"Leipzig 92 à Coëtquidan"

Espace dédié à la règle de kriegspiel "Les Trois Couleurs".

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Re: "Leipzig 92 à Coëtquidan"

Messagepar MANÉ Diégo sur 15 Oct 2013, 14:28

Pour le compte rendu de Sébastiani du 16 octobre, que je découvre, n'ayant eu à l'époque que le laconique mais précis et suffisant communiqué de victoire de Macdonald, il m'apprend les détails de cette "chevauchée fantastique" qui dut fort embarrasser bien du monde...

On y sent intacts l'enthousiasme et l'exaltation du joueur enivré par ses succès initiaux et qui ne sait plus s'arrêter. Il nous a délivré là une "charge à l'anglaise", fort à propos dans son principe, mais très imprudente ensuite, qui toutefois a semé le chaos physique et moral chez l’ennemi, d’où le sourire de son chef, qui ne l’aurait certes pas menée si loin !

Les raisons du succès local initial s'expliquent par l’extrême compétence et l'activité du Macdonald de service (notre Davout de l'époque, le meilleur joueur que je connaisse), arrivé plutôt qu'escompté, au lieu d'être gravement en retard comme l'original, ce qui permit de prendre le corps de Klenau en flagrant délit de déploiement (d'où sa "profondeur" puisqu'il n'a pas eu le temps de se déployer).

Historiquement, ce corps, comme toute la première ligne coalisée d'ailleurs, était trop faible seul pour l'opposition qu'il rencontra réellement. Il n'était en effet envisagé en tout que 40 à 60.000 hommes sous Murat et non bien plus de 100.000 sous Napoléon. Il reste cependant que les joueurs, ou au moins ceux de l'état-major, ne pouvaient ignorer les effectifs potentiellement disponibles.

Ce défaut fut en outre gravement aggravé (redondance voulue) par le fait, délibéré ou non je l'ignore, que les brigades prussiennes Ziethen (infanterie), et Röder (cuirassiers) qui le 16 octobre 1813 avaient renforcé Klenau -et de facto lui sauvèrent la mise- semblent être restées pour le remake réunies au corps de Kleist à l'autre aile, qui du coup se trouva bien plus puissante que son modèle historique... mais se retrouva face à la grande batterie de Drouot... et augmenta en rapport le nombre de ses victimes.

Notablement supérieure à la française qu'elle avait battu le 14 à Liebertwolkwitz, la Réserve de cavalerie prussienne de Röder sut historiquement rendre vains tous les efforts de Sébastiani pour déborder les Autrichiens. Son absence est une autre des raisons potentielles de la défaite du Klenau ludique.

J’avais en outre porté le corps d’Augereau sur Seyffertshayn et la redoute suédoise, qu’il prit à la barbe des Autrichiens au lieu de l’inverse. Ils se trouvaient donc en partie engagés contre ces points lorsque le XIe CA déboucha avantageusement entre eux comme prévu par mes ordres.

Ma gauche se trouva donc bien plus forte et mieux commandée que l’historique tandis que celle de l’ennemi se trouvait, elle, bien plus faible puisque outre les Prussiens il semble y manquer dans le principe les Cosaques de Platov que le compte-rendu du Sébastiani ludique ne mentionne que dans un second temps alors qu’historiquement ils furent dès le départ dans le flanc gauche de Sébastiani (le vrai) où ils maintinrent leur nuisance toute la journée.

Du coup, la manoeuvre tournante de Macdonald que Napoléon rêva, "Napo-Lyon" la fit !

Quant'à l'orage déclenché par l'organisateur, c'est sa prérogative divine. Il est Dieu sur la table, et quand on organise un événement sensé durer trois jours on ne peut permettre à «un jeune chevau-léger» exalté de tout «plier» d'entrée de jeu parce-qu'il aura trouvé le moyen de conquérir l'impossible («il ne savait pas que c’était impossible, alors il le fit !»).

Mais il ne faut pas en être vexé, car le fait que Dieu soit obligé de recourir à la foudre contre un simple mortel est flatteur pour lui.

D'ailleurs, pour relativiser le sentiment de culpabilité qui semble avoir alors traversé l’esprit du joueur au soir du 16 octobre ludique, qu’il se souvienne que de tels orages clôtureront aussi les journées d'après !

Et pour la stratégie des Coalisés, qui certes n'a pas été heureuse si l'on en juge par le résultat, il est probablement plus facile d'en juger à postériori car "après la bataille tout le monde est stratège" !

Il est en effet difficile d’empêcher des joueurs venus pour en découdre de respecter des ordres attentistes s’inscrivant dans la stratégie du chef. Celle que j’ai fixée aux troupes du nord, repliées derrière la Partha, réussit pleinement toutefois, et il fallut, là aussi, l’intervention divine pour permettre aux Coalisés un improbable franchissement de nuit sans lequel plusieurs joueurs des deux camps n’auraient pas joué et seraient partis frustrés. Il faut avoir été souvent organisateur pour comprendre ce genre de logique.

Il est cependant certain que le "traumatisme" provoqué par la déroute de son aile droite au sud le 16 à joué un rôle non négligeable dans les choix du général en chef coalisé pour ses dispositions du 17 octobre... mais j’en parlerai, ou plutôt Napo-Lyon en parlera, dans la deuxième partie du bulletin.
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Re: "Leipzig 92 à Coëtquidan"

Messagepar SÉBASTIANI Damien sur 15 Oct 2013, 20:32

En effet Diégo, pour notre aile gauche, la journée du 16 octobre a une suite de facteurs convergeants sans que des facteurs que l'on pourrait définir comme résistants ne viennent mettre des bâtons dans les roues.

L'irruption de mon corps de cavalerie n'a été permise que par le positionnement d'Augereau, la course de Macdonald et son travail d'attrition, tactiquement la bonne coordination entre le XIe corps et le corps de Sébastiani, et bien évidemment des ordres judicieux de Napoléon.

Mais cela ne suffit pas, il a fallu que le corps de Klenau non soutenu, sans profondeur stratégique, soit pris la main dans le sac à tenter de déployer sa masse de manœuvre dans un secteur passablement étroit (sans doute gêné par la présence du bois de l'université sur son arrière gauche).

Bref on se rend compte qu'une situation décisive et opportune est constituée d'un ensemble cohérent de facteurs qui, si un seul de ces facteurs venait à disparaître, cela aurait pu changer la physionomie des combats ... je pense à l'absence d' Augereau au centre gauche, ou à un positionnement plus distancé du corps de Klenau.

