Échanges sur les guerres de Vendée

Tous les sujets relatifs aux guerres de la Révolution et de l'Empire (1792-1815) ont leur place ici. Le but est qu'il en soit débattu de manière sérieuse, voire studieuse. Les questions amenant des développements importants ou nouveaux pourront voir ces derniers se transformer en articles "permanents" sur le site.

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Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 26 Déc 2018, 16:54

Échanges sur les guerres de Vendée (décembre 2018)

A l’origine de ce post se trouve la volonté de Thierry Legrand de réaliser un article sur la bataille de Cholet 1793, avec la perspective ultérieure de l’étendre à la totalité de la guerre de Vendée.

"Il reste à avoir votre avis sur les qualités des troupes, les particularités dues aux terrains et aux combattants et leur intégrations dans le cadre d'un jeu avec figurines, et autres..."

Mon expertise relative étant limitée je l’ai mis en contact avec Denis Bouttet que je savais avoir déjà effectué des recherches sur le sujet.

Et voici nos deux amis partis, en concert d’émulation relative, pour j’en suis sûr atteindre à l’excellence à laquelle nous a habitués Thierry Legrand avec ses articles sur l’Aile Gauche en Russie 1812.

Mais comme il est aussi possible que probable que d’autres membres de notre lectorat attentif disposent d’éléments susceptibles de faire avancer le projet j’ai résolu d’ouvrir le présent post à toutes les bonnes volontés relatives puisqu’aussi bien tout le monde en profitera à terme.

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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 26 Déc 2018, 17:43

Voici la première contribution de Denis Bouttet

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De ce que j'ai compris, les Vendéens ne combattent pas en formation serrée mais plutôt dans une formation "par paquets" (plus dense que des tirailleurs), bref "ni formé ni sans formation". Sans doute est-ce à cause de cela qu'ils ont une capacité à se mouvoir plus forte. Il y avait effectivement quelques compagnies régulières et capables de se battre en ordre serré, elles formaient l'ultime réserve. Là il faut relire les mémoires de la Rochejaquelein. Il ne me semble pas qu'il y ait eu de formations intermédiaires définies (comme des bataillons ou des régiments) : leurs officiers supérieurs contrôlant un nombre plus ou moins important de compagnies.

Concernant l'artillerie vendéenne, si elle est globalement la même que celle des Républicains d'un point de vue matériel (nombre de tubes à vérifier), je ne suis pas sûr qu'elle soit répartie. En effet, toute l'artillerie a été regroupée sous le commandement de Marigny (pour la petite histoire son frère est un général bleu, et il finira fusillé par les siens pour trahison).
De mémoire, la cavalerie était sous les ordres de Talmont et devait être numériquement moins importante que décrite dans le document.

Concernant la qualité des troupes républicaines, là, c'est folklorique. Effectivement l'ancienneté des unités peut être une bonne indication : troupes régulières, volontaires de 91, volontaires de 92, volontaires de 93. Mais cela n'est peut être pas suffisant : par exemple les formation d'Orléans ont en général une très mauvaise réputation mais a contrario le 14ème bataillon fut presque l'égal d'une troupe de ligne.

Les différentes légions ne sont en fait que des troupes légères de second rang (à la limite des irréguliers) : la légion germanique s'est faite étriller à Saumur et à été dissoute dans la foulée (le 22ème bataillon léger n'a donc rien de commun avec les bataillons légers "réguliers" - de 1 à 16 voire 16bis), la légion du Nord est souvent crainte pour ses talents en pillage.

Les divisions de gendarmerie sont des unités plus solides issues de troupes diverses stationnées à Paris (Gardes françaises, suisses, gardes des portes, etc.). La 32ème s'est distinguée à Hondschoote. Je ne suis pas sûr qu'il faille en faire des troupes d'élite pour autant.

Les gardes nationales sont plutôt des forces de maintien de l'ordre donc de valeur militaire quasi nulle bien qu'une partie ait pu être aguerrie.

Le plus amusant sera la description des généraux.
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 26 Déc 2018, 17:46

14/12/2018 Denis Bouttet

Salut Diégo et merci pour tes encouragements.

Je ne pense pas être expert du tout du sujet mais cela fait longtemps que j'essaie de m'y intéresser... En effet, tout à commencé, il y a environ 25 ans (que le temps passe vite) lorsque Christophe Berat était parti en stage au Royaume Uni et qu'il m'a ramené quelques figurines Wargame Foundry de la révolution française. Depuis, l'envie a fait son chemin et la collection continue de s'étoffer : ce qui n'était qu'un désir d'escarmouches commence à devenir celui de batailles.

Le plus plaisant dans tout ceci, c'est le sentiment de ne plus être isolé. D'autant plus si tu viens à t'y pencher à ton heure. En tout cas, je vois un grand intérêt à coopérer et développer le sujet plus avant soit via mail privé soit via le forum.

Ce sujet est devenu "accessible" par la publication d'archives numérisées (http://recherche-archives.vendee.fr/arc ... D085_SHD_B). Celles-ci sont très riches mais pour l'événement qui nous concerne très incomplètes. En effet, la grande partie des données concerne des troupes "cantonnées" en Vendée et quasi rien pour les troupes de "l'armée en marche", soit qu'il n'existe pas d'états soit qu'ils sont conservés ailleurs. Le manque de données "techniques" accessibles limite également toute la reconstitution de la virée de Galerne qui voit dans la bataille de Cholet, sa source.

Hormis prévoir un séjour à Vincennes (ce que je me suis promis de faire un jour), il faut alors se référer à la littérature choisie sur le sujet, et elle n'est pas nombreuse sur les opérations militaires. Cela peut être un bon point de départ.
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 26 Déc 2018, 17:49

17/12/2018 Denis Bouttet

-Dans un premier temps, je vais essayer de développer autour de la colonne de Luçon. L'ordre de bataille proposé me semble à discuter sur plusieurs points : Blosse a rejoint le 12/10 à St Fulgent, la cavalerie est avant tout composée du 11ème hussard (Marceau en était issu) et du 14ème chasseurs et (il y a bien des gendarmes et de la cavalerie nationale de la Haute Vienne, je n'ai pas de trace d'artillerie (peut être qu'elle est avec l'autre colonne de Luçon ou que personne n'a jugé bon de la citer), j'ai une autre liste de bataillons mais comme certains ont du rester en retrait... J'en profiterai pour détailler les troupes (colonne Blosse : les 17 compagnies et 40 gendarmes à pied, les unités de cavalerie, les différents corps de volontaires, etc.)
- A suivre (ordre à définir), la bataille de la Tremblaye (colonne de Luçon + avant garde de l'armée de Mayence contre Lescure) et ses conséquences sur les effectifs, les restes de la colonne Beysser (mais où est passée la légion nantaise ?) et des compléments sur la colonne Chalbos.

Bien évidemment je citerai toutes mes sources.
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 26 Déc 2018, 17:53

17/12/2018 Diégo Mané

Pour le cas où vous l'ignoreriez l'un où l'autre, il existe sur Cholet 1793 un vieux documentaire TV de la série "Les grandes batailles du passé" qui, pour être "grand public", n'en raconte pas moins l'événement avec force détails accessoires tous intéressants pour nous.

Je vais de mon côté faire un saut à la Bibliothèque Militaire de Lyon où je sais trouver plusieurs ouvrages relatifs, verrai ce qu'ils ont dans le ventre, et vous en ferai part.
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 26 Déc 2018, 17:56

20/12/2018 Diégo Mané

Bonsoir Thierry,

Vos recherches ont produit de beaux fruits, et j'ai résisté à l'envie de les mettre en forme en me disant que vous le feriez de toutes façons et bien mieux que moi.

