiani, qui avait moins l'habitude de raconter des craques indéfendables. :mrgreen:

je rappelle un peu la chronologie de la suite:

27-28 juillet bataille de Talavera
28 soir, le Roi apprend que Tolède est attaquée par Venegas, et donc retraite de l'armée Française derrière l'Alberche, 3-4 km en arrière, sauf Victor qui ne veut pas lâcher son cerro, mais, qui part quand même vers 3h du matin le 29
le 29 au matin, Sebastiani et la réserve sont renvoyé vers la Mancha pour empêcher venegas de faire son entrée dans Madrid et détruire l'arsenal qui approvisionne toute l'armée (il n'y a aucune troupe entre Tolède et Madrid, et une seule brigade Française dans la capitale même)
le 29 au soir, les avant-gardes de Venegas sont à 20 km de madrid et le roi à 80...et il croit ce général devant Tolède (une toute petite erreur de 50km...en fait le roi est derrière Venegas et non devant
mais Venegas se pose à Aranjuez et n'en bouge pas pendant les 8 jours qui suivent.
Victor reste derrière l'alberche avec son corps, et apprend le 30 que Wilson est dans son dos avec une division Portuguèse de 8 à 10 000 hommes (il n'en a en gros que 4000, surtout des miliciens), et donc se tourne vers lui, et va chasser un fantôme jusqu'au 5 Août. Il recule donc de 40 km vers Madrid et perd tout contact avec les Anglo-Espagnols qui n'ont pas bougé (contrairement à ce qu'il croit)

Les Anglais restent en place jusqu'au 3, et se dirigent ensuite sur Soult que W pense n'avoir que 12-15000 hommes (au lieu de 50 000) et qu'il veut attaquer. les 3 corps en question (2, 5 et 6e corps) ne bougent de Salamanque que le 29 (avant, le 2e corps n'a pas d'artillerie et le 6e n'arrive à Salamanque que le 31) et ne commence à menacer les arrières Anglais que le 1er. A cette époque, il n'y a plus un Français à moins de 50 km de Wellesley

le 3, Soult et Wellesley sont à 30km l'un de l'autre, "au contact", lorsqu'ils apprennent la vraie teneur de la situation (Wellesley qu'il a plus du double de l'effectif prévu en face, et Soult que Wellesley le croit trois fois plus faible qu'il n'est). Pour Soult, il faut espérer que Wellesley reste dans cette ignorance et l'attaque à presque un contre quatre, et se préparer à lui courir après s'il l'apprend. Pour Wellesley, il faut choisir entre attaquer un français posté, supérieur en nombre, avec un risque sur ses arrières car Cuesta lui a aussi annoncé qu'il reculait pour passer le Tage, ou se précipiter sur le seul pont disponible dans la zone, celui d'Arzobispo, que les Espagnols vont aussi devoir emprunter, et qui est peut-être détruit....

mais ce n'est pas le cas, et le 4 au soir ils ont passé le fleuve, les Espagnols restant sur l'autre rive, et quand Mortier arrive avec le 5e corps, ils attaquent avec une telle détermination ses avants-postes que celui- ci prend peur et recule pour attendre le 2e corps qui le suit. Soult, à cette nouvelle, force la marche du reste de son armée, et le 6 tout son monde réuni, il avance, pour découvrir que Cuesta a passé le fleuve le 5 et a construit des retranchements derrière pour en défendre l'accès.

la manoeuvre a donc échoué, par la faute de Victor sans doute qui n'entre dans Talavera désertée que le 6 et capture entre 1000 et 2000 blessés anglais intransportables, (qui seront bien traités et fourniront un réservoir de prisonniers à échanger jusqu'en 1812.)et aussi de "pas de chances", mais la non-perte de Madrid (que rien ne pouvait empêcher jusqu'au 5)est un énorme coup de bol, donc on peut dire que ça reste mineur

donc parler des Anglais qui s'en vont, alors que mes guards prennent tout le monde de flanc et que tu n'as plus de réserves, euh, je dois pas être dans le même univers que toi, chez toi le chat de schrödinger il est dans ou hors de sa cage? :wink:
MASSON Bruno
 

Re: Mourmelon 2009, 21-22 Novembre

Messagepar MASSON Bruno sur 15 Déc 2009, 23:07

Rapport du Lieutenant–General Sherbrooke à Sir Arthur Wellesley, K.B.

