Re: Échanges sur les guerres de Vendée
Publié: 19 Déc 2020, 10:44
Suite de l'essai de Thierry Legrand sur...
Les combats de juillet 1793 en Vendée
4e et dernière partie : Tentatives vendéennes contre Angers
I- Introduction
1- La position stratégique des Ponts-de-Cé
Les tentatives républicaines pour reprendre pied dans le territoire insurgé en juillet se sont donc soldées par deux échecs cinglants : à Châtillon le 5 juillet, puis à Vihiers le 18. Les deux divisions, de Niort et de Saumur-Tours, ne sont alors plus aptes à l’offensive. Elles vont attendre les renforts promis : ce sera « l’Armée de Mayence » aux ordres du général Aubert-Dubayet qui arrivera à Nantes fin août-début septembre.
De plus les défaites ont fait « valser des têtes » : le duc de Biron est rappelé à Paris, destitué et arrêté. Il sera exécuté en décembre de cette année 1793. C’est le général Rossignol qui va le remplacer le 24 juillet, nomination confirmée par décret de la Convention le 27 juillet et devenue effective le 31 juillet. Berthier et Dutruy vont être convoqués à Paris eux aussi, et Berthier sera destitué (il ne reprendra du service qu’en 1795). La Barollière, commandant à la place de Duhoux à Vihiers, va démissionner le 30 juillet.
Finalement, après « le grand choc de Vihiers », c’est l’Armée catholique et royale qui a l’initiative. Nous ne nous occuperons pas des deux batailles de Luçon, des 30 juillet et 14 août, car elles dépassent le cadre de notre étude qui s’est attachée à suivre les tentatives d’incursions des Républicains en Anjou et Haut-Poitou et donc les faits et gestes de l’Armée catholique et royale de l’Anjou et du Haut-Poitou.
Par contre, il nous reste des affrontements à relater : il s’agit des combats de Mûrs-Erigné et des Ponts-de-Cé, les 26-28 juillet.
Comme nous l’avons vu, après la déroute de Vihiers, les soldats de la division de Saumur prirent la fuite et on eut bien du mal à les arrêter. Selon La Barollière, les restes de la division allèrent principalement se réfugier sur Chinon et même jusqu’à Richelieu. Ces constatations sont corroborées par le général Turreau qui écrivait dans ses Mémoires : « on chercha à rallier l’armée à Chinon, c’est-à-dire à 15 lieues du champ de bataille, et, trois jours après l’action, il ne s’y trouva que 4.000 hommes. »
Dans un rapport, La Barollière explique que le 26 juillet, soit une semaine après Vihiers, il y a sous les armes, quatre bataillons et demi avec quelques cavaliers à Angers et aux environs des Ponts-de-Cé ; trois autres bataillons, une division de gendarmerie et 150 cavaliers sont à Saumur. Le reste écrit-il, se réorganise aux environs de Chinon.
Après Vihiers, les Vendéens, eux, respirent. C’est le moment des moissons et le retrait de l’ennemi leur permet de poser les armes pour reprendre faux et fourches. Cependant, ce n’est pas le cas des soldats-paysans des compagnies régulières de Bonchamps. Après Vihiers, ils sont retournés dans leur camp près de Cholet. Mais au bout de deux jours, c’est l’effervescence, dans les compagnies bretonnes essentiellement, réputées pour être de fortes têtes. On a écrit qu’ils s’ennuyaient ; d’autres ont donné pour cause de l’agitation, la solde payée normalement sur les deniers de Bonchamps et qui tardait à venir. Toujours est-il qu’on avertit le marquis que ses compagnies bretonnes se sont mutinées. Ce dernier était à Jallais pour soigner sa vilaine blessure reçue à Martigné. Il accourt cependant et sa seule présence rétablit la discipline. La marquise de Bonchamps écrit que son mari profita de l’enthousiasme revenu, pour diriger ses compagnies contre les Ponts-de-Cé, qui était le verrou interdisant aux Royalistes angevins, à la fois la ville d’Angers et la rive droite de la Loire. Bonchamps avait toujours en tête son projet d’expédition au nord de la Loire pour donner la main aux insurgés du Maine, de la Bretagne, voire de la Normandie.