De mon côté je suis passé à la Bibliothèque Militaire de Lyon et y ai repris le bouquin de Baguenier Desormeaux contenant les mémoires de Kléber dont j'avais tiré l'OB des Mayençais au 29 septembre 1793 qui figure sur Planète Napoléon. Il me semble en effet être une excellente base de discussion. Aucun des autres bouquins listés plus bas ne contient d'OB aussi précis et complet. Je suppose qu'il faut donc dans ces bouquins "aller à la pêche" aux renseignements si l'on veut trouver de quoi monter un OB.

J'ai relevé les auteurs et titres de plusieurs bouquins disponibles, me réservant de consulter plus avant ceux que vous ne connaîtriez pas. En voici la liste :

Baguenier Desormeaux H., "Mémoires et documents concernant les guerres de Vendée"

Baguenier Desormeaux H., "Choses vendéennes"

Baguenier Desormeaux H., "Kléber en Vendée (1793-1794)"

Beauchamp A., "Histoire des guerres de la Vendée et des Chouans"

Bonnemère, "Les guerres de la Vendée"

Bouère, Comtesse de la, "La guerre de la Vendée"

Chassin Ch. L., "La Vendée et la chouannerie"

Chassin Ch. L., "Les pacifications de l'Ouest (1794-1801)"

Chassin Ch. L., "Les pacifications de l'Ouest (1794-1815)"

Chassin Ch. L., "La Vendée patriote (1793-1795)"

Chassin Ch. L., "La Vendée patriote (1793-1800)"

Chassin Ch. L., "Le général Hoche à Quiberon"

Chiappe J.-F., "La Vendée en armes 1793"

Chiappe J.-F., "Les géants"

Chiappe J.-F. "Les Chouans"

Clémenceau J., "Histoire de la guerre de Vendée"

Gautherot G., "L'épopée vendéenne"

Jomini, "Guerres de la Révolution", voir le Tome IV


Il y en avait plusieurs autres, mais en même temps que plus récents moins "militaires", ou portés sur le côté "génocidaire", etc...

A suivre....

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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar BEYER Olivier sur 27 Déc 2018, 18:05

Jean-Joël Brégeon et Gérard Guicheteau, Nouvelle histoire des guerres de vendée, Paris, Perrin, 2017, 421 p

Très intéressant:

l'ambition des auteurs a été d'en proposer une nouvelle lecture dépourvue de tout manichéisme, en essayant d'éluder l'aspect victimatoire royaliste et la minimisation des souffrances humaines des auteurs républicains

A lire

Je peux évidemment le prêter avec plaisir

Olivier
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 27 Déc 2018, 22:54

Je savais bien que le sujet avait déjà été abordé, puisque c'est de là que me venait l'idée que Denis en avait sous le pied sur la question.

C'était en 2011-2012 et je vous communique le lien relatif. Je n'ai pas osé déplacer-merger le sujet car la dernière fois j'ai "perdu le voyageur".

viewtopic.php?f=1&t=886

C'est en partie axé sur Quiberon (voir mes quatre articles relatifs en début de liste des sujets mel dans la partie articles historiques du site), soit les Chouans et non les Vendéens, mais comme je le dis dans le dernier message du post, cette différence n'en est une qu'entre eux, car pour le reste du monde c'est du pareil au même, et d'ailleurs les écrits relatifs à "la guerre de Vendée" englobent toujours la chouannerie.
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 27 Déc 2018, 23:05

Thierry Legrand le 21/12/2018 à Diégo Mané

.../...

Sinon, si vous pouviez consulter Chassin, la Vendée patriote Tome I je crois (Volume 4 de l'ensemble des 11 volumes), il y aurait pas mal de choses à récupérer sur les compositions des forces républicaines pour la première guerre de Vendée, en particulier pour octobre 1793. Ces livres sont introuvables, en particulier les 4 volumes "la Vendée Patriote".

Réponse DM

Je ne pourrai pas le faire avant la semaine du 7 janvier*, la Bibliothèque Militaire étant "en vacances".

* Anniversaire de Napoléon pour ceux qui ne le savent pas et croient que c'est le 15 août...

viewtopic.php?f=5&t=1854
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 29 Déc 2018, 16:00

Je mel ce message bien que "pas destiné à la publication en l'état" car il est déjà très "fourni" et sert de base de travail. Il pourra toujours être modifié/supprimé/remplacé (rayer les mentions inutiles) au fur et à mesure des progrès ultérieurs qui se concluront par un article "en dur" sur le site.

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21/12/2018 Denis Bouttet

Bonjour,

Comme promis hier, voici le fruit d'un premier travail centré sur la colonne de Luçon. Il reste partiel et n'est pas destiné à la publication en l'état car composé de notes.
J'espère toutefois que vous y trouverez un intérêt et qu'on pourra échanger/croiser les informations.

Dans les développements complémentaires à prévoir : une analyse des opérations menées en septembre par la division de Luçon (notamment la bataille de Chantonnay) et une présentation de la bataille de la Tremblaye.

A noter : pour faire ce travail, je n'ai utilisé que des sources ouvertes (ie accessibles sur le web).

Voilà pour l'instant. je n'avancerai pas concrètement sur le sujet pendant les 2 prochaines semaines mais ce sera un plaisir de vous lire.

Joyeuses fêtes à vous

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La colonne de Luçon
La source principale utilisée pour analyser les mouvements de la colonne est «  « Un général de l'an II en Vendée : notes biographiques sur le général Bard recueillies par Antoine Bard » édition de 1897. Cet ouvrage est postérieur à ceux de Kleber et de Savary qu’il complète sur cet aspect.

