Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809
Publié: 02 Aoû 2021, 08:54
Voici la première "livraison" de la traduction annoncée juste plus haut.
La brigade Thierry à la bataille d'Abensberg les 19 et 20 avril 1809
Texte de Hans v. Zwiedineck-Südenhorst publié à Wien en 1903 dans les
Mittheilungen des Instituts für Oesterreichische Geschichtsforschung
Texte numérisé communiqué par Bernard Le Lan sur Planète Napoléon,
https://archive.org/details/Mitteilunge ... 2/mode/2up
Transcrit en Allemand « propre » par Diégo Mané,
Traduit à sa demande en "Français-DeepL" par Thierry Melchior,
Puis restitué (parfois en substance) ci-après par Diégo Mané…
« Il est communément admis que la campagne autrichienne contre la France en 1809 s'est décidée dès les premières batailles sur le Danube. Le parti de la guerre autrichien escomptait un succès certain de la puissance écrasante de son armée dès la première partie de la campagne. Les forces insuffisantes dont Napoléon disposait sur le théâtre de guerre allemand devaient être repoussées vers et à travers le Rhin avant que les renforts nécessaires ne soient arrivés d'Espagne. Dès que les colonnes de l'armée autrichienne auraient progressé jusqu'à la frontière occidentale de l'Allemagne, des soulèvements auraient lieu au cœur de ce pays, ce qui devrait avoir un effet d’entraînement sur le Cabinet prussien et l'inciter à déclarer la guerre à la France.
La défectuosité et l'insuffisance des armements autrichiens, auxquelles le parti de la guerre ne voulait pas croire malgré les déclarations répétées du généralissime, l’archiduc Charles, empêchèrent l'exécution de ce plan. Le changement soudain du plan de déploiement par le chef d’état-major, le général Mayer von Heldenfeld, et la lenteur de l'avancée en Bavière, qui n'était pas justifiée malgré l'arrivée du temps pluvieux, sont les raisons pour lesquelles l'armée principale autrichienne ne franchit la frontière que le 16 avril au lieu des premiers jours du mois, et ne put s’emparer de Ratisbonne avant l'arrivée de Davout, qui avait pourtant dû conduire 44.000 hommes d'Erfurt au Danube. En menant la guerre avec détermination et énergie, Davout aurait pu être attaqué avec des forces très supérieures et vaincu avant que Lefebvre, Masséna, Oudinot et Vandamme aient achevé leur réunion et aient pu avancer contre les Autrichiens.
Lorsque Napoléon arrive à Donauwörth le 17 avril, ses ailes sont encore séparées par 40 heures de marche, son centre n'est occupé que par un embryon d’armée qui vient d'être formé à partir des Bavarois et des Wurtembergeois, et la liaison de Davout avec elle est en grand danger. L'Empereur entreprend immédiatement le regroupement de ses forces, ordonne la marche de flanc de Davout depuis Ratisbonne le long du Danube le 18, et fait avancer Masséna et Oudinot depuis le Lech contre l'aile gauche des Autrichiens, formée par le VIe corps (Hiller). Il comptait sur le fait que l'Archiduc Charles serait empêché par le dispositif étendu de l'armée française de maintenir ses propres forces ensemble, et a conçu sur cette base le plan de percer les lignes de l’ennemi, retournant à son profit les erreurs de Berthier. Le 18, le généralissime a encore le choix entre tomber sur Davout avec trois corps d'armée, ou frapper le centre de l'ennemi, qui est encore isolé. Cependant, ignorant apparemment la position des forces adverses, il ne fit ni l'un ni l'autre, gardant ses troupes dispersées, tâtonnantes et en attente, ne perturbant en rien les opérations de Napoléon par une quelconque intervention. C'est ainsi que le 19 avril, seul le IIIe Corps autrichien (Hohenzollern) fait face à Davout, dont la marche ne peut être arrêtée, mais qui, après une bataille avec de lourdes pertes près de Hausen, laisse le terrain libre à ce dernier pour chercher le contact avec Vandamme et Lefebvre. Hohenzollern n'avait pas plus de 16 bataillons et 6 escadrons à sa disposition ; sur les 29 bataillons et 15 escadrons du IVe corps (Rosenberg) et les 16 bataillons et 44 escadrons du 1er corps de réserve qui se trouvaient dans son voisinage, seules des parties isolées entrèrent peu à peu en action et furent impliquées dans la défaite, dont la cause resta totalement obscure au quartier général du généralissime. Pendant que Davout obtenait sa jonction avec le centre français à Hausen, ce dernier avait également pris l'initiative de s'informer sur la force des troupes autrichiennes qui lui faisaient face.