Les Républicains connaissaient évidemment l’importance stratégique de la position des Ponts-de-Cé : c’était en effet le seul endroit entre Nantes et Saumur où l’on pouvait traverser la Loire par des ponts. Il s’agissait d’ailleurs de trois ponts successifs reliant les deux rives du fleuve et s’appuyant sur deux îles, celle de Saint-Maurille et celle du Bourg. Ces ponts partaient au sud, de la butte d’Erigné et arrivaient sur la rive nord, à Saint-Aubin. Le premier pont traversait le Louet, affluent de la Loire ; les deux autres enjambaient le fleuve.
2- Forces républicaines
Le dispositif défensif des Ponts-de-Cé reposait bien sûr d’abord sur la position défensive que constituait le goulot d’étranglement des ponts eux-mêmes. Mais les Républicains avaient aussi installé des positions défensives sur la rive sud de la Loire aux abords des ponts. Outre divers avant-postes, ces positions étaient constituées d’une redoute non loin de l’embranchement des routes venant de Brissac et de Cholet. On y avait ajouté des retranchements installés sur deux hauteurs bordant le Louet : à la butte d’Erigné (ou Roche d’Erigné), où se trouvaient plusieurs moulins et qui jouxtait le premier pont à l’est ; et à la Roche-de-Mûrs, plus vaste, mais située à environ deux kilomètres à l’ouest de l’entrée du pont.
Les forces envoyées par le général Duhoux, pour tenir ce verrou défensif étaient aux ordres du général de brigade provisoire Descloseaux et se composaient du 1er bataillon de Jemappes (620 h), du 6e bataillon de Paris de 2e formation dit « du Luxembourg » (400 h) et du 8e bataillon de Paris de 2e formation dit « 2e des Lombards » (650 h), chacun ayant deux pièces de 4.
Le lieutenant-colonel Bourgeois, commandant-en-second du bataillon « des Lombards », reçut l’ordre d’aller occuper la position escarpée de la Roche-de-Mûrs avec son bataillon dès le 20 juillet, et d’y établir son camp. Le bataillon fournit en outre plusieurs avant-postes.
Des rapports républicains relatent que, le 22 juillet, une forte troupe royaliste d’environ 700 hommes fut repérée par une patrouille à proximité du bourg de Mozé, à cinq kilomètres environ d’Erigné. L’alerte lancée, une colonne de 1.200 hommes quitta les Ponts-de-Cé et chassa sans mal les Vendéens.
Deux jours plus tard, le 24 juillet, sur ordre de Duhoux, le lieutenant-colonel Bourgeois fit une reconnaissance sur le bourg de Denée, situé à 5 kilomètres de sa position. Il emmena avec lui quatre-vingts hommes, mais à l’approche du village, seul huit consentirent à le suivre jusqu’au bout. Forcé à la retraite par la présence d’insurgés, il peut l’effectuer sans perte mais les pénètrent (?) ce jour-là à Mûrs. Les Ponts-de-Cé furent mis à nouveau en alerte, mais l’affaire resta sans suite.
Qu’en est-il des dispositions exactes des forces républicaines ?
Dans son livre « la Vendée en 1793 », François Grille écrit que le 6e bataillon de Paris était à la Butte d’Erigné et fournit le détachement occupant la redoute en avant d’Erigné. Cependant, Nicolas Poincenet, un soldat du 8e bataillon de Paris, révèle dans un manuscrit écrit entre 1816 et 1819, que « notre bataillon passa les Ponts-de-Cé et alla camper sur la Roche-de-Mûrs située à un demi quart de lieue des Ponts-de-Cé. [...] on mit cent hommes de garde à la Butte d'Erigné ». Dans une lettre écrite pour répondre aux accusations formulées contre leur 8e bataillon de Paris à l’occasion de cette journée du 26 juillet, le colonel Des Londes et son second, le lieutenant-colonel Bourgeois, écrivirent que le 26 juillet, « à sept heures et demie, la garde s’assemble au nombre de cinquante hommes, une partie va, comme à l’ordinaire, occuper le poste des moulins ». En fait, s’il existait des moulins à la Butte d’Erigné, il en existait aussi au lieu-dit Rabault, sur la route allant des Ponts-de-Cé à Cholet. Sans doute que la Butte d’Erigné fut confiée à la garde du 6e bataillon de Paris. Par contre, difficile de savoir à quel bataillon fut confiée la garde de la redoute à la croisée des routes de Cholet et Brissac. Selon François Grille, il y avait 150 hommes à la Butte d’Erigné et 150 également affectés à la garde de la redoute.
