par MASSON Bruno sur 18 Mai 2010, 06:58
Les troubles en 1809 en Allemagne :
Il y a bien sûr le Tyrol, qui se soulève début avril 1809 et qui va absorber au fur et à mesure l'armée Bavaroise.
En Prusse, le Tugendbund fonctionne sous l'autorité de Scharnhorst et Gneisenau, et en décembre 1808, après avoir arraché au Roi une promesse d'intervention aux côtés de l'Autriche, des émissaires sont envoyés à Vienne pour discuter de l'alliance avec l'Autriche.
Mais fin Décembre1808, le Roi se rend à Saint-Petersbourg pour discuter avec le Tsar, laissant des ordres à Gneisenau pour la mobilisation de l'armée. Le Tsar, par contre, recevant très bien le couple royal, leur conseille de se soumettre à Napoléon, ce qui plait bien à la timidité du Roi. Il suspend alors la mobilisation, et, sans les remontrances de certains ministres, se serait même rétracté des avances faites à l'Autriche.
Gneisenau se retranche alors sur l'idée de la création d'une Légion Allemande, composée de patriotes et sous commandement autrichien, mais avant que cela puisse se faire, les hostilités commencent et l'agitation devient générale. fin Mars, le roi fait presque demander à Gneisenau la mise sur le pied de guerre de l'armée, mais encore là le Tsar le ramène à la réalité, en lui disant que comme l'Autriche est l'agresseur, il doit se conformer à son alliance française. L'armée russe est donc en train de se concentrer face à la Galicie (même s'il a secrètement assuré à Schwarzenberg qu'il donnerait des ordres stricts d'éviter tout combat). Le Roi abandonne alors tout préparatif...
Les patriotes se tournent alors vers l'Angleterre, avec la quelle ils sont en contact depuis longtemps, et Kleist (sans que Blücher ou un autre chef de l'agitation ne soit au courant) se fait envoyer en Angleterre pour demander une aide d'urgence et un débarquement. D'après lui, toute l'Allemagne entre le Rhin et l'Elbe était prête à prendre les armes sans attendre la Prusse, et était déjà fournie en mousquets, ne demandant que de la poudre, des canons et de l'argent.
Il promet alors de lever 10 000 hommes entre Rhin et Weser sous commandement Anglais, d'occuper Hambourg, Breme et la Frise pour assurer les communications anglaises, de surprendre Magdebourg avec l'aide de la population, et avec l'aide de la flotte anglaise de capturer Stralsund. Il assure aussi que l'armée westphalienne est prête à déserter en masse aux Anglais, ainsi que l'armée prussienne si le Roi ne déclare pas la guerre, avec comme assurance de livrer Stettin pour lui forcer la main.
Il demande de la part de l'Angleterre l'envoi d'une force de 6000 hommes en Hanovre pour supporter le soulèvement, d'une flotte en Baltique et l'établissement de dépôts d'armes sur la côte. La réponse est que l'Angleterre est prête à établir des dépôts en Héligoland, à envoyer des navires en Baltique pour surveiller les fleuves et maintenir les communications, mais il n'est pas question pour le moment de débarquer au Hanovre. Ses demandes financières sont aussi diminuées de 50 à 30 000 £, et un officier est envoyé avec lui pour vérifier la véracité de son récit et vérifier l'état d'esprit du Roi de Prusse (mi-Avril).
le 22 avril, Dörnberg, colonel de chasseurs westphaliens, mène un soulèvement de paysans jusque près de Kassel, où ils sont arrêtés par les réguliers westphaliens (ceux qui devaient déserter en bloc, paraît-il) et sont dispersés par quelques volées. L'insurrection s'écroule immédiatement et Dörnberg s'enfuit en Bohème.
En Mai, Schill soulève son régiment de Hussards et se dirige vers Wittenberg pour y soulever la population. Il y refuse pourtant toute aide des patriotes et d'armer les volontaires qui accourent. Il se dirige alors vers Magdebourg, qui est peu garnisonée et pleine de matériel, mais s'en détourne au premier signe de résistance et se rend en Mecklembourg sans tenter d'empêcher la concentration de troupes contre lui. Entouré de Danois et de Néerlandais, il se retire à Stralsund et y est exécuté.
Ces deux échecs sont les deux seules manifestations réelles de soulèvement mais ne sont par contre pas connus en Angleterre avant juillet, et en même temps les patriotes prussiens et le gouvernement autrichien pressent le gouvernement anglais de débarquer un contingent sur la Weser ou en Italie, allant même jusqu'à demander la chose directement à Stuart en Sicile. De son côté, le gouvernement anglais est prêt à tout, mais se rend parfaitement compte que les 25 à 30 000 hommes à sa disposition ne peuvent servir que de force d'appoint à une armée principale, dont ils ne voient pas la trace...
L'expédition de Wellesley au Portugal est donc logique et sûre, l'armée de Moore restant à disposition pour un une action annexe sur la côte nord de l'Europe, mais certainement pas une expédition en profondeur sans soutien régulier fort.