Organisation des armées de Savoie - Piémont - Sardaigne

Tous les sujets relatifs aux guerres de la Révolution et de l'Empire (1792-1815) ont leur place ici. Le but est qu'il en soit débattu de manière sérieuse, voire studieuse. Les questions amenant des développements importants ou nouveaux pourront voir ces derniers se transformer en articles "permanents" sur le site.

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Organisation des armées de Savoie - Piémont - Sardaigne

Messagepar MANÉ Diégo sur 20 Juin 2021, 14:10

Organisation des armées de Savoie - Piémont - Sardaigne sous la Révolution et l’Empire

(par Ludovic Isnard pour Planète Napoléon, 2005 et 2021)


I. Période : septembre 1792 - mai 1796
La guerre dans les Alpes


Infanterie de Ligne et Légère

Régiments d’ordonnance nationale (avec numéro d’ordre) :

En théorie chaque régiment compte 1385 hommes, compter 1000 h en pratique ; chaque bataillon est à 4 compagnies de fusiliers (123 h) , 1 compagnie de grenadiers (123 h) , 1 de chasseurs (55 h) et 1 de réserve (136 h au dépôt) et un état-major.

• 1- Régiment des Gardes, 2 bat.
• 2- Régiment de Savoie, 2 bat.
• 3- Régiment de Montferrat, 2 bat.
• 4- Régiment de Piémont, 2 bat.
• 5- Régiment de Saluces, 2 bat.
• 6- Régiment d’Aoste, 2 bat.
• 7- Régiment de la Marine, 2 bat. (2ème bataillon apparu en 1786)
• 8- Régiment de Chablais, 2 bat. (« Etranger » avant 1793 et devenant Alessandria en 1796)
• 9- Régiment de la Reine, 2 bat. (2ème bataillon en 1786)
• 10- Régiment de Sardaigne, 2 bat.
• 11- Régiment de Lombardie, 2 bat. (créé en 1786 suite à la réorganisation de l’armée)
• 12- Régiment d’Oneglia, 2 bat. Constitué après 1792 à partir de la compagnie d’élite des régiments de la marine (ou anciennement bataillon des frégates) tout d’abord appelé « Régiment Nouvelle Marine ». Sa compagnie de chasseurs lui est adjointe en 1794, ses grenadiers en 1795 (Krebs). Recruté dans le comté de Nice il s’agit des équipages de la marine sarde.


Régiments d’ordonnance étrangère (avec numéro d’ordre) :

• 1- Royal-Allemand, 2 bat. (Lutren)
• 2- Suisse-Valaisan, 2 bat. (De Courten 1782, De Streng 1795),
• 3- Suisse-Bernois, 2 bat. (De Rochmondet 1787, Stettler 1794),
• 4- Suisse-Grisons, 2 bat. (Christ),

entre 1792 et 1793, recrutement des unités suivantes :
• Régiment suisse de Schmidt, 1 bat. (2 bat. Courant 1793)
• Régiment suisse de Zimmerman, 2 bat.
• Régiment suisse de Bachmann, 2 bat.
• Régiment suisse de Peyer-ein-hoff, 2 bat.
(ces nouveaux régiments suisses coûteront le double des régiments nationaux, seront toujours incomplets et n’égaleront jamais la valeur des troupes nationales (Pinelli)


Régiments d’ordonnance provinciale (avec numéro d’ordre) :

Les bataillons sont à 4 compagnies de fusiliers, une de grenadiers et une de volontaires.
Les compagnies de chasseurs des régiments provinciaux seront recrutées progressivement : en 1793, Maurienne et Novare ; en 1794, Mondovi, Ivrée, Asti, Vervcelli ; et enfin en 1796 Genevois et 2 nouvelles compagnies pour Asti.

• 1- Régiment de Genevois, 2 bat. (était Chablais avant 1774)
• 2- Régiment de Maurienne, 2 bat. (était Tarentaise avant 1780)
• 3- Régiment d’Ivrée, 2 bat.
• 4- Régiment de Turin, 2 bat.
• 5- Régiment de Nice, 2 bat.
• 6- Régiment de Mondovi, 2 bat.
• 7- Régiment de Verceil, 2 bat.
• 8- Régiment d’Asti, 2 bat.
• 9- Régiment de Pignerol, 2 bat.
• 10- Régiment de Casal, 2 bat.
• 11- Régiment de Novare, 2 bat.
• 12- Régiment de Tortone, 2 bat.
• 13- Régiment de Suse, 2 bat. (créé en 1786 suite à la réorganisation de l’armée)
• 14- Régiment d’Acqui, 2 bat. (créé en 1786 suite à la réorganisation de l’armée)

En 1792 l'infanterie provinciale compte 14 bataillons de guerre (684 h), 14 de garnison (380 h), 14 compagnies de réserve de 270 h) et 448 canonniers.
Réorganisée en janvier 1793 elle comprendra 32 bataillons de fusiliers (de 400 h), 28 compagnies de grenadiers (de 100 h), 9 compagnies de chasseurs (de 60 h), 14 compagnies de réserve (de 270 h) et 448 canonniers organisés en 16 pelotons.


