La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Tous les sujets relatifs aux guerres de la Révolution et de l'Empire (1792-1815) ont leur place ici. Le but est qu'il en soit débattu de manière sérieuse, voire studieuse. Les questions amenant des développements importants ou nouveaux pourront voir ces derniers se transformer en articles "permanents" sur le site.

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Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Messagepar LE LAN Bernard sur 24 Aoû 2021, 10:34

On peut remarquer que Thierry ne parle jamais d'Arnhofen!

Peut-être pour la simple raison, qu'il s'est perdu et croit avoir le village de Gnadenhoff (Gaden) devant lui! Alors qu'il a dévié plus au nord et que devant lui se dresse le village de Arnhofen (qu'il nomme aussi Gnadenhoff).
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Son croquis penche, à mon avis, dans cette direction.
:grin: :grin: :grin:
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Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 24 Aoû 2021, 17:26

Bernard,

Pour la "répartition" des deux ailes ad'hoc de la brigade Thierry le 19 avril 1809 au soir je penche pour l'instant pour celle ci-dessous, extraite de mon petit essai relatif en gestation.

"Il semble bien qu’en pratique les deux bataillons engagés de l’IR 1 Kaiser soient à droite, sans artillerie (qui a donc été toute perdue), où ils seront rejoints par leur 3e bataillon, et que les deux bataillons de l’IR 29 Lindenau soient à gauche, avec 6 pièces survivantes (4 de Brigade et 2 de Soutien) et leur 3e bataillon pris au passage au Bruckhof."

Cet essai décrit la brigade bien logiquement coupée en deux entre les deux régiments compte tenu de leurs positions respectives au début des combats, et de leurs actions respectives au cours d'i-ceux.

Ce raisonnement est aussi sustenté par le fait que l'IR 1 Kaiser a été détruit, et pas l'IR 29 Lindenau. Or donc si la "droite" a bel et bien été détruite, la gauche s'est en partie sauvée.

Thierry ne permet pas de trancher, et le premier qui fait cette répartition "croisée" entre les deux régiments est Stutterheim, qui a été suivi par plusieurs autres auteurs dont John H. Gill.

Peut-être est-elle réelle à l'instant T, et les aléas des combats du 20 avril seraient alors allés frapper plus durement l'IR 1 Kaiser que l'IR 29 Lindenau, quels que soient leurs positionnements "croisés" ? Cela me paraît douteux, mais bon encore, ce n'est absolument pas important pour leur situation le 19 avril !

Soulignons que ces braves auteurs et tous les autres parlent aussi de 8 canons alors qu'il y en a eu manifestement 12, ce qui dévalorise en rapport les autres assertions de ces auteurs par rapport à ce que dit Thierry.

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Sur Gnadenhoff l'ennuyeux vient que ce nom n'est pas inventé par Thierry mais indiqué par l'archiduc Charles... Et si Thierry le répète c'est parce-qu'il l'a -ou croit l'avoir- trouvé. L'ennuyeux (bis) c'est que sa relation semble le donner à deux endroits différents, et qu'une fois sur deux cela ne se trouve pas en cohérence avec la situation qu'il décrit.

Je crois lire sur le dessin de Thierry qu'il a indiqué Gnadenhoff là ou nous avons Gaden... Ce qui conforte la moitié de ses dires... et rend l'autre moitié absconse.

Était-il vraiment "perdu" à ce point ? Ou est-ce notre mauvaise traduction empilée sur sa mauvaise rédaction qui nous fait mal comprendre ce qu'il a voulu vraiment dire ?

Quoi qu'il en soit il est remarquable de constater qu'en effet il ne parle jamais d'Arnhofen...

Regardant à nouveau le dessin je réalise qu'en fait Thierry a inversé les noms de Bruckhof et Gnadenhoff... Mais bicorne bas tout de même, si j'avais été dans sa situation de général ayant combattu sans carte sur un terrain inconnu je ne sais pas si je serai parvenu à le restituer ainsi après coup.

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Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Messagepar LE LAN Bernard sur 25 Aoû 2021, 07:06

MANÉ Diégo a écrit:Pour la "répartition" des deux ailes ad'hoc de la brigade Thierry le 19 avril 1809 au soir je penche pour l'instant pour celle ci-dessous, extraite de mon petit essai relatif en gestation.
"Il semble bien qu’en pratique les deux bataillons engagés de l’IR 1 Kaiser soient à droite, sans artillerie (qui a donc été toute perdue), où ils seront rejoints par leur 3e bataillon, et que les deux bataillons de l’IR 29 Lindenau soient à gauche, avec 6 pièces survivantes (4 de Brigade et 2 de Soutien) et leur 3e bataillon pris au passage au Bruckhof."

