Réponses de Diégo Mané aux questions de Richard Gastel

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Réponses de Diégo Mané aux questions de Richard Gastel

Messagepar MANÉ Diégo sur 21 Déc 2008, 17:35

Questions comme réponses avaient été effacées lors de la destruction du forum le 5 septembre.

J'en avais par chance conservé la trace et remets le tout en ligne comme d'intérêt collectif.

Dont' acte !

1. Comment gérer le Segment OPérationnel (SOP) sans arbitre dès lors que les deux lignes adverses avancent et ce afin d'éviter les frictions/ tricheries des adversaires ?
Par 1/3 de mouvement par exemple ?

Oui, par exemple.
Je sais, c’est un peu court, mais je m’étendrai davantage sur la question un de ces jours, car elle est en passe d’être modifiée/clarifiée.

2. Durant le SOP est-ce historique de se déplacer en COlonne par Division (COD) plutôt qu'en COlonne de Marche (COM) ?

Oui. La colonne de marche est utilisée pour... la marche, et la colonne par division est la formation de combat. Dès qu’un combat est envisagé, parfois à tort* (mais sur nos tables c’est toujours à raison car les deux joueurs sont venus pour jouer = “se battre”), la formation de combat est prise et les troupes évoluent de la sorte.

* L’incompétence de Victor, par exemple, a conduit le Ier corps à évoluer de la sorte pour rien et en terrain difficile par un soleil de plomb durant les journées qui ont précédé Talavéra (juillet 1809), avec le résultat prévisible de démoraliser le soldat en le fatiguant inutilement avant la bataille.

3. Quelle différence entre le déploiement à la fin du SOP par rapport à un déploiement en début de segment tactique ?
Le coût en est-il le même ?

Eh bien non. Le déploiement en opérationnel est bien plus rapide (L3C 3), voire “gratuit” (L3C 2). Il concerne en outre le Groupement Tactique entier qui se dispose comme il le souhaite, alors que le déploiement en tactique se décline unité par unité chacune selon ses capacités.

Se faisant à distance tactique de l’ennemi il est en outre dangereux car il obère la capacité de réaction de l’unité qui l’opère tout en offrant à ses adversaires des opportunités pour lui nuire ou la détruire.

4. Une avance ordonnée au Pas ACcéléré (PAC) met-elle l'unité SAns Formation (SAF) ?

Non. Seule la Marche Au Combat “dans le vide” (l’ENnemI ayant fui après le test de l’attaquant) ou utilisant la tolérance pour contacter l’ENnemI obtient ce résultat.

5. Quelle est la formation de charge visant au Corps A Corps (CAC) pour l'infanterie, la COlonne par Compagnies (COC) ou la COlonne par Divisions (COD) ?

Il n’y a pas de formation de charge “imposée”. On peut charger dans toute formation de combat, ligne, colonne par compagnies, colonne par divisions, cette dernière étant toutefois la plus pratiquée, surtout dans la deuxième période (la ligne avait la préférence jusqu’en 1807 inclus).

Bien évidemment, carrés et colonnes fermées ne chargeaient pas, sauf dans les rapports de certains généraux, mais c’est une autre histoire.

Je veux dire par là le fait d’utiliser le pas de charge pour avancer vers l’ennemi, qui est rendu impossible par la formation prise, et non le fait d’avancer, en carré ou colonne fermée, vers l’ennemi, mais donc au pas ordinaire, qui reste, bien sûr, tout-à-fait possible si le test de Marche Au Combat le permet.

Et pour la CAValerie, est-ce la LIgne ?

En principe oui, même si, là-aussi, la colonne par compagnie peut se pratiquer fonction des impératifs de place ou de circonstance particuliers.

L’escadron déployé EST une colonne par division (deux compagnies de front). Même isolé (c’est-à-dire sans d’autres escadrons derrière-lui), il applique la vitesse correspondante. Celle qui est libellée “ligne” donne la vitesse applicable pour un régiment (deux escadrons ou plus) déployé sur une même ligne.