Troupes d’élite provinciales (génie) :

• La Légion des campements est créée en 1775. Sa tâche est de préparer les camps d'instruction annuels des régiments provinciaux, de jouer le rôle des pionniers, sapeurs et de flanqueurs de l'armée en campagne. Elle prélève ses effectifs parmi tous les régiments provinciaux qui lui fournissent des hommes de toutes spécialités. Ses bataillons étaient basés initialement à Chieri (magasins principaux), Chivasco, Rumilly et Chersaco.

Elle compte 1640 h en 1792 :
• 4 Bataillons et 21 compagnies à pied (1230 h répartis en 825 fusiliers, 200 grenadiers, 50 chasseurs, 50 pionniers, 50 canonniers).
• Un régiment à cheval des campements comprenant 400 hommes dont 300 dragons et 80 carabiniers à cheval.

En 1793, cette légion est dissoute et ses effectifs forment de 2 nouveaux régiments à pied :

• Grenadiers du Roi, 2 bat. comprenant des compagnies de grenadiers et des compagnies de chasseurs (1793) G. Cavallieri. (commandé par le marquis savoyard de Bellegarde, moins connu que son frère, le futur feldmarechal au service de l'Autriche).
• Pionniers, 2 bat. (sera employé dès sa formation aux travaux de fortification autour de Turin)
Le régiment de cavalerie des campements sera versé dans la cavalerie de ligne.

En 1793 on pérennise le regroupement des compagnies de grenadiers et de chasseurs issues des bataillons des régiments d’infanterie. Ces formations étaient fréquemment utilisées avant et ces dispositions ne font que mettre en ordre cette pratique :

Grenadiers :
• 1er Bataillon : Comp. des Gardes, d’Asti, de Casale
• 2ème Bataillon : Comp. de Savoie, de Marine, de Turin
• 3ème Bataillon : Comp. de Novare, Suse, de Saluces
• 4ème Bataillon : Comp. d’Aoste, de Courten, de Mondovi
• 5ème Bataillon : Comp. de Montferrat, de Piémont, de Rockmondet,
• 6ème Bataillon : Comp. de Royal Allemand, de Chablais, de Genevois
• 7ème Bataillon : Comp. de Maurienne, d’Yvrée, de Pignerol
• 8ème Bataillon : Comp. de Nice, de la Reine, de Sardaigne
• 9ème Bataillon : Comp. de Christ, de Lombardie, d’Acqui
• 10ème Bataillon : Comp. de Novare et Oneglia en 1792 (Krebs cite la création de la comp. de grenadiers d’Oneglia seulement en 1795).
• 11ème Bataillon: Comp. de Zimmerman, de Bachmann, de Peyer-ein-hoff, à la création de ces régiments.

Chasseurs :
• 1er Bataillon : Comp. des Gardes, de Saluces, d’Aoste, de Courten, de la Reine, de Christ, de Sardaigne, de Lombardie
• 2ème Bataillon : Comp. de Montferrat, de Piémont, de Royal-Allemand, de la Marine, de Savoie, de Chablais.
En mars 1796 ces deux bataillons sont regroupés sous le commandement du Colonel Marquis de Colli-Ricci


Infanterie Légère

En dehors des régiments d’ordonnance, la réorganisation de l’armée en 1775 avait amené la création d’une unité légère particulière ayant pour tâche principale la garde des frontières et la chasse aux contrebandiers :

• Légion légère à 4 bataillons et une compagnie de dépôt, 2200 h environ.

En avril 1795 la légion légère est dissoute et forme 2 nouvelles unités :
• 1er Régiment léger
• 2ème Régiment léger
Régiments à 2 bataillons : 4 compagnies de fusiliers, 1 de grenadiers, 1 de chasseurs.


Troupes de garnison

• le corps de garnison (740 h) est formé fin 1792 pour encadrer les milices. Formé d’anciens soldats aguerris, on lui ajoutera deux nouvelles compagnies en 1793.


Milices et Corps Francs

Milices

Après la perte de la Savoie et de Nice fin 1792 un décret institue la levée des milices pour suppléer principalement les troupes de ligne dans le service de garnison et des places fortes. Chaque compagnie de milice doit avoir au maximum 48 hommes de troupe ou au minimum 36 (état-major en plus), deux compagnies forment une centurie et 6 compagnies un bataillon dont les officiers sont choisis par l’état-major de l’armée.

Les centuries sont à 100 hommes sauf aux endroits précisés :
• Acqui, 20 centuries
• Alba, 20 centuries
• Alexandrie, 14 centuries
• Aoste, 10 centuries
• Biella, 7 centuries
• Casale, 15 centuries
• Possano, 4 centuries
• Fenestrelles, 14 centuries à 840 hommes au total
• Ivrée, 20 centuries
• Loano, 9 centuries font 558 hommes
• Mondovi, 40 centuries
• Mortora, 12 centuries
• Novare, 14 centuries
• Arona, 1 centurie
• Oneille, 42 centuries font 2604 hommes
• Pignerol, 14 centuries
• Valdesi, 25 centuries font 1500 hommes
• Saluces, 20 centuries
• Savigliano, 5 centuries
• Suse, 10 centuries
• Tortone, 29 centuries
• Valenza, 4 centuries
• Verceil, 12 centuries

Au total 391 centuries et 35.602 hommes.

• Il convient d’ajouter la milice urbaine de Turin qui compte 2500 hommes.

