Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Tous les sujets relatifs aux guerres de la Révolution et de l'Empire (1792-1815) ont leur place ici. Le but est qu'il en soit débattu de manière sérieuse, voire studieuse. Les questions amenant des développements importants ou nouveaux pourront voir ces derniers se transformer en articles "permanents" sur le site.

Modérateurs: MASSON Bruno, FONTANEL Patrick, MANÉ John-Alexandre

Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 31 Jan 2017, 18:40

Franck Delpeux me questionne sur son ancêtre Jean-François Pioton qui fit partie du 58e de ligne de 1804 à 1809.

----------

Le 13 janvier 2017

Je vous contacte après avoir relevé votre adresse mail sur le site "Planète Napoléon". En effet, je cherche à reconstituer le parcours dans la Grande Armée de mon ancêtre Jean François PIOTON, né le 12 juillet 1783 à Gipcy (Allier) d'après les informations suivantes, issues du registre d'incorporation des conscrits au 58ème Régiment d'Infanterie de Ligne.

Conscrit de l'an 12, arrivé au corps le 28 germinal an 12 (6 avril 1804), matricule 938 versé au 2ème Bataillon 4ème Compagnie.

Passé au Bataillon d'élite le 1er jour complémentaire de l'an 12 (6 septembre 1804), matricule 671.
A fait les campagnes de l'an 13, 14, 1806, 1807 et 1808.

Etant en Espagne, a été blessé d'un coup de feu qui lui a cassé la cuisse droite à l'affaire de Durango le 31 octobre 1808. Parti avec congé de retraite le 8 novembre 1809.

D'après ces informations, pourrait-on penser qu'il faisait partie de la division des grenadiers d'Oudinot, composée, d'après ce que je crois savoir, des bataillons d'élite des infanterie légère et de ligne, dont le 58ème, division qui fit campagne de 1805, à partir du camp de Boulogne, à 1807 et qu'il participa notamment aux batailles d'Austerlitz et de Friedland ? Si c'est le cas, je suppose qu'il a été réaffecté à son régiment d'origine après le traité de Tilsitt et qu'il participa au combat de Durango, juste avant la prise de Burgos et l'arrivée de Napoléon en Espagne ?

Franck Delpeux
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 31 Jan 2017, 18:43

Réponse DM du 16 janvier 2017

Bonjour Franck,

Dores et déjà je peux vous communiquer quelques informations glanées rapidement.

1805 : effectivement le 58e de ligne avait son "bataillon d'élite" à la division Oudinot, et il fut sévèrement engagé à la bataille d'Hollabrunn le 16 novembre 1805, perdant 6 officies dont le chef de bataillon Bayle. Présent et faiblement engagé à Austerlitz.

1806 : toujours à la division Oudinot le 1er janvier... Mais il semble que le bataillon du 58e ait rejoint son régiment au cours de l'année 1806 car il entra dans la composition du VIIIe corps du maréchal Mortier qui était en deuxième ligne lors de la campagne d'octobre, n'étant finalement formé qu'en novembre.

1807 : on trouve le 58e au 1er avril à la division Dupas du VIIIe corps du maréchal Mortier.
À Friedland le 14 juin 1807, 16 officiers tombent, dont le colonel Arnaud et le chef de bataillon Fourcade.

1808 : à la division Sébastiani du IVe corps du maréchal Lefebvre. Engagé à Zornoza (Durango) le 31 octobre, facile victoire pour le maréchal, mais douloureuse pour Jean-Francois Pioton !

Diégo Mané
"Veritas Vincit"
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 31 Jan 2017, 18:46

Message de Franck Delpeux du 16 janvier 2017

Bonjour Diégo,

Je pense que Jean-François PIOTON a dû faire la campagne de 1805 avec la Division Oudinot, qui a abouti à la bataille d'Austerlitz. J'ai un vide pour l'année 1806 et la campagne de Prusse. On sait que le Général Oudinot occupa Neuchâtel en Suisse avec une partie de ses grenadiers à partir de mars 1806 pendant quelques mois avant de rejoindre pour la campagne de Prusse. Il entra à Berlin et Postdam après Iéna avec ses grenadiers.

