Sapeur Camembert et autres

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Sapeur Camembert et autres

Messagepar HYVRON Jean-Pierre sur 01 Mai 2010, 10:10

Le titre est trompeur puisque le sapeur sus-nommé ne date pas de l'époque impériale, mais il sert à annoncer la couleur :arrow: Je suis à la recherche d'infos concernant la présence de tels personnages à la barbe fleurie dans les armées, je parle bien des sapeurs attachés aux compagnies, pas des unités de génie.
J'ai bien trouvé une iconographie sur des sapeurs anglais, highlanders, autrichiens, il y a bien sûr les sapeurs français.
Pour la France, il y a donc en l'état de mes connaissances :cry: des sapeurs dans la ligne et la légère, mais dans toutes les compagnies: grenadiers et voltigeurs compris :?: Il y en a aussi chez les dragons, les chasseurs à cheval et hussards. Mais chez les carabiniers et les cuirassiers :?: Dans la garde, y en avait-il aussi dans la Jeune garde, les flanqueurs :?: , la cavalerie de la garde re :?:
Les Italiens en avaient aussi comme chez les Français d'après quelques articles.
Mais je ne trouve pas grand-chose dans les autres nations, alors je prends les infos.
Bon, c'est peut-être gadget, mais leur emploi dans "Les Trois Couleurs" (et autres règles tant qu'à faire :mrgreen: ) peut être intéressant, et les figurines ajoutent du cachet aux unités.
HYVRON Jean-Pierre
 

Re: Sapeur Camembert et autres

Messagepar MASSON Bruno sur 03 Mai 2010, 05:32

attention avec les Anglais, le principe du sapeur tel qu'on le comprends en France n'existe pas!
il y a une section de 10 "Pioneers" théorique sous les ordres d'un caporal (ou d'un sergent) au niveau bataillonaire, mais il n'a aucun entrainement spécifique et son équipement n'est sorti qu'au bivouac. Généralement ils servent très vite à remplacer les manques des compagnies.

au niveau de l'armée, il n'y a rien qui ressemble à du génie avant 1813, où Wellington organise un corps de sapeurs entrainés par un prisonnier Français. Les Engineers sont un corps d'officiers entrainés à la conduite de siège et à la construction de fortifications de campagne (mais parfois sans vraiment de sens de la réalité quand ils arrivent!).
Quand ils ont besoin de bras, le commandant en chef leur attribue des unité de ligne (bataillon, brigade voir division complète)

l'uniforme existe peut-être mais reste un objet de parade (comme les bonnets à poils de fuzileers et de grenadiers de la Garde)
MASSON Bruno
 

Re: Sapeur Camembert et autres

Messagepar MANÉ Diégo sur 05 Mai 2010, 21:46

“Le Génie comprend des officiers et des sapeurs instruits et bien entraînés.
Les généraux français sont les seuls à vouloir et à pouvoir les utiliser.”

Cette tirade du Commandant Lachouque décrit le génie de l’Armée (française) du Nord en 1815, et vaut donc pour toute la période. Autant dire que pour les autres nations le niveau d’utilisation du génie confinait à zéro. Les éléments donnés par Bruno pour les Britanniques sont parlants à ce sujet.

Ce point réglé revenons sur la préoccupation première de Jean-Pierre, les sapeurs des compagnies d’infanterie ou de cavalerie.

Eh bien sachez que la présence de sapeurs dans lesdites compagnies remonte à avant la Révolution, époque où on les appelait “soldats-charpentiers”, et qu’aucun texte officiel ne viendra en parler avant 1805 pour la Garde et 1808 pour la ligne, et partiellement !

Donc pour la Garde, en 1805, Napoléon décrète que chacune des huit compagnies de chaque bataillon des Grenadiers à Pied et des Chasseurs à Pied, aura deux sapeurs, ce qui en fait 32 par régiment, soit une figurine au 1/33e par régiment ! (il n’y en a pas d’indiqués pour les Vélites).

La représenter dans une unité relève donc plus du choix esthétique que du respect des proportions. Vous me direz, et vous aurez raison, que l’on met aussi un drapeau, donc au 1/1, et j’en connais même qui en mettent 2/2 (si, dans leurs bataillons britanniques !).

Pour l’infanterie de la Ligne un décret de 1808 en stipule 4 compris dans chaque compagnie de grenadiers ou carabiniers. Il n’y en a donc pas de prévus officiellement dans les fusiliers et chasseurs.

Pour la cavalerie, la seule mention officielle que j’ai trouvée, datant aussi de 1808, concerne les Dragons de la Ligne. On en trouve 8 par régiment, commandés par un brigadier-sapeur (dans la pratique souvent un maréchal-des-logis) et comptant à la compagnie d’élite.

J’ajoute connaître de multiples représentations de sapeurs de Hussards et Chasseurs, et crois me souvenir en avoir vu de Cuirassiers. Bref, pour le peintre, le mieux est de trouver une illustration cautionnant la démarche, laquelle n’en sera ainsi que plus licite.

J’ai par exemple trouvé un magnifique sapeur du 13e Dragons équipé d’une lance * !
Ce qui explique peut-être les lances figurant au deuxième plan du tableau de Lalauze intitulé “Le retour des Dragons d’Espagne” dont je vous ai donné un détail dans mon article “Souvenirs d’un dragon de l’Empire” que vous pouvez consulter ici :

http://www.planete-napoleon.com/docs/NDL15.Sallmard.pdf

* J’avais pensé à des Lanciers-Gendarmes à cause des shakos, mais maintenant le doute est permis. Par contre les trois sapeurs à longue barbe qui veillent sur leur colonel prouvent à l’évidence qu’ils portaient encore en 1814 leur fameux bonnet d’oursin.

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