par MANÉ Diégo sur 02 Nov 2010, 23:35
Le 14 Août 2010 j'ai procédé au KRAC à un "test" pratique, le premier mettant en cohérence l'échelle d'effectifs mixte et celle de représentation du terrain.
Comme il y a quelques années un test similaire sur Maida 1806, les apparences parvenues jusqu'à nous par les auteurs britanniques ont volé en éclats.
Mes croquis de l'article ci-dessus (ceux de l'article en ligne sur le site) en étaient inspirés, qui montrent des régiments français à quatre bataillons au lieu de trois, chacun présentant un front de 300 mètres... ce qui correspond à 1.800 hommes, soit trois fois trop.
En posant les figurines sur la table les trois unités françaises réfactée sont un peu "perdues" au milieu de l'immensité relative du décor (36 figurines/3 m !), et les Anglo-Portugais en ligne semblent en rapport incapables de "tenir" le front.
Mais en y réfléchissant la réponse m'est venue pour les Anglo-Portugais qui pouvaient, s'agissant d'infanterie légère, être déployés en "Open Order", ce qui couvre le double de terrain tout en donnant l'illusion à l'ennemi d'être formé en ligne "normale"... dont la puissance de feu sera cependant "diluée" en rapport.
Du coup, il faudrait doubler le nombre de figurines déployées pour que le joueur français, tout comme les généraux historiques d'ailleurs, ne s'aperçoive pas que les ennemis sont deux fois moins nombreux qu'il n'y paraît. Au passage je rends justice auxdits généraux, que l'on a taxés d'exagération volontaire en comptant 10.000 ennemis là où il n'y en avait que la moitié. Ces braves avaient très sincèrement compté double, ce qui conforte mon analyse (C.Q.F.D. Mané !).
Si donc on déploie "visuellement" le double des combattants réels et que l'on aligne 120 fantassins Anglo-Portugais face aux 48 Français de Ferey, je connais bien des joueurs qui jugeront la tâche impossible. Et pourtant ces paramètres visuels n'ont en rien intimidés le maréchal Neÿ et ses soldats du VIe Corps qui, il est vrai, n'avaient pas encore eu affaire aux Britanniques.
Donc, ne doutant de rien, les Français avançaient résolument, et comme les ennemis reculaient depuis le matin, les nôtres pouvaient se croire vainqueurs.
Il faut donc donner cette illusion au joueur français de "suivre" des troupes (apparemment) vaincues dans le but accessoire de leur infliger des pertes.
Ces dernières ont, elles, nous le savons, un problème autrement plus grave à résoudre. Passer le pont sur la Coa avant que les Français ne s'avisent que la difficulté relative pour les Anglais peut fort bien les mettre tous à merci.
Dans mon premier croquis l'on voit cavalerie et artillerie britanniques en repli sur la route et rien ne peut les empêcher de se sauver en passant le pont... sauf un fourgon d'artillerie renversé en travers du tablier... assez longtemps pour que les Portugais du 1er Caçadores en repli ordonné (jusqu'où ?) passent par dessus avant que les Britanniques n'arrivent à déblayer le passage.
Donc la vraie difficulté pour le joueur britannique consiste à extirper ses unités de la rive droite en passant le pont en suffisamment bon/état pour garnir défensivement l'autre rive et interdire la poursuite aux Français.
L'unité d'infanterie devant passer en premier le pont (alors "bouché" on l'a vu) était le 1er Caçadores. Craufurd avait, semble-t-il, décidé de réduire sa ligne par le centre au fur et à mesure que ses ailes se rapprochaient et que se rétrécissait le front. Il avait cependant "enfermé" dans un enclôs le 43rd, qui prit sur lui de rejoindre, et "oublié" le 52nd qui fit de même presque trop tard.
Il semble même que ce soit le colonel Beckwith, du 52nd, qui ait donné l'ordre aux Portugais de décrocher, Craufurd ne l'ayant en l'hypothèse pas ordonné !
Les-uns comme les autres avaient environ 2 Km à parcourir en retraite tout en faisant front alternativement pour retarder ou repousser les ennemis les plus entreprenants. Sans opposition et en déplacement par files cette distance est faisable en une demi-heure environ pour des Français, sans doute 45 mn pour des Anglo-Alliés, voire une heure si l'on tient compte de la nature du terrain.
Après, le reste est question de timing et de débit du pont, à calculer fonction de la vitesse de déplacement en colonne de marche au pas accéléré, en comptant les unités en "file indienne" de figurines, réelles cette fois (ou colonne par deux si vous poursuivez la "mystification").
Pour finir sur un trait de justice, envers les Français cette fois, il convient, pour ceux pratiquant comme nous l'échelle mixte, de multiplier par 1,5 leurs figurines en Ordre Serré qui passeraient en tirailleurs. Ladite échelle fonctionne très bien dans tous les cas sauf un, celui de confrontation avec les Britanniques. Une fois les tirailleurs déployés, il y aurait injustice à compter moins de figurines de Français pour un nombre d'hommes identique. Dont'acte.
Et n'oubliez pas, par contre, que vous ne pouvez, pour les mêmes raisons de justice, déployer en tirailleurs qu'une figurine Anglo-Portugaise sur deux ôtées à l'un des Open Orders déployés. C.Q.F.D.
Bientôt je vous mel ici d'autres considérations, issues d'échanges relatifs avec Bruno Masson, notre expert maison es-Britanniques.
Diégo Mané
Diégo Mané
"Veritas Vincit"