"Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Espace dédié à la règle de kriegspiel "Les Trois Couleurs".

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Re: "Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Messagepar MARTI Basile sur 27 Nov 2013, 09:13

Et une batterie à P1 devant une baraque, mes Hongrois comme les Polonais de Poniatowski on compris que ça pique.
Moi j'ai envie de conclure à un grand statu quo plutôt que de m'avancer sur des "si on avait continué la bataille, on gagnait". Bien sûr un statu quo, c'est le contraire de la grande victoire dont a besoin Napy. Mais c'est le scénario qui veut ça.
Moi je me suis bien amusé, ça me suffit largement :) . Un grand merci aux organisateurs et à l'intendance.
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Re: "Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Messagepar MANÉ John-Alexandre sur 27 Nov 2013, 09:55

:lol: :lol: :lol:

Olivier,

J'ai mis du temps à comprendre que tu étais sérieux ! J'attendais une phrase du genre "non, je déconne !" :lol:

Eh bien tu sais quoi ? ça rend la chose encore plus drôle :lol: :lol: :lol:

Pour ma part, je n'ai pas l'impression d'avoir vu la même bataille que toi. Sincèrement, le pli était fait. Nous ne jouons pas le moral d'armée mais je serais curieux de savoir ce que les conscrits auraient pensé en voyant jeune et vieille garde impériale partir en débandade complète tout en étant bien esquintés eux mêmes. Tiens, d'ailleurs je lance le débat !

Tu as le mérite de lancer le buzz et de prouver que l'égo est un machine formidable. D'ailleurs, le mien vient de se lâcher et il est temps qu'il aille se reposer :wink:
« Eh bien, je vais vous faire voir qu’avant d’être maréchal, j’étais grenadier et que je le suis encore ! »

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Re: "Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Messagepar BEYER Olivier sur 27 Nov 2013, 12:25

Hello

On peut être sérieux sans se prendre au sérieux et avancer des argument pour défendre sa cause, moi, c'est celle des causes "perdues" ou considérées comme telles. Pour le côté drôle (ridicule ?), merci :cry:

Évidemment que je n'ai pas du tout la même vision de la situation, c'est un bataille, t'as déjà vu un général dire sur son rapport "17 ocobre, branloute générale" ? A moins d'être nihiliste et sado-maso, euh pas trop (heureusement que l'ego nous aide à rester droit). Je n'ai pas à rougir du résultat, positif.

Les batteries de réserves sont elles à P1 ? J'en doute, et elles ont en face une partie de l'artillerie de la garde qui n'a pas été engagée dans le duel d'artillerie car à droite du plateau longitudinal.
Plus la jeune garde dans le village et Victor en grande partie disponible ainsi que de la cavalerie en nombre, appuyée par une nombreuse artillerie (alors que Kleist a perdu ses 72 pièces), Wachau ne sera pas Plancenoit.

Je ne crie pas victoire mais je ne m'avoue pas vaincu, na ! (c'est pas trop sérieux là ?)
BEYER Olivier
 

Re: "Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Messagepar KERDAL Thierry sur 27 Nov 2013, 17:40

Bon, à moi !

Bravo à Diégo pour cette manif, merci à Jeff pour le repas du dimanche midi, content de vous avoir revus !
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17 octobre 1813,19h00

Du GdK KLENAU
au
Feld Marechal Karl prince Schwarzenberg

Votre Excellence,

J'ai l'honneur de vous rendre compte des faits suivants:

En obéissance à vos ordres du matin, nous nous ébranlâmes en direction de nos objectifs... pour nous voir immédiatement arrêtés par nos adversaires de la veille (Corps d'armée de Mac Donald et Corps de cavalerie de Sébastiani), adversaires renforcés (nous nous en aperçûmes plus tard) par plusieurs batteries de calibre 12 auxquelles nous devons la majeure partie de nos pertes.

Mac Donald, tout au long de la journée, se contenta d'avancer lâchement flanqué par ses batteries qui, bien que décimant nos valeureux fantassins, ne les firent pas plier.

