par MANÉ Diégo sur 26 Fév 2016, 17:22
L3C : Artillerie X Tirailleurs (par Diégo Mané le 27/02/2016)
"Les Trois Couleurs" visent à reconstituer au plus près les combats de l'Empire.
En l'occurrence, les feux d'artillerie dispensés, pour ne pas dire gâchés, sur des tirailleurs, c'était effectivement "peanuts", pour reprendre l'expression de Jean-Pierre Hyvron, ce que j'ai traduit dans la règle par INEFFICACE, alors que l'inverse est parfaitement efficace.
Alors certes, les tableaux de pertes, appliqués à la base donneraient des pertes aux tirailleurs. Pourquoi ? Parce-qu'en fait, pour bien faire, il faudrait plusieurs tableaux de pertes différents : un pour l'artillerie, un pour la mousquetterie, un spécifique aux tirailleurs, un pour les combats d'infanterie, un pour la cavalerie, etc...
J'ai joué sur les facteurs de façon à n'avoir qu'un seul tableau, mais pour l'artillerie tirant sur des tirailleurs, situation tout-à-fait marginale, et désespérée, j'ai préféré simplifier la vie de tout le monde en le rendant d'effet nul, sauf la réduction relative du facteur feu du tirailleur qui serait sous le feu à boulets/mitraille.
Encore faut-il préciser que quand je dis "sous le feu" c'est indolore pour le tirailleur qui s'abrite lors des tirs d'artillerie pour reprendre son feu aussitôt après. En effet, le tir d'un canon est quelque chose de prévisible pour qui l'observe*. En outre, avec environ dix mètres entre chaque tube,
seul un imbécile se positionnera juste devant sa gueule et viendra très rapidement nourrir les statistiques des Darwin Awards.
* Sans parler du "joke" préféré des rifles, attendant qu'un chef de pièce se désigne en levant le bras... pour l'abattre avant qu'il ne l'abaisse... en attendant le sous-chef qui le remplacera...
Il est en effet plus facile d'atteindre, même sans viser très soigneusement, les artilleurs, qui sont, les pauvres, toujours debouts près de leur canon. Bref, c'était une réalité ; "la défense de l'artillerie échoit aux autres armes", qui doivent donc tenir éloignés les tirailleurs ennemis contre qui une batterie est comme désarmée.
Or donc, si je supprimais ce garde-fou, nous obtiendrions le résultat complètement opposé. Une batterie confrontée à des tirailleurs en approche serait en droit de les tirer dès sa distance tactique. Elle pourrait même sans le moindre risque n'ouvrir le feu que dans sa P1 ou elle serait assurée d'infliger 1 ou 2 pas de pertes sans que les tirailleurs n'aient même pu riposter car encore au grand mieux à P3.
Re-bref, je peux avoir commis des oublis, mais quand je me fends d'un alinéa spécial, dites-vous bien qu'il a été mûrement réfléchi, et que s'il comporte des inconvénients c'est là un moindre mal. On songe à la phrase de Winston Churchill : la démocratie est le pire système de gouvernement... à l'exclusion de tous les autres.
Donc pour les tirailleurs en "terrain libre", la modification demandée n'est pas "raisonnable".
En revanche, lorsqu'ils garnissent un espace construit ou une lisière de bois, "cibles" non susceptibles de bouger et potentiellement à même de les couvrir de débris de murs, d'esquilles de bois, etc... je suis prêt à re-considérer l'inefficacité totale. Ce serait une compensation avec le cumul de l'espacement tirailleurs avec le bonus d'abri, qui met déjà la barre très haut et réduirait en rapport les tirs abusifs.
Enfin, pour le point soulevé par Vincent, soit l'extension des tables, notamment pour les grandes batteries, je n'y suis pas hostile dans le principe, et rien n'empêche d'établir des tables ou règles spécifiques pour les grandes batailles. Je l'ai fait plusieurs fois (Eylau, La Moskowa, Polotsk...). Mais il s'agit là d'occasions rares et ponctuelles, chacune particulière. Il ne me paraît pas à propos d'alourdir pour autant les règles jouées habituellement, qui sont à 99% non concernées par ces problématiques.
Diégo Mané
"Veritas Vincit"