Je suis d'accord!
Sauf pour le III/1eIR que je verrai bien rejoindre son régiment le 20 au matin vers Rohr. Suite à la demande express de Thierry à l'oberst Hammer via le GM Bianchi que je situe le 20 au matin.

MANÉ Diégo a écrit:Regardant à nouveau le dessin je réalise qu'en fait Thierry a inversé les noms de Bruckhof et Gnadenhoff...
Diégo Mané

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Non, non Thierry ne s’est pas trompé dans les noms de Bruckhof et Gnadenhoff, ils sont bien dans le bon ordre.

Si Thierry s'est un peu perdu, je me demandais comment il était possible qu'il n'est pas vu l'axe Abensberg- Bachel???
Aujourd'hui, St 2144. Tout simplement que cet axe ne devait pas exister à l'époque! :grin:
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La carte du dessus est de la seconde moitié du XIXème siècle (présence de la ligne du chemin de fer). En cinquante ans, on a pu construire pas mal de choses...
Ce qui, de plus, correspondrait à son croquis.
Inversement, la ferme de Bruck correspond aujourd'hui au point coté 374. Elle a entièrement disparu.
:grin: :grin: :grin:
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Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 31 Aoû 2021, 21:22

La brigade Thierry à la bataille d'Abensberg les 19 et 20 avril 1809
Texte de Hans v. Zwiedineck-Südenhorst publié à Wien en 1903 dans les
Mittheilungen des Instituts für Oesterreichische Geschichtsforschung

Texte numérisé communiqué par Bernard Le Lan sur Planète Napoléon,

https://archive.org/details/Mitteilunge ... 2/mode/2up

Transcrit en Allemand « propre » par Diégo Mané,
Traduit à sa demande en "Français-DeepL" par Thierry Melchior,
Puis restitué (parfois en substance) ci-après par Diégo Mané…
---------------

5e "livraison"


V. Thierry à l’archiduc Charles

À Son Altesse impériale l'Archiduc Généralissime

Offenstetten, 19 avril 1809, à 8 heures du soir.

En conséquence de l'instruction supérieure, je me suis placé au Bruckhof ; j'ai détaché un bataillon devant Kirchdorf, ainsi qu'une aile de cavalerie ; au Bruckhof, j'ai placé le Régt Lindenau et 1 division de cavalerie ; enfin, parce que le but principal était d'empêcher l'ennemi de troubler la marche de Votre Altesse Royale et Impériale vers Ratisbonne, j'ai procédé avec 2 bataillons de Kaiser-Infanterie et le reste de la cavalerie, et moi-même avec une demi-batterie de cavalerie, contre la chaussée menant d'Abensberg à Ratisbonne ; où je trouvai l'ennemi prêt à avancer sur ladite chaussée vers Ratisbonne, ce qui m'incita à l'attaquer d'autant plus immédiatement que le terrain coupé me cachait sa force.

À la suite de l'engagement, il est apparu que l'ennemi était beaucoup plus nombreux que moi et m'a obligé à me retirer, après avoir soutenu l'engagement de 11 heures du matin à 4 heures de l'après-midi.

Ma formation est maintenant la suivante : Devant Kirchdorf, 4 compagnies ; derrière le Bruckhof, 1 bataillon ; et à Offenstetten, puis entre cet endroit et le Kehlheimer-Chaussee jusqu'à Landshut, le reste de l'infanterie ; la cavalerie est au 2e rendez-vous.

Avec l'aile gauche, je suis relié à l'avant-garde du 5e corps d'armée. L'aile droite est sans aucune liaison, ce qui m'oblige à retourner demain à Rohr, afin de couvrir la route de Landshut, si ce n'est peut-être Son Altesse Impériale... Son altesse l'archiduc Louis devrait daigner renouveler une attaque contre l'ennemi.

Le message envoyé par Votre Altesse Impériale pendant l'affaire m’arrive à ce moment.

Je ne manquerai pas d'ajouter le rapport détaillé, ainsi que la liste des pertes, devenues considérables par l'extraordinaire bravoure du régiment de Levenehr.

