Échanges sur les guerres de Vendée

Tous les sujets relatifs aux guerres de la Révolution et de l'Empire (1792-1815) ont leur place ici. Le but est qu'il en soit débattu de manière sérieuse, voire studieuse. Les questions amenant des développements importants ou nouveaux pourront voir ces derniers se transformer en articles "permanents" sur le site.

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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 12 Jan 2019, 10:47

Thierry Legrand, le 12/01/2019

Merci pour ces précieux renseignements !

Pour les Echaubrognes, je n'avais pas noté cette qualité de grenadiers donnés à leurs habitants. En 1791, il y avait deux paroisses Saint-Hilaire des Echaubrognes (1.070 habitants en 1791) et Saint-Pierre des E. (1.519 hab. à la même époque), l'une en Anjou, l'autre en Poitou. Il semble que d'autres petites communes avoisinantes y étaient incorporées à l'époque et donnaient une population des Echaubrognes d'environ 4.000 habitants. Au début de l'insurrection, une partie suivie Stofflet mais quand arriva La Rochejaquelein, les deux paroisses s'enrôlèrent sous ses ordres. Si elles furent parfois avec Lescure ce n'était sans doute que ponctuellement. 4.000 habitants signifie environ 1.000 hommes entre 15 et 50 ans. Sans doute que d'autres paroisses leur étaient associés pour fournir 1.700 "grenadiers".
Côté bleu, je suis en train d'étudier la bataille d'Entrammes et je vois par un témoignage d'un lieutenant du 32e de ligne, qu'il a combattu avec son régiment à La Croix-Bataille sous Beaupuy; le 2e bataillon de la Haute-Saône aussi... Ces deux bataillons (un peu moins de 500 hommes en tout avant Cholet) étaient dans la 2e division des Mayençais, sous Beaupuy jusqu'au 7 octobre puis sous Scherb. Ces deux bataillons auraient-ils rejoint l'avant-garde de Beaupuy après la bataille de Cholet (ou bien la division en entier)? Il est écrit dans les mémoires de Kléber je crois, que Beaupuy fut renforcés de quelques bataillons après Cholet pour amener son avant-garde à environ 4.000 hommes. mais dans ce cas, il ne reste avec Kleber après Cholet que la 1ère division de Mayençais (4.000 hommes peut-être), alors qu'il semble que ces forces sont estimées à ce moment-là à 7.000 hommes... Quid?

Pour Diégo, c'est en effet armée catholique et royale et pas l'inverse....
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 16 Jan 2019, 21:58

Thierry Legrand, le 12/01/2019

J'ai fini un premier jet de l'historique de la bataille d'Entrammes. La carte est finie également. L'historique du déroulement de la bataille est en cours de "fabrication". Le plus compliqué restera les OBs... Puis le scénario à concocter (présence de Blosse dès le début; arrivée d'Olagnier et Chamberting sur les flancs?)
Pouvez-vous me dire ce que vous en pensez? suggestions bien venues!
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 21 Jan 2019, 21:06

Thierry Legrand, le 18 janvier 2019

Vérifiant un peu les OBs de Cholet et d'Entrammes, je m'aperçois de trois soucis concernant l'Armée de Mayence.
En août, elle fut rapatriée en France en deux colonnes semble-t-il. Une grande partie de l'infanterie se retrouve en Vendée : cf. l'OB donné par Kléber dans ses mémoires; cependant trois soucis (dont deux sont sans doute des erreurs de copie) : on a les 2e bataillon de l'Ain et 10e de la Meurthe dans la liste de deux colonnes du mois d’août (que l'on trouve dans les Archives militaires de Vincennes SHD B 5/125-5) alors que Kléber donne les 1er de l'Ain et 1er de la Meurthe: erreur de retranscription?
Le 3e problème concerne le 1er bataillon des Amis de la République qui apparaît dans les effectifs de la 1ère colonne le 12 août, qui combat effectivement en Vendée, à Torfou, Cholet, Entrammes (cf. Chassin et le résumé que j'en ai fait: Volontaires de Paris en Vendée) mais qui n'est pas présent dans l'OB donné par Kléber. Auriez-vous retrouvé ce bataillon ailleurs dans vos lectures ? Serait-ce un oubli de Kléber et alors il faudrait intégrer ce bataillon dans l'OB de Cholet (mais dans quelle division ? sans doute avant-garde et Vimeux qui ont donné à Torfou et où ce bataillon a 3 morts) ?
Remarque : il existe le 1er bataillon des chasseurs républicains (parfois appelé tout simplement 1er de la République), le 1er des Amis de la République; le 2e des Amis de la République (appelé parfois 2e de la République): les trois se trouvent dans les colonnes du 12 août ; puis en Vendée, sauf le 1er des Amis de la République.
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 29 Jan 2019, 22:24