Composition de la colonne
« Luçon, ce 11 octobre 1793, l’an deuxième de la République française une et indivisible.
Ordre de marche pour la colonne partant de Luçon et des divers cantonnements aux environs pour se rendre demain, 12, à Chantonnay, sous les ordres du général de brigade Bard.
La générale battra dans tous les cantonnements, depuis Luçon jusqu’à et compris St Hermand et Ste Hermine, à sept heure du matin. Les troupes ne se mettront cependant en marche qu’après en avoir reçu l’ordre, soit par ordonnance, soit par écrit.
Les chasseurs à cheval du 14e régiment, les chasseurs de l’Oise et des deux Sèvres formeront l’avant-garde, et se porteront au-delà de Chantonnay jusques à St Vincent, où ils prendront poste et se garderont militairement, ainsi que le 8e bataillon de la Somme. Ils partiront de St Hermand au plus tard à sept heures.
Le troisième bataillon de la Charente-inférieure, le dixième de la formation d’Orléans, le bataillon de l’Egalité et celui de l’Hérault, qui se joindra demain à la pointe du jour à Féole, suivront l’avant-garde et se placeront au-delà de Chantonnay, dans la position qui sera indiquée pour le campement.
Toute la gendarmerie suivra cette colonne, et une partie formera la tête de colonne. En conséquence le vaguemestre général fera partir tous les équipages de bonne heure, et de manière à ce qu’ils soient rendus à St-Hermand au plus tard à sept heures.
Les bataillons du 60e régiment, du 2e du 4e de la marine, de l’Union, et celui des cinq sections réunies, marcheront après les bagages. Le bataillon du 60e régiment ira au Puy-Belliard de Chantonnay, le bataillon de l’Union restera au Puy Charraud, et celui de la marine ira se placer à la gauche des bataillons déjà campés en ligne devant Chantonnay. Celui des cinq sections réunies restera à Chantonnay, et établira ses gardes aux diverses issues de la ville.
Le septième bataillon de la formation d’Orléans et le bataillon de Parthenay formeront l’arrière-garde, avec la cavalerie de la Haute-Vienne. L’un et l’autre se porteront à la gauche de la ligne déjà établie, et formeront la gauche de la ligne de bataille.
Les hussards du 11e régiment se tiendront à cheval sur la place de Luçon et partiront avec l’adjudant général*, qu’ils suivront dans sa marche.
Tous les commandants de colonne et des corps particuliers tiendront la main à ce que la marche se fasse avec ordre, et à ce que les soldats ne s’écartent point de leurs rangs. Le salut de l’armée et le succès de nos armes dépendent de l’exécution stricte des ordres donnés. Le général rend personnellement les chefs de colonnes et des corps responsables du désordre qui pourrait régner, et des dommages qui pourraient en résulter pour l’intérêt de la République.
Signé : le général de brigade Bard. »
(*) Marceau
A l’issue du conseil de guerre du 11 octobre, sur la base du plan établi par le général Canclaux, « il fut encore décidé que l’adjudant général Blosse se porterait le jour suivant, avec ses dix-sept compagnies de grenadiers et quarante gendarmes, au-delà de Saint-Fulgent, près du château de l’Oie, pour se réunir à la colonne venant de Luçon, et qui devait arriver le même jour à cette hauteur. Blosse fut chargé d’envoyer, aussitôt la réunion opérée, l’état de la force de cette colonne en infanterie, cavalerie et artillerie, et dans le cas où elle excéderait cinq mille hommes, de revenir à Montaigu avec ses grenadiers ».
« La colonne de Luçon avait ordre de se porter, le 13, aux Herbiers, d’en chasser l’ennemi ; et, sans s’y arrêter, de s’emparer de la montagne des Alouettes pour y prendre poste ; ensuite, et le lendemain 14, elle devrait se mettre en marche et se diriger sur Mortagne où, s’établissant sur les hauteurs de la rive gauche de la Sèvre, elle devait élever deux batteries pour battre la ville et le pont ».
L’itinéraire semble clair : Chantonnay, St Fulgent, Les Herbiers, Mortagne-sur-Sèvre.
A proximité des Herbiers, la colonne croise la Division du centre, commandée par Royrand qui se replie sur Mallièvre entre Chatillon (Mauleon) et Mortagne-sur-Sèvre. Pas de combat engagé. « A cette époque (bataille de Cholet) la colonne de l’armée de Luçon s’était déjà réunie à la nôtre, après avoir forcé un corps de trois mille hommes qui occupaient une position avantageuse aux Herbiers. D’après mon ordre, elle marchait sur Cholet où s’était porté le rassemblement de rebelles. La division qui occupait une position en avant de Mortagne se disposait également à diriger sa marche sur Cholet » (Rapport du Général Léchelle au ministre de la guerre Bouchotte en date du 16 octobre 1793).
Aux Herbiers, la colonne trouve des preuves que les chefs rebelles fabriquent des faux passeports avec le sceau de la République pour faciliter l'émigration.
Le 15 octobre, eu lieu la bataille de la Tremblaye qui permit à l’armée de l’Ouest de prendre la ville de Cholet. Cette bataille donnera lieu à un développement ultérieur.
Le 17 octobre, c’est la bataille de Cholet.

Les unités
Source : Sehri, d’après Belhomme pour une partie
INF
Chasseurs bons tireurs de l’Oise infanterie légère (volontaires de 1792)
Chasseurs des deux Sèvres infanterie légère (volontaires de 1792)
? bataillon du 60ème de ligne (ex-Royal marine) infanterie de ligne
2ème bataillon du 4ème de la marine infanterie de ligne
7ème bis bataillon de Paris (cinq sections ) volontaires de 1793
5ème ou 9ème bataillon de Paris (L’Unité ou la Réunion) volontaires de 1793
2ème bataillon de l’Egalité (Charente inférieure) volontaires de 1792
4ème bataillon de l’Herault volontaires de 1793
3ème bataillon de Charente Inférieure (St Jean d’Angely) volontaires de 1791
6ème bataillon des Deux-Sèvre (Parthenay) volontaires de 1793
8ème bataillon de la Somme volontaires de 1793
8ème bataillon de la formation d’Orléans volontaires de 1793
10ème bataillon de la formation d’Orléans volontaires de 1793
Les volontaires de 1791 sont à considérer comme de l’infanterie de ligne, avec peut être une efficacité au feu moindre, le plus souvent dû à un manque d’équipement.
Les volontaires de 1792 ont généralement répondu à l’appel de la « Patrie en danger ». Ces unités sont globalement de même nature que ceux de 1791.
Les volontaires de 1793 sont pour une grande part issue la levée en masse (autrement dit une sorte de conscription). Ils ne font pas motivés, mal équipés, formeront des contingents de déserteurs et rempliront les hôpitaux, notamment les bataillons parisiens. Bref, on est là face à une force de milice, en partie aguerrie.
CAV
14ème régiment de chasseurs à cheval : créé initialement sous le numéro 13 de l’arme en mars 1793, il est composé de hussards de la légion des Alpes, de hussards de la Liberté et des fameux hussards de la mort. Il participe aux batailles de Luçon, Cholet et Savenay. A priori, 2 escadrons dans la colonne.
11ème régiment de hussards est créé fin juillet 1793 à partir des restes de la cavalerie de la légion germanique (sévèrement battue à Saumur en juin), d’un éphémère 24ème régiment de chasseurs à cheval, et du 2ème escadron des hussards de la Liberté. C’est une unité « reconstituée » sur une base de cavaliers aguerris. Sans doute pas aussi valeureuse que ce qu’elle deviendra par la suite, elle évolue sur le champs de bataille et participe à la bataille de la Tremblaye et de Cholet. A comparer avec la cavalerie légère de début 1813. Ce régiment fera une grande part de la guerre de Vendée (jusqu’en 1796).
Cavalerie nationale de Haute Vienne (Confolens) : très certainement formée lors de la création de la garde nationale (1791), c’est une force de maintien de l’ordre.
Gendarmerie : corps local de gendarmerie, c’est une force de maintien de l’ordre.
Effectifs
Lorsque la jonction avec les grenadiers de Blosse fut faite celui-ci l’évalua entre trois et quatre mille hommes. Selon un rapport de Bard en date d’avril 1794 (il est alors en prison), il avait selon l’auteur « trois mille et quelques cents hommes d’infanterie et trois cent trente sabres ». Savary estime que Bard « avait trois mille quatre cents hommes d’infanterie et trois cent trente, de cavalerie ». Pas d’autre rapport plus précis.
Comme on peut le constater, il n’y a pas d’unité d’artillerie identifiée. Cela ne signifie pas l’absence de pièces si l’on tient compte des canons de bataillon.
Quelques estimations personnelles :
Cavalerie nationale et gendarmes ne sont que des détachements pour couvrir l’avance des colonnes et couvrir les bagages. Par simplification, comptons-les à 30 cavaliers. Il reste 300 cavaliers à répartir entre le 14ème chasseur et le 11ème hussard.
Les compagnies de chasseurs doivent être constituées d’environ 100h chacune.
Les troupes de ligne ne sont que des détachements de l’ordre de la compagnie. Au mieux 200h.
Pour les 10 autres bataillons, l’estimation moyenne est de 300h par bataillon. A ce stade, difficile de faire mieux.