Thierry GM. (m. p.)

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Commentaires de Hans v. Zwiedineck-Südenhorst

Les nombreux reproches dont s'est accablé le brave général, qui a sans doute fait son devoir au mieux de ses connaissances et de ses capacités, prouvent qu'il n’a compris que pendant la triste affaire le contexte des événements au centre desquels il se trouvait.

Même s'il avait évité toutes les erreurs tactiques dont il se dit coupable, il n'aurait jamais pu réussir à empêcher l'intention de Napoléon. On peut admettre que la retraite de la brigade vers Rottenburg aurait été possible si le général Pfanzelter n'avait pas quitté trop tôt la position de recueil de Bachel, et ainsi empêché l'attaque de cavalerie sur Röhr et le flanc droit de Thierry.

Cela n'aurait rien changé au sort de l'armée autrichienne. Le 20 avril, seule une retraite générale jusqu'à l'Isar aurait pu empêcher l'effondrement du système. De là, il aurait été possible de s'échapper jusqu'au Danube afin de rejoindre Bellegarde, qui devait également être retiré de Ratisbonne.

Le commandement de l'armée autrichienne, cependant, n'a pas reconnu le danger qui menaçait son aile gauche le 20 avril ; il n'a pas pris assez fortement l’offensive contre Davout, par laquelle Lannes aurait nécessairement été détourné d'Offenstetten et de Bachel ; il n'a pas pris l'offensive avec le IV AK. Il n'a rien fait du tout avec le IVe corps et le corps de grenadiers pour maintenir la liaison avec l'aile gauche sur la Laber ; ni le 20 ni le 21, elle n'a rien appris de certain sur les graves événements de l'aile gauche, et elle a été complètement surprise par l'attaque de Napoléon qui, après la défaite de Hiller à Landshut, a enchaîné par un audacieux virage au nord contre l'archiduc Charles lui-même.

En ce qui concerne l'attitude de Thierry, on remarque surtout qu'il a fait bien trop peu pour s'informer correctement sur la tâche qui lui incombait. Pour l'excuser, il faut toutefois souligner qu'on ne lui a pas accordé l'indépendance d'action nécessaire. Il prétend à juste titre que la présence du chef d'état-major Richter auprès de sa brigade semblait le libérer de l'obligation de procéder à sa propre discrétion. Compte tenu des lacunes des instructions qu'il avait reçues par écrit, il pouvait supposer que le colonel Richter connaissait plus précisément les intentions de l'état-major et qu'il proposerait donc également les mouvements qu'il jugerait nécessaires pour connaître la situation.

Thierry n'était pas un homme d'initiative ; il n'a même pas pris la peine de consulter la carte que Richter avait à sa disposition ; en effet, il ressort de ses aveux qu'une discussion détaillée de la situation dans laquelle se trouvait la brigade n'a jamais eu lieu entre les deux officiers. L'utilisation de la cavalerie à des fins de reconnaissance était aussi peu considérée au quartier général du généralissime que par les commandants des détachements, auxquels il faut également compter Schusteck et Bianchi du Vème Corps. Ainsi, la catastrophe, préparée par Napoléon avec une résolution rapide, s'est abattue sur ceux qui ne se doutaient de rien ; le succès de la manœuvre ennemie reposait en grande partie sur la justesse de l'hypothèse selon laquelle les Autrichiens resteraient dans l'ignorance totale de ce qui se développait autour d'eux jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus échapper à l'effet destructeur de la manoeuvre.


Les "Benkenntnisse 11" ("11 Confessions") du général Thierry pourront contribuer grandement à la connaissance des raisons profondes dont il faut déduire la fin inattendue et triste de la campagne autrichienne sur le Danube en 1809. Même un commandement supérieur plus rapide à prendre des décisions et plus impartial dans ses observations et ses jugements n'aurait pas obtenu de grands succès avec des commandants de troupes dont les pouvoirs d'imagination étaient dans des limites aussi étroites que celles de Thierry.