Thierry Legrand le 21/01/2019

Voici un essai de reconstitution des forces républicaines à Entrammes, avec tout le flou portant sur les effectifs et même sur les unités présentes. En particulier, je n'arrive pas à savoir si le 8e Bon de Seine inférieure, le 1er Bon des chasseurs de la Manche et les grenadiers du 14 juillet étaient bien présents (cf. explicatifs au début du fichier).

http://www.planete-napoleon.com/docs/Es ... rammes.pdf

... à suivre...
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 02 Fév 2019, 21:37

Thierry Legrand, le 28/01/2019

J'ai trouvé le rapport de Benaben envoyé aux administrateurs du département de Maine-et-Loire qui relate les événements lors de la virée de Galerne. Il accompagnait le général Olagnier en octobre. Il cite les forces (ou une partie seulement?) qui ont combattu à Craon le 28 octobre 1793: il s'agit du bataillon de Gemmapes (Jemmapes?); d'un bataillon de la Somme fort de 300-400 hommes; du 14e bataillon de Charente; d'un "bataillon du Loir "(Loiret?); d'éléments du 29e de ligne; des grenadiers de Dillon (ex-Dillon donc 87e de ligne?); d'éléments du 16e dragons; et au moins de deux canons.

Au départ d'Angers, Olagnier avait aussi le bataillon soldé d'Angers, le bataillon des pères de famille de Chalonnes et le bataillon des pères de famille de Saint-Georges (ou Angers): 5.000 hommes environ. Ces trois derniers bataillon désertèrent en route et Olagnier n'avait plus que 3.000 hommes maximum à Craon auxquels se joignirent 750 hommes de la garde national de Laval et les 2.000 mal équipés, la plupart sans armes ni munitions, de Chambertin.
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 02 Fév 2019, 22:03

Denis Bouttet, le 30/01/2019

Cette histoire de bataillon de Jemmapes m'intrigue. Merci pour la source (rapport Benaben).
A première vue, les troupes citées pour Craon pourrait provenir de la garnison de Nantes.

En attendant voici quelques éléments complémentaires issus du tome 4 de Belhomme sur l'infanterie française, des notes pour arriver à s'y retrouver sur notre zone dans le foisonnement des formations de 1793.

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Gendarmerie

Le 30 septembre (1792), la 34° division de gendarmerie à pied fut organisée à Paris et fut composée comme les autres de 2 bataillons et de 2 compagnies de canonniers. Le bataillon des vainqueurs de la Bastille forma la 35° division qui n'eut qu'un bataillon de 5 compagnies de 110 hommes et une compagnie de 55 canonniers.

La 36° division de gendarmerie à pied fut formée le 27 février à Paris et fut composée de 2 bataillons à 4 compagnies et d'une seule compagnie de canonniers. La 35° division fut portée à 8 compagnies formant 2 bataillons et eut 2 compagnies de canonniers.

Le corps des grenadiers de la gendarmerie prit le 14 mars le nom de bataillon de grenadiers près la Représentation nationale et fut composé de 4 compagnies de 100 hommes; Il relevait du comité militaire de l'Assemblée, qui le recruta dans les compagnies de grenadiers de tous les corps. --> explications des bataillons à 8 compagnies.