Sans compter que la fluidité de la chaîne de commandement coalisée devait être une vraie contrainte avec des ordres ou leurs modifications qui mettaient trois plombes à venir ou à être transmis.
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Re: "Leipzig 92 à Coëtquidan"

Messagepar SÉBASTIANI Damien sur 16 Oct 2013, 21:39

j'ai ressorti de ma bibliothèque un petit poche tout simple sur " les grandes batailles de Napoléon " édité par les dossiers de l'histoire

http://www.decitre.fr/livres/les-grande ... 21821.html

On comprends très rapidement après une campagne incertaine, la volonté de Napoléon d'attirer définitivement l'ensemble de l'armée coalisée un seul lieu, de feindre la contrainte mais de pouvoir les battre séparément en fonction de leur arrivée sur le champs de bataille.
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Re: "Leipzig 92 à Coëtquidan"

Messagepar BEYER Olivier sur 18 Oct 2013, 13:19

Diégo et Séb' ont bien cerné la problématique de l'organisateur, surtout lorsqu’elle est de cette ampleur: faire durer 3 jours, que tout le monde joue (j'avoue, le 2nd jour, on a pêché sur la Partha) et que les Murat de service se fassent plaisir en évitant les frustrations (qui retombent fatalement sur les arbitres, dont je salue le dévouement, ils ont eu beaucoup de mérite à gérer 100 joueurs).

Le cas des joueurs de l'armée de Silésie est typique mais il en incombe en grande partie à Napolyon mais surtout au Blücher ludique que j'avais alors appelé rückwärts (en arrière, en référence au surnom de l'historique, le général vorwärt, en avant). Commandant l'avant-garde de l'Armée (general von Kätzler), j'avais commencé à placer mes troupes, particulièrement mes troupes légères d'élite (leib hussaren et jäger) de manière à accrocher l'arrière-garde (que nous pensions avant-garde) le plus tôt possible. Mais le vieux Bluch' m'intima l'ordre de reculer et d'attendre l'ensemble des troupes, ce que je fis, bon Prussien discipliné (jawohl, herr general !).

Sans doute pensait-il que Marmont allait, comme l'historique résister en avant de la Partha ? Napolyon était bien mieux secondé et le Marmont ludique exécuta ses ordres en ordonnant un repli derrière le mur de Berlin ou plutôt de Leipzig tant l'obstacle était infranchissable.
Il ne laissa donc qu'une arrière-garde qui ne fut inquiétée à aucun moment.

Mieux, les sapeurs de Marmont purent à mon nez et à ma barbe (et sous l'oeil désabusé de Blücher) faire tranquillement sauter l'unique pont qui enjambait la rIvière en avant de la Partha,la Rietschke. De sorte que pendant que Marmont se retirait en toute quiétude et sans AUCUNE PERTE derrière ce formidable et inexpugnable obstacle naturel, mon avant-garde se transformait pendant plusieurs heures en unité de pontonniers (avec le reste du corps à la queu-le-leu derrière moi, c'était rigolo comme tout :x ).

J'arrivai (enfin) devant la Partha dont je ne connaissais pas (encore) toute la teneur. Je pensais alors pouvoir faire jouer mon élite contre ces satanés welschen qui ne semblaient pas nombreux dans un village juste derrière un truc que je voyais comme un ruisseau tout simple. en fait, c'était le mur de Leipzig, infranchissable sauf désordre face à la cavalerie qui nous attendait derrière, prête à nous cueillir.

Nous dûmes alors pendant deux jours pêcher avec Marmont, malgré le désespoir de Kleist ludique qui nous exhortait à attaquer la cavalerie en désordre (pas fou quand même :? ).
Ce fut quand même le 3ème jour le jour le plus drôle, du moins pour Yorck et tout particulièrement pour moi (j'ai quand même eu la croix de fer et l'ordre du grognard pour un beau fait d'armes, pas pour les Russes de Langeron :mrgreen: )
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Re: "Leipzig 92 à Coëtquidan"

Messagepar MANÉ Diégo sur 18 Oct 2013, 20:46

Je ne sais pas quels étaient les ordres supérieurs du Blücher ludique ou les informations dont il disposait, mais le vrai s'attendait à voir débouler de Düben Napoléon dans son flanc gauche, ce qui le rendit plus prudent que de coutume (c'est rien de le dire)... et l'énorme parc d'artillerie escorté par la division Delmas du IIIe corps l'entretint longtemps dans cette incertitude.

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Re: "Leipzig 92 à Coëtquidan"

Messagepar MANÉ Diégo sur 18 Oct 2013, 21:04

Je poursuis ci-dessous la publication du bulletin de Leipzig par la journée du 17 octobre..

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BULLETIN DE LA GRANDE ARMEE

(Extrait du Moniteur du samedi 30 0ctobre 1813.)

S. M. l'Impératrice-Reine et Régente a reçu les nouvelles suivantes sur la situation de l'armée les 16, 17 et 18 Octobre :

JOURNÉE DU 17 OCTOBRE

La victoire semblait donc assurée pour le 17 lorsque la nouvelle parvint que l'ennemi décrochait à la faveur de l'orage, reconnaissant sa défaite.

Dès qu'il fut constaté que le repli se traduisait par une concentration encore accrue des effectifs ennemis entassés entre la Pleisse et le Goselbach, l'Empereur donna aussitôt ses ordres pour la reprise des combats à l'aube.

L'ennemi, servi par les éléments, avait pu refuser de livrer un combat perdu d'avance et avec une rivière à dos. Du moins aurait-il eu le passage de Cröstewitz pour se replier et trois villages comme points d'appui.

Renforcé de Collorédo il se crut assez fort pour accepter cette fois la bataille en terrain totalement découvert avec la Pleisse à dos et sans aucun point d'appui. On se perd en conjectures pour expliquer un tel choix, à moins qu'il ne fut guidé par l'espoir de nous attirer dans un piège grossier.

Littéralement dos à la Pleisse à hauteur des sources du Goselbach, la ligne alliée se composait de la cavalerie des Gardes sous Galitzin, des débris du corps Kleist, du corps Collorédo, lequel se trouvait pratiquement "en l'air", n'ayant pour flanquer sa droite que les Cosaques de Platov.

La gauche de ce dispositif se trouvait par contre puissamment flanquée par l'incroyable amoncellement de troupes de toutes armes que les Alliés avaient confiné dans le faible espace compris entre la Pleisse et le Goselbach, forces qu'ils comptaient sans doutes lancer dans le flanc des nôtres qui n'allaient pas manquer d'attaquer la ligne de Collorédo.

L'Empereur donna effectivement l'ordre au Duc de Tarente de se jeter sur Collorédo et de le repousser vers le triangle formé par la Pleisse et le Goselbach. Augereau, Sébastiani et Latour-Maubourg devaient le soutenir.