Peut-on en déduire que Jean François PIOTON était en Prusse à ce moment là ? Sans doute puisqu'il est dit qu'il a fait la campagne de 1806 et celle de 1807 qui aboutit à Friedland, bataille à laquelle il a dû participer.

Dernier point: Après Friedland et Tilsitt, il a dû rejoindre son corps d'origine (Corps d'Observation de la Gironde ?) avant d'être envoyé en Espagne, juste avant l'arrivée de Napoléon avec les renforts de la Grande Armée venus d'Allemagne. Bref c'est une sorte de jeu de piste qu'il me serait intéressant de reconstituer autant que possible.

Franck DELPEUX
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 31 Jan 2017, 19:08

Quelques éléments sur le 58e de ligne tirés d'Ordres de Bataille.

A la division des grenadiers de la réserve du GD Oudinot

Le 8 octobre 1805 à Wertingen, 1ère Brigade du GB Laplanche-Morthieres
1er régiment de grenadiers, Colonel Froment
Bataillon d'élite du 13e de ligne, 684 hommes.
Bataillon d'élite du 58e de ligne, 747 hommes.

Le 16 novembre 1805, à la bataille de Hollabrunn (Schongraben),
1ère brigade du GB Laplanche-Morthieres
1er régiment de grenadiers, Colonel Froment
Bataillon d'élite du 13e de ligne, 611 h
Bataillon d'élite du 58e de ligne, 659 h

Le 5 décembre 1805, après Austerlitz, 1ère Brigade du GB Dupas
1er régiment de grenadiers, Colonel Froment
Bataillon d'élite du 13e de ligne, 15 officiers et 508 hommes.
Bataillon d'élite du 58e de ligne, 16 officiers et 439 hommes.

Le 1er janvier 1806, 1ère Brigade du GB Dupas
1er régiment de grenadiers, Colonel Froment
Bataillon d'élite du 13e de ligne, détaché.
Bataillon d'élite du 58e de ligne, 18 officiers et 547 hommes.

Le 10 janvier 1807 le 58e n'apparaît plus à la division.
Il l'a en effet quittée presque le dernier à sa dissolution après son séjour en Suisse dont je vous parlerai dans un prochain message.

La division, reconstituée pour la campagne de Prusse, le fut à partir de nouvelles unités.

Le bataillon d'élite du 58e avait rejoint son régiment qui entra au même moment dans la composition du VIIIe corps du maréchal Mortier. Ce corps évolua en deuxième ligne avant d'être engagé en Poméranie contre les Suédois. Lors de la campagne de Friedland il avait rejoint la Grande Armée et pris une part importante à la bataille.

Il passa après la campagne au IVe corps du maréchal Lefebvre qui fut employé en Espagne.

Diégo Mané
"Veritas Vincit"
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 04 Fév 2017, 17:58

Comme promis je vous communique quelques éléments sur le séjour en Suisse de la division de grenadiers réunis d'Oudinot en 1806.

Je les ai tirés du tout nouvel ouvrage de Ronald Zins sur le maréchal, dont le tome 1 vient d'être édité chez Horace Cardon.

Au cours de 1806 la division de grenadiers réunis d'Oudinot sera peu à peu disloquée puis dissoute. Trois de ses dix bataillons l'avaient déjà quittée pour l'Italie dès le 30 décembre 1805 sous le GB Laplanche-Morthieres.

Le 8 janvier 1806 les sept bataillons restants, dont celui du 58e, quittent Wien pour l'Allemagne. Le 14 février la division est à Stuttgart, et le 27 février à Strasbourg.

Le 9 mars 1806 Oudinot est nommé commissaire impérial par Napoléon pour prendre en son nom possession de la principauté de Neuchâtel, jusque-là possession prussienne, et fruit d'échanges diplomatiques en contrepartie, entre autres, du Hanovre qui rentre alors dans le giron de la Prusse.

Le 16 mars l'avant-garde atteint La Chaux-de-Fonds, puis Locle. La division entière suit et, le 18 mars, descend sur Neuchâtel, sauf le bataillon d'élite du 58e qui reste au Locle.