Deux corps autrichiens, le Ve (archiduc Louis) et le VIe (Hiller) se trouvaient sur le haut Abens, leurs quartiers généraux étant à Mainburg et Lutmansdorf, à quatre miles du quartier général du généralissime à Grub, dans les environs duquel les troupes vaincues à Hausen se retiraient. Pour couvrir la position importante entre Abensberg et Rohr, sur la possession de laquelle reposait seule la liaison entre la droite la plus forte et l'aile gauche la plus faible de l'armée autrichienne, on désigna une seule brigade, qui, détachée du corps Hohenzollern, avait reçu une mission indépendante, dont la réussite conditionnait le sort de l'armée.
Le commandant de cette brigade était le général Ludwig von Thierry, un homme qui, bien qu'il ait donné quelques preuves de bravoure et d'habileté dans le commandement de plus petits corps de troupes, n'était en rien adapté au poste qu'il occupait en ces jours mémorables. Une coïncidence m'a fait connaître un écrit dans lequel il tente de rendre compte et d'expliquer les événements des 19 et 20 avril, dans la mesure où il en a eu connaissance, et aussi bien qu'il a pu. Cette version particulière m'a paru très remarquable et particulièrement adaptée pour caractériser l'état d'éducation des généraux autrichiens en 1809. En la publiant, je pense pouvoir non seulement apporter une contribution à l'histoire de la campagne du Danube, qui concerne l'une de ses parties les plus importantes, mais aussi offrir un pendant aux archives du général Ettinghausen, qui, en tant que commandant de brigade sous les ordres du FML comte Jellacic, a participé à la campagne de Salzbourg à Mur et à la malheureuse bataille de Saint-Michel près de Leoben.
Thierry était luxembourgeois de naissance (1753), il n'est donc pas étonnant que l'usage de l'allemand écrit lui ait posé quelques difficultés. Ainsi, bien que l'on puisse lui trouver des excuses pour la maladresse de sa présentation et l'ignorance évidente des règles les plus importantes de l'orthographe et du style, il ne sera guère possible de rendre compréhensible le degré de naïveté et la conception peu militaire de l'état des choses qui ressortent des deux versions de sa relation que nous possédons. À l'âge de 20 ans, il est lieutenant dans le 28e régiment d'infanterie, en 1790 capitaine. À ce titre, il participe au siège de Valenciennes et mène avec des volontaires un assaut sur l'ouvrage à cornes de cette forteresse, ce qui lui vaut d'être décoré de l'ordre de Marie-Thérèse par résolution capitulaire du 19 août 1793. En tant que baronnet et major, on le retrouve en 1799 à la bataille de la Trebbia, où il est blessé, et en 1809 comme général-major commandant une brigade dans le IIIe corps de l'armée principale autrichienne. Ses services sont énumérés par lui-même avec tant de détails qu'il ne semble guère nécessaire de les mentionner ici en particulier. Cependant, afin de comprendre ses rapports, qui constituent le sujet de cette étude de l'histoire de la guerre, un bref aperçu des événements des 19 et 20 avril peut être ajouté à ces mots d'introduction.
Le maréchal Lefebvre avait placé la 3e division bavaroise dans le coude par lequel l'Abens aborde le Danube : Wrede (2e division) se tenait à Biburg immédiatement au bord de la petite rivière elle-même, Deroi (3e division) en arrière à droite à Mühlhausen, le prince héritier (1ère division) en réserve à Neustadt ; Vandamme avec les Wurtembergeois à sa gauche à Mönchsmünster, la division de cuirassiers Nansouty à Vohburg, destinée à former un nouveau corps avec une partie des troupes amenées par Davout et les réserves françaises avançant derrière, qui devait être commandé par Lannes. Avec ces forces, l'avancée à travers l'Abens a commencé le 19 avril, et le 20, elle a été poursuivie jusqu'à la Grosse Laber.
L'état-major autrichien n'y était pas préparé ; il pensait avoir encore le temps de mener une opération contre Ratisbonne, et n'avait pas encore terminé ses préparatifs lorsque l'attaque de Davout eut lieu. Les corps de l'aile gauche, archiduc Louis et Hiller, avaient reçu l'ordre de se rapprocher de la force principale, le second devant occuper les positions abandonnées par le premier. Pour l'observation de la rive droite de l'Abens de Biburg à Abensberg et de la zone de terrain à l'est, Thierry restait seul et ne pouvait être soutenu au cours de la journée que par des détachements individuels du Ve corps. Ces derniers, cependant, étaient de peu de force, puisque le gros des troupes n'était pas autorisé à quitter la position près de Mainburg jusqu'à ce qu'elle puisse être occupée par Hiller.
