"Wagram 2010 à Mourmelon", les rapports.

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Modérateurs: MASSON Bruno, FONTANEL Patrick, MANÉ John-Alexandre

"Wagram 2010 à Mourmelon", les rapports.

Messagepar MASSON Bruno sur 16 Nov 2010, 12:13

Un premier jet du compte rendu de la bataille vu par le grand Etat-Major français

les généraux français peuvent me faire part d'erreurs ou d'oublis, que je prendrais en compte... ou pas :mrgreen:

Les criailleries des vaincus ne m'intéressent pas :P :mrgreen:

Rapport du Major-Général

Hier 6 juillet 1809, l'armée française sous les ordres de Sa Majesté Napoléon Ier, Empereur des Français, a remporté sur l'armée autrichienne une victoire décisive qui devrait sceller le sort de cette campagne.

Pouet, pouet…

Le plan de Sa Majesté pour ladite journée était de fixer le corps de bataille ennemi par des assauts limités sur notre aile gauche puis au centre, pendant que le corps du maréchal Davout perçait la gauche ennemie et se rabattait sur ses arrières.
Pour ce faire, ce maréchal disposait, outre son corps d'armée, des divisions de cavalerie légère Montbrun, des dragons de Grouchy et des cuirassiers d'Arrighi, soit un peu moins de 40 000 hommes appuyés par plus de 100 canons.
Au centre, le général Oudinot était positionné en attente face à une hauteur fortifiée, attendant avec impatience de s'élancer à l'assaut.
La réserve, constituée de la Garde à pied et à cheval (en voiture, et en bateau à voile ?), de la division de cavalerie lourde Nansouty, de l'Armée d'Italie, et du corps bavarois sous le général de Wrede.
L'aile gauche était constituée des corps des maréchaux Masséna et Bernadotte.
La bataille commença par une offensive marquée de l'ennemi, qui délogea le corps du maréchal Bernadotte de ses positions, menaçant le flanc et l'arrière du maréchal Masséna. L'ennemi faisant marcher un fort corps de troupes à son aile droite extrême, l'Empereur fit rétrograder le corps ainsi compromis, évacuant le bourg d'Aderklaa, aussitôt pris par un parti ennemi, et l'envoya contrer cette menace, les Saxons du maréchal Bernadotte, très diminués, se regroupant derrière la Garde.
Pour reprendre l'espace ainsi perdu, Sa Majesté envoya en avant l'Armée d'Italie, soutenue par le corps bavarois de de Wrede, la division de grosse cavalerie sous Nansouty, la division de cavalerie de la Garde sous Walther, ne gardant en réserve que l'infanterie et l'artillerie de la Garde, plus le corps du général Marmont.
Le maréchal Davout, pendant ce temps, faisait une reconnaissance approfondie des positions qu'il avait à emporter; l'ennemi qui lui était opposé étant très fortement retranché sur une hauteur qu'il croyait inaccessible, il décida de fixer son attention par un assaut frontal de son infanterie et de son artillerie, alors que Montbrun puis Grouchy enveloppaient le dispositif ennemi par un large mouvement tournant.
MASSON Bruno
 

Re: "Wagram 2010 à Mourmelon", les rapports.

Messagepar MASSON Bruno sur 16 Nov 2010, 12:15

Las, la crête à attaquer était tellement escarpée que nos canons ne parvenaient pas à pointer si haut, et les braves artilleurs de l'aile droite, tremblant de rage, durent laisser leurs camarades fantassins s'élancer sans soutien vers les sommets et la tour de Markgraf-Neusiedel, défendus par un adversaire visiblement plus nombreux.

La pente était raide, mais s'aidant les uns les autres, les fantassins de Friant, Morand et Gudin gravirent néanmoins cette montagne, rivalisant d'audace et de rapidité. Au sommet, appuyée par de multiples ouvrages défensifs hérissés de plus de 100 bouches à feu, une infanterie supérieure en nombre et plus de 3 divisions de cavalerie attendaient nos braves, et les attaquaient avant même qu'ils puissent tous avoir retrouvé leurs Aigles. Le combat était acharné, et resta indécis durant plus de 6 heures; dès qu'une unité faiblissait, accablée par le nombre et les boulets, elle était remplacée par une autre plus fraiche et pouvait profiter d'un abri partiel sous la crête sommitale.

