Modérateurs: MASSON Bruno, FONTANEL Patrick, MANÉ John-Alexandre
Votre Excellence,
J’ai l’honneur de vous narrer les événements de cette journée sur votre aile gauche.
Ayant reçu l’ordre de longer la Pleisse sur Markkleeberg j’ai envoyé, à 10h, mes régiments de Fusiliers Hongrois reprendre ledit village que nous avions abandonné la nuit précédente, et continuer sur les hauteurs qui le surplombent. Nous ne rencontrâmes aucune résistance jusqu’à Markkleeberg que nous occupâmes, mais un régiment s’accrocha aux fantassins de Poniatowski sur lesdites hauteurs.
Dans le même temps, la cavalerie légère de Lederer, que vous me confiâtes, s’élança en éclaireurs dans la plaine séparant Markkleeberg de Wachau. Un escadron de hussards accrocha dans le brouillard des fantassins français qui furent malmenés.
Les autres hussards tombèrent sur de la cavalerie ennemie, en engageant quelques combats peu décisifs, mais qui amenèrent à une blessure grave pour le général Lederer, qui ne combattra plus de la bataille.
Suite à ces quelques échauffourées, le brouillard se leva, révélant les positions ennemies. Poniatowski tenait effectivement les hauteurs en arrière de Markkleeberg, avec infanterie et artillerie. Quant' à la plaine jusqu’à Wachau, le Corps de Cavalerie de Kellermann et les cavaliers polonais l’occupaient, ainsi de quelques fantassins de Victor, mais qui se préoccuperont de Kleist durant la bataille.
La présence de cette cavalerie, qui menacerait mon flanc en cas d’attaque sur Poniatowski, m’obligea à déployer mes Grenadiers en face pendant que mes Hongrois se réorganisaient et contenaient les Polonais. Ainsi non seulement j’établissais un dispositif capable de faire face à une concentration d’ennemis inattendue, mais aussi je gardais le faible flanc gauche prussien. Toutefois l’apparition de l’artillerie française m’obligea à rétrograder progressivement. Les Grenadiers furent stoïques sous le feu adverse, resserrant constamment les rangs avec discipline, quand bien même certains bataillons avaient perdu la moitié de leurs effectifs.
La situation fût ainsi durant de longues heures, les munitions françaises paraissaient inépuisables. Markkleeberg tomba aux Polonais qui se montrèrent sans pitié, lançant leurs cavaliers sur des fuyards !
La situation paraissait bloquée quand le colonel qui commandait la cavalerie de Lederer, depuis la blessure de ce dernier, prit l’initiative d’envoyer ses hussards et chevau-légers à l’assaut. Ce petit officier, que le commandement de deux divisions de cavalerie remplissait d’orgueil, crut pouvoir emporter les 36 canons français qui s’acharnaient sur mon infanterie d'élite. Ainsi, Votre Excellence, est morte la cavalerie légère de votre aile gauche. Il me fallut plusieurs heures pour rallier l’ensemble, qui, avec un tiers de pertes, avait perdu toute utilité offensive.
Le colonel en question n’est pas revenu de l’assaut. Ceux qui prétendent l’avoir vu au rapport après ce désagrément ne sont que des menteurs et des Prussiens.
Enfin, après ce moment de faiblesse, l’apparition d’une (sorte de) Grande Batterie prussienne à l’ouest de Wachau me fit comprendre que, occasionnellement, ces nordistes pouvaient être utile. La cavalerie et l’artillerie française reculèrent sous l’effet du feu. Aussi mes hommes purent de nouveau avancer vers l’ennemi, sans craindre les canons français.
Ainsi j’ai fait placer mes canons à portée courte de Markkleeberg, et, après un échange de tirs victorieux avec l’artillerie polonaise, je pus faire feu à volonté sur le village et en chasser rapidement la Légion de la Vistule avec des Hongrois, dont certains bataillons n’étaient plus qu’à 300 hommes.
S’ensuivirent plusieurs attaques et contre-attaques entre Poniatowski et moi-même pour la possession de Markkleeberg. Finalement, le village étant à portée courte de notre batterie, les Polonais n’osèrent tenter d’y revenir, quand bien même j’avais retiré le régiment, victorieux, qui venait de reprendre une ultime fois ce qu’il restait du village après maints combats et bombardements.
Durant ces rudes combats, la Grande Batterie prussienne fut emportée par une charge de la cavalerie de Kellermann, menaçant mon aile droite et permettant aux canons français d’ouvrir à nouveau le feu sur mes grenadiers le temps que la réserve de cavalerie autrichienne contre-attaque avec grand succès.
Après cela tomba l'orage qui sépara les combattants pour le restant de la journée. La ligne est stable, le drapeau autrichien flotte toujours sur Markkleeberg.
Frederick de Hessen-Homburg
Oui certes... il faut bien justifier le suicide de ma cavalerie . Le Prince ne saurait être responsable.le Prince de Hessen-Homburg... qui en outre ne s'abaisserait pas à parler d'un "simple" colonel.
FONTANEL Patrick a écrit:Puisque Bruno ne l'a pas fait, j'y vais de ma petite critique du rapport de Barclay de Tolly (un mercenaire au service des Russes, pouah!! ).
Il dit que les pertes ne peuvent être évaluées et pourtant elles sont citées au canon près pour toutes les batteries, tant alliées que françaises, qui plus est en multiple de 6 pièces, ce qui laisse entendre en outre que l'armée coalisée est superbement organisée : elle ne met en ligne que des effectifs strictement réglementaires et elle ne perd que des unités complètes !
Moi je dis qu'un peu de chaos dans les chiffres ferait plus vrai.
Sinon, il s'agit bien sûr d'un torchon de mensonges d'où émerge parfois l'ombre de la vérité. En lisant entre les lignes, on comprend bien que partout les Coalisés ont été terrorisés d'affronter l'Ogre et ses troupes démoniaques.
MARTI Basile a écrit:Oui, je n'ai pas écrit ce rapport sans une touche d'ironie. C'est une de mes habitudes quand je fais une lettre, un CR, AAR, etc. de toutes sortes de jeux. Puis... ce sont des Prussiens ! (Johann ) Je suppose bien qu'un "vrai" rapport serait beaucoup plus respectueux. Mais si c'est nécessaire...Oui certes... il faut bien justifier le suicide de ma cavalerie . Le Prince ne saurait être responsable.le Prince de Hessen-Homburg... qui en outre ne s'abaisserait pas à parler d'un "simple" colonel.
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