L'Evolution de... n°2.

Espace d'expression destiné à Frédéric Fédor, notre membre le plus prolixe, dont la production personnelle justifie à elle seule ce traitement particulier.

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L'Evolution de... n°2.

Messagepar FÉDOR Frédéric sur 07 Déc 2010, 09:44

Amis de l'histoire, des brèves de pouvoir et des préceptes militaires, bonsoir.

En 1789, donc, alors que Necker essaie de convaincre les Trois Ordres de trouver une parade au surendettement, où en est la pensée stratégique ? On revient à nouveau d'une erreur, malgré Schömberg, malgré l'exemple autrichien ; il manque des troupes légères adaptées à tout type de relief ou d'environnement. Les chasseurs en chamois et à casques français, les rifles rangers britanniques ne suffisent pas, soit qu'ils soient trop peu nombreux, soit qu'ils aient affaire dans la guerre suivante, à trop de forces face à eux. Des armées de 150 à 300 000 hommes qui se meuvent. La solution, soit d'en augmenter la quantité, soit amener l'ennemi dans une bataille décisive, avec 60 à 80 000 soldats de par et d'autre. Bourcet, De Saxe, Gribeauval, sont souvent des techniciens tactiques qui trouvent des solutions elles sporadiques aux entreprises globales des Empires. On les y méprise ; on les relègue aux franges des royaumes. Comme les citadelles de Vauban... La guerre est ailleurs lorsqu'elle est menée. Le pouvoir de Louis XVI est déjà jacobin, en cela qu'il est centralisateur, entre Versailles, Chantilly et Paris. C'est ce qui va perdre la monarchie de cour. Plus un grand seigneur comme Bourgogne ou Orléans pour s'opposer à la révolte. Le cas de la Chouanerie ou de l'appel du large de la Bretagne n'est qu'un remède qui n'a pas été prévu tout de suite. D'où 25 années de guerre et d'incertitude. Le journal des Feuillants se nomme l'Abeille ! Tout un programme ! Et l'Abeille sera repris à son compte par l'empereur Napoléon.
On se borne aussi à n'étudier que le réglement de 1791, comme si on oubliait que c'est la Masse plus que la qualité qui fera les victoires de la Révolution, entre 1792 et 1802. Révolution de salon d'abord ; révolution du peuple ensuite ; révolution enfin de cour lors du Directoire et du consulat. La Révolution décédera aussi de cela. A la cour, il faut des femmes, on aura la veuve d'Alexandre de Beauharnais comme égèrie de tout ce beau monde là. La période est à l'exemple américain. C'est fou comme l'homme d'où qu'il vienne à besoin d'un modèle autre que son propre peuple. Washington ; les idées de République ; la séparation des Trois pouvoirs nous reviennent déjà assagies depuis les Etats Unis, et non de nos penseurs philosophes. L'histoire s'accélère. Celle de la tactique aussi. En 1790, après le retour du roi aux Tuileries, on réforme l'Etat.Les départements ; les lois ; les concours, mais aussi tardivement avec la législative de 1791, les réglements militaires. Ils sont ce qu'ils sont, des bouts de papier. L'ordre à la guerre est une illusion comme le pucelage de la sainte vierge, à la faire avec des anges, on se retrouve vite chez Saint Pierre. L'idéal emperruqué de Robespierre & le mythe du peuple infiniment bon aussi. A la fin de la Terreur, cela Merda. C'est ainsi que s'exprime un soldat de l'époque ; non comme le langage châtié des princes, qu'un rien n'étonne.
Ah bon ?!!
C'est avec ce peuple qui a soif de se battre et d'apprendre, que sera mené la guerre sur le continent.
Le mythe de colonne de charge va naître. A lire Locke on finit par lire Rousseau ; l'inverse peut être vrai. Le feu de ligne prussien ou anglais soufra deux feux dans un temps imparti. si dans ce temps là, la distance parcourue est trop courte pour l'ennemi, la ligne professionnelle du coalisé sera battue car contactée. C'est un fait. Les plaines du nord, de l'est ne favorisent pas non plus la prise de distance d'une pente abrupte ou d'incidents de terrain ou de construits. Le mythe de la colonne d'attaque peut naître... A la fin de l'année 1791, aux Girondins, Robespierre ne s'exprime pas pour demander la guerre "révolutionnaire", comme plus tard Trotski face à Staline. C'est l'avis du parti modéré qui ne la connaît pas. C'est l'avis du roi, Louis XVI. Pour défendre ses propres intérêts, même lointains. Autres temps ; autres moeurs. Il rêve d'un monde idéal, nommé la cour de Vienne, en Autriche. Il veut secrètement leur aide et la défaite de la France. La politique, cela peut être ausi cela... qu'on le sache.
Au printemps 1792, le pouvoir monarchien déclare la guerre et de fait on entre dans le conflit contre et la Prusse, et contre l'Autriche. L'Europe s'embrase peu à peu. Il faut être sacrément intelligent pour contrer pareilles menaces. Se dit le soldat et le citoyen. On fait le rappel des anciennes gloires de l'Ancien régime, Dillon, Rochambeau ; La Fayette discrédité depuis la fuite à Varennes peut encore servir. Même Dumouriez sera payé et s'enfuiera avec des nobles dans le camp adverse. Ah la la, la soif de l'or ! quand tu nous tiens.

Professeur Frédéric Fédor.
FÉDOR Frédéric
 

Re: L'Evolution de... n°2.

Messagepar FÉDOR Frédéric sur 08 Déc 2010, 09:07

Des fautes de frappes se sont glissés dans le message précèdent...

Professeur Frédéric Fédor.

P.S.: Lisez De Ségur qui vient de reparaître en livres de poche.
FÉDOR Frédéric
 


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