Mon général,

Je tiens d’abord à vous féliciter de la victoire signalée que Votre Excellence vient de remporter sur les troupes françaises si vantées, dans laquelle j’ai eu l’honneur de servir sous vos ordres.

Suite aux alarmes de la nuit précédent ladite bataille, vous m’aviez fait la grâce de me confier l’aile droite de votre armée, constituée des brigades Kemmis, Mackenzie, Campbell ainsi que la brigade des Guards, les batteries Sillery et Elliot, la batterie Lawson ayant été positionnée sur vos ordres dans la redoute centrale. La brigade de cavalerie Cotton, située en recueil, complétant le dispositif.

Mon ordre était de contrer toute offensive au centre, et de prêter toute assistance à nos alliés Espagnols , de soutenir les troupes du MG Hill situées sur le cerro de Medellin.

En préambule à la bataille, le général Cuesta m’ayant fait signifier qu’il avait décidé d’attaquer l’ennemi à outrance, je décidait avec son accord de replier le 2/7th Fuzileers qui assurait le flanc droit de la redoute, et de le positionner en arrière du 2/53rd, ce qui me permettait de contracter mon front et de garder deux brigades d’infanteries en réserve au cas où l’ennemi viendrait à m’attaquer fortement. Ce dernier bataillon était le plus exposé de mon commandement, car le seul incapable de se mettre à l’abri du Portiña, dont les abords se trouvèrent beaucoup plus dangereux et glissants qu’il y paraissait, je le disposais dans la redoute pour soutenir la batteries Lawson et la demi-batterie Espagnole Uclès.

Mon adversaire direct se trouvait être (comme je l’appris le lendemain par des prisonniers ennemis sauvés de la sauvagerie des paysans Espagnols) le IVe corps sous les ordres du général Sébastiani. Ce dernier montrait deux divisions d’infanteries soutenues par une forte cavalerie, et une artillerie nombreuse, quoique moindre que celle déployée face au MG Hill sur le Cerro de Cascajal.

J’eus la surprise de voir ces troupes ne s’approcher qu’avec prudence de mes position, semblant intimidées par notre impassibilité, et s’arrêter pour se déployer à grande distance de nous. Nous les impressionnions grandement, et l’entrée en jeu de mes deux batteries d’artilleries suffit même à les faire reculer.

Je vis donc une division entière de ces troupes se diriger vers les positions de nos alliés Espagnols, et la seconde s’apprêter à attaquer la redoute qui marquait la jonction entre les deux armées. La présence de troupes anglaises dans son enceinte sembla méduser cette division, qui décida alors d’ensevelir le 2/53rd sous les décombres de cet édifice, déployant une forte artillerie à très petite portée des murs. La position étant très forte, j’avais bon espoir de voir l’unité tenir dans cette épreuve, et je me résolvais à perdre de braves soldats sans vouloir risquer mes propres pièces dans un duel désastreux, d’autant plus qu’une offensive majeure se développait de l’autre côté du dispositif.
Mes douze pièces se déployaient alors sur mon flanc gauche, aussi proche que possible du bord du Portiña, et couvraient de mitraille une division d’infanterie descendue du Cerro ennemi, et qui semblait vouloir traverser le ruisseau pour attaquer la position du MG Hill. Sous le déluge de feu déversé par nos pièces de 6 £, cette division hésita alors, commença à se déployer et tenta même d’emporter cette artillerie qui lui faisait tant de mal ; mais bien soutenue par les Coldstream, elle stoppa leur élan par des feux réguliers et très ajustés. On vit alors les unités ennemies abandonner leurs blessés au fond du ruisseau et se précipiter loin de notre position, raccompagnées par nos boulets. J’hésitais alors à traverser le Portiña pour complêter leur déconfiture, mais la présence d’une très nombreuse cavalerie en attente de l’autre côté, ainsi que vos consignes claires sur ce point, me firent renoncer à cette offensive sans lendemain.

