Planète Napoléon

Un grand bonjour à tous,

Malgré le temps qui passe, je ne vous oublie pas. Ayant découvert récemment la disponibilité de cette nouvelle ressource du net (moins d'un mois), il me semblait naturel de la partager avec vous.

Vous trouverez ci-joint le lien vers des états de situation de l'armée de l'ouest entre déc. 1793 et juin 1794.
http://recherche-archives.vendee.fr/arc ... view:51960

La période couverte ne comblera sans doute pas tout le monde puisque les événements suivants ne sont pas ou très partiellement couverts :

- insurrection initiale (mars à oct. 1793), se référer d'ailleurs à l'OB de Diego sur l'armée de Mayence pour ceux que cela intéresserait,

- virée de Galerne (oct. -déc. 1793).

Cependant, la période suivante (lutte de Charette & Co) et surtout la répression républicaine des colonnes infernales (vous savez le fameux génocide français que tout le monde réprouve...) sont assez bien couverts avec notamment une description détailée de chacune des colonnes.

Bonne lecture et bonne découverte.

@+

Bonjour Denis,

Heureux de te re-voir sur nos colonnes (infernales) .

Il faudrait plutôt parler de populicide (terme employé par les Conventionnels) que de génocide mais c'est une question de pure forme, l'objet étant le même, l'élimination de la population. Il est à noter que d'autres provinces furent l'objet de telles horreurs, telle l'Alsace :

LEGRAND (Notes historiques du chef de bataillon du génie), La justice militaire et la discipline à l’armée du Rhin et de Rhin-et-Moselle, Notes historiques du capitaine d’infanterie breveté L. Hennequin, publié sous la direction de la section historique de l’état-major de l’armée, Paris : Librairie militaire R. Chapelot et Cie, 1909

Voici ce que pensaient Lacoste et Baudot, représentants de la République auprès des armées du Rhin et de Rhin-et-Moselle, remplaçant Saint-Just et Lebas, qui n’étaient pas ce qu’on peut appeler des « démocrates ». Au lieu de faire preuve de justice et de modération, au moins à l’égard de la population civile, Lacoste et Baudot « firent succéder la barbarie et la férocité » au despotisme de Saint-Just et Lebas leurs prédécesseurs. On peut ainsi juger de leurs sentiments à l’égard de la population alsacienne, en particulier celle du Bas-Rhin en énonçant leur arrêté du 6 pluviôse an 2 :

« Considérant que la partie de la République qui formait la ci-devant Alsace, et principalement le département du Bas-Rhin, était peuplée d’une masse d’individus plus attachés aux tyrans de l’Autriche qu’à la République française, qui conspiraient nuit et jour pour rentrer sous la domination de leurs anciens maîtres ; que pour arrêter le cours de leurs complôts par une mesure urgente de sûreté générale, il a fallu ordonner des arrestations les plus multipliées.

Considérant que tous les lieux de détention, maisons d’arrêt, sont partout encombrés, que les scélérats ourdissent encore de nouvelles trames du fond de leurs retraites et font craindre pour des évènements dangereux, si on ne se hâte d’en faire justice.

Considérant que si, pour leur jugement, il fallait être astreint aux formes judiciaires prescrites par les lois, il serait impossible, puisque d’un côté on ne pourrait se procurer des jurys dans une étendue de plus de cent lieues, dont les deux-tiers des habitants ont émigré et dont la majeure partie du tiers restant se trouve peut-être leurs amis, parents ou complices ; et que, de l’autre, l’usage des formes enlèverait un temps infini qui ne permettrait plus d’apercevoir la fin du jugement de cette masse de contre-révolutionnaires.

Considérant enfin, que cette classe si dangereuse à la République sont hors des termes de la loi, que la sûreté actuelle de ces frontières commande impérieusement des mesures extraordinaires ".

Parler alsacien relevait donc d'envies suicidaires et fut une autre Vendée, comme le furent également Lyon et d'autres villes.

J'avais déjà repéré ces sources, probablement suite à un post de Thierry Melchior, le super-héros du web, surnommé Prolixman.

Pour l'heure elles s'arrêtent malheureusement avant la période qui m'intéresse, celle de Quiberon.