Les grenadiers de Blosse
Source : archives numérisées de la Vendée, B5/125 Armées de côtes de Brest, état de situation au 04 octobre
Grenadiers des 9ème, 92ème,106ème, 109ème, 111ème régiments de ligne.
Grenadiers des bataillons de la garde nationale : 2ème de Seine Inférieure, 4ème de Seine et Marne, 3ème de Loir et Cher, 3ème de Maine et Loire, 8ème de Seine Inférieure, 3ème d’Ille et Vilaine, 7ème de la Somme, 11ème de Paris, 7ème du Calvados, 3ème des Côtes du Nord, 4ème du Jura, 1er & 2ème réquisitionnaires des Côtes du Nord.
Cette force a été répartie en 2 bataillons (Blosse et Verger). Elle doit opèrer en tant que telle que depuis l’été et fait partie des rares troupes mobiles stationnées à Nantes avant l’arrivée des Mayençais. Elle sera intégrée à la colonne Beysser en septembre. C’est une troupe de qualité et entraînée (Beaupuy décrit dans son rapport sur la bataille de Cholet : « C’est là que je les ai vu, avec un grand plaisir, exécuter un très beau feu de file commandé parfaitement par le chef de bataillon Verger »). Faut-il en faire une troupe d’élite pour autant ? Disons que c’est plutôt l’équivalent d’une troupe de ligne.
Effectifs : force entre 1000 et 1200h, à laquelle il faut intégrer 40 gendarmes nationaux à pied.

Les officiers supérieurs
Sources :
Un général de l'an II en Vendée : notes biographiques sur le général Bard recueillies par Antoine Bard
Les généraux morts pour la Patrie 1792-1871, J. Charavay

Général de brigade Bard (1759-1837)
Né, le 21 janvier 1759, à Montmort, près de Toulon-sur-Arroux, resté orphelin dès 1765, Antoine-Marie Bard se faisait admettre, le 29 mars 1778, dans la compagnie d’hommes d’armes d’ordonnance sous le titre de Gendarmes Bourguignons, dont le dépôt était à Lunéville. Le 30 août 1781, il quitte ce corps pour se consacrer à l’administration de ses biens (…) Le 24 juillet 1789(…),Bard est élu à l’unanimité, par les habitants de Toulon, major de la garde nationale (…) ». Le 15 mai 1792, il est nommé lieutenant au 45ème régiment de ligne, fait la campagne de Belgique et est blessé à Jemmapes. Capitaine, il participe au siège de Namur. Le 27 mai 1793, il est élu commandant du 10ème bataillon de la formation d’Orléans et rejoint l’armée des côtes de la Rochelle. Participe le 5 septembre à la bataille de Chantonnay. Nommé général de brigade le 04 octobre en charge la division de Luçon, il marche sur Mortagne et combat à la Tremblaye le 15 octobre où il est blessé. En poste à Luçon, il travaille à la pacification de la région. Suspendu le 24 mars 1794 par Turreau sous grief de « modérantisme ». Emprisonné à Nantes, il est libéré le 8 août. Reprend son commandement mais finit par quitter le service le 1er septembre 1795 au moment où on lui propose la division de Cholet en remplacement de Beaupuy, officiellement pour cause de blessures. Rendu à la vie civile, il reprit cependant du service en 1814 dans la garde nationale de Bourgogne avec laquelle il retarda l’avancée des colonnes autrichiennes. Il meurt le 9 novembre 1837 à Toulon-sur-Arroux.

Adjudant général Marceau (1769-1796)
« Né à Chartres (Eure-et-Loir) le 1er mars 1769. Il s'engagea, le 2 décembre 1785, dans le régiment de Savoie-Carignan (infanterie), où il resta jusqu'en juillet 1789, puis entra dans la garde nationale parisienne après avoir assisté à la prise de la Bastille. Admis comme capitaine dans la garde nationale de Chartres en octobre 1789, il fut élu capitaine de la 2ème compagnie du 1er bataillon des volontaires d'Eure-et-Loir le 6 novembre 1791, adjudant major le 1er décembre suivant et lieutenant-colonel en 2ème le 25 mars 1792. Il fit partie de la garnison de Verdun et, pendant le siège de cette ville par les Prussiens, il se prononça, dans le conseil de défense, pour une énergique résistance et fut chargé de porter au camp ennemi la capitulation (2 septembre i7g2). Il obtint, le 4 septembre 1792, un brevet de lieutenant en premier dans les cuirassiers légers de la légion germanique. Marceau, envoyé en Vendée, fut promu capitaine en avril 1793 et passa dans le 19ème régiment des chasseurs à cheval le 1er mai suivant. Au combat de Saumur il arracha de la main des rebelles le représentant Bourbotte, qui avait eu son cheval tué sous lui (9 juin 1793). La Convention déclara, le 13 juin, que Marceau avait bien mérité de la patrie. Le 15 il fut nommé adjudant général chef de bataillon et alla servir à Luçon sous les ordres du général Lecomte. Il se signala aux combats de Luçon (14 août 1793) et de Chantonnay (5 septembre), fut nommé à Beaupréau, le 16 octobre 1793, général de brigade provisoire par les représentants et, le 17, contribua puissamment à la victoire de Cholet. Confirmé dans son grade le 5 novembre suivant, il fut promu divisionnaire le 10 du même mois. Après plusieurs échecs subis par le général Rossignol, Marceau fut appelé à remplacer celui-ci comme général en chef de l'armée de l'Ouest par intérim le 28 novembre 1793, A la prise du Mans (13 décembre i 793), il montra autant d'humanité que de bravoure. Enfin la victoire de Savenay (23 décembre), qu'il remporta avec Kleber, couronna cette suite d'heureux succès. Le général dut abandonner son commandement pour cause de santé le 25 décembre; il obtint un congé le 30 et alla se soigner à Rennes, puis à Paris. Dès qu'il fut guéri, il reprit du service actif et fut envoyé, le 14 avril 1794, à l'armée des Ardennes, sous les ordres du général Charbonnier. Il passa la Sambre et prit Thuin le 10 mai suivant et il se couvrit de gloire à la bataille de Fleurus (26 juin). Lors de la formation de l'armée de Sambre-et-Meuse (2 juillet), il y fut attaché sous les ordres de Jourdan. Il prit une part active à tous les combats, notamment à la bataille d'Aldenhoven {2 octobre), et il s'empara de Coblentz où il entra victorieux le 23 octobre 1794. Marceau prit ensuite le commandement de l'aile droite de l'armée (novembre 1794). Il resta sur les bords du Rhin, à Coblentz, pour surveiller l'ennemi, de décembre 1794 à octobre 1795. Il repassa alors le Rhin, soutint un combat à Neuwied le 18 octobre, s'empara des gorges de Stromberg le 10 novembre, mais fut accablé, le 7 décembre, par les Autrichiens au travers desquels il se fit jour. Il reprit sa revanche à Sultzbach, le 17 du même mois, et signa, le 31, un armistice avec le général Kray. Les hostilités ayant repris le 21 mai 1796, Marceau fut,chargé de surveiller la ligne du Rhin avec le commandement de quatre divisions. Il se montra le lieutenant le plus habile de Jourdan dans la fameuse retraite de l'armée de Sambre-et-Meuse. Il se battit en désespéré à Limbourg (16 septembre) et à Freylingen (18 septembre). Le 19 septembre, il arrêta l'ennemi à Altenkirchen, mais il fut blessé au côté gauche d'un coup de carabine par un chasseur tyrolien. Porté chez le commandant prussien de la ville, Marceau succomba le 21 septembre, à trois heures du matin. Il fut inhumé le 24 à Coblentz dans la redoute de Petersberg. L'année suivante, au jour anniversaire des obsèques, le corps de Marceau fut incinéré solennellement et ses cendres, recueillies dans une urne de marbre, furent déposées dans le tombeau en forme de pyramide qui avait été élevé à sa mémoire sur les plans de Kleber »
.
Adjudant général Blosse, Louis-Sébastien (1753-1793)
« Né à Troyes (Aube) le 18 janvier 1753. Enrôlé au dépôt de recrues des colonies le 15 septembre1770, incorporé au régiment irlandais de Clare le 18 janvier 1771, il fit aux Indes les campagnes de 1771 et de 1772 et fut congédié le 17 juin 1775. Il se rengagea au dépôt des colonies le 17 juillet suivant, passa au régiment de la Guadeloupe (futur 109" d'infanterie) le 1er décembre 1778 et devint porte-drapeau le 23 octobre 1781, sous-aide-major le 14 juin 1782, lieutenant de chasseurs le 1er avril 1785 et capitaine le 16 septembre 1792. Blosse alla comme capitaine de grenadiers à l'avant-garde de l'armée des Côtes de Brest. Il était commandant temporaire d'Ancenis lorsque les représentants Merlin, Gillet et Cavaignac le nommèrent adjudant général chef de bataillon le 11 juillet 1793. Confirmé dans ce grade le 8 août, il sortit de Nantes, le 26, avec le général Canclaux et mit en fuite les rebelles. Le 5 septembre il défendit avec une bravoure, devenue bientôt proverbiale, le poste des Sorinières et fut légèrement blessé. Le 13, attaqué par les Vendéens au poste du village du Chêne, il les repoussa vigoureusement. Le 17 il prit part au combat de Vertou et fut promu, le 30, adjudant général chef de brigade. Le 6 octobre 1793 Blosse se conduisit en héros au combat de Tiffauges et reçut, le 16, des représentants le grade de général de brigade provisoire, en même temps que Marceau. Le lendemain 17 il fit des prodiges de valeur avec ses grenadiers à la bataille de Cholet. Après cette victoire il fut chargé, le 20 octobre, de désarmer la rive gauche jusqu'à Saint-Florent et remplit cette mission avec une grande humanité. Le 27 octobre, au funeste combat d'Entrammes, Blosse essaya vainement de rallier les troupes ; quoique frappé d'une balle à la tête, il voulut défendre avec quelques braves le pont de Château-Gontier et il y périt avec la plupart de ses compagnons. ». Canclaux disait de lui « qu’il valait à lui seul un bataillon », on comprend pourquoi.
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 30 Déc 2018, 10:47