Sébastiani, lui, fit preuve de beaucoup plus de panache et la journée vit de nombreux combats de cavalerie sur notre aile droite. Je ne vais pas vous lasser en les narrant tous, mais sachez simplement que grâce à la valeur de notre cavalerie et de celle du General Ziethen (pour lequel j'ai l'honneur de demander une médaille en raison de sa magnifique conduite), la cavalerie française s'est faite repousser de partout et il ne s'en est fallu que de très peu pour voir sa déroute complète. Je reconnais que la mort (sous les coups des cuirassiers prussiens) de Sébastiani et du Général Roussel n'est qu'un petit succès, mais voici un corps de cavalerie privé de sa tête.

Nous campons sur nos positions de ce matin.

Respectueusement,
GdK comte von KLENAU
KERDAL Thierry
 

Re: "Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Messagepar MANÉ John-Alexandre sur 28 Nov 2013, 11:29

A moi, et comme dirait mon père, "Veritas Vincit" !
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Le GdI Barclay de Tolly, cdt les forces russo-prussiennes

A son Excellence le FM Fürst von Schwarzenberg,
Commandant en chef l’Armée de Bohême
 
Wachau, le 17 octobre 1813 à la nuit tombée
 
Votre Excellence,

Je vous adresse mon rapport sur les combats livrés ce jour par les troupes russo-prussiennes que j’ai l’honneur de commander, mais je ne m’étendrai pas sur le détail des mouvements, ceux-ci s’étant déroulés sous les yeux de VE et de LL. MM. les empereurs de Russie et d'Autriche et le roi de Prusse.

Conformément au conseil de guerre de ce matin, je dirigeai le corps prussien du GL von Kleist sur Wachau et le corps russe du GdK comte Wittgenstein sur Liebertwolkwitz, lui précisant de border le bois de Gross Possnau à l’ouest afin de tendre la main au corps autrichien du GdK comte Klenau et de prévenir les éventuelles velléités des Français de nous tourner par les bois comme ils le firent hier.

A 10h00, lors de notre avance, le brouillard masquait encore les dispositions ennemies. Aléa de la guerre, il se leva juste au moment de la rencontre avec la ligne française, un peu plus en arrière par rapport à celle du 16 au soir, mais bel et bien présente et solidement établie entre les points de Liebertwolkwitz, Wachau et Markleeberg. Tous les rapports indiquaient que Napoléon n’était pas engagé contre le GdK von Blücher au nord de Leipzig, comme nous l’avions cru ce matin, mais au sud de cette ville en face de nous avec toute son armée.

Dès que je le compris je déployais la grande batterie de réserve entre Kleist et Wittgenstein face au centre ennemi. Ce dernier paraissait aussi surpris de notre arrivée que nous de le rencontrer, et il en résulta un peu plus d’une heure de flottement perceptible dans ses mouvements.

Ceci me laissa le temps d’organiser avec le Général Huene le placement de cette formidable batterie de 144 pièces. Elle était solidement soutenue par l’infanterie des gardes russo-prussiennes menée par le général Ermolov. A peine établie, son action se fit sentir et le centre français rétrogradait sous l’effet de son feu.

Le corps de Kleist face au corps de Victor enleva vigoureusement le village de Wachau. Notre grande batterie fit fuir l’aile gauche de ce maréchal et le général Kleist, bien avisé, en profita pour battre les forces françaises qui se préparaient à le contre-attaquer.

De son coté, Wittgenstein réussit à se relier à la gauche du général Klenau dont les troupes légères venaient d’occuper la corne sud du bois de Gross-Possnau tandis que le reste de son corps d’armée avançait en direction de l’ennemi et du Kölmberg.

Ainsi avantageusement disposée, notre armée avait pris l’initiative et l’ennemi se devait de réagir. Il commença à rassembler plusieurs batteries et le corps de jeune garde du maréchal Oudinot. Tout annonçait un prochain duel d’artillerie et j’organisais notre centre en prévision.