Une nouvelle division de gendarmerie à pied fut formée le 23 mai à Tours pour servir en Vendée. Elle ne reçut pas de numéro, fut nommée division de la Vendée et fut composée d'un bataillon de 4 compagnies et d'une compagnie de canonniers. --> pas de souvenir de l'avoir vue dans les documents.

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Corps francs

Une partie de l'Armée du Rhin se trouvait bloquée dans Mayence. Avec des détachements de divers corps et des compagnies isolées, il fut formé le 27 janvier dans cette ville une légion des francs de Mayence, composée de 2 bataillons à 9 compagnies de 100 hommes.

Le bataillon de chasseurs francs de Cassel, de 9 compagnies, fut formé le 7 février à Mayence avec des volontaires de la garnison.

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Formations de Paris pour la Vendée

Sur la demande de la Convention, la Commune de Paris décida, le 1er mai, que la garde nationale fournirait un corps de 12.000 hommes pour aller servir en Vendée. Chaque compagnie des sections devait fournir 14 hommes avec lesquels furent organisés 12 bataillons ayant chacun 8 compagnies de 114 fusiliers et une de 72 canonniers : 984 hommes en tout. Les bataillons reçurent des numéros bis pour les distinguer des bataillons de volontaires fournis par Paris.

La commune de Saint-Denis forma 3 bataillons pareils; Un impôt forcé fut mis sur les riches, et le produit servit à payer une somme de 500 livres à chaque enrôlé. Malgré cette mesure, les bataillons ne comptaient que 500 hommes en moyenne au moment de leur départ, bien que l'effectif du complet eût touché la prime. Cette levée débarrassa Paris d'un grand nombre de vagabonds, mais ne donna pas un renfort sérieux à l'Armée de la Vendée ; lorsque les Vendéens attaquèrent Saumur, les bataillons prirent la fuite avec un ensemble remarquable. Cependant* ils devinrent bons lorsqu'ils eurent été complétés avec les hommes de la levée en masse. --> qu'appelle-t-on bon ? A mon avis on part d'un niveau très bas.

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Formation d'Orléans

Pour donner un noyau de troupes solides à l'Armée de la Vendée, la Convention décréta, le 6 mai, que les armées du Nord, des Ardennes et de la Moselle enverraient 6 hommes par compagnie à Orléans, pour servir à former de nouveaux bataillons. Ils se composaient chacun de 9 compagnies, dont une de grenadiers, avec un effectif de 736 hommes. Ils furent connus sous le nom de bataillons de la formation d'Orléans.-->qu'appelle-t-on solide ? Ceci n'est sans doute qu'une expression théorique.

La compagnie franche de Barbezieux fut incorporée, le 17 juin, dans le 7° bataillon de la formation d'Orléans.

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Bataillons de Jemmapes

Le 11 novembre, le bataillon de chasseurs de Pauly fut formé à Bruxelles et le bataillon franc de Jemmapes à Mons.

Le 1er bataillon de chasseurs de Jemmapes fut formé à Mons le 15 novembre.

Le 2e bataillon de chasseurs de Jemmapes fut formé à Mons le 9 février.

En vertu d'un ordre du Comité du Salut public du 10 novembre 1793, tous les corps belges avaient été dirigés sur Péronne pour être organisés en bataillons de tirailleurs : ... Le 5e fut formé avec le bataillon de Pauly et les 1" et 2° bataillons de chasseurs de Jemmapes.
--> j'ai un doute sur la présence d'un de ces bataillons en Vendée.

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Légion nantaise

Une légion nantaise, composée d'un bataillon de 9 compagnies, fut formé le 7 juin pour la garde de Nantes.

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22ème chasseurs

La légion de Rosenthal fut supprimée le 22 mai à Paris ; son infanterie forma le 22e bataillon de chasseurs.

La légion germanique fut supprimée le 23 juin à Tours ; son infanterie forma le 22° bataillon de chasseurs.

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23ème chasseurs

Un bataillon de chasseurs de la Manche fut formé le 7 juin à Coutances avec 4 compagnies de Valognes et les compagnies franches de la Manche, de Cherbourg et du Loiret.

