Je viens de mel deux articles complémentaires touchant au siège de Torgau en 1813.
1. Dysenterie et typhus à Torgau en 1813 :
http://www.planete-napoleon.com/docs/18 ... Typhus.pdf
2. La garnison de Torgau lors du siège de 1813 :
Après la défaite de Leipzig la Grande Armée évacue l'Allemagne, mais plus de 130.000 de ses soldats se trouvent assiégés dans les très nombreuses places fortes de l'Elbe et de l'Oder et seront autant de combattants qui manqueront à l'Empereur pour défendre le sol national.
Plusieurs de ces sièges ont marqué les annales. Les plus célèbres sont ceux de Hambourg et Dantzig.
Ailleurs sur ce site vous avez une relation du premier siège de Dantzig, celui de 1807, qui vous donne bien l'ambiance d'un siège vu de l'extérieur. Je vous livre ici l'histoire d'un siège vu de l'intérieur et sous son côté "médical" qui m'a paru fort intéressant puisque l'énorme majorité des 20.000 pertes subies par la garnison ne relève pas du feu de l'ennemi mais des épidémies ayant régné intra-muros.
Certaines descriptions sont carrément dantesques, et j'en déconseille la lecture aux âmes sensibles. Elles sont aussi de nature à montrer que la guerre ne se résume pas à de belles charges en grand uniforme sur de belles prairies verdoyantes, mais qu'elle peut faire mourir d'ennui ("mort subite"), de misère, de froid, de faim, de crasse, de maladie (s), et j'en passe... et cela aussi fait l'Histoire !
L'Ordre de Bataille de la garnison au commencement du siège est également très intéressant par sa composition très particulière qui comprend le Grand Parc d'Artillerie de la Grande Armée, coupé et rejeté sur Torgau par les Alliés lors des combats de Leipzig. La fonte rapide des effectifs est donnée ainsi que les péripéties ayant suivi la capitulation des débris épargnés par les deux épidémies.
"Les oubliés du fleuve", comme on les a appelés, ont aussi été les oubliés de l'histoire. Tout le monde a entendu parler du terrible "typhus de Mayence", qui tua 8.000 des 15.000 soldats de Morand, et pas grand monde ne sait qu'à Torgau ce furent 20.000 des 24.000 soldats de Narbonne qui succombèrent, comme leur général d'ailleurs, sous les effets cumulés du typhus et de la dysenterie. Il fallait le dire.
Diégo Mané