Dans les années qui suivent, d’autres milices seront recrutées dans les même régions pour remplacer certaines de ces premières levées qui seront incorporées dans quelques régiments provinciaux.
Les miliciens portaient un uniforme vert sombre pour les distinguer des troupes de ligne. Veste et manche blanches, matelotte et retroussis jaune, parements ? (rivolte) rouges, boutons blancs et cravate noire. Ils portaient un chapeau à la Frédéric comme toutes les troupes, sauf les troupes de corps francs qui se distinguaient par un chapeau à bord relevé vers le haut.

Pour les deux provinces de Savoie et du Comté de Nice, occupées par les Français le gouvernement n’eut quasiment pas le temps de lever des troupes de milices. Au lieu de cela, des corps francs et des volontaires y prirent les armes pour constituer d’excellentes troupes qui combattirent aux cotés des troupes régulières (tout particulièrement dans le Comté de Nice).


Corps Francs

Ces corps francs sont utilisés pour le harcèlement des communications ennemies, les coups de mains de partisans mais aussi aux cotés des troupes de ligne dans de nombreux combats.

• la compagnie franche, qui existe déjà avant le déclenchement des hostilités contre la France, est en 1792 portée à 800 h et divisée en deux corps :
• Compagnie nationale (Savoyards et Piémontais)
• Compagnie française (Français émigrés et déserteurs)

• fin 1792 le Comte Malabailo di Canale, ancien officier des gardes, monte une centurie (donc 2 compagnies) de chasseurs carabiniers (337 h). En 1793 les chasseurs carabiniers de Canale passent à un bataillon. Le recrutement se compose parfois de contrebandiers liguriens et de quelques éléments peu recommandables. Si leur réputation ne sera pas très bonne, on leur reconnaîtra une fougue et une énergie peu communes.

• En mars 1793 Filippo del Carretto, Marquis de Camarana, commande un second corps francs composés de déserteurs graciés (2 compagnies) rejoints par des émigrés français. Ce corps deviendra les Chasseurs de l’émigré français Bonnaud (ou Bonneaud) en 1793 et sera à 2 compagnies. Ils seront utilisés pour de nombreuses missions difficiles (on les retrouve au combat de Gilette vers Nice en 1793 notamment).

À partir de 1794, les corps francs se multiplient, organisés en un grand Corps Franc de 13 compagnies (2133 h) :

• les Chasseurs de Piano : 150 h initialement qui passeront à 2 compagnies de 307 h 6 mois après leur formation.
• le Corps franc de Pandini
• les Chasseurs (carabiniers) de Martin Montu-Beccaria (150 h)
• Compagnies de La Rocque : une compagnie régulière et une franche, volontaires niçois.
• les Chasseurs niçois de Radicati (2 bataillons) qui auront une excellente réputation.

• Pour assurer une meilleure discipline dans ces corps francs on les réunira sous le seul commandement de Borgarelli D’Isone (1795 environ). Le corps franc compte alors 11 compagnies de 160 h :

1-Pandini
2-Buriasco
3-Saissi
4-Francini
5-Martin
6-Bovarino
7-Rivarona
8-Patono
9-Piano
10- De Bonneaud
11- de réserve

Ne resteront en dehors de cette structure que les seuls chasseurs niçois formés en deux bataillons de 4 compagnies (1500 h en tout) car on les considère comme des troupes d’élite compte tenu de leur excellent comportement au combat.


Cavalerie

Les régiments sont à 4 escadrons de 2 compagnies. Les escadrons sont à 93 hommes dont 64 cavaliers avant l'entrée en guerre, des effectifs bien moindres que les régiments des autres nations. De fait en 1792 la cavalerie ne pourra mobiliser que 16 escadrons (chacun de 132 hommes dont 100 cavaliers) les 16 autres escadrons (109 h chacun) servant en garnison.

Depuis 1786 et la réorganisation de l’armée, la cavalerie se voit dotée pour chaque régiment d’une compagnie d’élite : chasseurs à cheval d’élite pour les régiments de cavalerie et grenadiers à cheval pour les régiments de dragons.

En 1794 le niveau de la compagnie, en tant qu’unité administrative de base, est supprimé et les régiments ne fonctionnent plus qu’en escadrons qui ont toujours été la formation tactique utilisée sur les champs de bataille. En outre depuis 1775 la cavalerie est organisée fictivement en deux ailes de deux brigades chacune.

En tête de liste des unités combattantes de cavalerie viennent les :
• Gardes du Corps à 3 compagnies (120 h) : 1ère Savoyarde, 2ème Piémontaise et 3ème Sarde.