Il ne survécut pas longtemps à son malheur, car il mourut dès le 1er février 1810. Je ne sais rien du sort de sa femme, qu'il disait morte lorsqu’il écrivait de Neubourg. Pour son fils, dont il voyait l'avenir sous un jour des plus sombres dans sa déprime, le malheur de son père ne devint pas, comme il l'avait craint, un obstacle à la carrière diplomatique à laquelle il aspirait. Le baron Adolf Thierry a reçu l'éducation préliminaire nécessaire à l'Académie orientale, est entré au service du ministère des Affaires étrangères à l'âge de 27 ans (1830), a été conseiller de légation à la présidence fédérale à Francfort-sur-le-Main en 1837, en 1849 au ministère des Affaires étrangères, en 1860 pendant une courte période sous Goluchowski ministre de la police et est décédé le 6 novembre 1867 à Wiesbaden.

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Ajout DM le 21 juillet 2021
Je ne retrouve plus où, mais je suis certain d’avoir lu quelque part, sous la plume d’un responsable français s’exprimant pendant l’armistice qui prit place après Wagram et dura jusqu’au traité de Wien, qu’il se plaignait amèrement de l’attitude peu conciliante d’un général Thierry quant au respect des clauses de l’armistice. Ce général Thierry ne peut-être que le même, qui aura donc finalement été échangé, reprenant aussitôt un commandement, et l’exerçant avec toute l’acrimonie que l’on pouvait attendre de lui envers les vainqueurs.
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Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Messagepar LE LAN Bernard sur 01 Sep 2021, 14:06

Visiblement le 19 au soir le général Thierry ne savait pas trop où étaient ses troupes! :lol:
Celles-ci s'étant débandées vers 16h suite à la bataille d'Arnhofen.
Heureusement pour elles, les bavarois n'ont pas suivi, ce qui permettra à Thierry de récupérer une bonne partie d'entre elles. Mais j'imagine que leur moral ne devait pas être extraordinaire.
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Je suis de plus en plus dubitatif sur la répartition à la compagnie prête de l'infanterie de Thierry par Stutterheim pour la nuit du 19 au 20...
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Même Thierry ne sait pas où son infanterie se situe!
Moi, je verrai plutôt:
I et II/Lindenau s'étant repliés vers Hörlbach sous la protection de Bianchi. Moral bas.
III/Lindenau toujours en position vers Brück. Moral normal.
I et II/ Kaiser s'étant repliés vers Offenstätten avec le général Thierry. Moral très bas.
III/Kaiser toujours en position vers Kirchdorf. Moral normal.
:grin: :grin: :grin:
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Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Messagepar LE LAN Bernard sur 03 Sep 2021, 07:27

MANÉ Diégo a écrit:La brigade Thierry à la bataille d'Abensberg les 19 et 20 avril 1809
Par conséquent, sans informer l'archiduc Louis, car le général Radetzky s’avançait déjà contre Biburg, je me suis avancé de Kirchdorf contre Bruckhoffen ; laissant sur la colline devant Kirchdorf le 3ème bataillon du Kaiser et une aile[/i] (peloton ou ¼ d’escadron) [i]de cavalerie.

Non!
1 escadron = 2 "ailes" = 4 sections/pelotons.
Thierry a donc laissé 1/2 escadron (environ 60 cavaliers) sur le Kirchdorf.
Je vais rectifier tout ça sur ma présentation.

"La rencontre peut avoir eu lieu près de Gnadenhoff (Gaden). Au débouché de la forêt, sur le chemin de Bruckhoffen à Ober-Schambach (j’ignore si une communication mène ou pas en arrière de Bruckhoffen à Gnadenhoff (Gaden), mais M. le colonel Richter à mes côtés avait presque toujours la carte en mains, interrogeait les paysans... ; et je me fiais d'autant plus à lui, qu'il avait sans doute assisté aux dispositions au quartier général."

Quand je dis qu'il est perdu... il est vraiment perdu!
Visiblement, il n'a jamais mis les pieds à Gnadenhoff.
Il s'est enfoncé dans les bois à droite de Bruckoffen (conformément aux ordres).

"Une vedette de cavalerie avait été postée à gauche sur la colline entre ce dernier village et Abensberg, dans l'opinion d'y trouver des piquets (ennemis) aussi faibles qu'à Biburg, puis dans l'intention d'atteindre assez vite Gnadenhoff (Gaden)"

Je suis sûr que c'est là qu'il confond Gnadenhoff avec le village qu'il a en visuel en face de lui, Arnhofen.