Ayant arrêté l’attaque française sur ce point, je me reportais sur mon autre aile, où le pauvre 2/53rd souffrait énormément de l’artillerie bien servie par l’ennemi. Repositionnant la mienne de façon à menacer le flanc du dispositif ennemi, je pus diminuer l’efficacité de ce feu, mais non l’éteindre, et fit monter le 2/7th au plus près de son camarade de brigade pour l’épauler du mieux qu’il était possible. Je ne voulais pas abandonner cette position, car pendant que l’artillerie française démolissait cette partie de la redoute, l’artillerie qui la garnissait faisait des ravages dans les rangs ennemis, et dégarnir son flanc était risquer sa prise, et la mise en défaut du dispositif espagnol qui pivotait autour de ce point fort. Je ne pus donc qu’observer le développement d’une offensive combinée de l’ennemi en vue de prendre cette redoute.
Le 2/53rd, ayant perdu 40% de son effectif, et attaqué par des ennemis quatre fois plus nombreux, ne put que refluer hors de l’obstacle, je le laissais donc repasser le Portiña, sûr que son sacrifice ne serait pas vain, et qu’il aurait à cœur de revenir au combat. Malgré ce revers partiel, les efforts ennemis ne suffirent pas à emporter la redoute, car la batterie Lawson, tournant rapidement ses pièces légères, déclencha un feu rapide qui fit renoncer un régiment ennemi croyant l’emporter sans risque. Une contre attaque du 2/7th suffit à dégager définitivement la redoute, d’autant plus que la batterie Elliot, battant l’ennemi d’écharpe, faisait fuir l’artillerie ennemie, en abandonnant sur place quatre pièces démontées qui furent prises le soir par les Espagnols. L’échec de cette offensive démoralisa le général ennemi, et ses attaques cessèrent sur ce point jusqu’à la soirée.

C’est à ce moment qu’un message m’arrivait de votre part, me signalant que la cavalerie de Lord Payne éprouvait des difficultés au nord, et que la brigade Cotton devait se repositionner en réserve centrale sur les arrières du Cerro de Medellin. Je transmis immédiatement votre ordre à son officier commandant, et cette brigade se mit en marche. On me dit qu’elle est arrivée juste à temps pour éviter un débordement ennemi, je ne peux donc que louer votre prescience à la déplacer, d’autant qu’elle ne m’était d’aucune utilité, l’ennemi ne semblant pas désireux de m’approcher.

Une autre offensive sur notre centre se développant sur le Cerro de Cascajal, je décidais de faire monter la brigade Kemmis en première ligne pour permettre aux Guards de faire payer très cher à l’ennemi la montée sur le cerro de Medellin par des feux de flanc. Je déployais pour ce faire le 1/3rd Guard en potence de ma ligne de front, et à peine avais-je fini que l’ennemi jettait toutes ses forces dans un dernier assaut, que je ralentissais par des feux de mousquets supplémentés par ceux de la batterie Sillery. L’offensive ennemie, ralentissait alors et échouait sans avoir réussi à faire impression sur nos soldats, et tout son monde repassait le Portiña en grande hâte sous les lazzis de nos hommes.

Il y eut alors une grande accalmie sur tout le champ de bataille, qui permit à l’artillerie française disposée sur le Cerro de Cascajal de faire subir de fortes pertes à nos troupes, puis l’ennemi jetta ses dernières forces dans la bataille et engagea ses réserves.