Le 19 avril, à 3 heures de l'après-midi, le généralissime donne de Grub l'ordre à l'archiduc Louis d'amener le Ve corps à son soutien à la tombée de la nuit via Rohr et Langquaid, "s'il n'a rien à craindre de l'ennemi dans sa position près de Siegenburg". Il est tout à fait inexplicable que cette situation ait pu se produire, car on ne pouvait pas supposer que Napoléon, avec les 40.000 Bavarois et Wurtembergeois dont il disposait, resterait inactif derrière l’Abens, alors qu'il savait que Davout était engagé dans la bataille contre la force principale de l'archiduc Charles. Le mouvement en avant de Davout, dont le généralissime avait déjà été informé le 19 au matin, a dû lui apprendre que son adversaire se concentrait entre Neustadt et Kehlheim, et qu'il utiliserait ses forces entre l'Abens et la Grosse Laber. Par conséquent, au cours des 19 et 20, le généralissime adhère à l'idée d'un déplacement vers la droite de toute l'armée contre Ratisbonne, d'où pourrait toutefois résulter le danger de présenter son flanc à Napoléon, si toutefois il était en mesure de réagir en conséquence de ces mouvements (ce qui arrivera !).
------------- fin page 177
Note DM : je ne suis pas sûr d’avoir bien compris le sens de cette dernière phrase, mais ce n’est pas grave pour la suite. Le fait qu’il manque les pages 178 et 179 de l’ouvrage numérisé est autrement contrariant car on passe directement de la présentation inachevée du narrateur… à la relation déjà commencée du général Thierry… (bravo au numériseur de service !).
P.S. : Cela s'est arrangé ensuite grâce à Bernard Le Lan et j'ai pu disposer des deux pages manquantes dont je vous livrerai la traduction lors de la prochaine "livraison".
Comme vous l'avez pu voir si vous avez lu ce qui précède, c'est "dense", et cela va encore se "densifier" dans les "épisodes" suivants, raison aussi pour laquelle j'ai choisi de répartir la publication en plusieurs envois afin d'en faciliter la "digestion".
Diégo Mané
La brigade Thierry à la bataille d'Abensberg les 19 et 20 avril 1809
Texte de Hans v. Zwiedineck-Südenhorst publié à Wien en 1903 dans les
Mittheilungen des Instituts für Oesterreichische Geschichtsforschung
Texte numérisé communiqué par Bernard Le Lan sur Planète Napoléon,
https://archive.org/details/Mitteilunge ... 2/mode/2up
Transcrit en Allemand « propre » par Diégo Mané,
Traduit à sa demande en "Français-DeepL" par Thierry Melchior,
Puis restitué (parfois en substance) ci-après par Diégo Mané…
« Il est communément admis que la campagne autrichienne contre la France en 1809 s'est décidée dès les premières batailles sur le Danube. Le parti de la guerre autrichien escomptait un succès certain de la puissance écrasante de son armée dès la première partie de la campagne. Les forces insuffisantes dont Napoléon disposait sur le théâtre de guerre allemand devaient être repoussées vers et à travers le Rhin avant que les renforts nécessaires ne soient arrivés d'Espagne. Dès que les colonnes de l'armée autrichienne auraient progressé jusqu'à la frontière occidentale de l'Allemagne, des soulèvements auraient lieu au cœur de ce pays, ce qui devrait avoir un effet d’entraînement sur le Cabinet prussien et l'inciter à déclarer la guerre à la France.
La défectuosité et l'insuffisance des armements autrichiens, auxquelles le parti de la guerre ne voulait pas croire malgré les déclarations répétées du généralissime, l’archiduc Charles, empêchèrent l'exécution de ce plan. Le changement soudain du plan de déploiement par le chef d’état-major, le général Mayer von Heldenfeld, et la lenteur de l'avancée en Bavière, qui n'était pas justifiée malgré l'arrivée du temps pluvieux, sont les raisons pour lesquelles l'armée principale autrichienne ne franchit la frontière que le 16 avril au lieu des premiers jours du mois, et ne put s’emparer de Ratisbonne avant l'arrivée de Davout, qui avait pourtant dû conduire 44.000 hommes d'Erfurt au Danube. En menant la guerre avec détermination et énergie, Davout aurait pu être attaqué avec des forces très supérieures et vaincu avant que Lefebvre, Masséna, Oudinot et Vandamme aient achevé leur réunion et aient pu avancer contre les Autrichiens.
