1809-L'Armée ("française") d'Allemagne

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1809-L'Armée ("française") d'Allemagne

Messagepar MANÉ Diégo sur 15 Mar 2021, 15:14

Pour une fois "faire des petits" se comprend à l'envers, puisque ce sont les recherches engagées pour répondre à un "petit" sujet*, qui débordent assez largement de son cadre pour répondre à un "grand"**.

* Échanges autour de la bataille de Thann (19 avril 1809)

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** 1809-L'Armée ("française") d'Allemagne, pour laquelle j'ouvre donc ce post.

Ce préambule étant posé rappelons brièvement les circonstances du moment.

L'Empereur étant personnellement engagé en Espagne, l'Autriche pense le moment favorable pour reprendre les armes contre la France. Ce n'était pas faux, mais si cet "essai" commencera très mal (Eckmühl), se continuera mieux (Aspern), mais finira mal quand-même (Wagram), il convient de souligner que cela porta en germe la victoire finale de 1814.

En effet, en empêchant Napoléon de "finir le travail" en Espagne en 1809, cela permit de "sauver la banque" (d'Angleterre) qui continuera d'arroser "les fleurs du mal" (toutes les coalitions anti-françaises présentes et à venir). "Le mariage autrichien" de 1810 occupant "l'Ogre corse" ne sera que la poursuite du même plan qui, il faut bien le reconnaître, se déroula à merveille. Chapeau Metternich !

Mais revenons à 1809 et à l'Armée d'Allemagne. Cette armée n'était pas "à créer de toutes pièces" comme on peut le lire parfois, car si Napoléon avait envoyé la moitié de la "Grande Armée" en Espagne, il avait laissé l'autre moitié, et quelle moitié, en Allemagne sous Davout. Le "maréchal de fer" y commandait l'"Armée du Rhin", comportant quatre magnifiques divisions de vétérans (Morand, Friant, Gudin, Saint-Hilaire), les deux divisions d'infanterie du Corps de Réserve d'Oudinot, les trois divisions de cuirassiers (Nansouty, Saint-Sulpice, Espagne) et la cavalerie légère sous Montbrun.

Lorsque les armements de l'Autriche se font par trop visibles et que la reprise des hostilités n'est plus qu'une question de temps, Napoléon, revenu d'Espagne en hâte, organise depuis Paris l'Armée d'Allemagne dont il se réserve le commandement. Cette armée comprendra et remplacera l'Armée du Rhin, à laquelle s'ajouteront le ci-devant "Corps d'Observation du Rhin", devenu le IVe corps sous Masséna, et de nombreux contingents allemands (Bavarois, Saxons, Wurtembergeois, Hessois, Badois), d'où les guillemets dans Armée ("française") d'Allemagne, car elle est alors de fait "internationale".

Napoléon a envoyé le maréchal Berthier, Major Général, le suppléer jusqu'à son arrivée, ce qui se traduira par une succession de faux mouvements qui auraient pu fort mal se finir si l'Empereur, n'était opportunément arrivé le 17 avril. Le "Maître des batailles" tira aussitôt profit des erreurs commises par son "suppléanr" pour les retourner contre son adversaire, l'Archiduc Charles.

Ce dernier fut si vivement "contrarié" d'apprendre qu'il avait désormais Napoléon en face de lui qu'il en fit une crise d'épilepsie. Un officier présent tenta de le calmer en lui répétant : "Dites-vous que c'est Jourdan, dites-vous que c'est Jourdan...". Mais tout comme Napoléon, Jourdan, qui allait bientôt faire partie du "collectif" qui perdra la bataille de Talavera (Espagne), ne pouvait être partout à la fois...

Véritable colonne vertébrale de l'Armée d'Allemagne, l'Armée du Rhin mérite qu'on s'y arrête, longuement, et notamment sur l'organisation de son artillerie, un modèle du genre, ici...

http://www.planete-napoleon.com/docs/18 ... hin-v2.pdf

... avant qu'elle soit mise à mal par les directives impériales, probablement mal comprises et/ou transmises par Berthier à Songis, le commandant en chef de l'Artillerie, et par suite exécutées ponctuellement par Davout car "un ordre est un ordre"... Même et surtout si celui qui le reçoit ne le comprend pas... Mais j'y reviendrai une autre fois...

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