L’offensive ne me concernant visiblement pas, je mis à votre disposition ma dernière brigade de réserve, Mackenzie, mais l’emploi de ces troupes ne semblait pas au premier abord utile, et elles restèrent prêtes à faire mouvement.
Trois divisions se jetèrent alors sur le Cerro de Medellin, et le 1/3rd Guards se couvrit encore de gloire en culbutant deux régiments qui formaient le flanc gauche de cette offensive. Malgré tout, l’ennemi parvenait à s’emparer des pentes du cerro, et bousculait notre première ligne de troupes, avant de se faire arrêter par notre deuxième ligne, commandée par Votre Excellence. Le 1/2nd Guard intervint alors, et chargeant le flanc du dispositif adverse, dégagea les hauteurs du Cerro, forçant l’ennemi à refluer en désordre dans l’obscurité tombante, qui seule nous empêcha de faire plus de prisonniers. Les troupes ennemies aventurées sur notre position, incapables de tenir, menacées comme elles l’étaient de flanc par les Guards et de front par les brigades Donkin et Mackenzie, repassèrent le Portiña dans la nuit et se replièrent au delà de l’Alberche, couvertes par leur nombreuse cavalerie.

De l’autre côté, les officiers survivants du 2/53rd m’ayant supplié de les laisser reprendre leur position dans la redoute, je laissais cette unité diminuée mais vaillante reprendre sa place d’honneur, et faisais tout pour les aider. Mon artillerie, repositionnée d’écharpe, battait tout le dispositif ennemi, et causait des dommages tels que je vis plusieurs unités refuser d’avancer vers nous plutôt que de recevoir notre feu, et une nouvelle attaque sur la redoute se vit repoussée par les feux concentriques de toutes les unités concernées. L’ennemi reculait alors, ayant fortement souffert dans ses attaques, et ayant encore une fois échoué, grâce à la grande activité des troupes des nations alliées, à obliger la nation espagnole à se plier au joug du sois-disant roi Joseph Napoléon.

On me dit que l’armée espagnole s’est extrêmement bien comportée, et en effet les troupes que j’avais dans ma vue ont constamment repoussé l’ennemi. Je ne peux malheureusement pas vous en dire plus, car le feu de l’artillerie a très vite couvert cette partie du champ de bataille de nuages de fumée qui ont considérablement diminué ma vision de cette zone. Nul doute que le général Cuesta vous fournira une relation de sa bataille.

Lieutenant-General Sherbrooke
Commandant la 1ere Division
MASSON Bruno
 

Re: Mourmelon 2009, 21-22 Novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 16 Déc 2009, 01:26

Bruno,

Bravo pour le rapport de Sherbrooke. So British !

Et aussi pour tes développements historiques expliquant “la fuite” des Britanniques.

Par contre, n'aurais-tu pas compris l'esprit ludico-partisan des rapports ci-dessus ?

Vincent raconte des "craques", c'est sûr, lorsqu'il se met dans la peau de Sébastiani, qui a beaucoup à se faire pardonner*, au ludique comme au réel, mais nous livre un rapport "honnête" en tant que joueur.

Il faut donc lire ses deux textes avant de lui voler dans les plumes d'autruche (de son magnifique panache de Général-en-Chef).

D’ailleurs le (vrai) roi Joseph lui-même date son rapport à l’Empereur, de Talavera, le 29 Juillet, les Anglais lui ayant, semble-t-il donc, et Napoléon le croira, “cédé le champ de bataille” !

* En fait c’est, selon moi, le retrait des trois bataillons et de la batterie qui faisaient face aux Guards qui permit à ces derniers de quitter leur position initiale pour aller chasser Victor du Cerro de Medellin.

Alors si le but de la manoeuvre était de faire battre Victor, c’est "bien joué" et parfaitement dans le ton du scénario. Sinon c'est "well done" (bien pour les British). Mais bien malin celui qui tirera la chose au clair et, dans les deux cas, on comprend parfaitement le silence relatif du rapport du général sur ce point... délicat.

Peut-être pas passé inaperçu du roi (toujours le vrai) si l’on lit son rapport entre les lignes :

“Le général Sébastiani s’est très bien conduit ; il a eu à soutenir
les efforts continuels de l’ennemi pour le séparer du 1er corps.”

