Amis de l'histoire, bonsoir.
Après avoir comparé Gettysburg et la bataille de Dennewitz, et bien d'autres, attelons-nous à comparer Marengo et Kolin. Pour chaque bataille, de jeunes généraux, Bonaparte et Frédéric II. Pour les deux, une cavalerie qui n'a pas encore prise une totale supériorité face à l'ennemi commun, l'autrichien... On connaît pour les deux batailles, les images d'Epinal des deux chefs, assis sur le talus, devant la défaite ou le recul de leurs troupes. Job et consoeurs l'ont décrits. Pour Marengo les autrichiens de Mack ; pour Kolin les autrichiens de Daun. Pour les deux batailles, l'élite de l'armée française ou prussienne. La garde consulaire ; les grenadiers et les fusiliers nickelés de Berlin. Pour les deux batailles, une erreur du départ de Bonaparte ou de Frédéric II. Etendre sa ligne de bataille, en de faveur soit de nombre, soit de relief, par rapport à l'ennemi de Vienne. Tout est donc sur une seule ligne pour nos deux jeunes généraux. Tout ou presque. Pas de réserve proprement dite. On échange les feux, et soit les mamelons de Daun où est une partie de sa cavalerie, soit les lignes profondes autrichiennes de Mack, on s'étonne que l'adversaire soit encore à échanger des feux, en pareil désavantage. L'usure de quelques heures de combat.
La comparaison s'arrête là.
Ensuite. Pas de réserve pour Frédéric II, malgré la bonne tenue de ses fusiliers. Sur la droite autrichienne, on mène la petite guerre. La ligne prussienne tient malgré le désavantage. Dans une cuvette. Des fuyards et le roi de Prusse entraîné avec eux et qui ne peut rien faire. Daun et ses dragons chargent et parachèvent le succès. Même si Daun reste sur les collines pour contempler le spectacle. Mais pour Marengo, Desaix arrive, charge encore avec Kellermann & fournit la réserve nécessaire à la victoire, contre un autrichien qui s'est remis en colonnes de marche. La bataille s'est jouée à la réserve près. Mais on aussi vu Bonaparte dépité, sur le talus, occupé à attendre le miracle. Chez Osprey est paru un livret sur Kolin, vous connaissez déjà la bataille de Marengo, étudiez les deux batailles en parallèles, elles ont de nombreux points communs, tactiques et stratégiques.
Professeur Frédéric Fédor.