Sur l'aile gauche, la Division Pacthod s'emparait rapidement du village de Breitenlee, point de pivot entre l'Armée d'Italie et le corps du maréchal Masséna, permettant une rapide avancée de ces deux unités. Suivant son exemple, le corps bavarois s'empara dans la foulée du village de Süssenbrünn, battant à la course la Division Macdonald dont c'était l'objectif annoncé. Cette dernière action, se glissant au centre du dispositif ennemi, entraina de nombreuses contre-attaques Autrichiennes, et ce village devint le point de fixation de l'intégralité du dispositif ennemi, les Bavarois se repositionnant au-delà de ce point et la division Macdonald disputant le terrain autour et dans ce point de ralliement, soutenue sur sa droite par la division Durutte, capturant dans ses efforts plus de 40 pièces de position.

L'intervention d'un corps de grenadiers menaça un instant la position de l'Armée d'Italie, mais la brigade de chasseurs de Gérard les fit fuir dans un tel désordre qu'ils n'osèrent plus jamais s'engager, restant prudemment pelotonnés autour du village d'Aderklaa, observés de loin par un parti de cavalerie appartenant au général Nansouty.

Suite à l'arrivée des grenadiers et leur déconfiture par la cavalerie légère de l'Armée d'Italie, un corps de cavalerie lourde autrichienne tenta de profiter de l'occasion pour porter le désarroi dans les rangs de notre brave infanterie, d'autant plus que l'artillerie de l'Armée d'Italie, manquant de munitions, était forcée de se re-positionner en arrière le temps de remplir ses caissons.
La cavalerie de la Garde, placée en soutien du dispositif, repoussa avec un tel succès cet effort désespéré que ces cavaliers d'élite, pourtant trois fois plus nombreux, n'osèrent plus jamais tenter l'aventure d'un assaut contre de tels cavaliers. L'artillerie du corps de réserve, présentant plus de 50 canons, succomba à cette charge irrésistible et fut perdue en totalité.
MASSON Bruno
 

Re: "Wagram 2010 à Mourmelon", les rapports.

Messagepar MASSON Bruno sur 16 Nov 2010, 12:16

Face à la réserve, et attribuant l'attitude passive des troupes qui lui faisaient face à une indécision quelles étaient bien loin de ressentir, l'ennemi commença à s'avancer crânement dans la plaine, délaissant ses positions fortifiées, et allant même porter l'insulte jusqu'à lancer des reconnaissances de cavalerie jusqu'aux abords du grand Quartier Général. Sa Majesté fit chasser ces impudents par un peloton de dragons de la Garde pris sur les escadrons de service, et se résolu à donner une leçon d'humilité à l'adversaire.

Il envoya donc l'ordre au général Marmont de prendre le village de Deutsch-Wagram qui était le point d'origine de l'ennemi, soutenu par toute l'artillerie de la Garde et par la division de cavalerie de Nansouty. Le général Marmont, progressant sous le feu de batteries de position judicieusement placées et admirablement servies, repoussa la division qui lui était opposée jusque dans ledit village, mais, s'y trouvant écrasé de boulets, ne put s'y maintenir. Il eut néanmoins la satisfaction de voir le général en chef ennemi obligé de s'employer pour arrêter la déroute des soldats qui s'étaient avancés si imprudemment face à lui.

De leur côté, l'artillerie de la Garde faisait des ravages dans les rangs ennemis, et le général Nansouty, préparant sa charge avec minutie, plaçait ses régiments en ligne par ordre d'ancienneté, ne gardant qu'une brigade en regard d'Aderklaa et des deux divisions d'infanterie qui s'y étaient réfugiées. Puis il lança ses cavaliers, et les deux divisions d'infanterie qui lui faisaient face disparurent, laissant sur place 70 pièces d'artillerie, 8 drapeaux et plus de 3000 prisonniers, n'enregistrant que deux blessés légers dans ses rangs.
MASSON Bruno
 

Re: "Wagram 2010 à Mourmelon", les rapports.

Messagepar MASSON Bruno sur 16 Nov 2010, 12:17

Sur l'aile du maréchal Davout, les généraux se dépensaient sans compter et tous furent blessés, Le général Gudin finissant même la bataille avec trois blessures graves, mais ayant refusé de quitter ses braves soldats, se faisait porter sur un brancard par deux grenadiers après avoir perdu sa jambe. Néanmoins le nombre allait prévaloir, quand l'exécution parfaite des ordres du regretté général Montbrun, très bien soutenu sur la fin par le général Grouchy offrit aux hommes du maréchal Davout le répit nécessaire à un suprême et terrible effort.

