La cavalerie française présente à Hagelberg le 27 août 1813

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La cavalerie française présente à Hagelberg le 27 août 1813

Messagepar MANÉ Diégo sur 25 Oct 2023, 20:39

Essai sur la cavalerie « française » présente à Hagelberg le 27 août 1813 (1)
(par Diégo Mané, Saint-Laurent-de-Mure, Septembre 2023)

Cet essai a été motivé, au sens noble du terme, par l’aimable communication par John H. Gill* d’un document essentiel sur la Division Girard en août 1813**, m'ayant permis d’améliorer très sensiblement mon Ordre de Bataille de Hagelberg (aussi vu écrit Hagelsberg) jusque-là réduit aux estimations quant aux effectifs engagés par les Français dans cette « malheureuse affaire ».

*John H. Gill est l’auteur (américain) d’une remarquable trilogie (en Anglais) sur la campagne de 1809 contre l’Autriche, intitulée « 1809: Thunder on the Danube » dont je ne peux que conseiller la lecture aux amateurs exigeants. En effet, tout y est détaillé dans les plus de 1500 pages, comptant plus de 100 cartes et plus de 200 pages de bons Ordres de Bataille (tout ce que j'aime, et ceux qui me connaissent savent combien je suis difficile à satisfaire en ces matières).

**Etat de situation de la 1ère Division de Magdebourg à l’époque du 6 Septembre 1813
Le document donne à l’homme près les effectifs sortis de Magdebourg le 18-19 août 1813, et de même le détail de leurs pertes à leur retour dans la place après leur lourde défaite du 27 à Hagelberg (près de Belzig), indiquant même les effets d’armement et d’habillement perdus.

Presque parfait, ce document laisse donc fort peu à désirer…
Il n’y manque que le détail des unités de cavalerie concernées, défi que je tente de relever.

De 591 cavaliers (dont 29 officiers), il ne reviendra que 95 hommes (dont 3 officiers) et seulement 78 chevaux de troupe, soulignant à la fois la résilience des 14 cavaliers rescapés rentrés à pied, comme aussi l’ampleur de la punition, les officiers ayant payé le prix fort !

Le commentaire d’accompagnement de John H. Gill indique pour la cavalerie :

" … three squadrons (I, III, IV) of the 13th Hussars plus a composite March Regiment of two squadrons

La difficulté se résume donc à l’identification des deux escadrons de marche, un de cavalerie lourde et un de cavalerie légère, et à la proportion constituée par le 13e de Hussards.

Schwahn*** donne la composition suivante :

***Schwahn, Hans, « Hagelberg 1813-2013 », Dessau-Rosslau, 2013.

Escadron de cavalerie légère : détachements des 2e et 3e Lanciers, 5e, 8e et 11e Hussards.
Escadron de cavalerie lourde : Carabiniers et Cuirassiers, sans plus de précision.

Pour ces derniers j’ai trouvé dans le détail de la Garnison de Magdebourg au 1er août que sa cavalerie se composait alors exclusivement des :

IV/1er de Carabiniers : 189 h (dont 4 officiers), mais seulement 41 chevaux.
IV/2e de Carabiniers : 186 h (dont 8 officiers), mais seulement 24 chevaux.
IV/14e de Cuirassiers (Hollandais) : 99 h (dont 1 officier), mais seulement 27 chevaux.
Permettant donc alors (au 1er août) de constituer un petit escadron de 92 cavaliers montés.

Cela a certes pu et dû augmenter par la suite, car Magdebourg abritait l’important dépôt de cavalerie géré par le GD Bourcier. Nonobstant, les unités ci-dessus n’en relevaient pas, et, de toutes façons, la pénurie de chevaux y régnait aussi comme on peut le constater ci-après.

Au 15 août ledit dépôt général de cavalerie de Magdebourg présentait aux unités citées :

1er Carabiniers : rien.
2e Carabiniers : rien.
14e Cuirassiers : rien.