Mais il ne s'agit plus là de la guerre de Vendée mais seulement d'une de ses sequelles... sur laquelle toutefois j'ai, vous le savez, écrit avec passion à la demande de Thierry Kerdal, notre Breton à nous.

Diégo Mané

Bonne fin d'année à tous,

Ton souhait, Diégo, semble exhaucé. L'effort de numérisation des archives à progressé...

http://recherche-archives.vendee.fr/arc ... view:fonds

États de situation/armée de l'ouest/B5 122 à 124

L'info est brute non vérifiée non analysée, à toi de me dire sa valeur.

Si par bonheur c'etait la bonne source, avec ton talent, tu nous proposera bien un nouvel article, hein

@+

Salut Denis,

Merci pour cette "masterpiece" car c'en est une.

Il y a effectivement une telle masse d'informations que la seule consultation est un rude travail... que je ferai sans doute un jour, histoire de déterminer plus précisément la composition des troupes républicaines à Quiberon... si toutefois c'est possible...

En effet, l'enchevêtrement quasi anarchique des différentes armées partiellement réunies contre les Royalistes est tel que ce n'est pas gagné... Mais il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre !

En revanche il faut du temps que je n'ai pas pour l'instant, dédié au bicentenaire. Je suis en plein dans la campagne de printemps 1813 (je viens de boucler un article pour la Revue de l'Académie Napoléon) que je n'avais jamais bien travaillée dans le passé. Les OBs de Lützen et Bautzen sont en cours...

En 2016 viendra le bicentenaire du temps des rois avec le retour en grâce des "martyrs" de Quiberon.

Si je n'ai pas traité la chose avant, je compte sur toi pour me le rappeler alors. Ce sera la première fois que je verrai la "repentance" de manière positive. En effet, sans cela il me paraît déjà évident que les documents communiqués n'auraient jamais été numérisés.

Donc à quelque chose malheur (national) est bon. Regarder la guerre civile en face apprend sur soi.

Bonne Saint-Sylvestre dans ton "cul de sac" breton, mon ami, et encore merci pour ton implication.

Diégo

Bon, ben, le soufflé s'est effondrė. Ouaip, tout raplapla. Pourquoi ?
Parce qu'il manque l'essentiel, c'est à dire les états de situation et la correspondance de l'armée des côtes de Brest (aucun lien avec ma situation presente ) entre nov. 94 et déc. 95. En juillet 95, une partie de l'armée des côtés de Brest était sous les ordres de Canclaux (composante nantaise). Et bien, il n'y a aucun trace de cette composante dans les états de situation des archives vendéennes
2 hypothèses : soit il n'y en a que pour le sud de la Loire (Charette et Stofflet) soit tous les documents sur Quiberon sont volontairement rassemblés ailleurs. Il ne reste plus qu'à passer par la case Vincennes.
Toujours est-il que ce fonds n'est pas inintéressant pour d'autres parties de ce conflit. Mais dans certaines limites toutefois j'ai passé une partie de l'après midi à chercher des informations de détails sur la seconde bataille de Cholet (17 oct. 1793) mais en vain, les données sont rassemblées visiblement dans un autre dossier à Vincennes
Cela n'empêche qu'il y a là une mine qui reste à exploiter
Bonne année à tous mes amis !

Salut mon Denis,

Sans en être sûr, j'abondais pour le chou blanc car, en ayant rapidement regardé les seuls OBs relatifs à la période intéressant Quiberon je n'y ai trouvé aucun des noms de généraux que j'avais en mémoire.

Tu viens de m'expliquer pourquoi.

Alors, de même que ces derniers documents n'étaient pas là à l'origine de ce post, peut-être que d'autres suivront qui boucheront les trous plus tard... La rubrique "Armée des côtes de Brest" est commencée, et peut-être la finiront-ils ?

A moins que, comme tu le dis, les promoteurs du projet se limitent à mettre en oeuvre une repentance limitée au sud de la Loire...

Et pourtant, repentance pour repentance, les morts de Quiberon valent bien ceux de Cholet, du moins pour les "Bleus" pour qui la subtile différence entre Chouans et Vendéens n'était guère plus perceptible qu'elle ne l'est aujourd'hui pour nous dès lors que nous ne sommes ni l'un ni l'autre.

Diégo Mané