Le 23° bataillon d'infanterie légère fut formé le 23 juin à Tours avec le bataillon de chasseurs de la Manche, la compagnie franche de Bardon et la compagnie de chasseurs de Saône-et-Loire. Ce bataillon forma, avec le 31e bataillon des réserves, un corps à 2 bataillons, connu dans l'Armée de la Vendée sous le nom de 23e régiment d'infanterie légère.

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Bataillons de réquisition

Les bataillons de réquisition devaient former les 3/4 des garnisons des places fortes, afin de rendre toutes les troupes disponibles.

Armée des côtes de La Rochelle : 45 bataillons : 7 de la Charente-Inférieure, 6 de la Charente, 6 de la Vienne, 6 de la Haute-Vienne, 6 de la Vendée, 6 des Deux-Sèvres et 8 de Mayenne-et-Loire.

Armée des côtes de Brest : 45 bataillons : 9 de la Loire-Inférieure, 9 du Morbihan, 9 du Finistère, 9 des Côtes-du-Nord et 9 d'Ille-et-Vilaine.

Armée des côtés de Cherbourg : 41 bataillons : 9 de la Sarthe, 7 de la Mayenne, 7 de la Manche, 6 du Calvados, 7 de la Seine-Inférieure, 5 de la Somme.

Le ministre devait diriger la levée en masse sur les dépôts généraux des armées, où les représentants en mission devaient prescrire les incorporations. Les dépôts généraux étaient ... Angers (La Rochelle), Rennes (Brest), Caen (Cherbourg)...

Les prescriptions pour la levée en masse firent hâter la formation des bataillons de volontaires que certains départements devaient encore fournir. Il y eut donc pendant les derniers mois de 1793 à la fois formation de bataillons de volontaires et des bataillons de réquisition. Comme les bataillons de réquisition ont été incorporés en majorité pendant les mois de décembre 1793, janvier et février 1794, il ne parait pas nécessaire de donner la liste de ces bataillons, qui n'eurent qu'une durée éphémère.

Formation de 8 bataillons formés à Doué avec les réquisitionnaires des départements de l'ouest le 27 septembre --> il me semble les avoir vus plus tôt dans les états de situation.

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Divers

Le général Ligonier forma le 16 mars à Angers le 12° bataillon d'Angers avec 2 compagnies de volontaires de l'Aveyron, 2 de la Haute-Marne, 2 de la Sarthe et 2 de la Dordogne.

400 grenadiers de la garde nationale de la Charente-Inférieure furent requis le 8 avril pour occuper l'île d'Aix.

Le 2e bataillon de la Vendée fut formé le 1er mai à Tours avec quatre compagnies de volontaires des Charentes et quatre des Deux-Sèvres. Il prit, le 16 mai, le nom de bataillon des Vengeurs.

Le 7e bataillon de la Charente fut fait prisonnier en partie au mois de mai à Fontenay-le-Comte; le reste du bataillon se débanda et rentra dans ses foyers.

Un bataillon de 550 gardes nationaux d'Angers fut requis, le 11 juin, pour l'Armée de la Vendée.

La Convention décréta, le 4 juillet, que l'Hôtel des Invalides fournirait une compagnie de 120 vétérans pour faire le service de la salle des séances pendant l'absence du bataillon de grenadiers envoyé en Vendée. --> Grenadiers de la Convention (division de Saumur ou de Bressuire)

Elle (La Convention) fixa le 5 septembre l'uniforme de l'infanterie légère : habit-veste, gilet et culotte en drap bleu national, lisérés blancs, collet et pattes de parements écarlates, boutons jaunes ; casque en cuir verni de couleur verte. Elle prescrivit le 8 septembre de renvoyer des régiments les officiers nobles qui s'y trouvaient encore.

Un décret du 30 septembre supprima les compagnies de grenadiers et de chasseurs de toutes les gardes nationales.

La Convention décréta le 2 décembre qu'aucun déserteur étranger ne serait plus admis à s'engager dans les armées de la République.

Un bataillon de chasseurs de Nantes fut formé le 10 octobre avec les 6 compagnies de tirailleurs nantais.