Alors qu’il semble évident qu’il fit (le vrai comme le joueur) en réalité absolument tout pour ne pas s’y réunir !

Parlant de "craques indéfendables" le vrai Sébastiani, lui, s’est enlisé dans ses mensonges, tentant de cacher la perte d’une partie de son artillerie, entraînant même dans son sillage le brave Sénarmont, commandant l’artillerie de l’armée, et trompant ainsi Joseph et Jourdan.

Mais l’Empereur lisait la presse anglaise et cette dernière mentionna les trophées dont Joseph et Jourdan nièrent la perte de bonne foi. Napoléon insistant, la vérité se fit jour et Sébastiani, confondu, fut puni par la retenue sur ses revenus personnels du prix des pièces perdues à l’ennemi...

Je rappelle pour ceux qui ne l’auraient pas lu que mon débriefing personnel de “Talavéra 2009 à Mourmelon" se trouve mel ici :

http://www.planete-napoleon.com/docs/Ta ... enario.pdf

Encore bravo à tout le monde pour ces superbes apports (oui, j'ai fauté en oubliant le "r" de rapports, avant de trouver que, finalement, c'était aussi bien sous ce sens-là, que donc j'ai laissé !).

Diégo Mané
"Veritas Vincit"
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Mourmelon 2009, 21-22 Novembre

Messagepar KERDAL Thierry sur 16 Déc 2009, 07:42

Je constate en effet que Vincent est le seul à avoir fait l'effort d'écrire un rapport du côté des Franco-polono...etc. Où sont ceux des autres?
Pourtant , d'habitude , ils fleurissent pratiquement immédiatement...Bon sang, j'avais oubliè, ils ont perdu(je suis méchant,pardonnez-moi!).
Ceci dit , on les attend quand même.
Amicalement.
THIERRY
KERDAL Thierry
 

Re: Mourmelon 2009, 21-22 Novembre

Messagepar MASSON Bruno sur 16 Déc 2009, 18:01

si ma première intervention a semblé agressive à l'encontre de mon adversaire de ce jour, je m'en excuse auprès de lui et de vous, car vraiment telle n'était pas mon intention!

je pensais juste Sebastiani un peu plus mesuré dans ses rapports, mais je faisais erreur là-dessus donc. Pas un pour racheter les autres chez les Grenouilles, c'est désespérant :mrgreen:

je reviens aussi sur la position vraiment particulière aux portes de Madrid dans les premiers jours d'Août 1809, on a un superbe mille-feuilles de troupes sur une grosse cinquantaine de kilomètres

tout au nord, la garnison de Madrid, une brigade de la Division Dessolles 43e et 55e de ligne (6 bataillons, moins de 4000 hommes) auquel la population a promis un "Dos de Mayo II, le retour" dès l'arrivée des troupes Espagnoles, et qui a ordre express de s'enfermer dans le palais du Retiro si l'ennemi entrai dans la capitale (il faut sauver l'arsenal avant tout)

à 30km plein sud, l'armée de la Mancha (entre Aranjuez et Valdemoro) moins une division, environ 18 000 hommes, avec des avant-postes à moins de 20 km de la capitale et l'assurance qu'il n'y a rien avant Madrid.

à 50 km au Sud-Est (Bargas, 65km à vol d'oiseau de Madrid) la réserve du roi et le IVe corps de Sebastiani, postés en soutient de Tolède et regardant au sud où ils pense trouver le gros de Venegas (oui je sais, il était resté chez des copains)

juste au sud, Tolède, ville fortifiée (fortifications très anciennes, mais le terrain rend l'attaque depuis le sud topographiquement impossible), garnie par la Division Polonaise Valence en entier (3500 hommes 4e, 7e, 9e régiments polonais, 6 bataillons)

et enfin, menant la diversion la plus bruyante possible devant les remparts, la division manquante de l'armée de la Mancha sous le commandement du général Lacy, dont le comportement persuadera jusqu'au 5 Joseph et Jourdan que Venegas est juste derrière...