Lorsque Napoléon arrive à Donauwörth le 17 avril, ses ailes sont encore séparées par 40 heures de marche, son centre n'est occupé que par un embryon d’armée qui vient d'être formé à partir des Bavarois et des Wurtembergeois, et la liaison de Davout avec elle est en grand danger. L'Empereur entreprend immédiatement le regroupement de ses forces, ordonne la marche de flanc de Davout depuis Ratisbonne le long du Danube le 18, et fait avancer Masséna et Oudinot depuis le Lech contre l'aile gauche des Autrichiens, formée par le VIe corps (Hiller). Il comptait sur le fait que l'Archiduc Charles serait empêché par le dispositif étendu de l'armée française de maintenir ses propres forces ensemble, et a conçu sur cette base le plan de percer les lignes de l’ennemi, retournant à son profit les erreurs de Berthier. Le 18, le généralissime a encore le choix entre tomber sur Davout avec trois corps d'armée, ou frapper le centre de l'ennemi, qui est encore isolé. Cependant, ignorant apparemment la position des forces adverses, il ne fit ni l'un ni l'autre, gardant ses troupes dispersées, tâtonnantes et en attente, ne perturbant en rien les opérations de Napoléon par une quelconque intervention. C'est ainsi que le 19 avril, seul le IIIe Corps autrichien (Hohenzollern) fait face à Davout, dont la marche ne peut être arrêtée, mais qui, après une bataille avec de lourdes pertes près de Hausen, laisse le terrain libre à ce dernier pour chercher le contact avec Vandamme et Lefebvre. Hohenzollern n'avait pas plus de 16 bataillons et 6 escadrons à sa disposition ; sur les 29 bataillons et 15 escadrons du IVe corps (Rosenberg) et les 16 bataillons et 44 escadrons du 1er corps de réserve qui se trouvaient dans son voisinage, seules des parties isolées entrèrent peu à peu en action et furent impliquées dans la défaite, dont la cause resta totalement obscure au quartier général du généralissime. Pendant que Davout obtenait sa jonction avec le centre français à Hausen, ce dernier avait également pris l'initiative de s'informer sur la force des troupes autrichiennes qui lui faisaient face.
Deux corps autrichiens, le Ve (archiduc Louis) et le VIe (Hiller) se trouvaient sur le haut Abens, leurs quartiers généraux étant à Mainburg et Lutmansdorf, à quatre miles du quartier général du généralissime à Grub, dans les environs duquel les troupes vaincues à Hausen se retiraient. Pour couvrir la position importante entre Abensberg et Rohr, sur la possession de laquelle reposait seule la liaison entre la droite la plus forte et l'aile gauche la plus faible de l'armée autrichienne, on désigna une seule brigade, qui, détachée du corps Hohenzollern, avait reçu une mission indépendante, dont la réussite conditionnait le sort de l'armée.
Le commandant de cette brigade était le général Ludwig von Thierry, un homme qui, bien qu'il ait donné quelques preuves de bravoure et d'habileté dans le commandement de plus petits corps de troupes, n'était en rien adapté au poste qu'il occupait en ces jours mémorables. Une coïncidence m'a fait connaître un écrit dans lequel il tente de rendre compte et d'expliquer les événements des 19 et 20 avril, dans la mesure où il en a eu connaissance, et aussi bien qu'il a pu. Cette version particulière m'a paru très remarquable et particulièrement adaptée pour caractériser l'état d'éducation des généraux autrichiens en 1809. En la publiant, je pense pouvoir non seulement apporter une contribution à l'histoire de la campagne du Danube, qui concerne l'une de ses parties les plus importantes, mais aussi offrir un pendant aux archives du général Ettinghausen, qui, en tant que commandant de brigade sous les ordres du FML comte Jellacic, a participé à la campagne de Salzbourg à Mur et à la malheureuse bataille de Saint-Michel près de Leoben.