:grin: :grin: :grin:
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Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 07 Sep 2021, 15:41

Une relation du combat d’Arnhofen, le 19 avril 1809
(par Diégo Mané, 08/2021, d’après Thierry, Stutterheim et John H. Gill)

Il s’agit donc d’une version parmi d’autres de ce combat, les douze que j’ai pu lire étant contradictoires à l’envi. Les deux premières l’étant aussi dans le temps car le général Thierry, qui commandait les troupes autrichiennes concernées, a écrit dessus dès le 23 mai 1809, et le général Stutterheim, qui commandait une autre brigade lors des événements, a publié une relation de la campagne de 1809 dès 1811. John H. Gill a publié la sienne en 2008.
--------------

Les différents documents mel dans les posts sur la Brigade Thierry donnent le détail des ordres reçus par le général et son rapport des combats du 19 avril 1809. Ils se suffisent à eux-mêmes à ces points de vue. Je ne disserte donc ci-dessous que sur le resté « flou ».

… / …

Le III/IR 1 Kaiser et ½ escadron* sont laissés devant Kirchdorf (et non à Hörlbach).
* Puisque Thierry parle d’une « aile », là où des auteurs postérieurs disent ¼ d’escadron.

L’IR 29 Lindenau complet (3 bataillons) et 3 escadrons ½ (par différence avec juste ci-dessus) avec 2 demi-batteries (une de Brigade et une de Soutien*) sont postés au Bruckhof.

* L’expression « Liniengeschutz » utilisée par Thierry, non réglementaire, se traduit littéralement par « canon de ligne » et ne peut correspondre qu’à des pièces aussi dites « de position » de 12 £ ou de Soutien de 6 £. Eu égard au terrain j’ai opté pour ces dernières.

Avec le reste, soit 2 escadrons des dragons Levenehr, ½ Bie de cavalerie (4 pièces), et 2 bataillons de l’IR 1 Kaiser, Thierry s’engage dans le See Holz en direction d’Arnhofen qu’il semble dans sa relation confondre* avec Gnadenhoff (aujourd’hui Gaden).

* Accessoirement (quoique), si le général n’avait pas de carte, il faudrait constater que celui qui en avait une, l’Oberst Richter, ne savait pas la lire, où négligea tout-à-fait délibérement Gnadenhoff pour engager la brigade dans le See Holz. Responsabilité donc au moins partagée !

Les Dragons qui tiennent la tête débouchent les premiers en terrain libre dans une trouée du bois (Hollert) et découvrent alors quatre escadrons bavarois du 1er Chevau-légers de la Brigade von Zandt, en marche sur la chaussée de Ratisbonne, entre Abensberg et Arnhofen. Sur ordre du maréchal Lefebvre, ces derniers font face à droite en pivot depuis St-Franciscus, et descendent vers les Autrichiens.

Ne voyant que cette cavalerie Thierry décide incontinent de l’engager. Il en donne l’ordre à ses deux escadrons qu’il fait soutenir par ses quatre pièces… Dont deux sont rapidement démontées par six pièces bavaroises de la batterie légère Regnier qui, passées sur la chaussée derrière leur cavalerie, se démasquent alors sur la petite hauteur de Zunderbuckel à l’ouest d’Arnhofen…

Dans la foulée cette artillerie accable les dragons autrichiens qui, pour éviter ses feux se dévient et se jettent sur la cavalerie bavaroise. Cette dernière, au lieu de les contre-charger les attend carabines hautes, probablement pour ne pas entrer dans le champ de tir de son artillerie, mais avec le résultat habituel de ce genre d’attitude ; les quatre escadrons bavarois sont battus par les deux escadrons autrichiens. Ah que voilà un bon début !

Sa cavalerie en retraite, l’artillerie bavaroise, menacée à son tour, s’éloigne aussi. Interviennent alors deux escadrons frais du 1er Dragons bavarois qui suivaient sur la chaussée et n’ont aucune peine à repousser les dragons autrichiens encore dans le désordre de leur victoire inespérée. Profitant de ce succès, le 1er Chevau-léger bavarois se rallie et rejoindra le combat tandis que l’artillerie de Regnier revient se mettre en batterie.

Entretemps le I/IR 1 Kaiser s’est porté sur les lisières nord du See Holz où une troisième mauvaise surprise attendait le général autrichien. Après la cavalerie puis l’artillerie ennemies apparait son infanterie sous la forme de deux bataillons du 6e bavarois qui, déployés en ligne, se jettent incontinent à l’assaut de la forêt.

