Réponse DM le 19/06/2017 sur Planète Napoléon
aux questions soulevées par la défense d’un ECO par des tirailleurs dans L3C
1. D’abord relire le relatif aux tirailleurs donné page 5 d’L3C.
2. Puis revoir les éléments relatifs au “Feu d’arrêt” (mon message du 4 janvier 2011), comme étant ceux dont la perversion est probablement la cause de la polémique que j'enterre plus bas.
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Tous ces éléments sont complémentaires et répondent à toutes les situations pouvant se rencontrer logiquement. Donc pas besoin d’aller en inventer d’invraisemblables.
Au rang de ces dernières je fais immédiatement justice de deux assertions lues plus haut et qu’il faut absolument oublier. Je donne directement ce qu'il convient de faire.
1. Les tirailleurs ne sont tenus d’évacuer un ECO devant une avance en OS ayant réussi son test que si ladite avance vise directement l’ECO dans lequel ils se tiennent.
Si l’avance en OS ne fait que passer à côté ils ne sont pas tenus d’évacuer mais, quand bien même l’ENI leur passe à P1 ils ne dispenseront leur feu éventuel qu’à efficacité P2, ce qui simule qu’ils se sont tout-de-même garantis un minimum de l’orage qui passe dans la rue.
Agir autrement contreviendrait à deux points; un ludique stipulé quelque part (je crois) qui dit que l’on ne quitte pas sans y être vraiment contraint une position pour se retrouver plus mal encore, voire se suicider, comme de sortir au devant d’ennuis que l’on n’aurait pas en restant à l’abri.
Un autre, historique, qui voulait que les troupes dans les villages garnissent les maisons, obligeant l’ENI à les en chasser une par une, alors que contraindre les “garnisaires” en tirailleurs à évacuer dès qu’un OS passe à proximité permettrait à un seul bataillon un peu gonflé chargeant à travers la rue principale d’obliger l’ENI à évacuer tout le village. Cela ne se passait pas comme çà. Je vous engage à lire “Le conscrit de 1813” et "Waterloo", d'Erckmann-Chatrian, qui décrivent fort bien les allers et retours sous le feu des colonnes prussiennes dans un village (Kaja, bataille de Lützen, et Plancenoit, bataille de Waterloo) tenu par les Français. Voir aussi les relations de combats du genre à Haslach et Dürrenstein 1805.
2. JAMAIS dans L3C des tirailleurs ne tirent à P1 sur de l’OS. C’est TOUJOURS à P2 au mieux sur de l’INF et à P3 sur de la CAV... sauf, dans ce derniers cas s’ils se trouvent dans un ECO ou un Bois, qui leur permet de ne pas rompre car impraticable à la CAV. Là le P1 est possible... et c'est bien fait ! (c.f. les "Cuirassiers de Reischoffen").
Les tirailleurs ne peuvent engager à P1 que d’autres tirailleurs ou de l’artillerie déployée qui compte dès lors comme FTO du point de vue de sa densité. Attelée, la batterie est considérée comme OS en tant que cible et ne peut donc être tirée qu’à P2 au mieux (pour éviter le drame, bien entendu !).
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Revenons à la question re-re-posée avec insistance, comme si les écrits figurant dans la règle et/ou repris ou mentionnés plus haut n’avaient pas déjà répondu auparavant.
Cela me fait penser au Maréchal Neÿ à Bautzen, ayant un ordre clair à exécuter, en demandant la confirmation et l’obtenant, et demandant à nouveau confirmation de la confirmation, avec le résultat que la nouvelle réponse, plus circonstanciée, manifestement trop, finisse de l’embrouiller et obtienne le résultat que l’ordre initial ne sera finalement pas compris. Espérons éviter cela !
Question : “Que Diégo indique clairement comment L3C requiert la gestion d’une “avance” d’unité en Ordre Serré (OS) sur un ECO occupé par des tirailleurs.”
Réponse : Il s’agit clairement d’une MAC, non pas tant sur les tirailleurs que sur l’ECO, dont on peut imaginer que la teneur, voire l’existence, de l’occupation, n’est pas connue des assaillants avant qu’ils essuient le feu défensif*... ou pas !