A suivi un tableau rectificatif de Thierry Legrand puis

27/12/2018 Denis Bouttet

Formidable le tableau, bon outil pour s’y retrouver dans ses unités quelque peu volatiles.

Pour le 4ème de Dordogne, il est bien décrit par Chassin (tome3). Il le positionne en Normandie, ne participant qu’à partir de la virée de Galerne aux guerres de Vendée (colonne Tilly). C’est plutôt un bataillon de Paris. Il était destiné à la Guadeloupe mais comme beaucoup d’autres il est resté au port, au Havre.
Belhomme (tome 4) cite un 4ème bis de Dordogne créé en avril 1793 qui pourrait être le bon candidat.

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Puis, du même le même jour

Petite information du jour, les troupes du 4ème d la marine pourraient être des artilleurs. La batterie serait alors constituée de 3 pièces de 4 et d’une pièce de 8.
Le 3ème bataillon de Charente inférieure pourrait également disposer de canons de bataillon (1 voire 2 pièces de 4). Classiquement on n’en tient pas compte ludiquement si ce n’est en revalorisant certaines caractéristiques (Moral, CT), je laisserai Diégo s’exprimer sur le sujet.
C’est tout pour l’artillerie de la colonie de Luçon.
A cette époque, l’artillerie est gérée administrativement à part de l’infanterie de la cavalerie, rendant difficile l’exploitation des états de situation.

Pas de concret pour le 8eme de la Somme (parfois écrit Saôme, c’est drôle). Le bataillon de l’Union semble être dans le même cas.
Une piste serait d’envisager un renfort des forces de Luçon suite aux combats de l’été.

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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 30 Déc 2018, 10:50

28/12/2018 Thierry Legrand

Je vous envoie deux fichiers dont l'un introduit un peu la démarche entreprise (désir de reconstituer la bataille de Cholet à l'origine) et reprend la partie "forces en présence" du PDF d'origine. Peut-être pourrait-il être publier dans le post? Le 2e concerne les volontaires parisiens présents en Vendée en 1793 d'après Chassin.

P.S. : il semble que ce soit plutôt les tomes 2 et 3 de la Vendée patriote de Chassin, qui relatent les événements en Vendée n 1793

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Commentaire Diégo Mané

Je vais mel, sous l'une ou l'autre manière, les documents envoyés par Thierry. Je rappelle qu'il s'agit de travaux provisoires et perfectibles. Je ne prends donc pas la peine de les mettre en forme et vous les livre "comme ils arrivent" (aie, aie, aie, les tabulations !).
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 30 Déc 2018, 11:01

Thierry Legrand le 28/12/2018

Je me suis intéressé à la bataille de Cholet du 17 octobre 1793 entre Vendéens et
Républicains pour diverses raisons. L’une d’elles est « ludique » car il semble bien que les
Blancs aient combattus de façon « académique » pour la première fois à cette occasion, c’està-
dire en formant une ligne d’attaque, sur plusieurs rangs. On le doit au marquis de
Bonchamps, qui commandait en lieu et place de d’Elbée qui lui laissa mener la bataille. Ensuite
les effectifs furent assez équilibrés entre les deux armées.

Ci-dessous, vous trouverez ce qui a pu être recueillis sur l’organisation des deux
protagonistes de la bataille, et qui a permis d’établir un OBs (encore en perfectionnement).

Tous les avis sont bienvenus pour corriger, préciser ce qui est écrit. Merci de votre
contribution.