Trois attaques du régiment bavarois, menées par le maréchal Lefebvre en personne, échouent. Mais une quatrième, en colonnes et précédée de tirailleurs parvient à pénétrer dans le bois… Entretemps, l’artillerie bavaroise a repris un feu supérieur et accablant.

Thierry avait appelé à lui deux bataillons de l’IR 29 Lindenau et deux pièces de Soutien, dont l’intervention sur le flanc droit du 6e bavarois, permet de le chasser du bois… Mais le 2e bavarois vient engager ses deux bataillons à la droite du 6e et, en pénétrant à son tour dans le See Holz, ses tirailleurs s’emparent d’une pièce autrichienne. L’IR 29 Lindenau semble avoir été alors refoulé dans le bois du Bruckhof. Après quoi la lutte se poursuit « en aveugle » pour Thierry dans le See Holz avec le seul IR 1 Kaiser.

Par suite, deux autres bataillons bavarois (1er léger et I/1er IR) et la batterie à pied Wagner ont progressé sans opposition sur la route Abensberg-Offenstetten, confirmant de fait la séparation en deux de la brigade autrichienne. Parvenus à See ils font jouer leur artillerie dans le dos du I/IR 1 Kaiser encore engagé dans le bois, probablement au niveau de l’actuel Soldatengrab.

Sur l’autre aile du malheureux Thierry, la batterie Regnier, par un audacieux mouvement à travers Arnhofen, parvient à déployer trois pièces de l’autre côté du village, qui prennent en écharpe le II/IR 1 Kaiser qui, semble-t-il, s’était déployé dans la trouée de Hollert face à la chaussée, et le contraignent à regagner l’abri de la forêt avec force pertes dont le Major Baumgarten qui sera blessé et pris (mais s’évadera et prendra la tête d’un nouveau IR 1).

Il semble qu’alors le général autrichien ait ordonné la retraite, à moins qu’il ne l’ait tout simplement subie et « accompagnée ». Quoi qu’il en soit elle eut lieu et, fort heureusement pour lui, ne fut pas poursuivie par les Bavarois, eux-mêmes passablement désorganisés par le terrain et le combat. Les Autrichiens, décidemment coupés en deux, purent donc se rallier vers 16 h 00, partie vers Offenstetten, partie vers Hörlbach, ces derniers réunis à Bianchi.

Il semble bien qu’en pratique au soir du 19 avril 1809 les deux bataillons engagés de l’IR 1 Kaiser soient à droite, sans artillerie (qui a donc été toute perdue), où ils seront rejoints le 20 au matin par leur 3e bataillon, et que les deux bataillons de l’IR 29 Lindenau soient à gauche, avec 6 pièces survivantes (4 de Brigade et 2 de Soutien) et leur 3e bataillon pris au passage au Bruckhof.

Par différence on détermine la perte de 6 pièces sur les 12 engagées, les 4 (de Cavalerie) initiales de la droite et les 2 (de Soutien) venues en renfort sur les 8 de la gauche. Pour la cavalerie, et pour faire simple, on peut considérer pour le 20 avril quatre escadrons sur la droite (qui seront dispersés) et deux escadrons sur la gauche (qui seuls s’en « tireront »).

Il s’est clairement agi d’une défaite sans appel de Thierry des mains du maréchal Lefebvre menant des éléments de la Division Prince Royal (dont la 2e brigade n’a pas été engagée), renforcés du 6e d’infanterie de la Division Wrède. Un orage providentiel pour lui met fin aux velléités de contre-attaque du général autrichien qui se contredit lui-même puisqu’il dit avoir aussi songé («et en même temps » !) à la retraite... avant d’opter, sur la promesse d’aide reçue de l’archiduc Louis, pour une troisième attitude, attendre le lendemain sur place !

Ledit lendemain, 20 avril 1809, le trouva donc, avec sa seule droite, au plus mauvais endroit, Offenstetten, au plus mauvais moment. Attaqué de face par deux divisions bavaroises, et derrière son flanc droit par le corps de réserve de Lannes, cavalerie de Jacquinot et Division Morand en tête. Cette partie de sa brigade initiale sera détruite ou dispersée et lui-même blessé et capturé.

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Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Messagepar LE LAN Bernard sur 08 Sep 2021, 05:55

Voilà un déroulé des évènements qui me sied bien!