Il est fort probable que le 6e bataillon de Paris eut comme mission, en plus de tenir la Butte d’Erigné, la garde du premier pont enjambant le Louet. Quant au bataillon de Jemappes, il est noté présent à Angers par François Grille dans son ouvrage. Mais il parle aussi d’un bataillon de ligne présent au bourg des Ponts-de-Cé, avec son chef au château et des compagnies à Saint-Aubin et Saint-Maurille. Nulle part ailleurs il n’est fait mention de ce bataillon de ligne, il s’agirait peut-être du bataillon de Jemappes.
3- Forces vendéennes
Côté vendéen, ne pouvant pas mener lui-même ses troupes au combat à cause de son état, Bonchamps les confia à son cousin Charles d’Autichamp. Sans doute, se joignirent à eux des paysans des environs des Ponts-de-Cé. L’abbé Deniau explique que les paroisses d’Erigné et de Saint-Maurille, cette dernière dépendante des Ponts-de-Cé, étaient du parti royaliste. Au contraire celles de Mûrs et de Saint-Aubin étaient patriotes. Le conseil supérieur royaliste dans une publication datée du 1er août explique que les habitants de Mozé et des paroisses voisines, s’étaient mobilisés contre les soldats républicains qui tenaient garnison aux Mûrs-Erigné.
En tout cas, d’Autichamp se mit en marche le 26, recueillit donc sans doute des insurgés sur son chemin, et partagea sa troupe ainsi grossie en deux colonnes, celle de droite se divisant en deux. Si Savary parle de 10 à 12.000 combattants, la lettre du colonel Des Londes et du lieutenant-colonel Bourgeois, parle de 7 à 8.000 Vendéens. Or ils n’auraient aucune raison de minimiser le nombre des assaillants… et d’ailleurs ce chiffre correspond bien aux effectifs des compagnies régulières de Bonchamps, augmentés d’un ou deux milliers d’insurgés.
À suivre...
Les combats de juillet 1793 en Vendée
4e et dernière partie : Tentatives vendéennes contre Angers
I- Introduction
1- La position stratégique des Ponts-de-Cé
Les tentatives républicaines pour reprendre pied dans le territoire insurgé en juillet se sont donc soldées par deux échecs cinglants : à Châtillon le 5 juillet, puis à Vihiers le 18. Les deux divisions, de Niort et de Saumur-Tours, ne sont alors plus aptes à l’offensive. Elles vont attendre les renforts promis : ce sera « l’Armée de Mayence » aux ordres du général Aubert-Dubayet qui arrivera à Nantes fin août-début septembre.
De plus les défaites ont fait « valser des têtes » : le duc de Biron est rappelé à Paris, destitué et arrêté. Il sera exécuté en décembre de cette année 1793. C’est le général Rossignol qui va le remplacer le 24 juillet, nomination confirmée par décret de la Convention le 27 juillet et devenue effective le 31 juillet. Berthier et Dutruy vont être convoqués à Paris eux aussi, et Berthier sera destitué (il ne reprendra du service qu’en 1795). La Barollière, commandant à la place de Duhoux à Vihiers, va démissionner le 30 juillet.
Finalement, après « le grand choc de Vihiers », c’est l’Armée catholique et royale qui a l’initiative. Nous ne nous occuperons pas des deux batailles de Luçon, des 30 juillet et 14 août, car elles dépassent le cadre de notre étude qui s’est attachée à suivre les tentatives d’incursions des Républicains en Anjou et Haut-Poitou et donc les faits et gestes de l’Armée catholique et royale de l’Anjou et du Haut-Poitou.
Par contre, il nous reste des affrontements à relater : il s’agit des combats de Mûrs-Erigné et des Ponts-de-Cé, les 26-28 juillet.