1- Notes concernant les forces républicaines présentes à Cholet
C’est l’Armée de l’Ouest, nouvellement créée qui va combattre à Cholet le 17 octobre
1793.Elle provient de la fusion de l’Armée des Côtes de La Rochelle, de l’Armée de Mayence et
des troupes de l’Armée des Cotes de Brest cantonnées en Loire-Inférieure. De façon très
résumée, il y avait l’armée de Mayence, la division de Luçon et celle de Saumur.
Pour l’armée de Mayence, nous avons les effectifs à la date du 6 octobre 1793
(Mémoires de Kléber) : « Je montai donc à cheval à onze heures précises et je donnai les ordres
les plus positifs pour l'heure du mouvement. Avant mon départ, je distribuai mes troupes en
trois colonnes la première, composée des Chasseurs de Kastel, de la Légion des Francs et des
chasseurs de la Côte-d'Or, était commandée par le chef de bataillon Targe ; l'adjudant général
Blosse avait la deuxième sous ses ordres : elle était de dix-sept compagnies de grenadiers de
l'armée des côtes de Brest et des chasseurs de la Charente. Je pris le commandement de la
troisième, formée de la compagnie du 7e bataillon d'infanterie légère, du bataillon des
grenadiers réunis, de la demi-brigade aux ordres de Travot, et d'une compagnie de la Légion
nantaise. Le représentant Merlin et le général Canclaux amenèrent avec eux deux pièces de
canon d'artillerie volante et douze cents hommes aux ordres du chef de bataillon Scherb. Ces
troupes devaient me servir de réserve et occuper les défilés, pour protéger ma retraite en cas
d'événement. »
On adjoignit donc à l’armée de Mayence, 17 compagnies de l’Armée des Côtes de Brest
(effectif de 1.073 hommes le 4 octobre) sous Blosse. Entre ce relevé et la bataille de Cholet, il y
eut la bataille de Treize-Septiers le 6 octobre et de la Tremblaye le 15 octobre. A la première
furent engagés les Chasseurs de Cassel, la Légion des Francs, les chasseurs de la Côte-d’Or,
les grenadiers de Blosse, la compagnie des chasseurs de Charente, la compagnie du 7e
d’infanterie légère, le bataillon des grenadiers réunis, le 2e bataillon du Jura et le 3e de la
Nièvre, une compagnie de la légion nantaise (Mémoires de Kleber). Il y eut environ 30 morts et
200 blessés chez eux. A la Tremblaye, où ce fut l’avant-garde de Beaupuy qui donna (avec la
colonne de Luçon sous Bard), il y eut une perte d’environ 500 hommes.
On sait que Kléber, en plus des 17 compagnies de grenadiers de Blosse, reçut en renfort
des Mayençais, le 109e de ligne et un bataillon du 39e de ligne. J’ai mis ces bataillons sous
Haxo puisque le 109e de ligne faisait partie de l’aile gauche à Cholet.
Pour les unités autres que les Mayençais, les conjectures sont nécessaires, les ordres de
bataille officiels n’existant pas. Grâce aux mémoires de certains protagonistes (Bard ou
Chalbos par exemple), on peut cependant avoir une idée des troupes ayant intervenus à
Cholet. On sait que la division de Luçon sous le commandement de Beffroy - remplacé par
Canuel le 7 octobre, prit l’offensive en deux colonnes en octobre : une 1ère, sous les ordres de
Lecomte, se joignit aux forces de Chalbos (venant de Fontenay-le Comte) à La Chataigneraie le
5 octobre ; la 2nde sous Bard avait pour mission de se joindre aux Mayençais venant de Nantes.
C’est cette dernière qui constituera le centre du dispositif devant Cholet le 17 octobre, sous les
ordres de Marceau qui remplaça Bard blessé le 15 octobre à la Tremblaye. Cette 2e colonne
était forte d’un peu plus de 3.000 fantassins et 300 cavaliers.
La réserve présente à Cholet le 17 octobre, sous les ordres de Chalbos, et forte
d’environ 10.000 hommes, provenait de deux colonnes. Ces deux colonnes s’étaient réunies le
7 octobre à Bressuire.
La 1ère de ces colonnes était sous les ordres de Chalbos lui-même, comme on l’a vu. Elle
provenait de Fontenay-le-Peuple (Fontenay-le-Comte) et avait été rejointe là, par la colonne
Lecomte provenant de Luçon. Forte de 5 à 6.000 hommes, elle fut organisée en trois brigades :
la 1ère sous Chambon puis Legros ; le 2e sous Lecomte puis sans doute Canuel (c’était la
colonne de Luçon) ; la 3e sous Westermann. Chaque brigade avait 2 canons de 4 livres et il y
avait une réserve générale de 6 pièces.
La division de Saumur composait la 2e colonne. Elle était forte de 6.000 hommes
également (selon les Mémoires d’Aubertin). Cette division était en fait composée des forces de
Santerre, venant de Doué, et celles de Rey, venant de Thouars. S’étant réuni à Thouars, ils
arrivèrent à Bressuire le 7 octobre, où Müller fut mis à leur tête. Lui-même sous le
commandement supérieur de Chalbos.
Entre Bressuire et Cholet, il y eut le combat au Moulin-aux-Chèvres le 9 octobre, auquel
participa essentiellement la colonne Chalbos : Chambon y fut tué, Lecomte grièvement blessé ;
selon Aubertin, les Bleus perdirent un millier d’hommes environ. Il y eut ensuite la 2e bataille
de Chatillon le 11 octobre, où les deux colonnes intervinrent (Chalbos et Müller) : ce fut une
déroute des Bleus (vengée dans la nuit par Westermann). Ils y perdirent toute leur artillerie
(sauf celle de Westermann sans doute). Il y eut peu de tués ou blessés apparemment, car la
déroute fut rapide et les fuyards ne furent pas poursuivis. Cependant cette déconvenue
explique la fatigue (et le faible moral) des hommes de Chalbos le 17 à Cholet.
Chalbos cite dans sa défense les unités qu’il a commandées (campagne du général
Chalbos à la Vendée ; au comité de salut public ; 1ère décadi de ventôse, an II) : « Les corps qui
ont servi sous mes ordres sont : les grenadiers de la Convention nationale, la compagnie
franche toulousaine, les chasseurs de la Haute-Garonne, un détachement du 84e régiment, les
chasseurs de la Gironde, les grenadiers de l'isle-d'Oléron, le corps franc des enfants de la
Réole, les chasseurs des Deux-Sèvres, la compagnie de Blaye, les 24e et 25e bataillons de la
Charente, le 6e bataillon de la Charente-inférieure, le bataillon de l'Union, le 4e bataillon de la
Dordogne, le 4e bataillon du Loiret, les compagnies franches de Pouzauges, Mouilleron,
Boupaire et La Chataigneraie, les 6e, 8e, 9e, 10e et 12e bataillons de la formation d'Orléans,
plusieurs brigades de gendarmeries, deux escadrons du 14e régiment de chasseurs, la
cavalerie nationale de Niort, d'Angoulême et de la Haute-Vienne. »
Les forces de Westermann sont connues. Celles de la division de Saumur nous sont
connues également, mais à la date du 16 septembre. Difficile là aussi de savoir celles qui
effectivement prirent la route pour Bressuire et quels étaient leurs effectifs. Donc les unités et
effectifs donnés pour le centre sous Marceau et la réserve sous Chalbos sont hypothétiques,
bien qu’en étudiant les mémoires des protagonistes bleus, on puisse connaître avec certitude
la localisation de certaines de ces unités.