Aile des Dragons :
• Dragons du Roi, 4 esc. (recruté en Savoie)
• Dragons de la Reine, 4 esc. (recruté en Piémont)
• Dragons du Piémont, 4 esc. (recruté en Piémont)
• Dragons du Chablais, 4 esc. (recruté en Savoie)

Le régiment des dragons de Sardaigne ne fait pas partie des ailes de cavalerie et sert en Sardaigne avec sa propre organisation. Il contribuera notamment à repousser les assauts français sur cette île en 1792 avec l’aide des milices locales. Parmi les assaillants se trouvait à l’époque un certain capitaine d'artillerie Bonaparte … (Franco Apicella)
• Dragons de Sardaigne, 2 esc. (212 h)

Aile de la Cavalerie :
Cavalerie Lourde :
• Savoie Cavalerie, 4 esc. (recruté en Savoie)
• Royal-Piémont, 4 esc. (recruté en Piémont)
• Aoste Cavalerie, 4 esc. (recruté en Piémont)
Cavalerie légère :
• Chevau-légers de Sa Majesté, 4 esc. (recruté en Savoie)


Artillerie et Génie
• 4 Bataillons d’artillerie (2156 h en juillet 1792)
• 1 Compagnie d’ouvriers et de mineurs,
• 2 bataillons de pionniers (cités plus haut comme appartenant à la Légion des campements)


Maison du Roi et divers
• Gardes suisses
• Gardes à pied
• Dragons de la Chasse

• Compagnie d’invalides
• en 1792 on réunit en une seule troupe de 1000 h les hommes chargés de l’approvisionnement des troupes, les « Dragoni di provianda ».
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À suivre...
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Re: Organisation des armées de Savoie - Piémont - Sardaigne

Messagepar MANÉ Diégo sur 05 Juil 2021, 13:20

Organisation des armées de Savoie - Piémont - Sardaigne sous la Révolution et l’Empire

(par Ludovic Isnard pour Planète Napoléon, 2005 et 2021)

II. Période : mai 1796 – décembre 1798
L'alliance française


Par l’armistice de Cherasco et la Paix de Paris, le Royaume de Piémont Sardaigne entérinait sa défaite militaire face à la France révolutionnaire. Suivant les dispositions de ces textes, la Savoie et Nice étaient annexées à la France et l’armée du royaume se réduisait quelque peu.

Ce sont ces troupes qui repousseront les assauts de l'Armée du Levant (de la république cisalpine) et de l'Armée de Ligurie, assauts téléguidés par le Directoire qui devra finalement faire intervenir directement des troupes française pour annexer le Piémont.

Infanterie de Ligne et Légère

Régiments d’ordonnance nationale
:

Ils sont tous conservés, 11 régiments composés de 2 bataillons à 1116 h au total, seule exception le Régiment de la Garde avec 1500 h.

Ceux recrutés dans le Comté de Nice changent de nom : La Marine devient Oneglia (il y a déjà un Oneglia … fusion des deux ?) et Nice devient Cuneo (régiment provincial).
Le régiment de Chablais (duc de Chablais) devient alors Alessandria. À noter que le régiment de "Savoie" ne fait plus référence à la province –conquise par la France- mais à la dynastie du royaume piémontais.

Les régiments de grenadiers et chasseurs réunis vont aussi se disloquer et repasser dans leurs corps d'origine.

Régiments d’ordonnance provinciale

Le 18 octobre 1796 ils sont réduits à 10 régiments d’un seul bataillon de 762 h :
• Turin
• Cuneo
• Mondovi
•Vercelli
• Asti
• Pinerollo
• Ivrea
• Casal
• Susa
• Acqui
Disparaissent donc les régiments de recrutement savoyard : Genevois, Maurienne et les effectifs des régiments lombards (Tortone, Novare) sont versé dans le régiment national Alessandria.

Les soldats des 2 régiments d’élite provinciaux vont passer dans les troupes d’ordonnance.
• Les grenadiers royaux sont supprimés et versés dans le régiment de la Garde.
• les pionniers et sapeurs forment un bataillon attaché au corps royal des ingénieurs.

Régiments d’ordonnance étrangère

Presque tout ces régiments sont conservés. Chablais (composé d'officiers nationaux et de troupes mixtes françaises et piémontaises) devenant national sous le nom d'Alessandria (les troupes françaises sont remplacées par des hommes du bataillon disciplinaire, de la compagnie franche Domerego et des chasseurs des régiments de Tortone et Novare).

Soit 3 régiments étrangers :
• Valaisan (Streng devenant Bellomont)
• Bernois (Rockmondet devenant Ernst)
• Grison (Christ devenant Belly)
et 4 bataillons :
• Bachmann
• Zimmerman
• Peyer-im-Hoff (tous les 3 Suisses)
• Brempt (Allemand)

Seul le bataillon Schmidt est supprimé, principalement à cause de sa désertion massive pour s'enrôler à meilleur tarif dans un régiment recruté en Corse par les Anglais.

Infanterie Légère

Les régiments légers sont licenciés et à la place on forme :
• un régiment de troupes légères à 8 compagnies
• un bataillon de chasseurs piémontais royaux (en fait corps disciplinaire pour les déserteurs graciés assujettis à une période de service de 16 ans) qui sera plus tard supprimé, les soldats étant reversés dans leurs corps d'origine.

Artillerie et Génie

L'artillerie est réduite à :
• 2 bataillons dont un bataillon classé provincial : 896 h (nationaux) et 420 h (provinciaux anciennement rattachés à l'infanterie provinciale)
en tout 12 compagnies de canonniers, une de bombardiers (Bombisti), une d'ouvriers, une de sapeurs (zappatori) et une de mineurs.
• une compagnie sarde de 87 h.

s'ajoute à cela :
• Un bataillon du génie avec 5 compagnies de pionniers et 1 de pontonniers.