Mais conjointement Sa Majesté fit porter toute l'artillerie de la Garde sur la hauteur au Sud de Gülden-Gossa, dite du "Wachtberg" la bien nommée.
En effet, de ce point où il se tint de sa personne, l'Empereur pouvait embrasser d'un seul coup d'oeil l'ensemble des dispositions ennemies.

Mieux, la multitude entassée près des sources du Goselbach se trouvait à portée de nos pièces et leur présentait le flanc. Une grande batterie de plus de cent pièces de 12 £ russes fit la première les frais de l'opération.

En un clin d'oeil elle perdit plusieurs dizaines de pièces démontées par nos tirs de flanc et devint inopérante. Notre artillerie descendit alors pour soutenir l'avance de Macdonald qui attendait ce moment.

Le Duc de Tarente s'avança donc, mais en échelons refusés à droite pour que l'ennemi soit obligé de défiler plus longtemps devant les batteries de Drouot avant de l'engager. Il pesa par contre de tout son poids par sa gauche sur Collorédo sur qui Sébastiani poussait déjà en cohue les hordes de Platov.

Sentant enfin le péril mortel que ses dispositions vicieuses faisaient courir à Collorédo l'ennemi lança la cavalerie de Galitzin contre la droite du Duc de Tarente formée par la division commandée par le général Ledru.

Cette division, dont la moitié se composait de troupes westphaliennes et napolitaines, ayant senti monter l'orage, avait formé un gigantesque carré qui parut vite être un écueil au milieu de la tempête tant l'ennemi l'entoura.

Chevaliers Gardes et Cuirassiers de la Garde en tête toute cette magnifique cavalerie se prodigua en vain. Charge après charge ses élans étaient brisés net par la rapidité et l'efficacité dévastatrice des tirs dirigés par Drouot.

Après des heures de charges incessantes, alors que la cavalerie russe n'avait obtenu d'autre résultat que de couvrir le terrain de ses morts au nombre d'au moins 5.000, les Cuirassiers autrichiens de Nostitz, qui étaient enfin parvenus à s'extirper de la multitude grouillant au nord du combat, vinrent lui prêter main forte malgré le spectacle désolant que présentait le terrain.

Débouchant au grand trot au plus près des sources du Gosel, ces malheureux souffrirent davantage encore que les Russes.

Le Duc de Reggio dont le corps flanquait toujours notre artillerie envoya à l'Empereur le message suivant : "le corps de cavalerie autrichienne est passé en revue par nos boulets ! (ils défilent à courte portée devant nos pièces)...".

La cause était entendue. Dans sa plus pure tradition, la cavalerie autrichienne se fit détruire pour préserver son infanterie. Objectif atteint.

En effet, sous la pression formidable représentée par les 12.000 cavaliers d'élite attaquant sa droite, le Duc de Tarente avait dù reporter son attaque générale sur le front de Collorédo et Kleist qui furent ainsi sauvés.

En effet, à peine la menace de la cavalerie s'estompait elle que, comme la veille, les éléments se déchaînèrent, 1 heure avant la fin du jour, au moment même où Macdonald reprenait son avance victorieuse qui allait conduire l'ennemi dans la Pleisse.

Quoiqu'il en soit, depuis midi déjà la victoire était acquise et l'Empereur avait commencé à désengager une grande partie de ses troupes :

le IIe CJG, l'Infanterie de la Vieille Garde, la cavalerie de la Garde, les Ier, IVe et Ve CC, enfin la Réserve d'Artillerie et le Ier CJG reçurent successivement l'ordre de remonter au Nord former réserve sur et autour les hauteurs de Baatsdorf.

L'Empereur, avant de gagner lui-même ce point, donna au Duc de Tarente le commandement des XIe, IIIe, Ve CA et du IIe CC avec l'ordre de défendre la ligne Gohren-Störmthal-Bois de l'Université-Gross Possnau.

Ce dernier village ainsi que la Redoute Suédoise furent confiés au Duc de Castiglione, le Duc de Bellune devait tenir la ligne de la Pleisse-Goselbach de Cröbern à Markleeberg et le Prince Poniatowski de là jusqu'à Connewitz.

Durant toute la journée la lutte s'était poursuivie avec des fortunes diverses le long de la Pleisse de Cröbern à Connewitz, l'ennemi engageant au nord de cette ligne de puissantes colonnes qui, plusieurs fois sur le point de percer, furent toujours repoussées avec pertes par les braves Polonais.

Plus au Sud, les tirailleurs engagés par le Duc de Bellune prirent le dessus sur les Grenadiers autrichiens et hongrois qui noyaient le secteur de leur masses et qui, peu faits pour ce type de terrain et ce genre de combat, couvraient stoïquement et sans utilité le sol de leurs morts.

Comme la veille le général Margaron fit des prodiges.
Se souvenant de son passé de cavalier il prit la tête des 1.800 hommes du IIIe CC dont il disposait et chargea si brillamment 3.600 cavaliers autrichiens qui lui étaient opposés qu'il les mit en déroute.

Privés du soutien de leur cavalerie dans une plaine sans obstacles et menacés par nos hussards et chasseurs victorieux, les 16 bataillons que l'ennemi avait là furent réduits à l'expectative et Lindenau resta encore inviolée.

Sur la Partha le Maréchal Ney maintint ses avantages une partie de la journée.
Mais l'énorme supériorité numérique de l'ennemi devait finir par lui servir.

Le corps de Yorck fixa une partie de nos forces dans Leipzig et vis-à-vis Schönfeld et Naundorf tandis que les 40.000 Russes de Sacken et Langeron tentaient le passage plus haut n'ayant contre eux que 7.500 hommes environ.

Nos troupes, commandées par les généraux Friederichs et Compans restèrent inébranlables et repoussèrent tous les assauts.
Nous perdimes dans ces combats 1.000 hommes et l'ennemi 3.000.

... à suivre ... la journée du 18 octobre...
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Re: "Leipzig 92 à Coëtquidan"

Messagepar SÉBASTIANI Damien sur 18 Oct 2013, 22:08

Je renforce le constat d'Olivier. Pour avoir organisé moi-même des simulations historiques avec un certain nombre de joueurs ( jusqu'à des parties d' Amirauté par correspondance !!), la responsabilité et le sens de l'organisation d'une telle rencontre dépassent tous les qualificatifs ... 21 ans après je ne peux que rester admiratif devant un tel engagement ( sans parler de l'émotion).

On se met à rêver pour savoir si un jour une telle rencontre aura à nouveau lieu :?
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Re: "Leipzig 92 à Coëtquidan"

Messagepar MANÉ Diégo sur 20 Oct 2013, 22:07

BULLETIN DE LA GRANDE ARMEE

(Extrait du Moniteur du samedi 30 0ctobre 1813.)