Montbrun, en application de ses ordres, avait contourné le dispositif adverse en empruntant un pont situé plus au (CHNORD??), et s'avançait dans la plaine pour exécuter son mouvement de faux, sûr d'être soutenu par le général Grouchy qui le suivait. Malheureusement, un madrier vermoulu fit que ce pont s'effondra sous la dernière des voitures de l'artillerie de la division de dragons, laissant la presque totalité de cette unité perdre plus de deux heures à chercher un gué improbable pour finir par prendre la direction du pont suivant. Une estafette partit néanmoins immédiatement prévenir le général Montbrun de ce contretemps.
Celui-ci, nullement intimidé par l'ampleur de la tâche qu'il lui incombait de remplir, envoya juste une pique amicale au général Grouchy, lui promettant " de lui laisser quelques cavaliers autrichiens à battre pour le moment où il serait disponible".

Il se trouvait à ce moment-même aux prises avec les 3 divisions de cavalerie qui menaçaient Davout, mais nullement intimidé par l'écrasante disproportion des forces, enleva tout son monde pour tomber sur l'ennemi comme la foudre. Ses escadrons renversèrent tout ce qui leur fut opposé, et ressortirent de l'autre côté, se reformèrent et retraversèrent dans l'autre sens.
Trois fois cette phalange intrépide répète ce ballet mortel, rien ne lui résiste, l'ennemi s'enfuit épouvanté devant la pointe de ses sabres, sans qu'elle se rende compte qu'il lui manque un élément essentiel, son valeureux chef.

Celui-ci, en effet, après avoir veillé à la première volte-face, se trouva à un moment confronté à un groupe de cuirassiers, et eut la surprise de perdre son sabre contre le plastron de leur officier, qui, voyant cela, écarta le sien pour ne pas profiter de ce coup du sort. Malheureusement, un hussard hongrois passant par-là, et qui n'eut pas ce genre d'honneur, profita de l'occasion et décapita presque le valeureux général avec son arme, avant de s'enfuir en couard.
MASSON Bruno
 

Re: "Wagram 2010 à Mourmelon", les rapports.

Messagepar MASSON Bruno sur 16 Nov 2010, 12:18

La division légère, ayant perdu son chef et confrontée à un ennemi plus nombreux, se regroupait et se préparait à réattaquer pendant que de l'autre côté on n'ose prendre l'offensive tant l'ascendant pris par les Français est fort. A ce moment, un mouvement sur les arrières fit craindre un instant l'arrivée de renforts ennemis, mais une rapide reconnaissance permis de distinguer les casques des cavaliers du général Grouchy.

Les commandants se rencontrèrent, et le général Grouchy, voyant la fatigue des chevaux de la division légère (dont certains tenaient difficilement debout), proposa tout naturellement de prendre la suite et de parachever le succès dont il reconnaîssait la paternité à la division légère. Les dragons s'élancèrent donc, et firent plier la division de réserve qui couvrait le front désorganisé de l'ennemi, suivi par les 5e et 7e de hussards dont les chevaux étaient encore capables d'avancer, le reste étant laissé au repos en arrière. Plus rien ne tint chez les Autrichiens, tous fuirent devant Grouchy, lorsqu'une alarme fut lancée sur les arrières français. Cette fois-ci, pas de doute, il s'agissait bien de cavaliers ennemis!

C'était l'armée de l'Archiduc Jean qui venait sauver son frère en danger, avec en tête deux divisions de cavalerie légère, n'ayant contre eux qu'un faible rideau de chasseurs épuisés. Voyant ce nouveau péril, la "brigade infernale" est laissée aux bon soins du général Grouchy, le commandant en second de la division Montbrun, le brave Pajol, fit face aux nouveaux arrivants, obligeant l'archiduc à déployer une division d'infanterie et 40 pièces, derrière lesquels les cavaliers hongrois courent se cacher. Ce général ne pouvait néanmoins rien faire face à l'avance de cette infanterie, et parvint juste à la ralentir, lorsque, surgissant des arrières autrichiens, survint la division de cuirassiers Arrighi !