Un bataillon de 500 gardes nationaux d'Ancenis et de Chateaubriand fut requis le 21 octobre pour aller servir à Nantes.

Le 2e bataillon de l'Egalité (Charente-Inférieure),rentra dans ses foyers le 15 janvier.

Les 1er et 2° bataillons de grenadiers des Côtes de Brest furent formés le 7 février à Brest avec 2 compagnies de grenadiers du 109e régiment, une de chacun des 9e, 92e, 106e et 111e régiments, et 12 compagnies de grenadiers de bataillons de volontaires. --> Grenadiers de Blosse.

Le 2e bataillon du 92e, rentrant de Saint-Domingue, débarqua partie à Brest le 28 février et partie à Lorient.

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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 05 Fév 2019, 22:24

Denis Bouttet, le 01/02/2019

Ce bataillon de Jemmapes m'a décidément intrigué. Voici une première étape dans mes recherches.

La principale information que j'avais jusque là mis de côté et qui s'avère importante dans ces événements, c'est que parmi les renforts arrivés en septembre, outre la garnison de Mayence, il y avait des forces des garnisons de Valenciennes et de Condé. Comme Mayence, ces garnisons s'étaient rendues et ne devaient plus combattre leurs vainqueurs. Elles ont été redirigées vers d'autres fronts intérieurs.

Ainsi la garnison de Valenciennes a été redirigée pour partie vers la Vendée et pour l'autre sur le siège de Lyon. Pour Condé, je ne sais pas encore mais le bataille de Jemmapes devait faire partie de cette dernière, avec d'autres unités certainement.

Par chance, on dispose de plusieurs ordres de bataille de la garnison de Valenciennes et des forces du siège de Lyon (collection Nazfiger) et également un état de situation au 28 octobre des forces de l'adjudant-général Pinon gardant la Loire au Sud d'Angers (troupes non engagées donc à Craon). Ainsi, le puzzle commence à se reconstituer.

Je vous partage ces éléments ainsi qu'une petite analyse de ce qu'est devenue la garnison de Valenciennes.

Le 14e bataillon de Charente est arrivé dès mai 1793 en Vendée et était affecté à la garnison de Nantes.
Le bataillon de la Somme cité devait être le 7e.
Le bataillon du loir pourrait être un bataillon d'Eure-et-Loir (2e ou 3e) mais aussi être le 4e du Loir-et-Cher (amalgamé avec le 87e de ligne et le 13e des Vosges dans la 157e demi-brigade de 1ère formation).
L'artillerie est, me semble t-il, régimentaire, dans le rapport Benaben, plus loin, il cite de chef de la batterie (je regarderai plus tard).

Suite au prochain épisode.
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 05 Fév 2019, 22:27

Thierry Legrand, le 02/02/2019

Merci pour tous ces renseignements. Du coup, ce bataillon de Jemmapes m'intrigue aussi.

Aux archives de Vendée, on trouve qu'un bataillon de Jemmapes participa à la bataille des Ponts-de-Cé le 28 juillet 1793 avec un bataillon de la Sarthe et le bataillon des Lombards (8e de Paris - 2e formation (SHD B 5/5-122).

Toujours aux archives de Vendée, on voit que, le 2 août, sont présents à Angers le bataillon de Jemmapes, les 6e et 9e bataillons de Paris, avec le 5e de la Sarthe et un détachement du 24e chasseurs à cheval (pièce jointe).

Mais d'où vient ce bataillon...?
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 05 Fév 2019, 22:29

Thierry Legrand, le 03/02/2019

Le bataillon de Jemmapes était également présent à la bataille de Pont-Barré le 19 septembre 1793, où il aurait subi de fortes pertes. Selon un auteur (page trouvée sur internet), le bataillon aurait été composé de volontaires parisiens aguerris.
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 05 Fév 2019, 22:30

Denis Bouttet, le 04/02/2019

Super, la traque continue ;)

Le bataillon pourrait provenir de la garnison de Condé mais je n'arrive pas à retrouver la trace.