S. M. l'Impératrice-Reine et Régente a reçu les nouvelles suivantes sur la situation de l'armée les 16, 17 et 18 Octobre :

JOURNÉE DU 18 OCTOBRE

Cette lutte opiniâtre aurait pu se poursuivre le 18 si, d'une manière encore inexpliquée, l'ennemi n'avait percé devant Portitz de nuit et sans combattre.
Son imposante cavalerie put ainsi passer dès l'aube au Sud de la Partha et menacer toute la ligne du Prince de la Moskowa.

Le corps de Reynier qui arrivait à Taucha fut lui même attaqué et manqua être coupé. Il ne rejoignit qu'in-extrêmis tandis que l'ennemi nous coupait la route de Torgau et noyait la plaine de Sommerfeld de ses Cosaques.

Anticipant cette situation l'Empereur avait déjà fait remonter ses réserves et se préparait à profiter de la nouvelle situation. Il donna l'ordre au Prince de la Moskowa de replier ses troupes sur la ligne Naundorf-Paunsdorf-Melckau. Ainsi, si l'ennemi le suivait il présenterait le flanc à nos réserves qui se rassemblaient sur les hauteurs de Baatsdorf.

Le 18 au matin, alors que l'on distinguait au loin au nord de la Partha les masses de l'Armée du Nord, nouveau renfort de 60.000 hommes amené par le Prince de Suède, l'Empereur préparait sa manoeuvre contre Sacken et Langeron qui pressaient fortement le Duc de Raguse lorsqu'on vint lui annoncer l'arrivée à Klein-Possnau de 40.000 ennemis de plus venant de l'Est.

C'était l'Armée de Pologne de Bennigsen, le vaincu de Friedland, qui venait chercher sa revanche. Pour sa malchance ce général, que l'Empereur attendait plus au Sud vis-à-vis les positions du Duc de Castiglione qui l'auraient fixé, arriva impromtu au milieu de l'arc de cercle formé par la Réserve d'Artillerie, toujours flanquée des deux corps de Jeune Garde et des Ier, IVe et Ve CC.

Aussitôt accouru de sa personne pour mesurer le nouveau danger, l'Empereur parcourut les hauteurs de Baatsdorf avec Drouot, et les Ducs de Trévise et de Reggio dont les jeunes troupes, entre deux salves de "Vive l'Empereur", réclamaient à cor et à cris d'aller à l'ennemi qu'ils promettaient de vaincre.

La cavalerie et l'infanterie de Vieille Garde étaient déjà en route vers le Nord où leur présence était nécessaire pour en imposer au flot grossissant des ennemis et l'empêcher de déborder le Maréchal Ney. Il était par ailleurs impossible de laisser Bennigsen libre d'aller tendre la main à Bernadotte.

En effet, dès le matin l'Empereur avait pris une terrible décision que l'arrivée de Bennigsen plus au Nord que prévu avait rendue plus grave encore.

Sa ligne d'opération, contrairement à ce que pensait Schwarzenberg, était sur l'Elbe et non sur le Rhin.

Craignant de ne pouvoir assurer les deux il avait sacrifié la seconde et ordonné au général Margaron de faire sauter les ponts de Lindenau et d'amener ses forces à Schönfeld au secours du Duc de Raguse.

Ayant, tel Cortès, "brûlé ses vaisseaux", l'Empereur était condamné au succès.
Il lui fallait tout au moins dégager la ligne de retraite éventuelle sur l'Elbe.
C'est cette considération vitale qui scella le sort de Bennigsen.

La décision de l'Empereur fut donc immédiate. Il donna l'ordre d'attaque aux troupes de réserves restantes. Elles durent s'engager dans la même formation qui avait si bien réussi le 16. Mais le temps pressait et, en quittant Drouot, l'Empereur lui donna deux heures, désengagement compris, pour mettre Bennigsen hors de cause et remonter vers Sommerfeld s'opposer au Prince de Suède.

Cet ordre fut rempli point par point dans le délai imparti. En deux heures, de dix heures à midi, les 40.000 combattants de cette armée, composée de troupes fraîches, se transformèrent en 13.000 morts et blessés et 25.000 prisonniers. Seuls 2.000 hommes, pour la plupart des Cosaques, s'enfuirent.
On put vraiment dire : "Napoléon siffla et l'Armée de Pologne n'exista plus !"

Rarement un combat de cette importance obtint un résultat si grand en si peu de temps. Il est dû à une parfaite combinaison des trois armes favorisée par la formation ordonnée par l'Empereur et à l'enthousiasme montré par tous, artilleurs, fantassins et cavaliers que ce nouvel effort avait transcendés.

Malgré tout, si réduit soit-il en regard du résultat, le temps consacré à éliminer Bennigsen avait permis le déploiement de l'Armée du Nord. Fort heureusement, la présence de la Garde à Pied entre Zweinaundorf et la hauteur de Baatsdorf, l'approche de la cavalerie de Nansouty et la fureur des décharges d'artillerie vers Klein-Possnau avaient dissuadé le Prince de Suède de s'engager contre le Prince de la Moskowa déjà accablé par Blücher.

Pour le Maréchal Ney comme pour toute l'armée, la crise était passée.
Le général Margaron arrivait de Lindenau juste à temps pour reprendre Schönfeld à Langeron tandis que le général Friederichs qui résistait sur les hauteurs repoussait une furieuse attaque d'infanterie et que les cavaliers lourds de Latour-Maubourg et Kellermann arrivaient à la rescousse ayant laissé les légers à la poursuite de Bennigsen.

Remontant de Melckau et Paunsdorf les divisions de Reynier menacèrent alors le flanc de Sacken sur la route de Taucha tandis que Mortier s'emparait du bois au sud de ladite route, préparant l'irruption de Nansouty entre ces deux points dans le flanc des Suédois que la Garde à pied, venant d'Engelsdorf, devait attaquer de face. L'artillerie de Drouot établie à l'Ouest de Sommerfeld que tenait un bataillon de la Garde était à même de soutenir les deux attaques.

Le corps du Duc de Reggio qui devait fixer l'ennemi entre Sommerfeld et Bersdorf était en retard. Une de ses divisions était encore empêtrée des prisonniers faits à Bennigsen qu'elle remettait à Augereau avant de remonter.

L'autre division, arrivée seule sur sa position et forte d'à peine 4.000 hommes se trouva en présence des 32.000 hommes de Bülow ayant plus de cent pièces en batterie.

Oudinot resta prudemment en retrait mais prit l'initiative de lancer un de ses régiments sur Bersdorf pour s'assurer de la route de Wurzen, retraite possible depuis l'explosion du pont de Lindenau. Un bataillon s'étendit même vis-à-vis Pannitzsch et engagea un combat de tirailleurs par dessus les flots.