Thierry était luxembourgeois de naissance (1753), il n'est donc pas étonnant que l'usage de l'allemand écrit lui ait posé quelques difficultés. Ainsi, bien que l'on puisse lui trouver des excuses pour la maladresse de sa présentation et l'ignorance évidente des règles les plus importantes de l'orthographe et du style, il ne sera guère possible de rendre compréhensible le degré de naïveté et la conception peu militaire de l'état des choses qui ressortent des deux versions de sa relation que nous possédons. À l'âge de 20 ans, il est lieutenant dans le 28e régiment d'infanterie, en 1790 capitaine. À ce titre, il participe au siège de Valenciennes et mène avec des volontaires un assaut sur l'ouvrage à cornes de cette forteresse, ce qui lui vaut d'être décoré de l'ordre de Marie-Thérèse par résolution capitulaire du 19 août 1793. En tant que baronnet et major, on le retrouve en 1799 à la bataille de la Trebbia, où il est blessé, et en 1809 comme général-major commandant une brigade dans le IIIe corps de l'armée principale autrichienne. Ses services sont énumérés par lui-même avec tant de détails qu'il ne semble guère nécessaire de les mentionner ici en particulier. Cependant, afin de comprendre ses rapports, qui constituent le sujet de cette étude de l'histoire de la guerre, un bref aperçu des événements des 19 et 20 avril peut être ajouté à ces mots d'introduction.
Le maréchal Lefebvre avait placé la 3e division bavaroise dans le coude par lequel l'Abens aborde le Danube : Wrede (2e division) se tenait à Biburg immédiatement au bord de la petite rivière elle-même, Deroi (3e division) en arrière à droite à Mühlhausen, le prince héritier (1ère division) en réserve à Neustadt ; Vandamme avec les Wurtembergeois à sa gauche à Mönchsmünster, la division de cuirassiers Nansouty à Vohburg, destinée à former un nouveau corps avec une partie des troupes amenées par Davout et les réserves françaises avançant derrière, qui devait être commandé par Lannes. Avec ces forces, l'avancée à travers l'Abens a commencé le 19 avril, et le 20, elle a été poursuivie jusqu'à la Grosse Laber.
L'état-major autrichien n'y était pas préparé ; il pensait avoir encore le temps de mener une opération contre Ratisbonne, et n'avait pas encore terminé ses préparatifs lorsque l'attaque de Davout eut lieu. Les corps de l'aile gauche, archiduc Louis et Hiller, avaient reçu l'ordre de se rapprocher de la force principale, le second devant occuper les positions abandonnées par le premier. Pour l'observation de la rive droite de l'Abens de Biburg à Abensberg et de la zone de terrain à l'est, Thierry restait seul et ne pouvait être soutenu au cours de la journée que par des détachements individuels du Ve corps. Ces derniers, cependant, étaient de peu de force, puisque le gros des troupes n'était pas autorisé à quitter la position près de Mainburg jusqu'à ce qu'elle puisse être occupée par Hiller.
Le 19 avril, à 3 heures de l'après-midi, le généralissime donne de Grub l'ordre à l'archiduc Louis d'amener le Ve corps à son soutien à la tombée de la nuit via Rohr et Langquaid, "s'il n'a rien à craindre de l'ennemi dans sa position près de Siegenburg". Il est tout à fait inexplicable que cette situation ait pu se produire, car on ne pouvait pas supposer que Napoléon, avec les 40.000 Bavarois et Wurtembergeois dont il disposait, resterait inactif derrière l’Abens, alors qu'il savait que Davout était engagé dans la bataille contre la force principale de l'archiduc Charles. Le mouvement en avant de Davout, dont le généralissime avait déjà été informé le 19 au matin, a dû lui apprendre que son adversaire se concentrait entre Neustadt et Kehlheim, et qu'il utiliserait ses forces entre l'Abens et la Grosse Laber. Par conséquent, au cours des 19 et 20, le généralissime adhère à l'idée d'un déplacement vers la droite de toute l'armée contre Ratisbonne, d'où pourrait toutefois résulter le danger de présenter son flanc à Napoléon, si toutefois il était en mesure de réagir en conséquence de ces mouvements (ce qui arrivera !).
------------- fin page 177
Note DM : je ne suis pas sûr d’avoir bien compris le sens de cette dernière phrase, mais ce n’est pas grave pour la suite. Le fait qu’il manque les pages 178 et 179 de l’ouvrage numérisé est autrement contrariant car on passe directement de la présentation inachevée du narrateur… à la relation déjà commencée du général Thierry… (bravo au numériseur de service !).
P.S. : Cela s'est arrangé ensuite grâce à Bernard Le Lan et j'ai pu disposer des deux pages manquantes dont je vous livrerai la traduction lors de la prochaine "livraison".
Comme vous l'avez pu voir si vous avez lu ce qui précède, c'est "dense", et cela va encore se "densifier" dans les "épisodes" suivants, raison aussi pour laquelle j'ai choisi de répartir la publication en plusieurs envois afin d'en faciliter la "digestion".
Diégo Mané