7. L'esquive/fuite se termine-t-elle dos à l'ENnemi (ENI) ? Je n'ai pas trouvé.

Tiens, il n’y a pas de 6. ? mangé par la machine ou oublié ?

Pour le 7.
Pas nécessairement. Il convient de distinguer esquive et fuite.
Pour fuite, oui, car celà s’assimile à une RETraite. Il y a donc DDF (Dégradation De Formation) et l’unité termine son mouvement dos à l’ennemi.

Pour esquive il faut aussi distinguer celle qui est volontaire de celle qui est imposée par l’ennemi. Voir la définition page 13. L’on voit sous l’* que l’unité qui en démasque volontairement une autre n’est pas à considérer en RETraite. Elle est au pire SAF (si changeant de formation) jusqu’à avoir achevé sa manoeuvre, et, le cas échéant, ne donne jusque-là ni bonus ni malus d’aucun type à quiconque (elle ne compte plus, c’est tout), les AMIs sachant le pourquoi de la manoeuvre, et les ENnemIs le comprenant alors, qui sont amenés à considérer un autre adversaire, généralement plus “difficile”.

Autre critère, clairement (j’espère) exprimé page 5 des options pour le jeu simultané, mais valides en l’occurrence pour l’alterné. Autant il est difficile à l’infanterie de reculer devant la cavalerie sans être rattrapée, autant l’inverse est aisé car la cavalerie est plus rapide et l’infanterie réduite au pas ordinaire par une prudence salutaire.

Je vous renvoie au paragraphe 5 de la page 5 des options. J’y ajoute que la dépense en Points d’Action de la cavalerie qui rompt ainsi devant l’avance de l’infanterie ne saurait être supérieure à celle de cette dernière. Si l’infanterie, avançant au pas ordinaire, a dépensé 1 PA, le coût pour la cavalerie pour se maintenir à distance, dans la même formation/direction (et hors autres incidences) sera également de 1 PA. Simple, non ?

8. Le changement de formation avec les Caractéristiques Nationales (CN) se fait en utilisant le tableau page 17 puis en tenant compte du CCF (Catégorie de Changement de Formation) . Est-ce cela ?

Oui. Le CCF 3 minore de 1 PA le nombre donné dans le tableau, et le CCF 1 le majore de 1 PA. Minimum 1 à la fin, pas de maximum.

9. Soit une unité francaise qui déroute en DÉSordre.
Pour rallier, il faut réussir un test de moral ... mais comment réussit-on ce test ?

Ta question vient d’un alinéa du test du moral qui, bien que parfaitement licite, n’est pas joué en pratique. Ce serait mieux, plus juste, etc..., mais aussi plus long, et s’est trouvé, de facto, sacrifié sur l’autel de la simplicité.

Nous appliquons donc, sans test de moral, les critères énoncés sous le paragraphe RALLIEMENT, page 13.

Pour appliquer tout de même ce test, il suffit tout simplement de le commencer au score imposé par le test précédent et d’appliquer le score final. En l’occurrence, pour une DÉRoute, maximum -12, il faut finir à maximum -9 pour passer en RETraite, maximum -6 pour REPli, etc...

Ensuite avec 2 PA (Points d'Action), elle redevient SAF (SAns Formation) et cela m'a pris 1 TDJ (Tour De Jeu). Avec mes 3 PA/ TDJ puis-je anticiper l'état formé dès la fin du 1er TDJ ?

Non. Il est clairement stipulé, toujours page 13 sous RALLIEMENT, que chaque case DERoute/RETraite/REPli/HALte prend un Tour de Jeu complet à l’unité concernée. Or la case HALte suppose toujours, par construction, une unité à la formation dégradée.

Ce n’est qu’après que l’unité pourra commencer à récupérer sa formation.