2- Notes concernant les forces catholiques et royales présentes à Cholet
Les paroisses des zones insurgées devaient fournir une ou plusieurs compagnies de
combattants aux Armées catholiques, selon la grandeur de la paroisse. Ces compagnies
devaient en théorie avoir l’effectif des compagnies d’infanterie d’Ancien Régime – 53 hommes,
parfois de 40 hommes seulement, parfois plus. Elles étaient alors réunies en unités (bataillons)
de 9 compagnies : on peut tabler pour des unités de 400 hommes en moyenne.
On doit distinguer dans l’Armée catholique et royale, trois grands types d’unités
combattantes : une première ligne toujours engagée, très efficace, surtout au tir (en formation
de tirailleurs surtout) ; une seconde ligne, moins bien armée, ayant pour fonction de faire la
différence par une charge impétueuse une fois la ligne ennemie entamée ; une troisième ligne
qui n’était pratiquement pas engagée mais faisant nombre. Selon la plupart des témoins
directs de l’époque, les forces se répartissaient en trois tiers à peu près de même effectif, quel
que soit la période du conflit.
Etaient mises sous l’autorité du Major-général Stofflet, trois unités de troupes soldées :
une composée de Français, une d’Allemands, une de Suisses. Formés de déserteurs (légion
germanique par exemple pour les Allemands) ou de royalistes convaincus (les Suisses par
exemple), les effectifs ne sont pas bien connus.
L’Armée des bords de Loire du marquis de Bonchamps avait en son sein une
organisation particulière de compagnies permanentes soldées : les compagnies bretonnes au
nombre de six sous les ordres de d’Autichamp ; les compagnies angevines, également au
nombre de six, sous Scépeaux. Les hommes venaient de la rive nord de la Loire et n’étaient
donc pas susceptibles de quitter l’unité comme les soldats-paysans des Mauges. Ces
compagnies furent équipées et habillées au frais de Bonchamps. En théorie les compagnies
étaient de 1.000 hommes, effectif jamais atteint. De plus, étant toujours au feu, les effectifs de
ces solides compagnies diminuèrent rapidement pour atteindre sans doute une force de 300 à
400 hommes par compagnies au moment de la bataille de Cholet.
De cette armée de Bonchamps, deux compagnies bretonnes ne participèrent pas à la
bataille de Cholet : elles furent dépêchées pour prendre Varades sur les bords de la Loire,
accompagnant le prince de Talmont et d’Autichamp. D’autres unités devaient les accompagner
car, selon les sources, cette force représentait entre 1.000 et 4.000 hommes ! la division de
Vihiers sous Piron appartenant à cette Armée de Bonchamps n’était pas présente à la bataille
de Cholet non plus, tout comme l’excellente division indépendante du Loroux de Lyrot. Ces
deux divisions arrivèrent trop tard à Cholet mais engagèrent un combat d’arrière-garde très
efficace après la bataille.
La plupart des auteurs estiment la force de l’Armée catholique et royale à Cholet à 40.000
hommes. L’estimation semble correcte si l’on comptabilise toutes les forces combattantes.
Cependant, les paroisses insurgées situées au sud et à l’ouest de Cholet avaient fui devant les
Républicains qui brûlaient tout sur leur passage. De nombreux combattants restèrent avec leur
famille le 17 octobre, d’autant que le bruit circulait qu’on allait passer la Loire en cas de
défaite. On sait par exemple que les deux paroisses de la ville de Chemillé, ville pourtant
située au nord de Cholet, pouvaient aligner plus de 600 hommes à l’époque (pour 4.000
habitants). Or la moitié ou les 2/3 seulement combattirent à Cholet.
La répartition des unités de cette armée catholique et royale est une estimation. Elle
repose cependant sur la population des paroisses à l’époque ; sur la proportion d’hommes
capables de porter une arme (tranche des hommes de 15-50 ans, qui représentait 1/4 de la
population de l’époque en France) ; et sur les zones de répartition de l’influence des chefs de
l’insurrection en 1793.
Par exemple, Chemillé avait une population de 4.074 habitants en 1791 ; ce qui donne
environ 1.000 hommes entre 15 et 50 ans. En 1793, un excellent travail (cf. « Détruisez la
Vendée ») montre qu’il y eut environ 600 combattants. A Saint-Fulgent, paroisse de 1.433
habitants en 1791, il y eut en 1793, 20 « compagnies » d’environ 20 hommes seulement
chacune (« 1793, la guerre au bocage ») ; soit sans doute tous les hommes de 15-40 ans. A
Boupère, 2.168 habitants en 1791, il y eut 5 compagnies d’environ 50 hommes (environ la
moitié des hommes de 15-50 ans) (même source).

Bibliographie :
1- Chassin, la Vendée patriote, tomes 2 et 3
2- Les mémoires de Mme la marquise de La Rochejaquelein, 1823
3- « Kléber en Vendée (1793-1794) », documents publiés par H. Baguenier Desormeaux,
édition Picard et fils, 1907
4- Jean-Julien Savary, « Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République
française », Tome 2, 1824
5- Lieutenant-colonel Henri de Malleray, « Les cinq Vendées », 1924
6- Docteur Charles Coubard, « La guerre de Vendée – Cholet 1793-1794 », réimpression
par les Editions du Choletais, 1992
7- « Un général de l'an II en Vendée : notes biographiques sur le général Bard », Paris,
1897
8- Gilbert Prouteau, « La bataille de Cholet ou la guerre en sabots », Editions du Rocher,
1993
9- Abbé Félix Deniau, « Histoire de la guerre de la Vendée », réimpression de l’édition de
1906 par Pays et Terroirs.
10-A. Billaud et Jean d’Herbauges, « 1793, la guerre au bocage vendéen », Les éditions du
choletais, 1993
11-Joseph Clémanceau, « Histoire de la guerre de la Vendée – 1793-1796 », publié par M.
l’abbé Uzureau, Paris, Nouvelle librairie nationale, 1909
12-Patrick Garreau, « Mémoire d’une épopée – La bataille de Cholet », Revue du Souvenir
Vendéen, 2014
13-Bruno Griffon de Pleineville, « Cholet, défaite vendéenne », in revue Traditions, octobre
2018
14-« Détruisez la Vendée » sous la direction de Jacques Hussenet, éditions du CVRH
(Centre vendéen de recherches historiques), 2007
15-« Histoire militaire des guerres de Vendée », sous la direction de Hervé Coutau-Bégarie
et Charles Doré Graslin, éditions Economica, 2010
16-Pierre Gréau, « La marche sanglante des Vendéens : la virée de Galerne – 18 octobre –
23 décembre 1793 », éditions Pays et Terroirs, 2012
17-Archives militaires de la guerre de Vendée conservées au Service historique de la
Défense (Vincennes)
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 30 Déc 2018, 11:10

Thierry Legrand le 28/12/2018

Bataillons des volontaires de Paris ayant participé à la « 1ère » guerre de
Vendée (1793)
d’après Chassin, les volontaires nationaux pendant la révolution (3 tomes)
(concerne les volontaires de Paris de 1791 à 1793)

Le 9e bataillon de Paris dit de Saint-Laurent :
Il se trouve dans l’Armée du Nord mais il fut décrété en mai 1793, que 6 hommes par
compagnies de chaque bataillon de l’Armée du Nord, tous volontaires, devaient être envoyé en
Vendée. Ces hommes formeront les bataillons de la formation d’Orléans.
Les 6x9 = 54 hommes théoriques de ce bataillon formeront la 6e compagnie du 14e
bataillon d’Orléans
Le 5 juillet à Châtillon-sur-Sèvre, cette compagnie eut 8 morts.

Le 11e bataillon de Paris, dit de la République :
Formé en octobre 1792 ; arrive à Nantes avec un effectif de 739 hommes le 25 août. En
septembre, occupe Montaigu avec l’armée de Mayence ; le 21 septembre, Beysser y est battu
mais le 11e Paris empêche la déroute ; seule la compagnie de grenadiers (dans le 2e bataillon des
grenadiers de Blosse) participe à la bataille de Cholet puis à la campagne d’Outre Loire jusqu’à
Savenay ; le reste du bataillon reste à Montaigu (le 3 décembre, un détachement, présent à
Angers, défend la ville)
Pertes du bataillon :
A Varades le 26 août : 6 morts, 3 blessés mortellement ; 1 disparu
Le 8 septembre : 1 blessé mortellement
Le 21 septembre à Montaigu : 11 morts ; 1 blessé ; 1 disparu
Le 27 septembre aux Sorinières (près de Nantes) : 1 mort
Le 3 décembre au siège d’Angers : 6 morts ; 2 blessés
Pertes de la compagnie de grenadiers :
Le 27 août au camp des Naudières (près d’Orvault) : 1 mort
Le 12 septembre au Chêne près de Vertou : 1 blessé, 1 disparu, 1 prisonnier
Le 13 septembre : 3 morts, 1 disparu
Le 1er novembre : 1 blessé mortellement
Le 22 décembre à Savenay : 1 blessé mortellement

Le 12e bataillon de la République :
Formé en mars 1793 ; part en Vendée en deux sous-unités :
1) Compagnies impaires et celle des grenadiers : combattent à Doué le 7 juin, à Saumur le 9
juin ; défendent Nantes le 29 juin ; au Moulin-aux-Chèvres le 9 octobre ; à Châtillon sur Sèvre le
11 octobre ; occupera ensuite Saint-Florent-le-Vieil et ne participera pas à la campagne d’Outre-
Loire
2) Compagnies paires et les canonniers : à Rennes puis participe à l’affaire du camp d’Aragon le
5 septembre (?) ; puis près d’Angers les 11, 18 et 23 novembre.
Pertes du bataillon :
Le 4 juin : 2 blessés
Le 7 juin à Doué : 2 morts et 1 blessé
Le 9 juin à Saumur : 4 prisonniers (dont 2 s’évaderont)
Le 29 juin à Nantes : 1 blessé
Le 4 septembre au camp d’Aragon : 1 blessé mortellement
Le 24 septembre à Montaigu : 1 mort et 1 blessé
Le 11 octobre à Châtillon sur Sèvre : 8 morts, 3 blessés, 1 prisonnier
Le 23 novembre aux Ponts de Cé : 1 mort