Entre-temps, le général Wittgenstein repoussa une attaque menée par le corps de jeune garde du maréchal Mortier, partie par le bois de Gross-Possnau à l’est et partie par le nord. Seul avantage ennemi, 48 pièces de l’artillerie de jeune garde étaient maintenant placées en avant de Liebertwolkwitz. Je fis en conséquence chercher les 24 pièces à cheval de la cavalerie de la garde pour les placer en soutien de Wittgenstein qui reprit alors son avance.

Le général Kleist déploya sur mes ordres une grande batterie de 72 pièces à l’ouest de Wachau. L’ennemi reculait devant son feu et les Prussiens en profitèrent pour l’attaquer depuis le village et lui enlever 24 pièces, mettant en fuite 24 autres. Il était temps, car 96 pièces des Gardes de Napoléon vinrent se positionner un peu au nord-est de Wachau en contrebas du plateau contrôlé par nos pièces de 12.

Les Français avaient réussi à regrouper en leur centre une première grande batterie d’environ 120 pièces, dont le placement dût leur coûter cher. A cette dernière vint s’ajouter une autre d’environ 100 pièces de la garde dont la moitié de 12. Plus de 200 canons ennemis allaient donc affronter nos 144 pièces. J’avais ordonné au général Huene de disposer ses pièces de 12 à courte portée de la crête du plateau que nous défendions.

Au milieu du chaos de la canonnade et de la fumée, nous vîmes alors apparaître les bonnets à poils tirant leurs pièces de 12. Tous nos vétérans de la garde russe attendaient le signal pour ouvrir le feu les premiers. Dès que l’ennemi dépassa la crête un tir à mitraille dévastateur s’abattit sur lui, mais sa réponse ne se fit pas attendre. En moins de vingt minutes 12 de nos 48 pièces présentes sur plateau étaient démontées, mais l’ennemi devait en déplorer autant.

En contrebas à l’est, notre artillerie avait perdu depuis le début des combats 24 de ses 96 pièces, mais les artilleurs tenaient bon. Hélas ceux de la Garde française prenaient bel et bien avantage sur nos pièces de 12 servies pour moitié par de la ligne, et l’issue défavorable de ce combat était prévisible quand bien même aucun homme n’aie quitté son poste.

Par ailleurs Wachau venait de tomber sous l’assaut de la jeune garde française et la grande batterie de Kleist venait de succomber à une charge impétueuse de plus de 3.000 cavaliers ennemis du corps de Milhaud.

La situation était donc critique et j’ordonnais aux batteries en contrebas de se réorienter en refusant leur gauche. J’attirais à moi la réserve de cavalerie commandée par le prince Galitzin. A sa vue, la jeune garde française se mit en carré à l’extrémité est de son dispositif.

Au moment où je revenais sur le plateau en personne, le feu de notre batterie s’éteignait et j’ordonnais le repli des pièces survivantes tandis que l’ennemi reportait son feu sur la division d’infanterie de la garde à qui j’ordonnais de se replier, ce qu’elle fit en bon ordre.

Napoléon avait gagné ce combat et pris l’ascendant. Le lui laisser revenait à accepter notre défaite, que le repli de nos artilleurs et de l’infanterie des Gardes semblait présager.

Je décidai de surprendre l’ennemi en reportant en avant ces mêmes forces, 3.600 grenadiers, là où il ne les attendait plus, soit précisément au même endroit, au bénéfice de la fumée persistante dégagée par le duel d’artillerie.

Le Général Kleist soutint cette attaque avec ce qu’il lui restait de disponible et eut le mérite de monopoliser l’attention des 48 pièces de la Garde situées à l’ouest du plateau. Je menais l’attaque en échelon refusé à gauche pour renverser en premier le carré de jeune garde qui flanquait la gauche de la batterie ennemie.