une telle position imbriquée est amusante, surtout si on sait qu'elle a duré une semaine! :lol:
MASSON Bruno
 

Re: Mourmelon 2009, 21-22 Novembre

Messagepar AUGER Vincent sur 17 Déc 2009, 00:24

MASSON Bruno a écrit:si ma première intervention a semblé agressive à l'encontre de mon adversaire de ce jour, je m'en excuse auprès de lui et de vous, car vraiment telle n'était pas mon intention!
Pas de problème Bruno. J'avais délibérément forci le trait en prenant la plume de Sebastiani et j'ignorais le caractère exact de ce général, donc j'ai laissé mon imagination libre.

MANÉ Diégo a écrit:Vincent raconte des "craques", c'est sûr, lorsqu'il se met dans la peau de Sébastiani, qui a beaucoup à se faire pardonner*, au ludique comme au réel, mais nous livre un rapport "honnête" en tant que joueur.

<...>

* En fait c’est, selon moi, le retrait des trois bataillons et de la batterie qui faisaient face aux Guards qui permit à ces derniers de quitter leur position initiale pour aller chasser Victor du Cerro de Medellin.

Alors si le but de la manoeuvre était de faire battre Victor, c’est "bien joué" et parfaitement dans le ton du scénario. Sinon c'est "well done" (bien pour les British). Mais bien malin celui qui tirera la chose au clair et, dans les deux cas, on comprend parfaitement le silence relatif du rapport du général sur ce point... délicat.
Je plaide coupable pour ce retrait. J'avoue que ma motivation n'était même pas de libérer les gardes anglaises pour qu'elles attaquent Victor, mais plutôt de lancer une contre attaque contre les Espagnols dont la pression devenait vraiment difficilement soutenable sur mon aile gauche. Je pense que les anglais avaient assez de réserves sur le secteur pour envoyer des troupes flanquer l'attaque de Victor, que je reste en face ou pas, alors que l'avenir de Leval sans renfort d'infanterie me semblait très compromis. Il y avait bien longtemps que je me désintéressais totalement de ce qui pouvait bien arriver à Victor mais il n'était pas question que mon corps soit tourné et contraint à la retraite par les Espagnols.
AUGER Vincent
 

Re: Mourmelon 2009, 21-22 Novembre

Messagepar MASSON Bruno sur 17 Déc 2009, 06:43

MANÉ Diégo a écrit:
* En fait c’est, selon moi, le retrait des trois bataillons et de la batterie qui faisaient face aux Guards qui permit à ces derniers de quitter leur position initiale pour aller chasser Victor du Cerro de Medellin.




je dois te détromper sur ce point, car les guards étaient partis avant que les français ne le fassent, remplacés par la brigade Kemmis (3 bataillons de 10 au lieu de 2 de 15). l'évolution des guards a seulement été très lente car sur la gauche, donc en inversé, donc 2 tours de manoeuvre au lieu d'1...

le fait d'enlever ces troupes était en fait la correction d'une erreur, les avoir déployés face à mes lignes alors qu'aucune offensive n'était prévue dans cette zone. Ils auraient été plus utiles sur l'attaque de la redoute, où leur présence aurait sans doute fait la différence

La présence de quelques escadrons de cavalerie eût suffit à empêcher toute sortie anglaise efficace, ou du moins de la ralentir suffisament pour y réagir tranquillement :wink:
MASSON Bruno
 

Re: Mourmelon 2009, 21-22 Novembre

Messagepar BORREILL Philippe sur 17 Déc 2009, 07:01

'alut !

Que celà fait plaisir de voir discuter de véritables gentlemen (Vincent et Bruno) .... mais tel notre bon Thierry, je m'étonne aussi du silence de nos chers adversaires "français" :twisted: .