Rien d'ailleurs n'obligeait à la retraite, l'ennemi ayant été battu partout. Bülow n'avait plus de raison d'aller tendre la main à une armée qui avait cessé d'exister. Cette circonstance le sauva car l'Empereur, faute de pouvoir le fixer avec les faibles moyens d'Oudinot, avait formé le projet de le laisser s'avancer pour mieux le détruire en amenant en pivot l'Artillerie de Drouot entre Sommerfeld et Engelsdorf une fois soutenue l'attaque de la Garde.

La préparation d'artillerie avait déjà forcé au repli trois lignes successives de l'ennemi sur les six qu'il avait déployées au Nord de Sommerfeld. Comme dit plus haut les points d'appui nécessaires étaient entre nos mains, les colonnes de la Garde s'ébranlaient déjà aux cris mille fois répétés de "Vive l'Empereur". C'était comme si chaque soldat avait un compte personnel à règler avec Bernadotte. Avec de tels hommes il n'est rien d'impossible.

La victoire était donc en marche quand, pour la troisième fois en trois jours,
cette fois deux heures avant la nuit, un orage d'une violence extrême sépara les combattants. Pour Sacken et Langeron, brutalement contre-attaqués par Marmont, Margaron, Latour-Maubourg et Kellermann, et prêts à succomber dos à la Partha, ce fut une véritable délivrance... et pour le Prince de Suède l'occasion de préserver ses troupes d'un désastre aussi certain qu'inutile.

Ainsi se termina la bataille au nord car le lendemain trouva l'ennemi tout entier repassé sur l'autre rive de la Partha et peu enclin à reprendre le combat.
Leipzig était restée inviolée, gardée par le Comte Bertrand.

Sur le front du Duc de Castiglione nous n'eûmes qu'une échauffourée qui n'aurait pas mérité de mention si ce n'est qu'elle fut cause de la mort du Comte Pajol, officier de la plus grande distinction sur lequel l'Empereur fondait de vives espérances. Il est impossible de peindre les regrets que l'Armée en général et ses cavaliers en particulier ont donnés à ce héros.

Sur le front sud, le Duc de Tarente remplit sa mission défensive à merveille, infligeant à l'ennemi revers après revers et finissant même par reprendre l'offensive. La journée vit la destruction de ce qui restait des corps de Kleist et Klenau et des Gardes à Cheval Russes.

L'infanterie de la Garde russe, encore redoutable, s'avança sur l'infanterie du Comte Lauriston qui démasqua à petite portée une batterie de 48 pièces de 12 £ que le Duc de Tarente avait constituée des batteries de réserve des corps sous ses ordres.

Le carnage fut épouvantable. Ne pouvant plus avancer et refusant de reculer, les Russes tombaient comme des pans de mur. Ils finirent cependant par replier leurs débris que sauva la pénurie relative de cavalerie sur ce point.

Le long de la Pleisse, à un contre six, le Prince Poniatowski poursuivit la journée durant son épique combat. Le Duc de Tarente, dont la situation n'inspirait plus de craintes lui envoya des renforts des trois armes.

Ils ne purent toutefois empêcher les Grenadiers de Hessen-Homburg de franchir la Pleisse entre Markleeberg et Dölitz et de mettre en batterie 72 pièces de 12 £ qui se préparaient à mitrailler nos braves.
La situation était critique, d'autant qu'une autre colonne autrichienne de 15.000 hommes était parvenue à passer entre Leipzig et Connewitz.

C'est vers 1 heure et demie du soir, en pleine crise, que parvint au prince Poniatowski un message de l'Empereur envoyé de Baatsdorf à midi et libellé en ces termes : "Prince, je vous nomme Maréchal de l'Empire. Faites savoir à vos hommes qu'à travers leur chef j'honore les braves soldats Polonais que vous avez constamment menés sur le chemin de la victoire !"

De suite la nouvelle court les rangs polonais comme une trainée de poudre et aussitôt tous ces braves se lancent à l'assaut, littéralement "comme un seul homme". A peine remis de leurs efforts et pas encore de leur surprise, Autrichiens et Hongrois sont culbutés dans la Pleisse et laissent en notre pouvoir les 72 pièces qu'ils avaient eu tant de mal à extirper des marais.

Cet incident termine la relation des faits les plus marquants que l'on peut distinguer au milieu de l'océan de bravoure qui a déferlé trois jours durant sur les champs de Leipzig.

Cette bataille, assurément la plus considérable des temps modernes par le nombre des combattants est aussi remarquable par ses résultats qui sont immenses. Sous cet aspect elle sera mise au-dessus de nos victoires d'Austerlitz, de Wagram et de La Moskowa. Qu'on en juge !

De l'Armée de Bohême, les corps de Wittgenstein, Kleist et Klenau sont détruits, les Réserves de Hessen-Homburg sont hors d'état de nuire et les autres corps sont tous terriblement abîmés...

L'Armée de Pologne n'existe plus...

De l'Armée de Silésie, les corps de Sacken et Langeron sont hors de combat.
Il ne reste donc à Blücher que le corps de Yorck en état.

Le Prince de Suède a pu quant'à lui éviter la punition grâce à sa prudence.

L'ennemi a perdu, tués, blessés ou prisonniers, 160.000 hommes sur les 360.000 qu'il nous a opposés. Il lui reste 200.000 hommes coupés en trois tronçons nettement séparés et incapables de se rejoindre.

L'Empereur est désormais en mesure, grâce à sa prévoyance qui nous a conservé la ligne de l'Elbe, de tendre la main au Maréchal Saint-Cyr à Dresde et au Prince d'Eckmühl à Hambourg et, tout à la fois, d'anéantir les dernières forces de campagne ennemies, et d'aller à Berlin dicter la paix.

Ces résultats immenses sont le produit des dispositions de l'Empereur et du courage de nos jeunes soldats. 32.000 de ces braves enfants ont payé de leur sang leur place dans l'Histoire du Monde. On se souviendra à jamais du nom de Leipzig où la jeunesse de France a su vaincre l'élite des armées de l'Europe entière, brisant définitivement le complôt anglais contre les libertés.

Si l'infanterie a fait des prodiges de valeur et l'artillerie s'est prodiguée partout, les plus grands sacrifices ont été consentis par notre cavalerie qui, partout présente, semblait jouir du don d'ubiquité.

Elle ne compta pas ses ennemis et ne consulta pas sa fatigue.
La moitié seulement de ces braves subsistait après l'épreuve.