Milices, Corps Francs et Divers

Le 28 Mai 1796 un décret royal ordonne le licenciement des milices, de l'état major général, des services logistiques, notamment les "Dragoni di provianda".
Les effectifs des différentes compagnies de corps francs étant versé dans les régiments de nationaux :

Compagnie franche / Régiment
Laroque / Montferrat
Cristini / Pignerol
Tordo / Saluces
Giletta / Aoste
Cauvin / Aoste
Domergue / Alessandria
Comes / La Reine
Galea /Lombardie


Cavalerie

Les deux régiments Aoste cavalerie et Dragons du Chablais sont supprimés ainsi que les deux escadrons des Dragons de Sardaigne de service sur le continent.

Ne restent ainsi que 6 régiments nationaux, tous à 4 escadrons de 106 h (87 cavaliers seulement):

• Dragons du Roi,
• Dragons de la Reine,
• Dragons du Piémont,
• Savoie Cavalerie,
• Royal-Piémont,
• Chevau-légers de Sa Majesté,

S'y ajoutent :
• Les gardes du corps (180 h)
ainsi que
• le régiment des dragons de Sardaigne (226 h dont 106 cavaliers)

Maison Royale

Elle compte désormais :
• la garde suisse (113 h)
• les arquebusiers-gardes du palais (260 h)
• les dragons de la chasse (107 h)
• les hallebardiers royaux de Sardaigne (25 h)

---------

Le 25 Février 1797, une alliance offensive et défensive est signée entre la France et le Piémont qui prévoit que ce dernier fournira 7000 fantassins, 1000 cavaliers et 40 canons en échange d'un éventuel débouché maritime. Une telle division auxiliaire destinée à renforcer l'armée française d'Italie fût effectivement formée sous les ordres du Baron Fontanieux, ancien brigadier du régiment du Chablais.

Elle était ainsi composée :

1ère Brigade (3711 h): Avogadro di Ronco (commandant le régiment la Marine)
• Garde (502 h)
• La Marine (496 h)
• Alessandria (anciennement Chablais, 458 h)
• Saluce (482 h)
• Lombardie (478 h)
• Brempt (286 h)
• Zimmerman (175 h)
• Peyer-im-Hoff (157 h)
• Bachmann (216 h)

2ème Brigade (2735 h) : Baron de Bellemont
• Savoie (461 h)
• Aoste (454 h)
• Piémont (504 h)
• La Reine (405 h)
• Christ (445 h)
• Streng (466 h)

Brigade de Cavalerie (1058 h) : d'Oncieu de Chaffardon (commandant les dragons du Roi)
• Dragons du roi (266 h)
• Dragons du Piémont (131 h)
• Dragons de la Reine (132 h)
• Chevau léger du Roi (262 h)
• Piémont Royal Cavalerie (130 h)
• Savoie Cavalerie (134 h)

Détachements divers (1492 h):
• Pionniers (313 h)
• Régiment léger (731 h)
• Compagnie franche (145 h)
• Artillerie (303 h)
• Train d'artillerie (303 h) avec 691 chevaux( 471 de selle et 220 de trait)
10 canons, 4 obusiers, 89 caissons d'artillerie, 52 d'infanterie.

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Re: Organisation des armées de Savoie - Piémont - Sardaigne

Messagepar MANÉ Diégo sur 12 Juil 2021, 15:33

Organisation des armées de Savoie - Piémont - Sardaigne sous la Révolution et l’Empire

(par Ludovic Isnard pour Planète Napoléon, 2005 et 2021)

III. Période : décembre 1798 –1799
L'incorporation dans les armées révolutionnaires


En décembre 1798 les autorités françaises, après s'être graduellement attribué les droits régaliens en Piémont mettent un terme à la situation en exigeant l'annexion les territoires continentaux du royaume de Piémont-Sardaigne et en chassant le roi Charles-Emmanuel IV qui dut relever toutes les troupes du serment de fidélité à sa personne.

L'armée est alors réorganisée selon le modèle français, les 136 (!) officiers généraux et une grande partie des colonels subissant une purge révolutionnaire en règle !

Infanterie

Elle sera constituée en 3 demi brigades de ligne et 1 demi brigade légère, toutes à 3 bataillons de 10 compagnies de 80 h (soit théoriquement 2400 h par demi brigade). Dans chaque bataillon il y a 8 compagnies de fusiliers, une de grenadier, une de chasseurs et ils sont chacun composés d'un des anciens régiments d'ordonnance nationale :

• 1ère Demi Brigade : 1er bataillon : ex-Savoie
2ème bataillon : ex-Aoste
3ème bataillon : ex-Lombardie

• 2ème Demi Brigade : 1er bataillon : ex-Monferrat
2ème bataillon : ex-Saluces
3ème bataillon : ex-Alessandria

• 3ème Demi Brigade : 1er bataillon : ex-Piémont
2ème bataillon : ex-La Reine
3ème bataillon : ex-Oneglia

• 1ème Demi Brigade Légère : 1er bataillon : ex-Garde
2ème bataillon : ex-Régiment Léger
3ème bataillon : ex-Pionniers et Corps francs

Les régiments suisses sont licenciés le 5 décembre 1798 par le Roi mais dès le 6 le Directoire ordonne l'organisation des 2000 Suisses restants en une légion helvétique auxiliaire pour l'Armée d'Italie. De nombreux officiers s'y soustrairont, falsifiant leur nationalité et rentrant dans les régiments nationaux sous la protection de leurs collègues piémontais.