Juste une petite remarque:
"7. J'ai écrit au général Bianchi s'il pouvait, en plus du troisième bataillon de Kaiser, envoyer à Rohr la moitié de ma brigade qui avoisinait ledit bataillon (soit le régiment de Lindenau) ; le bataillon (de Kaiser) m’arrivera, mais le reste de ma brigade, si nécessaire, n'est pas venu."
Le III/1eIR doit rejoindre Thierry le 20 à Rohr.
Donc une fois que Thierry a décidé de se replier, il écrit à Bianchi, celui-ci ne lui enverra que ce bataillon qui sera détruit avec ses collègues entre Rohr et Rottenburg.
:grin: :grin: :grin:
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Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 08 Sep 2021, 07:39

Rappelons-nous le contexte.

Fors le III/IR 1 Kaiser dont nous connaissons parfaitement la position devant Kirchdorf assumée sur ordre le 19 avril, et probablement jusqu'au matin du 20, il est manifeste que Thierry ignore la position exacte du reste de sa ci-devant aile gauche. Le passage relatif de son rapport à l'archiduc Charles est particulièrement vague !

Les unités concernées sont commodément "réunies à Bianchi" par la plupart des auteurs, lesquels probablement n'en savent pas plus que Thierry lui-même qui pourtant y était. Écrire à Bianchi pour demander leur envoi est curieux de la part du général dont ils dépendaient et qu'ils auraient du tenter de rejoindre d'eux-même.

Peut-être n'étaient-ils pas en état de le faire après leur verte défaite de la veille ? Quoi qu'il en soit ils ne le firent pas, contrairement au III/IR 1 Kaiser dont la situation, intact devant Kirchdorf, parfaitement à hauteur de Offenstetten où se trouvait Thierry, prêche pour une réunion "naturelle" avec le reste du régiment vers Rohr par le simple recul des deux forces, chacune sur sa route y menant directement.

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Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Messagepar LE LAN Bernard sur 08 Sep 2021, 08:21

Version 2

Mes références:
Petre: Napoleon and the archiduc Charles (1909).
Castle: Eggmülh 1809 Osprey
Acerbi: The Austrian army 1805-1809.
Un officier autrichien Stutterheim: La guerre de l'an 1809 entre l'Autriche et la France (1811).
John H. Gill 1809 Thunder on the Danube 2008.
Et enfin le GM Thierry lui-même dans ses "mémoires" 1809.
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La brigade Thierry qui appartient au IIIe corps, division Lusignan marche depuis le début des hostilités avec le Ve Corps.
La brigade Thierry renforcée a été détachée du IIIe Corps comme arrière-garde et a pour mission de maintenir le lien entre le IIIe et Ve Corps autrichien.
Elle est rejointe par l'oberst Xaver Richter von Binnenthal de l'Etat Major Général qui sera le seul à posséder une carte!
Et par une 1/2 batterie de position.

Composition de la brigade Thierry au 19 avril 1809
-1erIR: 2 bat 2/3 Oberst Johann von Gredler.
-29eIR: 3 bat Oberst Anton von Hammer.
-4e Dragons: 6 esc Oberst Anton Hardegg.
-Artillerie: 1/2 batterie portée (légère, wurst) 6 £
1/2 batterie de brigade 6 £
1/2 batterie de position (lourde) 6 £
Total: 5152 baïonnettes
725 sabres
12 canons.

Ordre initial du FML Hohenzollern (chef du IIIe Corps) à la Brigade Thierry: Se positionner à Kirchdorf pour "observer" les troupes bavaroises à Biburg.

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Thierry reçoit à 8h un ordre de l'Archiduc Charles demandant: une forte réserve à Bruckhof (jusqu'à Gaden) et une présence sur les hauteurs de Kirchdorf.
Le GM Thierry laisse entre Kirchdorf et Hörlbach: le III/1eIR à 4 cies et une "aile" (1/2 compagnies) de dragons.
De sa position surélevée, il voit de nombreuses forces bavaroises se diriger au nord vers Ratisbonne (Regensburg).

Le IIIe Corps d'armée autrichien progressant vers Thann laisse un détachement à Bachel sous les ordres du GM Pfanzelter, afin d'assurer la liaison entre le IIIe Corps et la brigade Thierry.

Composition du détachement Pfanzelter:
- 1er bat du 9e Grenz
- 2 esc du 3e Hussards.
- Canons: 1/2 batterie grenz de 3 £ (4 canons)

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Le GM Thierry laisse à Bruck un fort détachement (conformément aux ordres de l'Archiduc Charles) sous les ordres de l'Oberst Hammer, chef de corps du 29eIR.
Semblant un peu perdu, il se dirige vers le nord dans les bois.