Les chefs ont donné l'exemple et payé de leur personne. Hélas le brave Pajol n'est pas le seul à être tombé. Au Ier CC, le plus éprouvé mais aussi le plus glorieux, le Général de La Tour-Maubourg et ses quatre divisionnaires furent tous blessés.

Comme au soir de la Moskowa, on vit bien des divisions commandées par des brigadiers ou même des colonels mais tous arboraient le sourire de la victoire qu'ils partageaient avec leurs hommes, conscrits comme vétérans.

L'armée entière, de l'Empereur jusqu'au dernier tambour, se réjouissait de sa victoire, sentant bien que son ampleur nous amènera immanquablement la paix durable auxquels tous aspirent.

Autriche, Prusse et Russie réunies n'ont pu venir à bout de la Grande Armée et ont subi un revers si considérable que ses conséquences, encore incalculables tant elles seront immenses, bouleverseront pour jamais le destin du Monde.

C'est donc le coeur à juste tître rempli d'orgueil que nos jeunes soldats pourront bientôt retrouver le sol de la patrie, cette terre généreuse qui, le Monde s'en souviendra encore dans un millénaire, aura enfanté en vingt ans deux générations de héros : les Soldats de l'An II et les Conscrits de 1813 !

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Re: "Leipzig 92 à Coëtquidan"

Messagepar MANÉ Diégo sur 28 Oct 2013, 19:21

Maintenant que vous avez lu le compte-rendu "officiel" des combats (soit le "Moniteur de l'Empire") je vais vous proposer la succession des ordres que j'ai donnés pour obtenir ce résultat grâce aux joueurs qui les ont exécutés... ou pas.

Voici d'abord "les ordres de la nuit"*, soit ceux donnés dans la nuit du 15 au 16 octobre et en mains des joueurs au début des combats. Comme il y en a beaucoup (toujours 200.000 hommes à faire bouger), je vous les "étalerai" sur plusieurs mel.

* "La nuit est le temps de travail du général en chef" (Napoléon).

Comme déjà dit c'est "technique" et à suivre sur la carte. Vous y constaterez qu'il y a bien moins de "hasards de la guerre" que l'on pourrait le croire en lisant le Moniteur car, comme pour le génial original (Napoléon), des ordres corrects, s'ils sont exécutés, obtiennent des résultats de même métal.

Je commence par ceux donnés à Ney, qui commandait le front nord, où je n'étais pas, raison pour laquelle ils sont bien plus détaillés que ceux destinés au sud, que vous lirez plus tard.

Ils peuvent vous paraître "trop" détaillés, justement, ne laissant au maréchal Ney que le rôle d'exécutant, mais c'est tout ce qu'on lui demandait en 1813, et ce sont justement des fautes d'exécution qui ont été cause des tous les désastres de cette mauvaise année pour les armes françaises.

J'ajoute que je ne connaissais pas le joueur qui, j'aime à le penser, se trouva heureux d'être ainsi guidé, et d'ailleurs s'en tira avec bonheur, mais lisez plutôt :

--------------------

Grand Quartier Général de la Grande Armée
Le Major-Général au Maréchal Ney

Reüdnitz, près Leipzig, 16 0ctobre, 1 heure du matin

La volonté de l'Empereur,
Monsieur le Maréchal Prince de la Moskowa,

Est que vous formiez la droite de l'Armée pour la bataille qui se prépare. Votre QG est à Reüdnitz, informez en vos généraux lorsque vous leur donnerez vos ordres et qu'il y ait là-bas un piquet pour informer toujours d'où vous vous tiendrez de votre personne.

Vous commanderez les IVe, VIe et VIIe CA et le IIIe CC, ainsi que la Division Margaron qui tient Lindenau.

En effet, Sa Majesté a donné une nouvelle affectation auprès d'elle au IIIe CA, comme dit ci-après. Il vous restera une force de 50.000 hommes et 194 canons dès que le général Reynier aura rejoint.

Donnez ordre au général Souham de diriger toutes affaires cessantes le IIIe CA par Naundorf et Schönfeld sur Melkau, Zweinaundorf et Holzhausen où de nouveaux ordres de l'Empereur l'attendront.

Il laissera toutefois ses trois compagnies de sapeurs au Comte Bertrand, avec mission de miner les pont de Mockau et Ploesen qu'il faudra détruire après passage de nos troupes si l'on devait avoir un doute sur leur conservation.

Le pont de Schönfeld sera miné mais sa défense étant aisée il ne sera détruit que si l'on devait évacuer les lieux.

Ces compagnies du Génie se mettront ensuite en devoir de fortifier Neutzch, Naundorf et Schönfeld où elles se rassembleront enfin pour y être à la disposition du Maréchal Marmont qui y viendra.

Donnez ordre au Général Dombrowski de partir avec sa division par Reüdnitz et Thonberg pour gagner Dösen où il prendra les ordres du Prince Poniatowski.

Comme vous le savez, le Roi de Naples est en présence de l'Armée de Bohême au Sud d'une ligne Mark-Kleeberg, Wachau, Liebertwolkwitz.
L'Empereur compte livrer bataille à cette armée, avec les forces du Roi, les Réserves et le concours des IIIe et XIe CA et du IIe CC.

Une fois accéléré le mouvement du IIIe CA, votre mission consistera donc essentiellement à faire passer la Partha aux VIe et IVe CA sans donner prise à l'ennemi que votre cavalerie retardera.
Le poste de Lindenau et la ville même de Leipzig sont à préserver.

L'Empereur à insisté pour que je vous représente clairement qu'un succès au Nord ne contrebalancerait pas un échec au Sud, alors que l'inverse est vrai !
Ne prodiguez donc pas inutilement vos forces, la vraie bataille est au Sud.

Les derniers rapports reçus montrent que l'ennemi occupe en force les directions de Halle et de Bernburg (vis à vis Wahren et Lindenthal). Il s'agit de corps de l'Armée de Silésie.
Le Prince de Suède suivrait Blücher (?).

Il est hors de question de compromettre le VIe CA sur la position trop étendue qu'il occupe de Wahren à Breitenfeld. Certes, le Duc de Raguse à suffisamment de talent pour en imposer à un, voire deux corps ennemis.

Mais un troisième surgissant vers Widderitz obligerait à engager le Comte Bertrand pour préserver le repli du Duc de Raguse et livrerait à ses seules forces le général Margaron à Lindenau, à la merci d'une attaque massive.

La chute de ce dernier poste livrerait alors Leipzig à l'ennemi et vos troupes au Nord de la ville seraient compromises.

En conséquence donnez ordre au Duc de Raguse de replier toutes affaires cessantes le VIe CA de ce côté de la Partha. S'il exécute promptement son mouvement il se fera sans problême car l'ennemi ne présente pour l'instant devant lui que de la mauvaise cavalerie.