Il sera formé finalement 2 légions helvétiques à 2 bataillons de 400 h chacun.

Cavalerie

Elle fut aussi réorganisée et renommée pour effacer toute trace d'ancien régime au sein des troupes. On organisa dans un premier temps 6 régiments de cavalerie :

• 1er régiment de cavalerie (anciennement Dragons du roi)
• 2ème régiment de cavalerie (anciennement Chevau-légers du roi)
• 3ème régiment de cavalerie (anciennement Dragons du Piémont)
• 4ème régiment de cavalerie (anciennement Piémont Royal Cavalerie)
• 5ème régiment de cavalerie (anciennement Savoie Cavalerie)
• 6ème régiment de cavalerie (anciennement Dragons de la Reine)

Mais la cavalerie, arme des nobles par excellence, vit ses escadrons fondre par la désertion de nombreux anciens soldats ayant combattu les Révolutionnaires depuis presque 6 années. En conséquence dès février 1799 on recompose la cavalerie en 4 régiments dits "de dragons piémontais". En réalité les 2ème et 4ème régiments de dragons piémontais sont issus des ex-régiments de cavalerie alors que les 1er et 3ème dragons piémontais sont eux bien issu des ex-régiments de dragons.

Il ne reste guère plus de gardes du corps du Roi car depuis l'annexion de la Savoie et Nice les Savoyards sont rares et de nombreux Sardes ont rejoint le roi en exil sur l'île. Ceux qui restent forment un escadron d'élite de carabiniers à cheval (deux compagnies de 160 h) qui serviront auprès de l'état- major.

Artillerie et Génie

Déjà reconnue pour la grande qualité de ses soldats, l'ex-artillerie piémontaise était aussi composée de nombreux cadres non nobles. Cela facilita grandement son intégration par les Français, désireux de s'adjoindre les services de ces combattants estimés.

En décembre 1798, 200 nouvelles recrues rejoignent le régiment d'artillerie et la compagnie d'ouvriers forme alors deux nouvelles compagnies (13ème et 14ème) qui se joignent aux précédentes. La compagnie de mineurs est transférée au corps du génie qui en retour cède à l'artillerie la compagnie de pontonniers.

En février l'artillerie est définitivement organisée en :
• 2 bataillons de 8 compagnies chacun (dont les 2 compagnies d'ouvriers) et deux compagnies autonomes de vétérans sont affectés au service des forteresses.

Les Français tinrent ces troupes piémontaises pour suspectes dès le début des hostilités contre les Austro-Russes de Souvarov. En dehors de la logique désertion des corps francs, la plupart des soldats se comportèrent loyalement et méritèrent par la suite l'estime des généraux français par leur comportement au feu.

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Re: Organisation des armées de Savoie - Piémont - Sardaigne

Messagepar MANÉ Diégo sur 18 Aoû 2021, 12:28

Organisation des armées de Savoie - Piémont - Sardaigne sous la Révolution et l’Empire

(par Ludovic Isnard pour Planète Napoléon, 2005 et 2021)

IV. Période : 1799-1802
L'armée austro-piémontaise et l'annexion française


La victoire de Souvarov sur les troupes françaises dans le Piémont entraina le retour de l’autorité du roi de Sardaigne sur cette région. Soutenu dans ses prétentions par le Tsar, Charles Emmanuel IV dénonça les traités qui lui faisaient perdre ses états de terre ferme et envoya son frère comme Lieutenant Général à Turin. Pour autant les Autrichiens ne soutenaient que très mollement ses prétentions, préférant profiter de l’occasion qui leur était offerte d’utiliser à leur propre bénéfice les ressources du Piémont.

Le 3 mars 1799 fut créée une commission mixte austro-piémontaise dont le but était de reformer les unités d’une armée nationale.

Les objectifs que s’était fixés la commission étaient les suivants :

• 15 bataillons d’infanterie
o 4 Nationaux (Gardes, Savoie, Montferrat et Piémont)
o 1 Léger
o 10 provinciaux
tous à une compagnie de grenadiers et 6 compagnies de Fusiliers
• 2 bataillons de cavalerie à pied
• 2 corps étrangers (Allemand et Grison)
• 10 compagnies provinciales de réserve
• 18 compagnies d’artillerie
• 17 compagnies d’invalides
• 2 Demi escadrons montés

Soit environ 20.000 hommes en tout.

La force effectivement atteinte en avril 1800 était de 18.000 hommes :
2.200 hommes dans 3 bataillons nationaux, 714 hommes dans le bataillon Léger, 8.450 hommes pour les 10 bataillons provinciaux, 3.000 hommes dans les compagnies de réserve, 2.400 hommes au total pour la cavalerie et l’artillerie, 1.829 hommes dans les dépôts et détachements.

Il est intéressant de constater qu’une partie de ces hommes (estimée à 5.500 sur les 18.000 au total) provenait effectivement des anciens régiments attachés à la dynastie : prisonniers faits par les Autrichiens, il s’agissait des anciennes demi brigades de 1798 ayant combattu coté français, une bonne partie fut réincorporée. Cela ne se fit pas sans l’insistance du gouvernement provisoire piémontais, les Autrichiens voyant tout de même d’un mauvais œil ces potentielles recrues leur échapper, eux qui tentaient de lever 5 bataillons d’infanterie légère en Italie (Leichte Infanterie Bataillon).
La cavalerie (à pied) put être reconstituée avec quasi les deux tiers d’effectifs des anciens régiments, les Français ne les ayant que peu employés pendant la campagne précédente.