Ces malheureux reçurent d’abord la mitraille de 18 pièces situées en contrebas auxquelles j’avais ordonné de s’avancer à nouveau pour nous soutenir. La surprise fut totale et le carré vola en éclats sous l’impact des fantassins prussiens du 1. IR Garde zu Fuss et fut poussé dans ses soutiens. Le 2. IR Garde zu Fuss avança ensuite sous la mitraille jusqu’à parvenir au corps à corps avec les artilleurs français dont il enleva la moitié des pièces.

Une contre-attaque de jeune garde française sauva l’autre moitié en se jetant bravement, maréchal Oudinot en tête, sur les grenadiers de l’IR Garde Semenovski, lesquels soutinrent leur réputation en ne cédant pas un pouce de terrain.

L’artillerie de Réserve de la Garde Impériale de Napoléon venait d’être battue et son général Drouot blessé et capturé. Le maréchal Oudinot fut également blessé et ne nous échappa qu’entraîné par sa monture.

Pendant ces événements, j’eus la satisfaction de voir se présenter à moi le FML Reisner, commandant la réserve d’artillerie autrichienne que VE avait envoyée pour me soutenir. Je la fis placer en arrière de Wachau en soutien de mon attaque et en prévision des futurs assauts pour la reconquête de ce village.
L’artillerie française restante, esseulée, se résolut à fuir, ce qu’elle fit sous les boulets des canons autrichiens fraîchement arrivés.

Je fis de nouveau avancer toute la ligne. Vers Liebertwolkwitz, le général Wittgenstein avait attaqué avec succès les 48 pièces de la jeune garde soutenues par 18 pièces d’artillerie à cheval. 24 pièces furent enlevées et toutes les autres furent contraintes à la fuite. Les grenadiers commandés par Rayevsky résistèrent ensuite à la furieuse contre-attaque des cuirassiers menés par le Roi de Naples en personne. Toute la ligne était ainsi préservée.

Le centre de notre armée reprenait alors son avance et rien ne pouvait l’en empêcher. Pour nous ralentir, les Français tentèrent encore d’enlever notre grande batterie avec 2.000 cavaliers de la Garde, dont les lanciers polonais qui menaient l’assaut. Mais une décharge à mitraille à courte portée les stoppa net, couchant la moitié de ces braves soldats. Une deuxième tentative se fit culbuter par les Gardes du Korps prussiens menés par le général Depréradovitch qui fut blessé dans ce combat.

Nous avions désormais repris le dessus. Le centre ennemi était défait et privé de son élite. L’artillerie de la garde, vieille comme jeune, n’était plus opérationnelle, sa cavalerie avait été repoussée avec pertes, et les deux corps de jeune garde, avaient été mis en déroute. Dans la ligne, les corps de Victor et de Lauriston étaient décimés et inopérants… Plus rien ne pouvait s’opposer à notre avance...

Du moins plus rien d’humain, car ce furent les éléments qui le firent. VE sait le terrible orage qui s’abattit alors sur le champ de carnage, séparant les combattants, vainqueurs comme vaincus, et remettant à demain l’inéluctable victoire de nos augustes souverains et la défaite décisive de Napoléon et de son armée.

Il ne sera possible de chiffrer nos pertes avant le jour. Elles sont, bien évidement considérables, mais celles de Napoléon le sont bien davantage, et le moral de sa troupe doit être bien abattu par les coups fatals que nous venons de porter à sa Garde Impériale.

Le Général de l’Infanterie Comte Barclay de Tolly
« Eh bien, je vais vous faire voir qu’avant d’être maréchal, j’étais grenadier et que je le suis encore ! »

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Re: "Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 28 Nov 2013, 13:20

Le magnifique rapport ci-dessus explique si bien ce qui s'est passé côté coalisé au centre que je le mettrai en ligne sur le site ainsi que celui de Patrick côté français.

Pour les ailes nous avons Thierry Kerdal alias Klenau d'un côté mais rien encore de l'autre. Il est vrai que ce sont les vainqueurs qui écrivent l'Histoire et que là, suivant le mot lâché par Basile Marti alias Hessen-Homburg, on pourrait parler de "statu quo", non ?