La division Lagrange se repliera de Breitenfeld sur Widderitz et Ploesen, franchira la Partha sur ce point, gardant un bataillon à Ploesen tant que nous aurons du monde de l'autre côté.

La Division Friederichs se repliera de Lindenthal par son pont sur Euteritch et ira franchir la Partha à Mockau où pareillement un bataillon fera arrière garde.

La division Compans se repliera de Wahren sur le pont de Gohlis et ira franchir la Partha à Schönfeld.
L'Artillerie aura défilé la première de façon à pouvoir se positionner avantageusement en soutien des colonnes si elles se trouvaient pressées par l'ennemi.

La cavalerie et l'artillerie à cheval, Defrance et Normann, couvriront le repli en fixant la cavalerie ennemie en présence et celle qui pourrait la renforcer.

Comme le Duc de Raguse dispose de quatre compagnies du génie, une accompagnera la division de Widderitzch pour en brûler le pont, une s'appliquera à brûler le pont de Lindenthal, deux celui près Möckern sur l'Elster,

Une fois leur tache accomplie, ces différentes compagnies du Génie se rendront dans l'enceinte de Leipzig où le GD Rogniat, Commandant le Génie de l'Armée leur donnera de nouveaux ordres.

Une fois la division Friederichs couverte par la destruction du pont de Lindenthal, toute la cavalerie sous Defrance, y compris celle du Comte Bertrand, couvrira face au Nord le repli de la division Lagrange sur Ploesen.

En cas d'irruption massive d'ennemis en provenance du Nord, la cavalerie ralentira au maximum l'ennemi sans lui donner prise.

Pressée, cette cavalerie se replierait entre Sochausen et Mockau de manière à toujours menacer le flanc de l'ennemi avançant sur Leipzig. A toute extrêmité ou à la nuit elle viendra passer la Partha à Portitz et Plaussig.

Une fois sur la rive sud, Le VIe CA assumera une position défensive le long de la Partha, de Plaussig à Reüdnitz, de manière à en interdire absolument le franchissement par l'ennemi.

Donnez ordre au Comte Bertrand de positionner la division Morand sur la ligne Euteritsch-Schönfeld qu'elle défendra le cas échéant, pour protéger l'écoulement des colonnes du VIe CA.

Cette mission remplie, la division passera à son tour la Partha par le pont de Leipzig-Nord et viendra se placer en réserve au Sud de la ville si sa présence n'était pas jugée nécessaire ailleurs.

Les trois compagnies du Génie du Comte Bertrand se seront attachées à la destruction des ponts d'Euteritzch et de Gohlis dès passé le dernier soldat du Duc de Raguse, et au minage du Pont de Leipzig-Nord qu'il ne faudra détruire que si nous devons évacuer la ville en présence de l'ennemi.

Pareillement, ces compagnies se mettront ensuite à la disposition du général Rogniat à Leipzig.

La division Fontanelli se sera rendue la première dans l'enceinte de Leipzig et prendra ses dispositions pour soutenir Margaron comme Morand, l'un comme l'autre risquant de devoir franchir les ponts pressés par l'ennemi. Cette division gardera l'enceinte ce soir.

La cavalerie du IVe CA poussera des reconnaissances de Widderitz vers le Nord et enverra de fréquents rapports, elle passera sous les ordres du Comte Defrance à son arrivée vers Widderitz comme dit plus haut.

Le général Margaron enverra sa cavalerie loin en avant pour recueillir des renseignements sur l'ennemi et le retarder le cas échéant. Il vous rendra compte rapidement mais en doublant ses messages à l'intention de l'Empereur pour information plus rapide.

Le général Margaron enverra des détachements brûler les deux ponts sur la Lappe au Nord de son poste et poussera les travaux de fortification de son front de bataille.
Attaqué, il défendrait à outrance la tête de pont de Lindenau.

En cas de besoin, le Comte Bertrand le soutiendrait avec la Division Fontanelli. Si toutefois la pression était insupportable il ferait sa retraite sur l'enceinte de Leipzig en se couvrant par l'incendie de Lindenau et la destruction du pont.

Le Général Rogniat est chargé par l'Empereur de miner les deux ponts sur la Pleisse et l'Elster pour interdire l'accès Ouest de Leipzig à l'ennemi une fois Margaron replié si l'on devait en venir à cette extrémité.

Vous enverrez un officier Saxon sûr et un officier Français d'artillerie ou du Génie à la Tour de Leipzig.
Qu'il vous envoie des rapports fréquents sur tout ce qu'il verra.

Comme vous le voyez, l'Empereur envisage avec sérénité l'éventuallité de la perte de Lindenau qui n'est grave que si Leipzig même tombe rapidement après et irrémédiable que si nous avons beaucoup de troupes au Nord de la ville à ce moment là.

Que la ville tienne suffisamment pour que tout notre monde se retrouve de ce côté de la Partha et de l'Elster avec l'ennemi de l'autre et les choses seront au mieux pour les affaires de l'Empereur dont la vraie ligne d'opérations est sur l'Elbe et non sur le Rhin comme semble le penser Schwarzenberg !

Que la fortune et les dispositions de l'Empereur nous donnent la victoire au Sud aujourd'hui... et demain tous ceux qui nous menacent au Nord chercheront leur salut dans la fuite ou seront écrasés !

En résumé vos ordres sont :

1) Activer et faciliter le départ du IIIe CA sous le Comte Souham

2) Faire passer la Partha aux VIe et IVe CA et la défendre

3) Conserver la tête de pont de Lindenau

L'Empereur vous fait dire qu'il compte sur vous comme au matin de La Moskowa et que, si ses ordres sont exécutés, la journée d'aujourd'hui aura un retentissement plus grand encore !

Signé : le Prince de Wagram

Alexandre


P.S. Sa Majesté aura son QG pour la bataille à la Bergerie de Mensdorf sur le Galgenberg au Nord de Wachau.
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Re: "Leipzig 92 à Coëtquidan"

Messagepar BEYER Olivier sur 28 Oct 2013, 20:48

Je découvre les ordres donnés à mes adversaires directs qui sont bien plus précis que les nôtres (qui étaient inexistants, à vrai dire je n'en ai pas vraiment eu, à part un ordre verbal d'attendre les autres).
Et à la différence de l'historique ils ont été exécutés avec promptitude et zèle.
Je comprend mieux maintenant pourquoi on s'est transformé en pontonnier et en pêcheur du dimanche :wink:
BEYER Olivier
 

Re: "Leipzig 92 à Coëtquidan"

Messagepar MANÉ Diégo sur 28 Oct 2013, 21:13

Olivier Beyer jouait le général prussien Katzler, commandant l'avant-garde de l'Armée de Silésie.
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Re: "Leipzig 92 à Coëtquidan"

Messagepar SÉBASTIANI Damien sur 28 Oct 2013, 23:24

La Conception du C3I chez Diégo, c'est du béton. :)
Bon c'est un peu normal vu les conditions ( front complet et délégation à Ney). Mais quand même le mentoring de Napolyon (en terminologie militaire) ne laisse pas de place à l'approximation ou à l'incertitude. C'est du précis.