1er Lanciers : 10 hommes et 3 chevaux.
2e Lanciers : 78 hommes (dont 4 officiers) et seulement 8 chevaux.
5e Hussards : 82 hommes (dont 1 officier) et seulement 5 chevaux.
8e Hussards : 133 hommes (dont 3 officiers) et seulement 7 chevaux.
11e Hussards (Hollandais) : 31 hommes (dont 1 officier) et seulement 2 chevaux.
13e Hussards (Italiens) : 48 hommes (dont 4 officiers) et 56 chevaux.

Donc, à la très notable exception du 13e Hussards, à même de monter ses 48 hommes,
les autres légers, s’ils alignent 334 hommes ne disposent pour eux que de 25 chevaux.
Donc, sauf à démonter d’autres unités, où trouver d’autres chevaux, ils restent à pied !

Quoi qu’il en soit, la précision du document d’archives ne laisse aucun doute sur le nombre réel total des cavaliers concernés lors de la sortie, que je redonne : 591 h (dont 29 officiers).

La consultation du Martinien nous informe que 4 officiers du 1er Carabiniers ont été ßlessés à Lübnitz le 27 août 1813, ainsi que 5 du 13e Hussards. Plus 1 autre du 8e Hussards le 28, donc durant la retraite du lendemain. Et aucun officier †ué ou ßlessé aux autres régiments. Comme sur les 29 partis le 21 il n’en rentrera que 3, il faut conclure que les 26 autres, dont 9 étant ßlessés, sont tombés prisonniers aux mains des Cosaques. Un authentique désastre !

À suivre…
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Re: La cavalerie française présente à Hagelberg le 27 août 1813

Messagepar MANÉ Diégo sur 06 Nov 2023, 21:21

Essai sur la cavalerie « française » présente à Hagelberg le 27 août 1813 (2)
(par Diégo Mané, Saint-Laurent-de-Mure, Octobre 2023)

Toujours pas satisfait du flou régnant autour de l’effectif de cavalerie engagé par Girard, je me suis demandé si d’aventure le 13e Hussards, que l’on ne trouve pas mentionné avant, ne s’était pas ajouté in-extrémis à l’expédition. En conséquence j’ai recherché et trouvé l’historique de ce régiment qui, à défaut de toutes, a répondu à bien des questions.

BOUILLÉ, Capitaine H. de, Historique du 13e Régiment de Hussards 1792-1899, Paris, 1900.

Page 93 : Berthier à Napoléon le 12 août 1813
« Le 13e régiment de Hussards part demain de Freyberg pour arriver le 19 à Magdebourg et être attaché à cette division (2e division, dite division de Magdebourg).
Cependant comme il a besoin d'une grande surveillance, j'ai chargé le général Bourcier de le voir à son arrivée et de faire de ce régiment ce qu'il jugera le plus convenable (1) ; le général Bourcier joindra aussi à la division de Magdebourg les hussards disponibles du dépôt de Cavalerie.
»

Il faut remarquer que les hussards du 13e n'étaient que des conscrits ayant à peine huit mois de service et qu'ils étaient en route depuis plus de six semaines.

Page 95 : le GB Bertrand à Berthier, de Leipzig le 15 août 1813
« J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Altesse Sérénissime que le 13e régiment de Hussards et 2 bataillons du 4e régiment de la Confédération du Rhin sont arrivés ici aujourd'hui et partiront demain le matin pour Magdebourg conformément à votre ordre. »
« Le 13e régiment de Hussards est fort d'environ 300 chevaux. »


Page 95 : le GD Bourcier à Berthier, de Magdebourg le 16 août 1813
« J'ai reçu la lettre que Votre Altesse Sérénissime m'a fait l'honneur de m’écrire le 12 de ce mois, pour me faire connaître la composition du corps que M. le général Girard doit commander sous les ordres de M. le général Le Marois.
Votre Altesse m’annonce également que le 13e régiment de Hussards fera partie de la division dite de Magdebourg (1) et que l'intention de Sa Majesté est que j’y joigne en outre les 4 à 500 hommes que je pourrais avoir au dépôt de Cavalerie (2).
J'ai l'honneur d'informer Votre Altesse que je viens de former de tous les hommes montés et disponibles un régiment de marche composé de 416 hommes, officiers compris.
C’est tout ce qu’il m’a été possible de mettre en état pour le moment.