La seule information que j'ai pour le moment c'est qu'elle serait composée de 4 bataillons, 4 compagnies indépendantes et 4 escadrons de cavalerie.

Il est intéressant de voir apparaître ce 24ème chasseur (à plusieurs moments d'ailleurs), à vérifier qu'il ne s'agit pas là des restes de la légion germanique.
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 06 Fév 2019, 17:54

Thierry Legrand, le 05/02/2019

Sur Condé, il existe un livre : Le blocus de Condé et le général Chancel (9 avril - 13 juillet 1793) d'Edmond Martel. Il est en vente sur Rakuten à 65 € ! Trop cher pour moi. Peut-être existe-t-il dans une bibliothèque en prêt ? Sur google book, on peut en voir des extraits. Je n'arrive pas à trouver la totalité de la garnison, ni ce que sont devenus les bataillons qui la composaient, mais voilà ce que j'ai obtenu en pièces jointes. Peut-être aurez-vous plus de chance ?

https://books.google.fr/books/about/Le_ ... edir_esc=y
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 06 Fév 2019, 18:21

Denis Bouttet, le 05/02/2019

Concernant ce fameux bataillon de Jemmapes, en consultant les différents OdB de Nazfiger, il ne me semble pas que les différents bataillons belges de Jemmapes (chasseurs de Jemmapes et bataillon de volontaires du département) aient été en Vendée, puisque présents dans le Nord (j'ai encore un doute sur le 1er chasseur de Jemmapes mais je n'ai pas fait une recherche très approfondie) et regroupés au 10 novembre 1793.

Cela crédibilise l'hypothèse dont tu m'as fait part concernant le fait qu'il soit composé de Parisiens : sans doute s'agit-il d'un tel bataillon présent alors à la bataille de Jemmapes comme surnom. Je regarderai le Chassin des volontaires nationaux ce soir pour essayer de creuser cette piste.

Au regard d'une vielle question concernant les bataillons de l'armée de Mayence :
ci-joint les OdB issus de la collection Nazfiger

A mon avis la retranscription dans l'ouvrage de Kléber est erronée reste à vérifier la cohérence de l'OdB fourni par Diégo.

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Commentaires de Diégo Mané,

L'OB que j'ai compilé et déposé sur Planète Napoléon est celui donné dans les Mémoires de Kléber. Il est par conséquent et par construction bien plus "fiable" que celui donné par GFN qui ne donne pas ses sources (peut-être moi-même il y a vingt ou trente ans, mais je ne m'en souviens plus).

Accessoirement l'OB de GFN est celui de la garnison de Mayence en mai 1793, alors que l'OB donné par Kléber est celui des "Mayençais" au 29 septembre 1793, ce n'est pas du tout la même chose.

J'ai d'ailleurs souligné en pied d'article les différences considérables existant déjà avec l'OB des "Mayençais" en août 1793, soit la bagatelle de 32 unités qui ne figurent plus fin septembre !
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 07 Fév 2019, 17:30

Thierry Legrand, le 06/02/2019

Voilà ce que j'ai trouvé sur un "bataillon de Jemmapes":
Lors de la bataille de Jemmapes (6 novembre 1792), Adolphe Thiers dans son "Histoire de la révolution française", écrit que le futur Philippe-Egalité se jeta au milieu de bataillons français qui reculaient : « le duc de Chartres se jette au milieu des rangs, les rallie, forme autour de lui un bataillon qu’il appelle bataillon de Jemmapes, et le porte vigoureusement à l’ennemi. »

Selon Jomini (histoire critique des guerres etc.), c’est la brigade François Richer Drouet qui flancha. J’ai trouvé sur wikipedia qu’elle était composée du 17e bataillon des Fédérés Nationaux, du 5e bataillon de volontaires de la Seine-Inférieure et du 1er bataillon de volontaires de la Charente.