Quoi qu'il en soit c'est peu ou prou le but recherché par l'organisateur, façon Jacques Martin (vous avez tous gagné) que de laisser une sortie honorable à tous les participants. But atteint donc, aux deux ailes "autrichiennes", "beau-papa" François ne cherchant pas vraiment l'écrasement de son gendre, mais seulement qu'il rentre à la maison retrouver sa femme, et accessoirement qu'il lui rende l'Allemagne et l'Italie...

En revanche les Prusso-Russes, bien décidés à passer Noël à Paris, avaient moins de scrupules pour les Russes, et plus de "gnaque" pour les Prussiens... J'ai quelques jolies photos des grands moments de la confrontation, et en espère beaucoup d'autres du reportage fleuve réalisé par Christian Juenet...

Mais en attendant en voici deux qui se rapportent à deux circonstances de ce qui s'est passé au centre et qui sont décrites dans le rapport de Barclay de Tolly. Il s'agit du visage des protagonistes à ces deux moments. Je vous laisse deviner lesquels, de moments bien sûr, car j'identifie les personnages...

Image

John-Alexandre Mané alias Barclay de Tolly, et Patrick-Fontanel alias Napoléon.

Vous noterez que John regarde la table... et Patrick regarde le photographe...

Image

John-Alexandre Mané alias Barclay de Tolly et Nicolas-Denis Remÿ alias Wittgenstein.

Vous noterez que John regarde toujours la table... et Nicolas-Denis regarde... Patrick...

Alors ? Une petite idée ?? Ou deux grosses ???

Diégo Mané
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Re: "Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Messagepar MARTI Basile sur 28 Nov 2013, 17:44

Je dirais, 1/ le suicide des lanciers polonais de la Garde, et 2/ la charge de la Garde prusso-russe.

Et puisqu'il faut bien un CR de l'aile gauche :

Votre Excellence,
J’ai l’honneur de vous narrer les événements de cette journée sur votre aile gauche.

Ayant reçu l’ordre de longer la Pleisse sur Markkleeberg j’ai envoyé, à 10h, mes régiments de Fusiliers Hongrois reprendre ledit village que nous avions abandonné la nuit précédente, et continuer sur les hauteurs qui le surplombent. Nous ne rencontrâmes aucune résistance jusqu’à Markkleeberg que nous occupâmes, mais un régiment s’accrocha aux fantassins de Poniatowski sur lesdites hauteurs.

Dans le même temps, la cavalerie légère de Lederer, que vous me confiâtes, s’élança en éclaireurs dans la plaine séparant Markkleeberg de Wachau. Un escadron de hussards accrocha dans le brouillard des fantassins français qui furent malmenés.
Les autres hussards tombèrent sur de la cavalerie ennemie, en engageant quelques combats peu décisifs, mais qui amenèrent à une blessure grave pour le général Lederer, qui ne combattra plus de la bataille.

Suite à ces quelques échauffourées, le brouillard se leva, révélant les positions ennemies. Poniatowski tenait effectivement les hauteurs en arrière de Markkleeberg, avec infanterie et artillerie. Quant' à la plaine jusqu’à Wachau, le Corps de Cavalerie de Kellermann et les cavaliers polonais l’occupaient, ainsi de quelques fantassins de Victor, mais qui se préoccuperont de Kleist durant la bataille.