« J'ai donné le commandement de ce régiment de marche à M. le major Crabbé que Votre Altesse a attaché récemment au dépôt général et je l'ai mis à la disposition de M. le général Le Marois (3).
« Je me conformerai, Monseigneur, ponctuellement aux intentions de Sa Majesté, relativement à la surveillance qu'elle me prescrit d'apporter sur le 13e régiment de Hussards et je ferai à l'égard de ce corps tout ce que le bien du service de Sa Majesté me paraîtra commander.


(2) Le 15 août 1813, d'après le livret de l'Empereur, le 13e Hussards avait au dépôt général de la cavalerie, à Magdebourg, 4 officiers, 48 hommes et 56 chevaux.

Commentaire DM sur cette note 2 : bien que figurant dans le livret au 15 août 1813, l’information relative au 13e de Hussards y a été portée à une date légèrement postérieure. En effet, le régiment n’est arrivé à Magdebourg que le 19 août comme on le lira plus bas. Les hommes indiqués sont donc ceux dont les chevaux n’ont pas été considérés en condition pour rejoindre la sortie de Girard. J’ai en outre relevé une erreur, l’original consulté donnant 4 officiers et 44 hommes (et non 4 officiers et 48 hommes).

Commentaire DM sur le renvoi (3) plus haut. Le Major de Crabbé n’a jamais pris la tête du Régt de Marche de Cavalerie, ayant rejoint le Grand Quartier Général à Goldberg le 10 août 1813. Voir plus bas la partie 4 de cet essai, ajoutée après consultation du journal de Crabbé.

Page 97 : Bourcier à Berthier, de Magdebourg le 23 août 1813
« J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Altesse Sérénissime que le 13e régiment de Hussards est arrivé dans cette place le 19 de ce mois, sous le commandement de M. le chef d'escadron Gernelle (2) et fort de trois escadrons composés comme il suit :
Etat-Major : 8 h (dont 5 officiers), 19 chevaux (dont 16 d’officiers)
1er Escadron : 78 h (dont 5 officiers), 84 chevaux (dont 10 d’officiers)
3e Escadron : 101 h (dont 5 officiers), 113 chevaux (dont 11 d’officiers)
4e Escadron : 124 h (dont 5 officiers), 131 chevaux (dont 11 d’officiers)
Total : 311 h (dont 20 officiers), 347 chevaux (dont 48 d’officiers)(3)


(2) Le chef d'escadron Gernelle sortait comme capitaine du 19e Dragons.
Avait été nommé au corps le 16 mars 1813. Il avait 39 ans, 19 ans de services et 18 campagnes.

(3) Cet effectif ne correspond pas avec celui donné le 19 août par le général Lemarois. Nous estimons que celui du général Bourcier est le vrai, cet officier ayant passé une inspection sévère du corps. Le général Lemarois n’a compté que l’effectif disponible du régiment.

Commentaire DM : savoir que les 3e et 4e Escadrons, levés à Florence sous l’égide de la princesse Elisa (sœur de Napoléon) furent bien mieux constitués que les 1er et 2e, levés à Rome et qui ont « fondu » bien plus vite.

Page 98 : Bourcier détaille l’inspection qu’il a réalisée ; l’état de l’unité est loin d’être satisfaisant… Il s’explique, comme pour les Gardes d’Honneur français et pour les mêmes raisons, qu’outre leur inexpérience ces « fils de famille », privés de leurs domestiques, savaient certes monter, mais pas soigner leurs chevaux.

J’ai passé la revue de ce corps et j’ai reconnu que : La discipline et la tenue y étaient très négligées.
L'habillement est bon à l’exception des bottes dont la plus grande partie est à réparer. L’équipement sera en bon état moyennant quelques réparations. La tenue de l’armement est extrêmement négligée et exige des réparations.
Le harnachement quoiqu’il soit presque neuf est en partie à réparer. Les soins nécessaires aux chevaux, ceux mêmes qui sont les plus indispensables sont négligés. 40 chevaux sont grièvement blessés et ne pourront servir avant six semaines ou deux mois.
« Sur les 299 chevaux qui composent l'effectif du régiment, 250 seulement sont disponibles et sont partis sur le champ par ordre de M. le général Lemarois pour rejoindre la division de M. le général Girard.
»

Commentaire DM : les 299 chevaux mentionnés sont « de troupe » (347 en tout – les 48 d’officiers), et donc il convient d’ajouter les officiers aux 250 soldats pour obtenir le nombre d’hommes du 13e Hussards ayant participé à la sortie. Si l’on en croit Lemarois (voir juste ci-dessous), la force engagée du 13e Hussards fut de 265 hommes, et donc comportait 15 officiers, soit les 4 réglementaires de chaque escadron plus les 3 d’état-major (le CdE Gernelle et les deux Capitaine-Adjt-Major qui figureront comme ßlessés ainsi que leur chef).