A chaque TDJ je récupère un cran de moral automatiquement (?) ou bien est-ce seulement quand l'unité est formée ?

Répondu plus haut. C’est l’inverse. Le moral se récupère automatiquement (si les conditions en sont réunies) à raison d’un cran par Tour De Jeu, et ensuite seulement la formation peut être reprise.

10. En alterné quand l'unité objectif contre-charge est-ce une MAC (Marche Au Combat) croisée ou bien cette notion est-elle réservée au jeu en simultané ?

La MAC “croisée” est une appellation non officielle signifiant deux MAC opposées et simultanées.

Une Contre-Charge n’était donc pas une MAC “croisée”, même dans ce système passé, puisqu’elle n’avait pas été codée telle initialement.

Aujourd’hui, la nouvelle Aide de Jeu ne distingue plus ces deux subtilités quant’à leur traitement, tout en préservant leur résultat.

En alterné il ne peut y avoir que des Contre-Charges (dont le résultat sera le même que si les charges avaient été “simultanées”).

En simultané, en cas de MAC opposées codées d’emblée, (le cas titre des MAC “croisées” évoquées dans la question) l’attaquant (celui qui teste en premier) sera déterminé par un aléatoire.

Une fois encore, le résultat final est en moyenne le même qu’avec l’autre procédure, tout en faisant l’économie d’icelle, un des buts de la nouvelle Aide de Jeu, étant d’être la même pour les deux systèmes.

Une différence ici toutefois. Les deux adversaires en simultané ayant codé MAC, les deux devront la faire. Ainsi, un résultat insuffisant de l’attaquant ne permettra pas (comme en alterné) au défenseur de ne pas répondre puisqu’il s’y sera engagé par avance.

11. Soit une ligne qui infilge 2 PAP (PAs de pertes) à une unité en colonne.
Le % de pertes est-il calculé sur le nombre total de figurines de la colonne ou sur les deux premiers rangs de la colonne ?

Si c’est dans le cadre d’un tir “ordinaire” (hors MAC et/ou pas de face) le % de pertes est à considérer sur l’ensemble de l’unité.

Si c’est dans le cadre d’une Marche Au Combat de la colonne à ses 2/3 de distance et infligé de face par l’unité en ligne, c’est un feu d’arrêt justifiable du % de pertes pris en compte dans les deux premiers rangs de figurines de l’attaquant d’infanterie (1 seul rang pour la cavalerie).

12. Parmi les réponses/réactions d'une unité objectif il existe la possibilité de ne rien faire. Mais quelle en est l'utilité ??

Je ne comprends pas la question. J’ai eu beau relire les paragraphes réponses et réactions page 3 je n’ai pas vu énoncée “la possibilité de ne rien faire”.

De facto, ce qui n’est pas compris par tous, le défenseur n’a pas à énoncer de réponse/réaction tant que l’ENnemI ne l’y contraint pas par une action ou attaque à distance tactique confirmée par un test réussi.

Seul le test échoué de l’attaquant laisse le défenseur libre de réserver sa réponse/réaction éventuelle, voire même de ne “rien faire”, en principe pour rester libre de faire autre chose, ou encore de faire la même chose qu’il aurait faite sous la contrainte, mais “à son rythme”.

Au contraire le test réussi de l’attaquant impose une réponse/réaction du défenseur, qui ne peut être que de trois types :

1. Contre-Charger.

2. Attendre de pied ferme (généralement pour délivrer un feu).

3. Partir (différentes façons de “partir” sont développées en 7 plus haut).


Voilà pour ce questionnaire de rentrée, qui m’aura permis de toucher du doigt certaines réalités, induites par mes textes, et cependant oubliées de beaucoup d’entre nous, moi y compris.

Cela va donc m’aider pour le “dépoussiérage” d’L3C, plus que jamais au programme de l’année qui s’ouvre.

Merci donc à Richard.

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