Est-ce que ce « bataillon de Jemmapes » perdurera après la bataille sous cette dénomination ?
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 07 Fév 2019, 17:57

Denis Bouttet, le 06/02/2019

En consultant le Chassin/Hennet tome 3 des volontaires nationaux, je suis tombé sur l'historique du bataillon (p207) : "Le bataillon se trouva à l'affaire de Légé le 11 octobre, au combat de La Tremblaye le 15, et à la sanglante journée de cholet le 17. "

D'après cette source, Il est donc bien avec Beaupuy et est à la bataille d'Entrammes, à laquelle il aurait subi des pertes sensibles. A mon avis, l'OB dans l'ouvrage sur Kléber, n'est pas fiable. Il faut donc ajouter ce bataillon à ton ordre de bataille.

Petite anecdote sur le 2ème bataillon de la République (p309) : "Le 18 décembre 1793, le volontaire Coutable (Jean-Charles) reprit sur les Vendéens le drapeau du 1er bataillon des Amis de la République, qui avait été abandonné après que les porte-drapeaux qui s'étaient remplacés avaient été tués"

Autres notes sur cet ouvrage:
J'ai lu qu'à partir d'Entrammes, l'Armée de l'Ouest avait été réorganisée en divisions, supprimant ainsi l'échelon Armée de Mayence.

1er bataillon de la Réunion, présent à l'Armée des côtes de Cherbourg mais (p400) "Ensuite le bataillon, passé à l'Armée de l'Ouest, prit part au siège d'Angers, commencé le 3 décembre 1793..."

Bataillon de chasseurs nationaux de la section des 4 nations dit "1er bataillon de chasseurs républicains de Paris" : bataillon d'infanterie légère. nombre de chasseurs sont passés dans les chasseurs de Cassel ou la légion des francs de Mayence dès leur création, expliquant sans doute le faible effectif.

Suite au prochain épisode

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Commentaire de Diégo Mané

J'ai déjà disserté plus haut sur la fiabilité de l'OB donné par Kléber au 29 septembre 1793.

Dire qu'il n'est "pas fiable" c'est beaucoup s'avancer car c'est le seul et unique OB précis que j'ai trouvé sur la question, et il est issu de la plume de Kléber himself, ce qui lui donne une valeur encore plus grande, beaucoup plus en tous les cas que tous les scribes postérieurs qui ont pu se pencher dessus.

Je rappelle qu'en matière de "construction" de l'OB d'une bataille donnée, plus l'écart entre la date de la source et celle de la bataille est conséquent et plus peuvent intervenir des "changements" divers et variés. Ici nous avons 18 jours d'écart... Et il est donc bien possible que des unités citées dans l'OB de Kléber ne soient pas présentes à la bataille, comme à l'inverse que des unités non citées y soient, et ce peut-être le cas de ce "bataillon de Jemmapes", si toutefois Kléber ne l'a pas nommé autrement.
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Re: Échanges sur les guerres de Vendée

Messagepar MANÉ Diégo sur 07 Fév 2019, 18:01

Thierry Legrand, le 06/02/2019

Pour le siège de Condé, de fait, comme il semble que ce soit surtout des cadres de certaines unités qui ont été envoyés en Vendée, il n'a que peu de rapport avec le sujet. Cependant je vous renvoie le résumé tiré du livre sur ce siège de Condé.

http://www.planete-napoleon.com/docs/17 ... _Conde.pdf

Pour Cholet (et Mayence), je vous mets en pièce jointe l'OB des Républicains à Cholet, rectifié: j'ai indiqué plutôt 10e bataillon de la Meurthe que le 1er et 2e de l'Ain plutôt que le 1er. J'ai ajouté le 1er Amis de la République sous Vimeux, avec le 2e Amis de la République.

http://www.planete-napoleon.com/docs/17 ... CHOLET.pdf

Note: Denis a écrit: "J'ai lu qu'à partir d'Entrammes, l'Armée de l'Ouest avait été réorganisée en divisions, supprimant ainsi l'échelon Armée de Mayence".

Pour la réorganisation, elle a eu lieu après Entrammes, les unités des Mayençais étant réparties entre les différentes brigades ou divisions (chez les Blancs c'est aussi après Entrammes, que l'Armée Catholique et Royale fut réorganisée).
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