La présence de cette cavalerie, qui menacerait mon flanc en cas d’attaque sur Poniatowski, m’obligea à déployer mes Grenadiers en face pendant que mes Hongrois se réorganisaient et contenaient les Polonais. Ainsi non seulement j’établissais un dispositif capable de faire face à une concentration d’ennemis inattendue, mais aussi je gardais le faible flanc gauche prussien. Toutefois l’apparition de l’artillerie française m’obligea à rétrograder progressivement. Les Grenadiers furent stoïques sous le feu adverse, resserrant constamment les rangs avec discipline, quand bien même certains bataillons avaient perdu la moitié de leurs effectifs.
La situation fût ainsi durant de longues heures, les munitions françaises paraissaient inépuisables. Markkleeberg tomba aux Polonais qui se montrèrent sans pitié, lançant leurs cavaliers sur des fuyards !
La situation paraissait bloquée quand le colonel qui commandait la cavalerie de Lederer, depuis la blessure de ce dernier, prit l’initiative d’envoyer ses hussards et chevau-légers à l’assaut. Ce petit officier, que le commandement de deux divisions de cavalerie remplissait d’orgueil, crut pouvoir emporter les 36 canons français qui s’acharnaient sur mon infanterie d'élite. Ainsi, Votre Excellence, est morte la cavalerie légère de votre aile gauche. Il me fallut plusieurs heures pour rallier l’ensemble, qui, avec un tiers de pertes, avait perdu toute utilité offensive.
Le colonel en question n’est pas revenu de l’assaut. Ceux qui prétendent l’avoir vu au rapport après ce désagrément ne sont que des menteurs et des Prussiens.


Enfin, après ce moment de faiblesse, l’apparition d’une (sorte de) Grande Batterie prussienne à l’ouest de Wachau me fit comprendre que, occasionnellement, ces nordistes pouvaient être utile. La cavalerie et l’artillerie française reculèrent sous l’effet du feu. Aussi mes hommes purent de nouveau avancer vers l’ennemi, sans craindre les canons français.
Ainsi j’ai fait placer mes canons à portée courte de Markkleeberg, et, après un échange de tirs victorieux avec l’artillerie polonaise, je pus faire feu à volonté sur le village et en chasser rapidement la Légion de la Vistule avec des Hongrois, dont certains bataillons n’étaient plus qu’à 300 hommes.

S’ensuivirent plusieurs attaques et contre-attaques entre Poniatowski et moi-même pour la possession de Markkleeberg. Finalement, le village étant à portée courte de notre batterie, les Polonais n’osèrent tenter d’y revenir, quand bien même j’avais retiré le régiment, victorieux, qui venait de reprendre une ultime fois ce qu’il restait du village après maints combats et bombardements.

Durant ces rudes combats, la Grande Batterie prussienne fut emportée par une charge de la cavalerie de Kellermann, menaçant mon aile droite et permettant aux canons français d’ouvrir à nouveau le feu sur mes grenadiers le temps que la réserve de cavalerie autrichienne contre-attaque avec grand succès.

Après cela tomba l'orage qui sépara les combattants pour le restant de la journée. La ligne est stable, le drapeau autrichien flotte toujours sur Markkleeberg.

Frederick de Hessen-Homburg


Je me dis après coup que j'aurai dû attaquer Ponia en me couvrant avec la cavalerie. Mais ça aurait fait un gros trou entre moi et Kleist. Puis j'ai suicidé ma cavalerie :mrgreen: .
Et bien sûr Markkleeberg est tant Polonais que Autrichien, Poniatowski a aussi une batterie à P1 du village.
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Re: "Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Messagepar FONTANEL Patrick sur 29 Nov 2013, 07:42

Puisque Bruno ne l'a pas fait, j'y vais de ma petite critique du rapport de Barclay de Tolly (un mercenaire au service des Russes, pouah!! :mrgreen: ).

Il dit que les pertes ne peuvent être évaluées et pourtant elles sont citées au canon près pour toutes les batteries, tant alliées que françaises, qui plus est en multiple de 6 pièces, ce qui laisse entendre en outre que l'armée coalisée est superbement organisée : elle ne met en ligne que des effectifs strictement réglementaires et elle ne perd que des unités complètes !

Moi je dis qu'un peu de chaos dans les chiffres ferait plus vrai.

Sinon, il s'agit bien sûr d'un torchon de mensonges d'où émerge parfois l'ombre de la vérité. En lisant entre les lignes, on comprend bien que partout les Coalisés ont été terrorisés d'affronter l'Ogre et ses troupes démoniaques. :wink:
La force d'une armée, comme la quantité de mouvement en mécanique, s'évalue par la masse multipliée par la vitesse.
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Re: "Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 29 Nov 2013, 14:48

Patrick,

John est actuellement sur la route (800 bornes en deux jours) et ne peut riposter de suite aux attaques sournoises de "l'Ogre corse"...