Ces troupes incorporées dans les corps autrichiens prirent part aux opérations dans la riviera du Levant (Siège de Gênes) et la plaine du Pô (Casteggio, Montebello et Marengo) tout en maintenant des garnisons dans le Piémont contrôlé par les Alliés.

Les victoires de Marengo et Hohenlinden amenèrent la conclusion d’un traité de paix avec l’Autriche et marquèrent le passage de la Savoie et du Piémont sous domination française pour les 14 années à suivre. Les territoires piémontais et génois formèrent respectivement les 27eme et 28eme divisions militaires.
Entre juin et juillet 1800 Bonaparte ordonna successivement la formation de troupes piémontaises à savoir :
• 4 bataillons de 800 hommes (8 compagnies de 90 fusiliers et 1 de 70 grenadiers)
Ainsi les troupes des ex-régiments Piémont et Savoie formèrent le 1er bataillon, Montferrat, Oneglia, et partie d’Alexandrie le second, Saluces, Cuneo, Reine, l’autre partie d’Alexandrie le troisième, Aoste et les troupes légères le dernier. Les hommes du régiment des Gardes furent répartis dans les 4 bataillons.
• Artillerie : 2 bataillons de 12 compagnies (8 canonniers, 4 spécialistes et 2 vétérans) en tout 1.200 hommes dont 600 effectivement servant les batteries.
• Un corps de gendarmerie : 6 compagnies à pied (80 hommes) et 6 à cheval (50 hommes)
• 6 escadrons de cavalerie : 2 de Hussards et 4 de Dragons, issus des 600 hommes des dépôts de Turin, mais aucun escadron n’était effectivement monté.

Puis le général Brune lui donna une organisation complète fin aout 1800, toujours sous commandement piémontais :
• 4 bataillons piémontais (1.001 hommes) embrigadé dans 2 demi brigades à la française.
• 2 bataillons (légers) de chasseurs piémontais (1.001 hommes)
• 1 régiment de hussards piémontais de 4 escadrons de 150 hommes
• 1 régiment de dragons piémontais de 4 escadrons de 150 hommes
• 1 corps de gendarmerie piémontaise (300 à pied et 300 à cheval)
• 1 régiment d’artillerie à 12 compagnies et 1.200 hommes
Malgré la réquisition forcée de 1.200 chevaux, les régiments de cavalerie restèrent au dépôt faute de remonte.

Mais en Juin 1801 avec la paix, les territoires de l’ancien royaume devinrent français et la conscription prit la place de cette petite armée nationale.

Les deux demi-brigades passèrent sous drapeau français sous les dénominations de 111eme et 112eme demi brigades et les troupes légères la 31eme demi brigade. Mais la désertion importante ne permit pas à terme de maintenir la 112eme demi brigade qui reversa ses effectifs dans la 111eme et la 31eme légère. Sur les 12 années que dura la conscription, les territoires purement piémontais fournirent 72.000 hommes aux armées impériales (sans compter donc la Savoie et Nice).

Les cavaliers formèrent les 21eme Dragons et 13eme (puis 17eme et enfin 26eme) Chasseurs à Cheval.
L’artillerie enfin fut incorporée au 1er régiment d’artillerie, formant un bataillon de 10 compagnies plus une d’ouvriers.

À suivre...
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Re: Organisation des armées de Savoie - Piémont - Sardaigne

Messagepar MANÉ Diégo sur 30 Aoû 2021, 19:57

Organisation des armées de Savoie - Piémont - Sardaigne sous la Révolution et l’Empire

(par Ludovic Isnard pour Planète Napoléon, 2005 et 2021)

V. Période : 1802-1814

L'armée d'exil en Sardaigne


Troupes en 1806 : (arrivée de Victor Emmanuel 1er en Sardaigne)

Le retour du roi entraîna la recréation d’un noyau d’armée nationale :

• Formation d'une compagnie légère de marine (troupe d'ordonnance) 130 h
• renforcement des troupes déjà présentes :
Le régiment de Sardaigne compte désormais 1.200 h
Les chasseurs étrangers passent à un bataillon de 600 h et sont désormais dénommés Chasseurs de Savoie.

La cavalerie prend le nom de Chevau-légers de Sardaigne et passe à 560 h.

En 1807 sont créés les régiments des troupes provinciales ; 12 régiments d'infanterie et 6 de cavalerie, chacun de ces régiments comptant 450 h environ.

Ainsi fin 1809 les troupes d'ordonnance comptent désormais 3.500 h. Mais les graves difficultés financières rencontrées par le Roi sur sa petite île le forcèrent à réduite ces effectifs :

Le bataillon de marine est transformé en une centurie de Marine (165 h).
Le régiment de Sardaigne passe à 1.160 h et la cavalerie à 360 h.

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VI. Période : 1814 –1815

La Restauration


Suite au retour de Victor Emmanuel 1er l'armée commence sa réformation que le roi veut proche de celle existante en 1796. (retour aux régiments d'ordonnance nationaux et provinciaux).