Pages 98-99 : Lemarois à Berthier, de Magdebourg le 19 août 1813
« La division de Magdebourg est sortie hier matin de la place ; j'ai fait occuper les villages de Crakau et de Prester et le reste de la division a pris position en avant de la tête de pont ; aujourd'hui je la compléterai à 8,000 hommes d'infanterie avec le régiment de la Confédération du Rhin qui est arrivé. Elle aura ce soir ses deux batteries d’artillerie.
Le 13e de Hussards arrive également aujourd'hui et demain ; le général Girard aura près de 700 hommes de cavalerie : Régiment provisoire tiré du dépôt général de la cavalerie : 435 hommes ; 13e de Hussards : 265 hommes.
»

Commentaire DM : « aujourd’hui et demain » signifie donc les 19 et 20 août, et que donc le régiment n’arrivera pas en entier le 19. Peut-être l’explication de la différence d’effectifs de cavalerie constatée entre le (superbe) document du 6 septembre qui mentionne les troupes « sorties » à partir du 18 août (le gros de la Division Girard)… Mais donc aussi au mieux le 19-même pour une partie du 13e Hussards, et peut-être (bis) la seule comprise dans la source.
Car enfin, ce document stipule 591 cavaliers, alors que sans la moindre ambigüité Lemarois en indique 700. D’ailleurs pourquoi écrire « près de 700 » avant de donner un détail qui monte exactement à ce chiffre ? Peut-être (ter) manquait-il encore, au moment où il écrivait le 19, le 4e escadron du 13e n’arrivant que le lendemain, et le général n’aura pas résisté à la tentation d’un chiffre rond ? Mais, je le concède, cela fait beaucoup de « peut-être » !
Accessoirement (quoique), lorsque Bourcier écrit le 23 août que les 250 considérés « bons pour le service » sont partis « sur le champ » cela peut aussi se comprendre dès que possible après leur arrivée, pas avant !

Page 102 : notes de bas de page
Reproduit les données de l’état du 6 septembre (troupes parties puis revenues).
Et donne les effectifs du 13e régiment de Hussards au 25 août.
1er Escadron : 224 h (dont 7 officiers), 211 chevaux.
3e Escadron : 180 h (dont 7 officiers), 169 chevaux.
4e Escadron : 181 h (dont 7 officiers), 195 chevaux.
Total : 585 h (dont 21 officiers), 575 chevaux.

Mais il s’agit manifestement d’effectifs et non de présents sous les armes. Vérifiant sur ledit état je trouve le même nombre de chevaux mais moins d’hommes présents sous les armes, respectivement 207 (dont 7), 152 (dont 7), 139 (dont 7), total 498 (dont 21).
Savoir en outre que le régiment est mentionné « présent » au 5e Corps de Cavalerie…, or, nous le savons, il se trouvait alors engagé avec la Division Girard, ce qui relativise le crédit à donner aux situations des troupes, pas toujours… « à jour », car les chiffres ci-dessus doivent manifestement « dater », ce qui se vérifie quand on compare les 498 hommes juste détaillés plus haut aux 311 hommes effectivement constatés à la revue passée à Magdebourg.

À suivre...
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Re: La cavalerie française présente à Hagelberg le 27 août 1813

Messagepar MANÉ Diégo sur 13 Nov 2023, 18:30

Essai sur la cavalerie « française » présente à Hagelberg le 27 août 1813 (3)
(par Diégo Mané, Saint-Laurent-de-Mure, Octobre 2023)

Un nouvel échange « culturel » avec John Gill m’a permis de consulter des copies d’originaux donnant un intéressant courrier de Bourcier daté du 25 août, accompagné de l’état d’une compagnie de marche de 148 hommes qu’il vient de mettre à la disposition de Lemarois en vue de renforcer la cavalerie de Girard.