Je ne réponds pas à sa place, et d'ailleurs ne le pourrais pas puisque Bruno n'a pas encore "publié" les pertes des deux camps, et donc pas celles de Barclay, raison pour laquelle John est resté évasif sur ce point, tout en étant précis sur le nombre de canons, resté gravé dans sa mémoire... et sur les photos.
------------------------

Basile,

Beau rapport ma foi, d'autant que c'est le premier. Il laisse aussi filtrer un bon état d'esprit, dont je te félicite, et fait montre de la "vision globale" nécessaire à un commandant d'aile.

Un (tout petit) reproche toutefois, relatif à l'esprit.

Dans une armée coalisée, certes la méfiance était inévitable entre alliés objectifs (abattre Napoléon) qui n'avaient pas les mêmes (vrais) buts de guerre, et cela se traduisait souvent dans les faits, mais toujours aux rangs "inférieurs", et jamais par écrit aux rangs "supérieurs", auxquels appartenait bien évidemment le Prince de Hessen-Homburg... qui en outre ne s'abaisserait pas à parler d'un "simple" colonel.

Se rappeler enfin que le rapport du prince sera bien évidemment lu par le Roi de Prusse, qu'il n'entre pas dans la politique du Kaiser François de mécontenter plus qu'il ne l'était déjà au naturel... c'est-à-dire parfois sans la moindre raison... alors le traiter de "menteur nordiste"... ach ! Das ist unmoglich mein liebe Prinz !! D'ici à ce qu'il le prenne mal !!!

Mais donc çà c'est pour la forme, car dans le fonds j'ai bien rigolé... "utiles", les Prussiens ? A qui ?? A quoi ??? Bon, là c'est injuste, mais c'est la guerre (des mots), et "la guerre gross malheur" !

Et si je lis bien tes mots personne ne tient plus Markkleeberg car y rentrer c'est y rester... mort.
Mais un drapeau autrichien est resté planté sur les ruines abandonnées, A.E.I.O.U.*, tout un symbole !

* Austriae Est Imperare Orbi Universo (en substance : à l'Autriche l'empire (la domination) du monde).

Encore bravo pour ce joli rapport... et ta belle prestation.

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Re: "Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Messagepar MARTI Basile sur 29 Nov 2013, 15:35

Oui, je n'ai pas écrit ce rapport sans une touche d'ironie. C'est une de mes habitudes quand je fais une lettre, un CR, AAR, etc. de toutes sortes de jeux. Puis... ce sont des Prussiens ! (Johann :wink: ) Je suppose bien qu'un "vrai" rapport serait beaucoup plus respectueux. Mais si c'est nécessaire...


le Prince de Hessen-Homburg... qui en outre ne s'abaisserait pas à parler d'un "simple" colonel.
Oui certes... il faut bien justifier le suicide de ma cavalerie :mrgreen: . Le Prince ne saurait être responsable.
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Re: "Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Messagepar MANÉ John-Alexandre sur 30 Nov 2013, 16:22

FONTANEL Patrick a écrit:Puisque Bruno ne l'a pas fait, j'y vais de ma petite critique du rapport de Barclay de Tolly (un mercenaire au service des Russes, pouah!! :mrgreen: ).

Il dit que les pertes ne peuvent être évaluées et pourtant elles sont citées au canon près pour toutes les batteries, tant alliées que françaises, qui plus est en multiple de 6 pièces, ce qui laisse entendre en outre que l'armée coalisée est superbement organisée : elle ne met en ligne que des effectifs strictement réglementaires et elle ne perd que des unités complètes !

Moi je dis qu'un peu de chaos dans les chiffres ferait plus vrai.