La première unité à être formée sont les chasseurs du Comte Emilio Robert, dont les éléments sont des anciens de l'Armée d'Italie prisonniers des autrichiens. (Cette unité sera provisoirement appelée 1er régiment de ligne).

Le 15 juillet 1814 le Roi ordonne la formation des carabiniers royaux (à pied et à cheval) dont la fonction est en fait très proche de la gendarmerie française, le premier souci des autorités étant de rétablir l'ordre dans le royaume. On remet aussi sur pied le corps d'artillerie.

Les régiments d'ordonnance nationale sont tous rétablis sous leur ancien nom. Le Roi nomme ainsi les colonels et lieutenants-colonels de ces régiments :

• Régiment des Gardes
• Régiment de Savoie
• Régiment de Montferrat.
• Régiment de Piémont
• Régiment de Saluces
• Régiment d’Aoste
• Régiment de Cunéo
• Régiment d'Alessandria
• Régiment de la Reine
• Régiment de Sarzane (devenant Gênes par la suite)
• Régiment de Sardaigne (déjà existant)

On notera que le régiment de la Marine est désormais nommé Cunéo et ceci pour le distinguer des troupes de marine qui sont toujours en service. Les effectifs de ces corps sont théoriquement de 1.626 h organisés en 2 bataillons "à la française" : donc 6 compagnies dont une de grenadiers, une de chasseurs et 4 de fusiliers. En pratique aucun n'arrivera à plus de 1.000h et nombreux seront ceux qui n'auront qu'un seul bataillon avant la fin des hostilités contre la France.

Les chasseurs des bataillons sont prévus pour être regroupés au sein de bataillon isolés ainsi constitués : 825 h au total et 6 compagnies ; 4 de chasseurs, 1 de carabiniers, 1 de bersagliers.

Victor Emmanuel 1er rétablit ensuite ses régiments de cavalerie, la plupart avec leur ancienne dénomination :

• Dragons du Roi
• Chevau léger du Roi
• Chevau léger du Piémont
• Piémont Royal cavalerie
• Savoie Cavalerie
• Dragons de la Reine
• Chevau léger de Sardaigne (déjà existant)

Les gardes du corps à cheval sont aussi recréés avec 3 compagnies : 1ère Savoyarde, 2ème Piémontaise, 3ème Sarde. La cavalerie n'est en fait présente que nominalement sur les rapports car si on complète bien les cadres et même parfois les effectifs, les chevaux sont d'une grande rareté compte tenu de la ponction continue exercée par 10 années de combats. Les rares bêtes qui sont trouvées sont effectivement affectées aux carabiniers royaux à cheval pour les raison de sécurité déjà citées.

Enfin les régiments provinciaux sont aussi recréés avec le même système que pendant la période révolutionnaire (soldats désignés par les municipalité ou les paroisse et regroupés selon leur provenance alors que les régiments nationaux sont composés d'engagés).

on retrouve ainsi les régiments suivants :
• Ivrée
• Turin
• Nice
• Asti
• Pignerol
• Novare
• Tortone
• Acqui
• Mondovi
• Vercelli
• Casale
• Susa

ces régiments seraient à 2 bataillons (6 compagnies : 1 de grenadiers, 4 de fusiliers, une de bersagliers) mais avec des effectifs qui seront aussi difficiles à remplir.
L'exemple est donné pour le régiment de Montferrat qui le 13 juillet 1814 comptait 450 h.

Le 11 août 1814 le 31ème léger, vétéran des guerres napoléoniennes et composé en grande majorité de Piémontais rentre à Turin pour se mettre au service du Roi (en tout 650 h et officiers). Il est incorporé et prend la dénomination "Chasseurs piémontais" et pour éviter la confusion avec les chasseurs de Robert ceux ci sont dénommés "Chasseurs italiens" (les chasseurs de Robert comptant de nombreux éléments de la Péninsule et pas forcément Piémontais).

Quelques mois plus tard le marquis de Cuttica reçoit l'autorisation de lever un 3ème corps de chasseurs, dit chasseurs de la Reine, composé aussi d'anciens de l'Armée d'Italie.

Enfin en février 1815 on veut reformer un nouveau régiment étranger suisse qui reprendra le nom de Christ. Cette levée ne sera pas une réussite car le régiment est dissous en avril 1816 à cause des malversations de son colonel. Ce dernier était le petit-fils de l'ancien colonel du même régiment Christ sous Victor Amédée III qui avait été considéré comme un officier médiocre mais au moins honnête…

Début 1815 Gênes et la Ligurie sont rattachées au royaume lui assurant un plus grand débouché maritime. Cela se concrétise pour l'armée par la levée d'un nouveau régiment d'infanterie d'ordonnance nationale : Sarzane (dénommé rapidement Gênes, Genova en italien) et l'adjonction d'une quatrième compagnie de gardes du corps, génoise celle-ci.

Il est avéré qu'en juin 1815 la plupart de ces troupes n'ont aucun entraînement ou presque et que la seule qualité des officiers de base est d'avoir su se tenir tranquille pendant la période d'occupation française des années précédentes, la plupart n'ont aucune formation militaire. Pinelli cite que Victor Emmanuel 1er voulant faire une inspection de ses troupes en 1815 (qu'on estimera à 8.000 à 9.000 h effectivement présents) en sortira mortifié devant leur incapacité à manœuvrer correctement.

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