* Patrick doit se souvenir de notre empoignade de Vimeiro chez Thierry. J’ai attaqué “pour voir” (comme au poker) un ECO dont j’ignorais s’il était garni. J’ai ainsi appris qu’il l’était... par un régiment royal, qui repoussa avec force pertes mon brave 70e de ligne.
Nous sommes donc là dans une situation différente de tirailleurs en terrain libre, qui ne forceront pas par eux-même l’OS à tester. Mais dans les deux cas les tirailleurs ont, en l’état de la règle, que je ne change donc pas, la possibilité de délivrer un feu à P2 avec leurs figurines à même de le faire. Ce feu étant réduit de 1 ou 2 points s’ils ont rompu de 1 ou 2 UD pour respecter la distance de sécurité (ce n’est pas le cas dans un ECO).
L’attaquant se pose donc à 2/3 de l’obstacle et teste en se comptant sous le feu si les tirailleurs sont à même de tirer. Dans le jeu sur hexagones, dont les principes seront étendus au jeu sans hexagones, le positionnement de l’attaquant se fait toujours “dans le 2e hexagone” (i.e. “dans la 2e UD”), soit dans la P2 du défenseur qui n’est donc pas encore tenu de rompre, ce qui rend les choses bien plus simples vous en conviendrez.
Toutefois, et je crois que c’est là un des points faisant polémique, les feux dispensés par des tirailleurs n’ont pas vocation à être des feux d’arrêt comme ceux délivrés par les troupes en OS ou l’artillerie. Ils sont réputés avoir pris place tout au long de la progression ENI avant qu’elle n’atteigne leur distance de sécurité les forçant à rompre.
Ledit feu, s’il occasionne des pertes, inflige le malus correspondant en sus du point déjà compté pour avoir progressé sous le feu. Mais il est considéré sur l’unité entière et n’inflige pas les résultats d’un feu d’arrêt. Si l’unité en OS sublime ce feu et poursuit son avance, alors les tirailleurs sont tenus d’évacuer l’ECO, ce qu’ils font sans subir de pertes automatiques, car leur fluidité leur permet d’esquiver bien plus vite que l’OS n’entrera.
J'agrée l'idée avancée par Denis de "ne pas accorder trop d'importance à ces poussières de troupes", et d'ailleurs, je le redis, ce ne sont pas elles qui forcent au test, mais l'ECO qu'elles occupent et qui, ajouté aux autres pénalités, peut faire avorter une avance pas bien assurée. Il va de soi que des joueurs chevronnés sentiront et appliqueront la chose sans avoir besoin de recourir au test.
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Un dernier point. J'ai lu plus haut une opinion comme quoi l'on ne testerait pas les tirailleurs car cela constituerait une "faille" dans la règle. Alors non, la seule raison c'est l'économie de temps que j'en escomptais. Et il est très clairement écrit quelque part (endroit décidément très fréquenté par mes écrits) que chaque fois que vous avez un doute, il ne faut pas hésiter à tester pour obtenir la réponse adéquate.
Chaque fois que je m'y suis résolu dans le cas de tirailleurs, cela s'est traduit par la déception de mon adversaire en voyant que ses "super tirailleurs super riflés de la mort qui tue pour vraiment pas cher" (au hasard Freiwilligen Jägers inexpérimentés au pauvre moral mais très "efficaces" en l'état) ne valaient vraiment que leur prix, pas cher, et ne parvenaient JAMAIS à inquiéter ni tuer quiconque.
Il reste que l'impétrant avait alors obtenu quand même l'un de ses buts, gagner du temps, et je suis donc résolu à terme à mettre en place une gestion globale accélérée des tirailleurs, afin de ne leur donner que l'importance qu'ils méritent et restituer aux généraux que nous jouons, leur rôle de tacticien survolant ces chicanes indignes de leur rang.
Fin de l’histoire. L’ai-je bien racontée ?
Diégo Mané