Comme nous l’avons vu, après la déroute de Vihiers, les soldats de la division de Saumur prirent la fuite et on eut bien du mal à les arrêter. Selon La Barollière, les restes de la division allèrent principalement se réfugier sur Chinon et même jusqu’à Richelieu. Ces constatations sont corroborées par le général Turreau qui écrivait dans ses Mémoires : « on chercha à rallier l’armée à Chinon, c’est-à-dire à 15 lieues du champ de bataille, et, trois jours après l’action, il ne s’y trouva que 4.000 hommes. »
Dans un rapport, La Barollière explique que le 26 juillet, soit une semaine après Vihiers, il y a sous les armes, quatre bataillons et demi avec quelques cavaliers à Angers et aux environs des Ponts-de-Cé ; trois autres bataillons, une division de gendarmerie et 150 cavaliers sont à Saumur. Le reste écrit-il, se réorganise aux environs de Chinon.
Après Vihiers, les Vendéens, eux, respirent. C’est le moment des moissons et le retrait de l’ennemi leur permet de poser les armes pour reprendre faux et fourches. Cependant, ce n’est pas le cas des soldats-paysans des compagnies régulières de Bonchamps. Après Vihiers, ils sont retournés dans leur camp près de Cholet. Mais au bout de deux jours, c’est l’effervescence, dans les compagnies bretonnes essentiellement, réputées pour être de fortes têtes. On a écrit qu’ils s’ennuyaient ; d’autres ont donné pour cause de l’agitation, la solde payée normalement sur les deniers de Bonchamps et qui tardait à venir. Toujours est-il qu’on avertit le marquis que ses compagnies bretonnes se sont mutinées. Ce dernier était à Jallais pour soigner sa vilaine blessure reçue à Martigné. Il accourt cependant et sa seule présence rétablit la discipline. La marquise de Bonchamps écrit que son mari profita de l’enthousiasme revenu, pour diriger ses compagnies contre les Ponts-de-Cé, qui était le verrou interdisant aux Royalistes angevins, à la fois la ville d’Angers et la rive droite de la Loire. Bonchamps avait toujours en tête son projet d’expédition au nord de la Loire pour donner la main aux insurgés du Maine, de la Bretagne, voire de la Normandie.
Les Républicains connaissaient évidemment l’importance stratégique de la position des Ponts-de-Cé : c’était en effet le seul endroit entre Nantes et Saumur où l’on pouvait traverser la Loire par des ponts. Il s’agissait d’ailleurs de trois ponts successifs reliant les deux rives du fleuve et s’appuyant sur deux îles, celle de Saint-Maurille et celle du Bourg. Ces ponts partaient au sud, de la butte d’Erigné et arrivaient sur la rive nord, à Saint-Aubin. Le premier pont traversait le Louet, affluent de la Loire ; les deux autres enjambaient le fleuve.
2- Forces républicaines
Le dispositif défensif des Ponts-de-Cé reposait bien sûr d’abord sur la position défensive que constituait le goulot d’étranglement des ponts eux-mêmes. Mais les Républicains avaient aussi installé des positions défensives sur la rive sud de la Loire aux abords des ponts. Outre divers avant-postes, ces positions étaient constituées d’une redoute non loin de l’embranchement des routes venant de Brissac et de Cholet. On y avait ajouté des retranchements installés sur deux hauteurs bordant le Louet : à la butte d’Erigné (ou Roche d’Erigné), où se trouvaient plusieurs moulins et qui jouxtait le premier pont à l’est ; et à la Roche-de-Mûrs, plus vaste, mais située à environ deux kilomètres à l’ouest de l’entrée du pont.
Les forces envoyées par le général Duhoux, pour tenir ce verrou défensif étaient aux ordres du général de brigade provisoire Descloseaux et se composaient du 1er bataillon de Jemappes (620 h), du 6e bataillon de Paris de 2e formation dit « du Luxembourg » (400 h) et du 8e bataillon de Paris de 2e formation dit « 2e des Lombards » (650 h), chacun ayant deux pièces de 4.
Le lieutenant-colonel Bourgeois, commandant-en-second du bataillon « des Lombards », reçut l’ordre d’aller occuper la position escarpée de la Roche-de-Mûrs avec son bataillon dès le 20 juillet, et d’y établir son camp. Le bataillon fournit en outre plusieurs avant-postes.