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Sortant des bois vers Arnhofen, le GM Thierry rencontre l'ennemi bavarois.
Constatant la supériorité des forces bavaroises. Il envoie un officier appeler en renfort 2 bataillons d'infanterie et toute la cavalerie stationnés à Bruck.

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L'oberst Hammer envoie les renforts demandés, le I et II/29IR, la cavalerie et de l'artillerie.

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Submergé par la masse bavaroise, le GM Thierry demandera de l'aide à l'Archiduc Charles, au GM Pfanzelter et à l'Archiduc Louis.
Seul l'Archiduc Louis enverra une timide aide sous la forme de la brigade Bianchi.

Il donne l'ordre de retraite vers Offenstätten.
Mais dans les faits, démoralisée, une partie de sa brigade se débande vers Offenstäten et une autre vers les positions de l'oberst Hammer à Bruck, puis vient se réfugier derrière la brigade Bianchi du Ve Corps à Hörlbach!

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Non poursuivies, les troupes aux ordres directs de Thierry peuvent se réorganiser autour de Offenstätten.
La brigade Thierry à proprement parlée n'existe plus, car elle est de fait coupée en deux.
Les régiments qui la composaient (1e et 29IR, 4e Dragons) se retrouvent éclatés entre les 2 groupements avec un moral bas! :(

Composition du détachement du FML Schustekh du Ve Corps.
- 8 Cies de frontaliers n°7 Brod
- 4 esc de hussards n° 8 Kienmayer.

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A 18h un violent orage éclate figeant les positions des adversaires. Les combats du 19 sont terminés!

Thierry décide de se replier sur Rohr, lorsqu'un officier d'E-M du Ve Corps arrive.
Le Ve Corps désire que Thierry reste sur place et lui promet son aide pour le lendemain.
Le GM Thierry prend donc la décision de maintenir sa position à Offenstätten pour la nuit.

FIN
Dernière édition par LE LAN Bernard le 09 Juil 2023, 09:12, édité 1 fois au total.
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Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Messagepar LE LAN Bernard sur 10 Sep 2021, 07:36

Il serait surement très intéressant d'avoir la version de l'oberst Franz Xaver Richter von Binnenthal. Celui qui détenait LA carte!

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Il a écrit un livre autobiographique.

Quelqu'un le possède? (On peut toujours croire aux miracles...)
:grin: :grin: :grin:
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Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Messagepar BEYER Olivier sur 10 Sep 2021, 10:55

Le miracle est arrivé !

Je l'ai commandé à un libraire viennois

Je l'attends.

Une fois que je l'aurai en possession, je le scannerai et l'enverrai à tout intéressé pour le partage des connaissances

Olivier
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Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Messagepar LE LAN Bernard sur 10 Sep 2021, 11:01

:shock: :shock: :shock: :shock:
Je suis sur le c.l!
Il va sans dire que je suis hautement intéressé par la partie 1809.

Je pars de ce pas brûler un cierge pour remercier Marie...
:grin: :grin: :grin:
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Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 10 Sep 2021, 11:31

BravOlivier !

Tout aussi intéressé, bien sûr, par la prose du futur FML von Binnenthal !

En attendant (pas, puisque je n'avais pas envisagé le "miracle"), j'ai lu sa biographie sur le net, assez fouillée ma foi... Mais pas sur les circonstances particulières qui nous intéressent, nous et probablement pas lui, ce que l'on peut comprendre !

Ce qui nous ramènent aux hypothèses respectives et néanmoins fort proches, de Bernard et moi-même, comme quoi le dépositaire de LA CARTE était peut-être bien aussi perdu que Thierry qui n'en avait pas.

Je serai donc assez surpris qu'il s'étale outre mesure sur cet aspect de sa prestation du 19 avril 1809...

Mais bon, grâce à Olivier nous pourrons bientôt en savoir plus (ou pas) sur les événements concernés.

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Re: La brigade GM Thierry le 19 avril 1809

Messagepar LE LAN Bernard sur 12 Sep 2021, 07:14

Dans ce livre très sérieux, ils indiquent la mort de l'oberst Gredler du 1eIR le 21 avril 1809 à Regensburg???
Peut-être des suites de ses blessures.
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:grin: :grin: :grin:
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