par MANÉ Diégo sur 06 Juin 2017, 22:10
Denis,
La proportion de généraux dans l'armée prussienne pour la période 1813-1815 qui, je pense, est celle qui t'intéresse, est effectivement plus faible que dans l'armée française.
A souligner toutefois en préambule que ce que les Prussiens appellent "brigade" dans le règlement de 1812, est en fait l'équivalent d'une division française. Il n'existe d'ailleurs pas de "division" au sens antérieur dans un corps d'armée... en principe. Il y eut en effet des exceptions en 1814, lorsque les pertes cruelles de février amenèrent a regrouper deux à deux les quatre brigades d'un corps d'armée, formant deux "divisions" ad'hoc afin d'ainsi atteindre l'effectif minimal correct... Voir les OBs de 1814.
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Au début mai 1813, quand tout allait encore bien, mais c'était avant le drame, bien entendu, les proportions de généraux et officiers supérieurs commandants de l'armée prussienne étaient les suivantes (extrait de mon OB de Lützen) :
"Chez les Prussiens, nous avons :
1 GdK, Blücher, commandant tous les Prussiens et personnellement le Ier CA (25530 h).
1 GL, Yorck, commandant le IIe CA (8540 h).
4 GM, deux par CA, en moyenne donc 1/8.000 h.
15 OSC (Oberst, OL et même Majors), soit 1/2.000 h environ."
Autre point à souligner, le fait que l'épuration" post 1806 ayant conduit à la "mise à la retraite" forcée de pléthore de cadres, il en manqua en 1813 lorsque l'augmentation rapide des effectifs en fit sentir le besoin. De facto la plupart des commandements furent tenus par des officiers de grade inférieur à la fonction qu'ils tenaient, comme les 15 OSC ci-dessus qui faisaient en fait fonction de brigadiers (au sens "normal" du terme).
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Les "9 bataillons par brigade" ne se retrouvent pas toujours. A Lützen (voir l'OB simplifié dans la rubrique dédiée du site) on trouve pour les différentes brigades, respectivement, 9, 6, 7, 4, 5 et 3 bataillons (il n'y avait à l'époque que des unités de ligne, aucune de landwehr n'étant encore prête).
Pour les trois brigades de Blücher, plus cossues que celles de Yorck qui avaient fait la Russie, tu pourras constater qu'il y a dans chacune un "Brigade Kommandeur" (GM ou Oberst), assisté d'un OSC (Oberst ou Major) pour l'infanterie et d'un autre pour la cavalerie.
Traduire cela dans L3C ne pose aucun problème. Il suffit de prendre acte de la réalité et de jouer et payer les cadres en considérant la fonction tenue et non le grade réel. Ainsi le "Brigade Kommandeur" sera un GM (joué et payé comme un GDI), et ses "assistants" des OSC, Oberst ou Major (joués et payés comme GBI et GBC). Le choix ludique de les jouer et payer comme des colonels, qui n'assurent alors que la chaîne de commandement, restant toujours possible.
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En août 1813 voici les nombres de bataillons et escadrons de chaque brigade et l'encadrement correspondant.
I AK de Yorck (Armée de Silésie)
1° Brigade, 12 bataillons, 4 escadrons, 1 Oberst + 2 OSC
2° Brigade, 10 bataillons, 4 escadrons, 1 GM + 1 OSC
7° Brigade, 12 bataillons, 4 escadrons, 1 GM + 2 OSC
8° Brigade, 10 bataillons, 4 escadrons, 1 GM + 1 OSC
Reserve-Kavallerie, 32 escadrons, 1 Oberst + 3 OSC
II AK de Kleist (Armée de Bohême)
9° Brigade, 10 bataillons, 4 escadrons, 1 GM + 1 OSC
10° Brigade, 10 bataillons, 4 escadrons, 1 GM + 1 OSC
11° Brigade, 10 bataillons, 6 escadrons, 1 GM + 1 OSC
12° Brigade, 10 bataillons, 2 escadrons, 1 GM + 1 OSC
Reserve-Kavallerie, 26 escadrons, 1 GM + 2 OSC de cavalerie
III AK de Bülow (Armée du Nord)
3° Brigade, 11 bataillons, 4 escadrons, 1 GM + 1 OSC
4° Brigade, 9.5 bataillons, 5 escadrons, 1 GM + 1 OSC
5° Brigade, 11 bataillons, 8 escadrons, 1 GM + 2 OSC dont 1 de cavalerie.
6° Brigade, 9 bataillons, 4 escadrons, 1 Oberst + 1 OSC
Reserve-Kavallerie, 21 escadrons et 2 pulks cosaques, 1 GM et 3 OSC dont 1 Russe.
Nous constatons qu'il y a eu des promotions après la première campagne puisque désormais presque toutes les brigades sont commandées par un GM.
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Pour une partie généraliste un contre un budget 2000 points on trouve souvent un GD et deux ou trois GB dont un de cavalerie, encadrant une division toutes armes (6-8 bataillons, 6-8 escadrons, deux batteries).
Pour les reconstitutions historiques je m'appuie systématiquement sur des OBs le plus souvent réalisés ou retravaillés pour la circonstance. L'encadrement ludique reproduit alors exactement, fonction de l'échelle choisie, celui de la bataille rejouée; à Kalisch (voir l'article dédié) nous avions par endroits un général par bataillon, situation préfigurant celles que l'on trouvera souvent en 1814 !
Diégo Mané
"Veritas Vincit"