Le 14e bataillon de la République (ou 1er des Piquiers) :
Formé en octobre 1792 ; part pour Brest initialement en mars 1793 mais rejoindra la
Vendée. Participe à la bataille de Vihiers des 17-18 juillet ; restera du 4 au 21 août à Chinon ;
puis combat en Vendée où il participe à la bataille de Cholet ; restera au sud de la Loire et ne
participe pas à la campagne d’Outre-Loire.
Pertes du bataillon (pas exhaustif car absence de registre de contrôles) :
Le 15 juillet à Martigné-Briand : 1 mort et 1 blessé mortellement
Le 18 juillet à Vihiers : 6 morts, 3 blessés
14 septembre à Thouars : 3 morts (dont le chef de corps), 1 blessé
Le 10 octobre à Châtillon : 5 morts
Le 11 octobre à Châtillon : 2 morts
Le 13 octobre à Châtillon : 1 mort
Le 14 octobre à Châtillon : 1 mort
Le 18 octobre à « Châtillon » (plutôt Cholet) : 3 morts
En février 1794, il restait 280 hommes au bataillon

Le 1er bataillon républicain de Paris :
Il se trouve dans l’Armée du Nord mais 38 volontaires de ce bataillon formeront la 5e
compagnie du 14e bataillon d’Orléans
Le 5 juillet à Châtillon, cette compagnie eut 14 morts.
Le 1er bataillon des Lombards :
Idem que le précédent.
Formera la 5e compagnie du 13e bataillon de la formation d’Orléans
Il eut de nombreux prisonniers à Montreuil Bellay le 8 juin et le 5 juillet à Châtillon, 9
morts.

Le 1er bataillon des Amis de la République :
La compagnie de grenadiers est à l’armée du Rhin mais le bataillon appartient à l’Armée
de Mayence.
Pertes du bataillon :
Le 19 septembre à Torfou : 3 morts
Le 11 octobre à Légé : 1 mort
Le 17 octobre à Cholet : 1 mort et 1 blessé
Le 27 octobre à Laval (Entrammes) : 12 morts et 7 blessés
Le 22 novembre, entre Antrain et Dol : 2 morts et 5 blessés
Le 23 décembre à Savenay : 2 morts et 1 blessé

Le 2e bataillon de la République ou des Amis de la République :
Appartient à l’Armée de Mayence.
Pertes du bataillon :
Le 11 septembre à Machecoul : 1 blessé
Le 20 septembre à Clisson : 4 morts
Le 6 octobre à Montaigu : 1 disparu
Le 17 octobre à Cholet : 6 morts et 9 blessés
Le 27 octobre à Laval (Entrammes) : 12 morts et 6 blessés
Le 22 novembre à Dol : 3 morts et 4 blessés
Le 23 décembre à Savenay : 2 morts et 1 blessé

Le 1er bataillon de la Réunion :
Appartient à l’Armée des Côtes de Cherbourg.
A La Hougue en avril, en juin aussi. Le 6 octobre à Coutances ; à l’affaire de Fougères le 3
novembre ; aux affaires de Dol du 19 au 22 novembre ; à Angers le 3 décembre ; à Baugé, Le
Mans et Savenay.
Faussement appelé bataillon de Paris car aucun parisien n’entra dans sa composition. Chassin
n’en donne donc pas les pertes.
B. des Chasseurs nationaux de la Section des Quatre Nations ou 1er B. des chasseurs
républicains de Paris :
Appartient à l’Armée de Mayence. Il faut noter que certains volontaires de ce bataillon
passèrent à la Légion des Francs et beaucoup plus nombreux passèrent dans les Chasseurs de
Kassel, cela à Mayence même. Dans les OBs qui viennent de « Kléber en Vendée », le bataillon est
noté : 1er bataillon de la République »
Pertes du bataillon :
Le 16 septembre à Montaigu : 1 mort
Le 19 septembre à Torfou : 3 morts
Le 23 septembre à Clisson : 1 mort et 2 blessés
Le 15 octobre à Mortagne : 2 morts
Le 17 octobre à Cholet : 10 morts et 9 blessés
Le 27 octobre à Laval (Entrammes) : 6 morts et 3 blessés
Le 22 novembre à Antrain : 10 morts
Le 13 décembre au Mans : 2 blessés

Remarque 1 : les Chasseurs de Cassel (ou Kastel) furent formés à 5 compagnies : la 1ère
provenant du 7e bataillon d’infanterie légère ; la 2e du 1/57e de ligne et du 3e B. des Vosges ; la
3e du 2/57e de ligne et du 5e B. du Jura ; la 4e du 82e de ligne et du 3e B. du Jura ; la 5e du 1er B.
des Fédérés et du 10e B. de la Meurthe.

Remarque 2 : les chasseurs des Pyrénées sont originaires de Paris et furent incorporés dans le
22e bataillon d’infanterie légère (ex- légion germanique), puis refondée fin août 1793 ; le 11
octobre à Châtillon, ils eurent 5 morts et 1 blessé ; ils restèrent en Vendée en novembre.

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Commentaire Diégo Mané

Un tel document a vocation a être mel dans la rubrique "Ordres de bataille" du site.
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 30 Déc 2018, 11:15

Denis Bouttet le 28/12/2018

Je vous livre mes découvertes au fil de l’eau. En consultant le tome 4 de Belhomme (sacrée source, même pour l’Empire), il se trouve que les fameux grenadiers de Blosse correspondent aux 1er et 2ème bataillon des côtes de Brest formés le 7 février 1794 avec 2 compagnies de grenadiers du 109eme, 1 des 9e, 92e, 106e et 111e de ligne et de 12 compagnies de grenadiers de volontaires (non précisés).
On évoque 17 compagnies de grenadiers en octobre du fait des 2 compagnies du 109e. Les réquisitionnaires des côtes du Nord sont donc à exclure en attendant de savoir où ils ont été incorporés.

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Du même le même jour

Autres infos :
- de mémoire, le camp de Renable est situé à proximité de Brest
- un bataillon dit de Marat ou des amis de l’honneur français fut formé à Doué avec les restes d’autres bataillons détruits
- les légions et corps francs sont assimilés à de l’infanterie légère (cf. décret de la Convention du 27/01/94)
- très très interessant site sur la bataille de Chantonnay mais aussi de Torfou et de quelques autres (dans histoire de l’armée du centre), excellente base pour de prochaines reconstitutions
http://www.la-chouette-de-vendee.fr/accueil/

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Commentaires Diégo Mané

Effectivement, le site dont le lien nous est communiqué ci-dessus est très intéressant et mérite absolument le détour de tout un chacun porté sur le sujet.

Pour le décret de la Convention assimilant légions et corps francs à de l'infanterie légère c'est une démarche courante en ce genre de circonstances, et qui revient en fait à admettre que les troupes concernées ne sont pas capables de manoeuvrer comme les troupes de ligne et sont donc à utiliser en "essaims" pour ne pas dire en troupeaux. Il ne s'agit en aucun cas d'infanterie légère "régulière" ce qui reviendrait à lui donner des capacités supérieure aux vétérans des fusiliers de la ligne.
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