« …ce qui portera le régiment de marche à 554 hommes et ces troupes réunies aux 250 hommes du 13e régiment de hussards forment un total de 804 hommes… ».

Si j’ôte les 148 nouveaux disponibles aux 554 obtenus ci-dessus, j’obtiens 406, à comparer aux 416 du total précédemment annoncé par Bourcier le 16 août, mais officiers compris. Constatons au passage que Bourcier additionne des effectifs officiers compris à d’autres effectifs officiers exclus, mais bon, cela reste marginal pour notre étude.

Schwahn dans son ouvrage indique un effectif de 940 hommes (que je n’ai pu reconstituer) dont justement 804 disponibles… Mais qui, je viens de le comprendre, comprennent donc les 148 hommes plus haut, ce qui fait qu’in fine je ne change pas mon chiffre, déterminé plus haut, de 700 cavaliers potentiellement présents à Hagelberg.

En effet, les 148 hommes donnés disponibles à Magdebourg par Bourcier le 25 août, issus de trente régiments de toutes armes, tant lourds que légers, et montés dans l’urgence, devaient manquer de motivation, et quand bien même Lemarois les ait mis en route incontinent, voire plus probablement le lendemain, ne pouvaient quoi qu’il en soit en aucun cas être arrivés le 27 vers Belzig à près de 70 km de leur point de départ à Magdebourg.
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En résumé voici les éléments que je pense prendre en compte pour mon OB de Hagelberg :

Cavalerie : 5 escadrons, 700 h.

I/III/IV/13e de Hussards, CdE Germelle, 265 h (dont 15 officiers).

Régiment de Marche de Cavalerie, 435 h (dont 14 à 18 officiers).
Escadron de Cavalerie lourde : détachements des 1er et 2e de Carabiniers, 14e de Cuirassiers.
Escadron de Cavalerie légère* : détachements des 1er et 2e Lanciers, 5e, 8e et 11e Hussards.
* Composition des détachements d’après Schwahn.
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L’historique du 13e Hussards donne un état de situation des officiers indiquant l’état de prisonnier des officiers suivants :

GERMELLE, CdE, ßlessé et pris, pourtant donné à Hambourg le 1er novembre.
GONNET de TASSIGNY, Capitaine Adjudant-Major, ßlessé et pris.
De MONGELAS, Capitaine Adjudants-Major, ßlessé et pris (on le dit †ué).
En outre ont pu s’échapper bien que ßlessés :
De VIDEAU, Cne de la 8e Cie (4e Escadron).
COLONELLI, S/Lt à la 5e Cie (1er Escadron).
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À suivre...
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Re: La cavalerie française présente à Hagelberg le 27 août 1813

Messagepar MANÉ Diégo sur 21 Nov 2023, 21:34

Essai sur la cavalerie « française » présente à Hagelberg le 27 août 1813 (4)
(par Diégo Mané, Saint-Laurent-de-Mure, Octobre 2023)

(3) Ce renvoi ne figure pas sur l’original car ajouté par moi pour commenter la nomination par Bourcier de Crabbé à la tête du Régiment de marche de cavalerie en date du 16 août à Magdebourg.

Or le Journal de Crabbé indique ce qui suit :

17 juillet 1813
Je suis mis à la disposition du Général Bourcier, Commandant à Magdeburg les Dépôts Généraux de Cavalerie.

22 juillet 1813
Je retrouve Magdeburg dont mon épaule conserve un souvenir cuisant mais je suis satisfait d’être de nouveau aux ordres du général Bourcier.
Nous récupérons tout ce que nous pouvons de chevaux, soit par réquisition soit en provenance de France. Les meilleurs sont envoyés à Görlitz où se trouve la Réserve de Cavalerie.


10 août 1813
J’ai rejoint le Grand Quartier Général à Goldberg.

La nomination par Bourcier de Crabbé à la tête du Régiment de Cavalerie de Marche en date du 16 août à Magdebourg s’est donc faite en son absence !