Des rapports républicains relatent que, le 22 juillet, une forte troupe royaliste d’environ 700 hommes fut repérée par une patrouille à proximité du bourg de Mozé, à cinq kilomètres environ d’Erigné. L’alerte lancée, une colonne de 1.200 hommes quitta les Ponts-de-Cé et chassa sans mal les Vendéens.
Deux jours plus tard, le 24 juillet, sur ordre de Duhoux, le lieutenant-colonel Bourgeois fit une reconnaissance sur le bourg de Denée, situé à 5 kilomètres de sa position. Il emmena avec lui quatre-vingts hommes, mais à l’approche du village, seul huit consentirent à le suivre jusqu’au bout. Forcé à la retraite par la présence d’insurgés, il peut l’effectuer sans perte mais les pénètrent (?) ce jour-là à Mûrs. Les Ponts-de-Cé furent mis à nouveau en alerte, mais l’affaire resta sans suite.
Qu’en est-il des dispositions exactes des forces républicaines ?
Dans son livre « la Vendée en 1793 », François Grille écrit que le 6e bataillon de Paris était à la Butte d’Erigné et fournit le détachement occupant la redoute en avant d’Erigné. Cependant, Nicolas Poincenet, un soldat du 8e bataillon de Paris, révèle dans un manuscrit écrit entre 1816 et 1819, que « notre bataillon passa les Ponts-de-Cé et alla camper sur la Roche-de-Mûrs située à un demi quart de lieue des Ponts-de-Cé. [...] on mit cent hommes de garde à la Butte d'Erigné ». Dans une lettre écrite pour répondre aux accusations formulées contre leur 8e bataillon de Paris à l’occasion de cette journée du 26 juillet, le colonel Des Londes et son second, le lieutenant-colonel Bourgeois, écrivirent que le 26 juillet, « à sept heures et demie, la garde s’assemble au nombre de cinquante hommes, une partie va, comme à l’ordinaire, occuper le poste des moulins ». En fait, s’il existait des moulins à la Butte d’Erigné, il en existait aussi au lieu-dit Rabault, sur la route allant des Ponts-de-Cé à Cholet. Sans doute que la Butte d’Erigné fut confiée à la garde du 6e bataillon de Paris. Par contre, difficile de savoir à quel bataillon fut confiée la garde de la redoute à la croisée des routes de Cholet et Brissac. Selon François Grille, il y avait 150 hommes à la Butte d’Erigné et 150 également affectés à la garde de la redoute.
Il est fort probable que le 6e bataillon de Paris eut comme mission, en plus de tenir la Butte d’Erigné, la garde du premier pont enjambant le Louet. Quant au bataillon de Jemappes, il est noté présent à Angers par François Grille dans son ouvrage. Mais il parle aussi d’un bataillon de ligne présent au bourg des Ponts-de-Cé, avec son chef au château et des compagnies à Saint-Aubin et Saint-Maurille. Nulle part ailleurs il n’est fait mention de ce bataillon de ligne, il s’agirait peut-être du bataillon de Jemappes.
3- Forces vendéennes
Côté vendéen, ne pouvant pas mener lui-même ses troupes au combat à cause de son état, Bonchamps les confia à son cousin Charles d’Autichamp. Sans doute, se joignirent à eux des paysans des environs des Ponts-de-Cé. L’abbé Deniau explique que les paroisses d’Erigné et de Saint-Maurille, cette dernière dépendante des Ponts-de-Cé, étaient du parti royaliste. Au contraire celles de Mûrs et de Saint-Aubin étaient patriotes. Le conseil supérieur royaliste dans une publication datée du 1er août explique que les habitants de Mozé et des paroisses voisines, s’étaient mobilisés contre les soldats républicains qui tenaient garnison aux Mûrs-Erigné.
En tout cas, d’Autichamp se mit en marche le 26, recueillit donc sans doute des insurgés sur son chemin, et partagea sa troupe ainsi grossie en deux colonnes, celle de droite se divisant en deux. Si Savary parle de 10 à 12.000 combattants, la lettre du colonel Des Londes et du lieutenant-colonel Bourgeois, parle de 7 à 8.000 Vendéens. Or ils n’auraient aucune raison de minimiser le nombre des assaillants… et d’ailleurs ce chiffre correspond bien aux effectifs des compagnies régulières de Bonchamps, augmentés d’un ou deux milliers d’insurgés.
À suivre...