Alors dans la famille "Café du Commerce" je demande le père, i.e. l'ami Patrick qui nourrit la célèbre discussion (dudit Café du Commerce).
Qui pourrait être plus vrai que celui qui connaît le terrain, le peuple et l'histoire de la région concernée ?
Oui da.
Le terrain, j'y suis allé.
Le peuple, j'en suis issu.
L'Histoire, c'est mon dada (d'où "oui da").
Mais "de la région concernée", aussi un peu par la langue*, mais surtout par délégation de José Luis Arcon qui la connaît bien mieux que quiconque.
* Les Levantins ont beau se déclarer "différents" des Catalans, celui que je suis de naissance les comprend parfaitement quand ils parlent.
Bref la vérité et seulement la vérité
Oui da (bis). Je ne jure que par Elle (notez la majuscule), ce qui m'a souvent fait des ennemis (notez la minuscule).
Et puisqu'on en est à chipoter, je m'inscris dores et déjà en désaccord avec la présentation budgétaire où les totaux de chaque armée laissent entendre que les Espagnols étaient avantagés de quelques centaines de points...
Je crois avoir donné des éléments relatifs dans le 2e article, et Vincent en parle aussi un peu.
Calcul plus précis refait, et ne concernant que les troupes engagées dans le secteur principal nous arrivons à 3638 points de Français contre 3658 points d'Espagnols, qui sont donc avantagés... Non, là je plaisante (quoique !). Il est là tenu compte des minorations dues à l'absence de plusieurs pièces d'artillerie espagnoles. J'ai en revanche compté les deux GEC même si Blake était plus loin que Suchet.
C'est oublier qu'une bonne partie de leurs unités (les plus mauvaises) n'ont pas pénétré sur la table
Donc non, il en est bel et bien tenu compte. Nous avons compté Habert, Palombini, Boussart et Harispe du côté des Français, contre Zayas, Lardizabal, Caro, Miranda et O'Donnell du côté des Espagnols.
et que la majeure partie de leur artillerie (30 pièces ! soit 870 points de budgets et... leur seul avantage potentiel sur les Français) était absente pour toute sorte de bonnes et mauvaises raisons.
Alors là aussi c'est plus que faux, il ne manquait "que" 24 pièces, et nous avons heureusement les photographies du reportage de Christian Juenet pour le prouver d'abondance. Face aux 6 pièces françaises nous en avons 12 espagnoles : Zayas, Lardizabal, Caro et Miranda en ont chacun deux, et O'Donnell 4. C'est généreux.
Voici, concernant l'artillerie espagnole, un extrait de l'article historique en cours de rédaction :
"C’est notamment criant du point de vue de l’artillerie, dont la suprématie écrasante sur le papier va se voir notablement réduite sur le terrain, ce qui mérite les explications suivantes.
Nombre de pièces figurant à l’Ordre de Bataille espagnol 36
Laissées en arrière à la droite (4 à El Puig, 2 à La Cartuja) -6
Laissées en arrière à la gauche sous Mahy (6 sur les Germanells) -6
Ces deux détachements sont justifiés par l’intention délibérée (de Blake qui était lucide) de n’utiliser les «nouvelles levées» que comme recueil en deuxième ligne, pour pallier à un échec toujours possible des troupes chargées de l’attaque...
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Restent «disponibles» pour les attaques 24
Deux pièces de Zayas brisent leurs essieux en sortant de Valencia -2 (Gomez)
Les quatre autres se trouveront enlisées entre El Puig et Puzol -4 (Gomez)
Une seule parviendra à rejoindre en fin de bataille +1 (Gomez)
Des six de O’Donnell deux sont perdues par Sanjuan sur El Hostalet -2 (Luengo)
Des huit suivant Lardizabal six s’arrêtent en arrière du ravin du Picador -6 (Saravia)
Les deux accompagnant Caro se sont enlisées en voulant le suivre -2 (Romero)
Et ont regagné la route à grand peine... avant d’y rester sous Hostalets -- (Romero)
Des deux accompagnant Miranda une s’est brisée dans le ravin du Picador, -1 (Pino)
bloquant toute la colonne, qui n’a pu franchir qu’avec l’aide du Génie.
Ce qui nous laisse réellement engagées dans les «attaques» :
1er temps : 2 pièces avec Sanjuan et 2 pièces avec Lardizabal (Vargas) 4
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2e temps
Moins donc rapidement les deux perdues par Sanjuan, restent 2 (Vargas)
Plus les quatre accompagnant Villacampa (Division O’Donnell) 4 (Luengo)
Plus une qui a pu rejoindre Zayas 1 (Gomez)
Plus celle amenée par Miranda 1 (Pino)
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Donc quatre pièces au début de l’action, rapidement réduites à deux.
Huit pièces dans un deuxième temps.
D’autres sont ensuite entrées en action, mais lors de la retraite lorsque les Français leur sont arrivés dessus là où elles se trouvaient. Suchet dit avoir pris 12 pièces."
Donc avoir alloué ludiquement 12 pièces aux Espagnols fait montre de mon immensuétude !
Bref, la seule comparaison qui aurait un peu de sens serait de tenir compte des troupes réellement présentes sur le champ de bataille principal,
Ce qui donc est fait. j'en profite pour vous annoncer que je vais retravailler ce scénario "principal", laissant de côté les montagnes, uniquement prises en compte d'après les errements d'Oman et consorts, que j'ai pu corriger in-extrémis grâce aux éléments communiqués par José Luis Arcon.
et encore, car les pauvres Espagnols sont pris en flagrant délit de déploiement , c'est à dire sans front uni et avec une division qui n'est pas sur la table (= grand trou dans la ligne de bataille).
"et encore" (moi aussi) preuve là de mon immansuétude (notez le changement d'orthographe car j'avais hésité entre les deux la première fois plus haut) car la Division Miranda a pu se déployer très rapidement et se présenter en ligne de bataille au lieu de la colonne par bataillons qui lui fut fatale dans la vraie bataille.
Alors quand je proclame victoire pour les Espagnols, c'est bien parce que les armées espagnoles ont réussi l'exploit de faire beaucoup mieux que dans la réalité, voire même d'infliger une bonne claque à la magnifique cavalerie française (voir les pertes du 4ème Hussard).
Oui da (ter), mais j'en ai déjà donné en partie les raisons dans mon article et plus haut. L'écart létal de compétence entre les généraux des deux nations n'était pas rendu es qualités dans notre partie.
Quant'aux pertes inutilement subies par le 4e Hussards il suffit de rappeler qui le commandait sur la table, notre "Captain Stark" à nous.
Ceci dit, oui, les Espagnols ont en l'occurrence de notre remake, et compte tenu des "accommodements" ludiques indiqués, fait mieux, ou plutôt moins mal, que leurs modèles historiques, tandis que pour les mêmes raisons les Français ont de leur côté fait pire, ou plutôt moins bien. Mais bon, l'essentiel est que la plupart se soient bien amusés.
A suivre...
Diégo Mané