Nous attendons le reste des ordres. Néanmoins même si la réaction d'Olivier ne peut être un indice d'évaluation suffisamment factuelle pour évaluer la manière dont a été commandée l' ENSEMBLE de l'armée coalisée, ce faisceau de présomptions pose un premier train d'interrogation (faisceau qui se doit le plus neutre et respectueux de chacun).

Quel a été le degré de préparation au commandement (dans une telle configuration de jeu multi-niveaux) et à la vision stratégique de l'état-major coalisé ?

Comment l'état-major coalisé s'est formé en terme de rôle playing ? Y avait-il des pré-requis en terme d'expérience face notamment à un adversaire tel que Diégo ?

Quelles étaient leurs contraintes ? (durant la bataille j'ai entendu parler d'une lenteur de la chaîne de commandement volontairement implémentée).

Et question essentielle (nous avons un premier témoignage) comment a été perçue la conduite de la bataille et les ordres assignés dans leurs contenus et leurs pertinences par les chefs de corps alliés ?
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Re: "Leipzig 92 à Coëtquidan"

Messagepar MANÉ Diégo sur 03 Nov 2013, 22:46

C'est quoi le "C3I" ?

Pour le commandement de "l'ENSEMBLE" de l'armée coalisée, il ressort du dossier réalisé par Jean-Christophe Raguet, qu'il était au moins tricéphale, avec Schwarzenberg au sud, ayant autorité sur Bennigsen, mais aussi Blücher et Bernadotte au nord, coupés de Schwarzenberg, lequel ne pouvait que "suggérer" des ordres que les deux généraux d'armée susdits restaient libres d'appliquer à leur manière... ou pas.

En revanche il semble bien que l'autorité du joueur Schwarzenberg sur les armées de Bohême et de Pologne soit à priori sans conteste (soit plus favorable qu'en réalité car dans les faits le Tsar influa -en l'occurrence favorablement pour la seule fois de sa vie- assez fortement sur les événements en rappelant les réserves égarées par l'Autrichien, ce qui sauva la "vraie" journée).

Les joueurs dits "stratégiques" ont eu quelques jours (je ne me souviens plus combien) pour rédiger leurs ordres initiaux à l'intention de leurs commandants de corps ou d'armées, avant de les envoyer à l'organisateur. Ils ont disposé d'une demi-heure pour les expliquer verbalement auxdits commandants de corps le jour de la bataille, et ces derniers une demi-heure pour donner à leur tour leurs ordres d'exécution à leurs divisionnaires.

La préparation au commandement et à la vision stratégique de l'état-major coalisé ? Eh bien je suppose potentiellement la même que la mienne, puisque dans un remake on dispose quand même de toutes les relations et OBs de la vraie bataille, ce qui peut grandement aider à la réflexion relative.

Maintenant, si l'on parle des individus, je ne peux répondre pour eux car je ne les connais pas plus qu' à l'époque, comme la plupart des cent participants, et que c'est resté probablement réciproque.

Exiger "un pré-requis en matière d'expérience" était impraticable, personne n'ayant une expérience préalable de ce genre d'exercice, dont le niveau est d'ailleurs resté inégalé. Quant ' à ma "qualité" en tant qu'adversaire, quelle qu'elle soit ou puisse être, vu la situation personne ne donnait cher de nous.

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Re: "Leipzig 92 à Coëtquidan"

Messagepar SÉBASTIANI Damien sur 04 Nov 2013, 21:09

Si l'autorité de l'état-major coalisé front sud piloté par Schwarzenberg était plus entière en comparaison de l'historique et que ledit état-major disposait (comme nous d'ailleurs) de l'historique des relations et des OOB, on peut quand même s'étonner (rétroactivement lors de la 1ère journée), de la conduite plutôt dynamique, voire offensive, du corps de bataille austro-russe.

Ceci reste un point de vue empirique vu de mon petit angle de chef de corps. J'ai néanmoins eu le sentiment que Schwarzenberg et son état-major en ce 16 octobre ont " brûlé trop vite leurs cartouches" en réagissant vivement à l'attaque française alors ( peut-être) qu'il aurait été préférable d'user le corps français par une défense en retrait et en profondeur et de jouer les prolongations pour arriver à disposer lors du 17 octobre d'un ensemble de forces plus puissant et coordonné du nord au sud ??

Qu'en pensez-vous ?
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Re: "Leipzig 92 à Coëtquidan"

Messagepar MANÉ Diégo sur 04 Nov 2013, 23:13

Selon le débriefing de Jean-Christophe Raguet, que je vous communiquerai in-extenso en fin de série, il semblerait que l'intention de Schwarzenberg ait été de "fixer d'abord les Français au nord et au sud, pour faire ensuite un effort concentrique sur Leipzig toutes forces réunies..." ce qui rejoint l'opinion de Damien, et est sommes toutes relativement logique... mais n'est pas tout-à-fait ce qui s''est passé...

Le rapport de Kleist, que je vous donnerai plus tard, indique bien un ordre plutôt "défensif" jusqu'à 14 h 00 où devait s'engager la Garde Russe, qui n'arrivera en fait que bien plus tard, mais l'intention de l'engager y était, et dès le premier jour, ce qui par construction ne permettait pas d'attaquer "toutes forces réunies" puisqu'elles ne pouvaient l'être avant le 18, Collorédo et Bennigsen n'étant pas arrivés.

Il reste que, de toutes façons, je n'avais pas l'intention d'attendre le 18, ni même le 17, pour attaquer au sud, puisque à tort ou à raison je pensais, peut-être trop influencé par l'historique, qu'il n'y avait de succès possible que le 16, mais qu'un succès ce jour-là rendait les suivants possibles à leur tour.

Que pouvaient dès lors faire les Coalisés, déjà là je le rappelle, et ne pouvant refuser le combat, un peu comme les vrais mais pour des raisons différentes. Les vrais ignoraient la présence de Napoléon en force devant eux, les "faux" le savaient potentiellement là mais, contrairement aux "vrais", n'en avaient pas peur... et d'ailleurs le moyen d'empêcher des joueurs ayant fait 1.000 km et plus pour en découdre de se jeter sur l'ennemi dès qu'il se présente ? Tiens, comme un certain "Sébastiani" !

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