Sinon, il s'agit bien sûr d'un torchon de mensonges d'où émerge parfois l'ombre de la vérité. En lisant entre les lignes, on comprend bien que partout les Coalisés ont été terrorisés d'affronter l'Ogre et ses troupes démoniaques. :wink:


De retour après un périple de 964 kilometres, je te rejoins sur le fait que les multiples de 6 enlèvent un peu de réalisme à mon rapport qui n'en manque pas. Je te remercie pour tes aveux qui se lisent entre les lignes aussi :wink:
« Eh bien, je vais vous faire voir qu’avant d’être maréchal, j’étais grenadier et que je le suis encore ! »

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Re: "Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Messagepar MANÉ John-Alexandre sur 30 Nov 2013, 16:23

MARTI Basile a écrit:Oui, je n'ai pas écrit ce rapport sans une touche d'ironie. C'est une de mes habitudes quand je fais une lettre, un CR, AAR, etc. de toutes sortes de jeux. Puis... ce sont des Prussiens ! (Johann :wink: ) Je suppose bien qu'un "vrai" rapport serait beaucoup plus respectueux. Mais si c'est nécessaire...


le Prince de Hessen-Homburg... qui en outre ne s'abaisserait pas à parler d'un "simple" colonel.
Oui certes... il faut bien justifier le suicide de ma cavalerie :mrgreen: . Le Prince ne saurait être responsable.


Joli rapport Basile !
« Eh bien, je vais vous faire voir qu’avant d’être maréchal, j’étais grenadier et que je le suis encore ! »

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Re: "Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 04 Déc 2013, 23:10

Je viens de mel sur le site un article intitulé "Wachau 2013 à Lyon, Napoléon et le management", qui vous livre mon point de vue sur la bataille et insiste sur le "management" de Napoléon, non pour le stigmatiser, mais pour souligner à des fins pédagogiques les petites fautes qui ont eu de grande conséquences. C'est ici :

http://www.planete-napoleon.com/docs/Wa ... gement.pdf

Les principaux rapports seront illustrés et commentés ultérieurement.

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Re: "Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Messagepar KERDAL Thierry sur 06 Déc 2013, 06:22

Pour info, ne cherchez pas plus longtemps le charitable participant qui demandait désespérément son exemplaire de l'aide de jeu spécifique à la bataille, c'est moi !

Ben oui, j'avis demandé (et obtenu, merci Diégo !) Klenau pour être prêt du buffet et ne pas avoir trop à me déplacer.

Blague à part, j'aime bien avoir les documents idoines sur moi et ne pas avoir à les chercher à l'autre bout de la table.

Ce qui m'amuse, c'est le fait que certains joueurs avaient le même problème que moi et n'ont rien dit.

Vous savez, messieurs, Diégo n'est pas un monstre, et peut même se révéler humain quelque fois (si, si)!

Signé : le "difficile" KLENAU
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Re: "Wachau 2013 à Lyon", les 23-24 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 09 Déc 2013, 00:50

Eh bien non, je ne parlai pas de "Klenau le difficile", mais de quelqu'un d'encore plus difficile que je ne voulais pas nommer pour autant, mais qui seul se reconnaîtrait, pensé-je à tort...

"Des noms Robespierre, des noms..." criaient les représentants du Peuple à l'"incorruptible" parlant d'une dernière charrette pour Sanson avant la fin de la Terreur. Il ne voulut pas les donner. Il eut tort car la nuit suivante Fouché, sûr d'être du dernier voyage programmé, fit le nécessaire pour convaincre assez de représentants qu'ils seraient aussi dudit voyage (alors qu'il n'en était rien), pour mettre Robespierre en accusation avec le résultat que l'on sait. L'incorruptible tomba donc victime du plus corrompu... faute de l'avoir nommé le premier.

Bon, je ne risque pas la guillotine et il ne s'agit pas non plus de corruption, mais l'anecdote illustre bien le fait que lorsqu'on balance un missile sans préciser la cible, cela n'atteint pas toujours celui qu'on a visé.

Alors désolé Thierry, tu as été victime d'un "tir ami".

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