Dragons autrichiens

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Dragons autrichiens

Messagepar MANÉ Diégo sur 24 Déc 2009, 17:15

Concernant les dragons autrichiens de 1792, j'ai trouvé dans l'ouvrage "La cavalerie pendant la Révolution", de Desbrière, Paris 1907, page 73, note 7 :

"les dragons autrichiens... En temps de paix... par mesure d'économie, on diminuait autant que possible le nombre des chevaux, de telle sorte qu'en guerre ils ne pouvaient être considérés que comme troupe légère."

Ce qui reviendrait à les assimiler à des chevau-légers.

Le même ouvrage indique que l'accent était porté à maintenir en bon état les cuirassiers au détriment des "autres troupes".

D'autres sources indiquent pour les cuirassiers une taille de chevaux élevée (15,3 "hands", approchant celle des cuirassiers français, mais donnent pour la "cavalerie autrichienne hors-cuirassiers", c'est-à-dire tous les autres types, une taille identique et très inférieure (14,3 "hands"), la rangeant résolument parmi les plus petites, relevant donc de la "cavalerie légère".

Alors voici deux questions que je me pose :

1. Ce qui vaut pour les dragons (peu de chevaux en temps de paix), et à fortiori chevau-légers, en début de Révolution, vaut-il pour l'Empire ? Vu les problèmes croissants de finances et de remonte je serai tenté de dire oui, mais je suis demandeur d'éléments probants (pas de "je pense", "je crois").

2. Les dragons sont théoriquement de la "cavalerie lourde", et en ont l'armement... mais pas le cheval si je me fie aux tailles annoncées, qui sont celles de la cavalerie légère. Qu'en est-il ?

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Re: Dragons autrichiens

Messagepar DUPREZ Frédéric sur 24 Déc 2009, 18:26

Pour l'interrogation n°2, voici des éléments que je me permets de rajouter à la réflèxion.
Ce n'est pas la taille du cheval qui fait la cavalerie lourde ou légère. C'est la mission dévolue à l'unité et son équipement adapté ou pas à la mission. Parmis cet équipement figure le cheval.

Image

Le carabinier en fond de tableau, s'il perd de sa puissance d'impact sur un cheval plus petit, n'en devient pas pour autant un cavalier léger.

Il serait intéressant de regarder comment se positionne dans les ODB's ces unités pour identifier un possible rôle de cavalerie légère.
Sont-ils répartis en lieu et place des hussards dans les corps d'armée Autrichiens ?
Peut-être un début de piste ?
DUPREZ Frédéric
 

Re: Dragons autrichiens

Messagepar MANÉ Diégo sur 25 Déc 2009, 01:23

Certes, Frédéric, et je l'ai écrit ailleurs, plusieurs éléments sont à considérer pour "ranger" un cavalier dans une catégorie, et effectivement, la taille du cheval en est un et non le seul.

Cependant cela joue beaucoup dans certains cas. Notamment dans celui des cavaleries "légères" française et britanniques qui se trouvent avoir des chevaux plus grands que la cavalerie dite "de ligne" d'autres nations.

Et si j''aime beaucoup l'illustration dont tu nous a gratifiés (encore ! encore !) il faut tout de même considérer le carabinier monté sur un "poney" russe comme une exception, sinon à la règle, puisqu'en 1812 elle fut battue en brèche, tous les cavaliers finissant d'ailleurs à pied (= TYPE 1 !) du moins à la norme.

Pour la répartition des dragons autrichiens dans les armées en 1809 ils sont brigadés à la Réserve de Cavalerie, avec les Cuirassiers. Normal, ils sont par construction/appellation de la cavalerie lourde.

D'où ma question quant'au type des chevaux qui semblent, eux, plutôt "légers" puisque les mêmes que ceux des chevau-légers, justement.

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Re: Dragons autrichiens

Messagepar DUPREZ Frédéric sur 25 Déc 2009, 15:10

un "poney" russe comme une exception


Absolument. Cette oeuvre de Funcken, n'est que la transformation de planches de Faber du Faur (témoin éminemment plus crédible) Celui-ci propose cette image avant Borodino... Qu'en était-il déjà alors de la cavalerie dite lourde française ?
Elle a pourtant permis de prendre la Grande Redoute...

Je confirme en outre que la taille des chevaux joue. Ma modeste expérience de reconstitueur* m'a permis de le constater, ne serait-ce qu'au dernier bicentenaire d'Eckmühl. Nous disposions de chevaux à peine plus gands et surtout plus sages qu'un grpoupe d'Anglais en dragon ou chevau-légers autrichiens et ceux-ci se sont retrouvés en permanence en situation de parer les coups. En effet, il est bien plus facile de laisser "tomber" son sabre (nous évitons de pointer) que de parer en quinte.

Pour la répartition des dragons autrichiens dans les armées en 1809 ils sont brigadés à la Réserve de Cavalerie, avec les Cuirassiers. Normal, ils sont par construction/appellation de la cavalerie lourde.


Je pense en effet que les régimens dits de "dragons", on peut si ce nest les considérer de la lourde, au moins de la cavalerie de ligne.
Peut-être justement en différenciant les dragons autrichiens des chevau-légers pourtant identique dans leurs équipements à ce que j'ai pu lire. La seule différence réside alors dans les missions qui leurs sont dévolues...
En somme en considérant que les uns et les autres sont supérieurs dans les missions qui relèvent de leurs responsabilités.

On pourrait imaginer que les dragons français surclassent les dragons Autrichiens eux-mêmes supérieurs aux chevau-légers de leur armée pour ce qui relève de l'impact et du corps à corps.
Ces derniers légèrement supérieurs aux unités françaises pour ce qui est du combat (peut-être la valeur des compagnies d'élite françaises)
Mais moins performantes pour la qualité de leurs performances en missions de reconnaissance et d'avant-garde, voire moins mobiles...

Je m'excuse de ne pouvoir traduire cela en valeurs par rapport aux règles L3C, mais je ne domine pas encore ces règles.

En espérant vous aier dans cette réflexion complexe.

* En mesurant combien tout cela est à prendre avec prudence et modération. Notre loisir donnant des ordres d'idées qui doivent être pris comme tels. Nous sommes tellement loin de ce qui se pratiquait...
DUPREZ Frédéric
 

Re: Dragons autrichiens

Messagepar DUPREZ Frédéric sur 30 Déc 2009, 14:10

"L'archiduc avait fait avancer devant ce village toute la cavalerie disponible dans cette partie du champ de bataille. Elle était près de la route sur deux lignes. 12 escadrons de cuirassiers (régiment de l'Empereur et de Gottesheim) formaient la première ligne ayant derrière eux en deuxième ligne 12 escadrons de dragons, et près d'eux une vingtaine d'escadrons de chevau-légers et de hussads (Vincent, Stipscz et Ferdinand)".


D'aprs le témoignage du général comte de Bismarck, commandant un escadron des chevau-légers du Roi de l'armée würtembergeoise à Eckmühl où il décrit se déploiement au moment de la charge des cuirassiers de Nansouty et Saint-Sulpice.
Il semble considérer les dragons comme de la lourde (ou au moins de la cavalerie de ligne) et les chevau-légers comme de la légère.
Est-ce là l'intention autrichienne de distinguer de la sorte ces unités? Difficile à dire, mais on peut le penser, d'autant que par la suie, ce général qui écrit cela en 1829 (Idden-Taktik der Reiterei von dem General Grafen von Bismarck. Karlsruhe) a dû cotoyer l'armée autrichienne et confirmer cette vision et distinctions entre entre ces unités.
DUPREZ Frédéric
 


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