par MANÉ Diégo sur 13 Mai 2010, 17:31
Questions de Eric Dauriac à Diégo Mané le 21 mars 2010, suite...
Et me donner ton avis sur cet échange récupéré sur Napoleon-series qui semble soutenir que 300 français ont été passés à la baïonnette pendant la fuite ?
Hans-Karl & Jean : Three hundred losses to bayonets does sound a lot. The 1st leger lost 21 officers which at a ratio of one officer to 20 other ranks gives 400+ casualties in total. If the 700 men of the Light battalion fired two volleys you might expect to achieve an effectiveness of 5% to 10% per volley, which would translate into approximately 100 casualties from musketry. The balance of 300 neatly compares with the eye-witness account of casualties from the bayonet.
Réponse DM : J'ai, dans mon livret, donné plusieurs éléments chiffrés concernant les pertes des unités françaises. Certains sont contradictoires. L'historique du 1er Léger dit que l'effectif avant la bataille donnait 2.027 présents pour 958 après, d'où, semblerait-il, 1.069 pertes dues au combat et à la retraite. Mais pour aligner 2.400 hommes avec le 42e, si j'en donne 2.000 au 1er il n'en resterait que 300 pour le 42e, ce qui ne cadre pas avec les OBs disponibles. Je pense donc qu'il faut considérer ici que les tous les "présents sous les armes" ne sont pas nécessairement "présents à Maida", d'où l'évaluation du 1er Léger à 1.360 h, ce qui n'empêche pas qu'il aie perdu les 1.069 déterminés au global, mais qui tiennent aussi compte d'un nombre indéterminé de victimes de la retraite (500 en tout et donc disons les 69 qui dépassent de 1.000 pour le 1er Léger).
Comme j'évalue à environ 300 les pertes dues aux trois volées (50-100-150), et qu'ensuite les survivants ont fui plusieurs kilomètres la bayonnette dans les reins, il n'y a rien d'improbable à ce que sept cents d'entre-eux, un par poursuivant, aient été tués ou blessés et pris pendant la poursuite. Un texte britannique parle de 2 à 300 britanniques allongés sur le dos car blessés de face (officiellement 282) et trois fois plus de Français allongés sur le ventre car blessés dans le dos et donc probablement à la bayonnette.
Suite texte Hans-Karl & Jean : The British had discarded their packs and non-combat equipment prior to going into action. I have not come across any evidence that the French did the same. Perhaps the lack of encumbrance on one side enabled the pursuers to cover the ground between them and the pursued at an advantageous rate.
Réponse DM : Là c'est de la logique pure. Celui qui court avec "un lièvre" devant lui court plus vite, et celui qui se retourne souvent pour voir où en est son poursuivant a de fortes chances de faire un faux pas fatal. De toutes façons celui qui n'a pas à se retourner à l'avantage, et l'autre le sait car s'arrêter seul est la certitude d'être joint par plusieurs ennemis.
Allan : "...I know that the French soldier advances to meet the British bayonet with more hesitation, I will not say trepidation, than he would advance to meet any other enemy. The British soldier rejoices in his bayonet. It does not require much skill or manoeuvering to bring an enemy to close quarters. We have only to rush upon an opposing line and decide the issue at once by a hand to hand encounter. No two lines have ever yet crossed bayonets in battle. I was often assured that it was done at the Battle of Maida, but I did not believe it. Long after the battle, Sir James Kempt, who commanded our battalion making that charge, declared in my presence that the bayonets did not cross. The French, while advancing, hesitated, and at last halted, turned round and ran away; but they delayed too long in doing so; the British rushed in, and laid upwards of 300 of them on their faces with the bayonet. Very many years after, I repeated this to Commodore Sandham of the Navy, who said to me: 'I am glad you mentioned this matter to me, for I was that morning a Lieutenant in one of the ships which landed our force in the Bay of St Euphamia, and witnessed the action from our decks. After the battle the men were re-embarked, together with many wounded French soldiers, and it was curious to see the wounded in the sick bay the following morning - all the French on their faces, being stabbed in the back; while all the British lay on their backs, having been shot in front by the volley which the French fired as they advanced to the charge."
Réponse DM : Là c'est affaire d'opinion, et partisane en plus. La mienne est que les Français, s'ils respectaient les Anglais, n'en avaient pas peur. S'ils en avaient eu peur ils auraient eu moins mal car le fait est que très souvent ils payèrent le prix d'être venus trop près. Les hésitations mentionnées ci-dessus ne sont pas liées à la peur de la bayonnette mais au résultat dévastateur du feu et à la désorganisation relative des attaquants. Effectivement, "the bayonets did not cross", car il n'y eut pas de combat mais plutôt une espèce de chasse à courre de masse ponctuée d'exécutions sommaires. La fin du passage relate la même anecdote que j'ai citée plus haut sur les blessés des deux nations.
Diégo Mané
"Veritas Vincit"