Ces cavaliers, inutiles dans les efforts désespérés du corps de Davout pour contrôler la crête ennemie, avaient été envoyés par ce dernier sur les traces de Grouchy, et arrivèrent ainsi au meilleur moment pour les chasseurs. Ils s'élancent, bousculent deux ou trois régiments, et forcent l'ensemble du corps de renfort ennemi en carré, car nul parmi la cavalerie adverse n'ose braver la furie de nos braves "gros talons". Voyant cela, l'archiduc se mit derechef en retraite, comprenant qu'il ne pourrait rejoindre son frère, et ne désirant visiblement pas découvrir de quoi le général Arrighi était l'avant-garde. Par bonheur pour cet invité de dernière minute, aucune infanterie ne suivait la cavalerie, sinon nul doute que le frère cadet aurait subi le sort du frère ainé.
MASSON Bruno
 

Re: "Wagram 2010 à Mourmelon", les rapports.

Messagepar MASSON Bruno sur 16 Nov 2010, 12:19

Revenant au maréchal Davout, la menace que faisait peser sur ses arrières la cavalerie de feu Montbrun puis les dragons de Grouchy obligeait le général autrichien à mettre en ligne les réserves qui repoussaient sans cesse les assauts redoublés des braves troupes du IIIe corps. Pendant que les dragons disposaient des pauvres fantassins ainsi envoyés au sacrifice, le maréchal Davout prenait définitivement pied sur le plateau, et capturait enfin sans contestation les nombreux canons qui, pris par trois fois, avaient du être abandonnés par trois fois car il était impossible de faire monter les attelages nécessaire à leur enlèvement. Dès lors les survivants de l'aile gauche autrichienne s'enfuient malgré les injonctions de leurs chefs, sous la protection des restes du corps bousculé par le général Oudinot.

En effet, Sa Majesté ayant discerné un important mouvement de troupes depuis le centre ennemi vers son aile gauche, en déduisit avec raison que ce centre devait en être fortement réduit, et envoyait ce général à l'assaut du plateau. La position était formidable, garnie de nombreuses redoutes et de canons lourds, et encore une fois trop escarpée pour que notre propre artillerie puisse appuyer l'assaut.
Néanmoins, le général, enlevant la division Saint-Hilaire, et avec les deux autres divisions de son corps en soutien, balayait tous les obstacles avec l'impétuosité dont il était coutumier, capturant dans sa fougue 40 canons sous redoute, dispersant quatre régiments d'élite et faisant prisonnier une brigade complète de légers, le tout en moins d'une heure, recevant en même temps deux blessures sans gravité. Cet action, survenue au moment où le maréchal Davout perçait enfin de son côté, rendait l'ensemble de la position autrichienne intenable, et toute possibilité de reformation des unités battues illusoire.
MASSON Bruno
 

Re: "Wagram 2010 à Mourmelon", les rapports.

Messagepar MASSON Bruno sur 16 Nov 2010, 12:26

Et j'ai pas fini, là je suis au boulot, il me manque des paramètres, imaginer le comportement de Masséna et la fin de la bataille 8)
MASSON Bruno
 

Re: "Wagram 2010 à Mourmelon", les rapports.

Messagepar BORREILL Philippe sur 17 Nov 2010, 07:04

Ouuaaahhh !

Que c'est beau ! Que c'est bien imaginé !

En tout cas, je serais fier d'annoncer à mes Bo/Mo comment l'Empereur des Français les considère : "Néanmoins, le général, enlevant la division Saint-Hilaire, et avec les deux autres divisions de son corps en soutien, balayait tous les obstacles avec l'impétuosité dont il était coutumier, capturant dans sa fougue 40 canons sous redoute, dispersant quatre régiments d'élite" :P ... il faut bien l'être pour avoir couché 3.900 Français pour la perte de 600 des leurs :twisted: .

Je ne dirait donc qu'une chose : Praha über alles !

@+ !
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Re: "Wagram 2010 à Mourmelon", les rapports.

Messagepar MANÉ Diégo sur 11 Déc 2010, 23:12

J'ai mel mon débriefing ici :

http://planete-napoleon.com/docs/Wagram2010apres.pdf

Ce n'est pas, à proprement parler, un "rapport", puisque je n'ai pas joué, mais il rapporte tout de même les événements, et comme les Autrichiens n'ont pas fourni leur version, celle-ci peut présenter des aspects "omis" dans les gazettes "françaises".

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