... ceci est une petite pique amicale envers nos chers ennemis traditionnels qui, pour une fois .... n'ont pas flanqué une rouste monumentale au camp allié :mrgreen: !

P.S. L3C devrait arriver à faire son trou à Fontainebleau, voir un post récent sur le site de BLITZKRIEG !

@+ !
BORREILL Philippe
 
Messages: 150
Inscrit le: 06 Déc 2004, 07:54
Localisation: Malesherbes (45)

Re: Mourmelon 2009, 21-22 Novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 18 Déc 2009, 00:07

Chers amis,

Cela fait en effet bien plaisir de voir vos échanges, qui prolongent celui de la bataille proprement dite, et forment un retour sur investissement qui tend à le justifier en rapport.

Parlant de rapports, nous avons eu ceux de Joseph (eh oui, je l'ai fait !) et de Sébastiani, côté Français.

Les Espagnols Cuesta et Zayas s'en sont donné à coeur joie, et c'est vrai qu'il valait mieux ne pas manquer une occasion qui risque de ne pas se représenter de sitôt. Voir en même temps, le même jour, au même endroit, durant la même bataille, des Français battus et des Espagnols vainqueurs, c'est du pas courant, mais cela fera taire les mauvaises langues. On ne pourra plus dire que c'est impossible !

Côté Anglais, on peut comprendre que le commandant du centre se la joue "prof' Hill bas", mais nous avons eu droit au rapport de Sherbrooke qui à repris l'ensemble des mouvements britanniques et, cerise sur le gâteau, Bruno vient de nous dégotter çà :

http://www.london-gazette.co.uk/issues/16285/pages/1281

En clair le rapport (très) circonstancié des événements, signé Wellesley, avec le détail des pertes, unité par unité... et aussi le "Return of the Ordnance, etc..., taken in the battle of 28th July", soit le corpus delicti ayant amené le mensonge de Sébastiani (le vrai) comme la ire impériale dont je vous reparlerai sans doute car très symptomatique de l'impuissance de l'Empereur devant les faux rapports.

Diégo Mané
"Veritas Vincit"
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Mourmelon 2009, 21-22 Novembre

Messagepar BORREILL Philippe sur 18 Déc 2009, 07:47

'alut !

L'avantage côté Espagnol ... c'est qu'on a jusqu'en 2012-13 :cry: pour se préparer à (à nouveau) écrire des C.R. aussi enthousiastes :P !

Allez courageux Espagnols ! Courage ! plus que deux ou trois années de "tôles" à se prendre :mrgreen: !

@+ !
BORREILL Philippe
 
Messages: 150
Inscrit le: 06 Déc 2004, 07:54
Localisation: Malesherbes (45)

Re: Mourmelon 2009, 21-22 Novembre

Messagepar FONTANEL Patrick sur 19 Déc 2009, 08:17

Amis espagnols,

Je ne vois pas pourquoi vous devriez toujours partir battus puisque le problème des armées espagnoles était d'abord leur commandement me semble-t-il ?
Si les différents chefs et politiques avaient eu une seule stratégie, un seul chef suprême bref une seule énergie dirigée entièrement contre les Français, nul doute que plus de succès en auraient découlé... On voit d'ailleurs ce que ça a donné côté Français avec des petits chefs chacun dans leur coin à garder jalousement leur prérogatives :( .

Bref, j'aime les Espagnols (même si j'ai été tenu en échec dernièrement par ceux de Christophe) et cela me fait un plaisir énorme de voir que Thierry et Philippe ont démontré qu'une armée espagnole bien commandée pouvait tenir la dragée haute à des Franco-alliés ! :grin:
La force d'une armée, comme la quantité de mouvement en mécanique, s'évalue par la masse multipliée par la vitesse.
[Napoléon Bonaparte]
FONTANEL Patrick
 
Messages: 1202
Inscrit le: 13 Fév 2004, 17:15
Localisation: Tournon sur Rhône (07)

Précédent

Retourner vers Discussion générale.

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant actuellement ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 8 invités

cron