20 août 1813
Je suis chargé de porter les directives de l’Empereur au Maréchal Gouvion Saint Cyr, chargé avec son 14eme Corps de défendre à tout prix Dresde pour permettre à l’Empereur d’arriver avec toutes ses forces réunies.

23 août 1813
J’ai remis au Maréchal Gouvion Saint Cyr les directives de l’Empereur…

25 août 1813
Je regagne le Grand Quartier Général à Radeberg.

Les 26 et 27 août 1813 le Major de Crabbé assiste à la bataille de Dresde. Il n’est donc pas à la tête du Régiment de Marche de Cavalerie à Hagelberg le même jour.

Le 15 septembre 1813 il se trouve toujours à Dresde, avec l’Empereur.

Du 14 au 19 octobre 1813 il assiste à la bataille de Leipzig.

24 octobre 1813
Je suis à Magdeburg.
Le 19 au soir nous étions à Weissenfels.
L’Empereur, désireux de conserver des points d’appui en Allemagne, décida de renforcer les villes d’importance stratégique. Je fus désigné pour conduire à Magdeburg un détachement de deux cents cavaliers et d’une demi-brigade d’infanterie, constitué par prélèvement sur différentes unités de façon à ne pas en modifier la structure. Nous nous mîmes en route dans la nuit. … Nous arrivâmes sans encombre à Magdeburg. N’ayant avec moi que des Français je n’eus pas à déplorer de désertion.


Par suite de Crabbé reste à Magdeburg jusqu’à la capitulation de la place en 1814.

Cela ne concerne plus « la cavalerie française présente à Hagelberg », mais reste intéressant et novateur sur la défense de Magdebourg.

15 novembre 1813
Je suis nommé par le général Lemarois, Commandant du 2eme Régiment Provisoire de Cavalerie.

2 décembre 1813
J’ai été promu hier au grade de Colonel par le Gouverneur de Magdeburg pour avoir rossé de belle façon un parti de Russes.
Effectivement, la façon (qu’il détaille) fut belle, qui illustre le sens tactique du nouveau colonel.

2 janvier 1814
Je suis désigné comme Commandant des avant-postes de Magdebourg. Je dispose d’une brigade de cavalerie à deux régiments de quatre escadrons, six bataillons d’infanterie.

29 mai 1814
Le Maréchal Davout a négocié avec le roi de Suède* la reddition des places fortes de l’Elbe.

* Ces négociations entre (en fait) le Prince héritier de Suède, soit le ci-devant Maréchal Bernadotte, que Davout appelait depuis 1806 « le misérable Ponte-Corvo » et détestait cordialement, ont dû être quelque peu « désagréables ».

Tout le particulier à de Crabbé est tiré de l’ouvrage ci-dessous :

HUE, François, Jean-Louis de CRABBÉ, Colonel d’Empire, Laissé pour mort à Waterloo, Nantes, 2006.

«… Laissé pour mort à Waterloo » dit le titre ci-dessus, alors que le rôle-titre en revint, certes miraculeusement. Mais ce ne fut qu’un répit d’un an car, le 23 juin 1816, le Colonel mourrait des suites de l’une de ses blessures reçues* lors de l’attaque de la Moyenne Garde à Waterloo « puisque c’est désormais ainsi que l’on appelle la bataille de Mont-Saint-Jean ».

*Jambe cassée, dont il se remettra, échappant à la gangrène, et crâne atteint d’une balle, ce qui à terme le tuera.

Dans sa main serrée lorsqu’on le trouva le matin du 23 juin 1816 à terre au pied de son lit près d’un sabre, il tenait encore un livre à l’état neuf « La vie du Maréchal Ney », dont il fut Aide-de-Camp, et dont il écrivit lorsqu’il apprit l’exécution du 7 décembre à Paris :

12 décembre 1815
Michel est mort.
Celui qui, à tous ses titres, préférait le surnom de « brave des braves » que lui avait donné l’Empereur, le Maréchal Ney, Duc d’Elchingen, Prince de la Moskowa, est mort, il y a cinq jours, tué par des soldats français. Je fus si longtemps à ses côtés, …que c’est un peu de moi qui… vient d’être assassiné à Paris.
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