Amis de l'Histoire, d'Assaye d'essais, de Wellesley ils se battent tout seuls, bonsoir.
Le britannique a toujours été une armée défensive. Depuis le XVIIème siècle jusqu'aux périodes de la " grande menace", représentée par Napoléon 1er. Leurs instincts offensifs se sont, il est vrai, heurtés à l'échec, comme à Fontenoy (contre-attaque irlandaise), comme dans des guerres de conquête, comme celle d'Indépendance. Seulement au XVIIIème, les débarquements qu'ils aient lieu à Savannah, à l'embouchure du Saint-Laurent, on put les entretenir qu'ils aient une armée d'attaque pure. Le temps était passé de Marlborough & de ses reconnaissances en pleine bataille, vers nos dragons, comme à Malplaquet. Lors d'une trêve...
Les opérations amphibies donc nombreuses entreprises par eux, comme les Indes, masquent le fait historique de la fin de l'Ancien régime ; l'armée britannique n'a pas su résoudre son retard technologique et tactique face aux Insurgents légers américains, comme contre l'artillerie Gribeauval française (Yorktown). Londres tombe dans un "isolationnisme" de bon aloi dès lors. Le continent est tenu par l'armée prussienne des Fédériciens, et le Hanovre ainsi que leurs possessions sont ainsi à l'abri sur leur flanc d'un retour d'Est. La France de Louis XVI alliée à l'Autrichienne cherche le sou et son "expédition particulière", menée par Rochambeau, en 1780, n'a rien arrangé. On en importe le bacile de la République et de la Liberté dans le bon Royaume de France...
Les Anglais sont dans une impasse. Pourtant les 1ers rifles sont issus de la formation accélérée de la guerre américaine. Pourtant chaque régiment de ligne anglaise à quelques légers. Où donc le bas blesse ?
Ils ont été trop à l'offensive. La Révolution et surtout l'Empire français vont leur voir retrouver l'attitude attentiste d'Azincourt, de Poitiers. Ils étagent dès lors leurs défenses en "profondeur", sur un ordre double ou mince :
1) Ligne naturelle ou une crête,
2) Artillerie mise au devant des lignes avec des rifles,
3) Troupes en ligne avec arrêt au feu,
4) Seconde ligne de cavalerie pour agir en contre,
Ce qui commence à faire beaucoup pour un seul homme. On garde ses positions, et on contre-attaque peu. Seulement quand l'ennemi détruit au feu n'a plus le moral...
Lorsque j'ai dit cela, je n'ai rien dit. Pourtant Wellesley a débuté à Assaye par franchir le Rubicon et par attaquer. "La défense" est-elle une situation naturelle au soldat ? Elle rend passif. On ne peut pas contrer toutes les attaques. Comment fait l'anglais? Il crée une "profondeur" qui en temps paraît infranchissable. Il se donne "du temps". Pour lui le front de bataille est un triangle, comme le préconise Von Bülow dans ses manuels. On présente à l'ennemi que l'un de ses trois flancs. Le polygone qui a le moins de côtés en soi, si on n'y réfléchit bien ! Le moins de distance à parcourir ; le plus pour l'ennemi d'un bord à un coin du triangle opposé. Il faut être géomètre. Voir le plan coalisé de Bautzen, de Waterloo. Rompre le triangle vers l'avant, est dès lors impossible, sauf ordre contraire du GEC. (Lire les Ecrits de Jomini, sur les Campagnes de Révolution, par exemple).
Professeur Frédéric Fédor. 1er du Championnat en décembre 2004.