Le 1er avril Napoléon a ordonné que trois bataillons quittent la division pour rejoindre leurs regiments respectifs. Un quatrième suivra le 25 mai, ne laissant plus que trois bataillons de grenadiers dans la principauté, ceux des 15e, 28e et 58e.

Le 19 juin le GB Ruffin les fait manœuvrer "près le gibet de Boudry". Le 58e est chargé de défendre une position que les deux autres bataillons attaquent.

Le 7 septembre le bataillon d'élite du 58e part pour Paris rejoindre son régiment, suivi le 9 septembre par le bataillon du 15e, également pour Paris. Le bataillon du 28e partira le dernier pour Mayence le 21 septembre. Oudinot lui-même était parti le 17. La division des grenadiers réunis n'existait plus.

Diégo Mané
"Veritas Vincit"
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 04 Fév 2017, 18:23

Les recherches ci-dessus m'ont permis de constater deux choses allant en l'encontre des idées reçues comme quoi les bataillons d'élite composant les grenadiers d'Oudinot étaient formés de vétérans.

1. Les éléments communiqués par Franck Delpeux indiquent un conscrit arrivé au corps le 6 avril 1804 et versé au bataillon d'élite le 6 septembre 1804, soit cinq mois de paix plus tard, à l'issue de sa formation, ce qui en aucun cas ne peut le faire considérer comme un vétéran.

2. J'ai relevé, page 168 de l'ouvrage de Ronald Zins, qu'à l'occasion du passage à Strasbourg de la division Napoléon a ordonné que soient versés "150 des plus beaux hommes des 3000 conscrits habillés du dépôt général à chacun des bataillons du général Oudinot".

Alors certes Ronald Zins précise qu'à la constitution de la division en 1803 il n'y fut versé que des soldats d'élite, mais force est de constater que, ce "matériau" ne s'improvisant pas, les renforts destinés à compenser les pertes étaient bel et bien constitués de conscrits sans expérience.

Diégo Mané
"Veritas Vincit"
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 04 Fév 2017, 18:41

Pour le parcours en 1806-1807 du 58e de ligne reconstitué, je conseille de recourir au tome 3 de l'ouvrage de Frignet Despreaux sur le maréchal Mortier, que l'on peut consulter sur Gallica.

J'y ai trouvé en préambule des opérations du régiment, page 296 qui parle de la constitution du corps du maréchal, sa constitution en quatre divisions de trois regiments chacune, une italienne, une hollandaise, et deux Françaises. Ces dernières commandées par les GD Dupas et Michaud.

Le 58e, qui compte à la 2e division française, est stipulé comme arrivant à Wesel le 20 novembre 1806.

Nul doute qu'une lecture attentive de la suite ne donne plusieurs informations sur le parcours du 58e jusqu'à Friedland, voire au-delà.

Diégo Mané
"Veritas Vincit"
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 05 Fév 2017, 16:44

Sur la composition de la "division des Grenadiers de la Réserve" commandée par le GD Oudinot en 1805-1806 il me parait utile de préciser que chacun de ses dix bataillons comptait six compagnies au lieu des neuf des bataillons "normaux".

Ces six compagnies fournies par des régiments en principe non présents en première ligne étaient dans chaque bataillon les trois compagnies de grenadiers ou carabiniers du régiment concerné, et trois compagnies de "chasseurs" du même régiment, appelées ainsi même quand il s'agissait de régiments d'infanterie de ligne et donc tirées de compagnies de fusiliers.

Il en ressort que le terme de "grenadiers" était à moitié abusif... Mais peut-être abusa-t-il l'ennemi.

Quoi qu'il en soit cela constitue un doute raisonnable sur la "qualité" du soldat Pioton. Était-il grenadier ou "chasseur" (et donc fusilier) ? Le fait qu'il soit conscrit, et donc pas vétéran, n'induit pas forcément qu'il soit fusilier. En effet, si d'aventure il était plus grand que la moyenne, il pouvait en conséquence se trouver affecté à une compagnie de grenadiers.

Des informations comme sa taille et/ou la compagnie d'affectation dans le 58e réuni fin 1806 peuvent aider à préciser les hypothèses ci-dessus. En effet, une fois grenadier on ne redevient pas fusilier. S'il fut démobilisé comme fusilier en 1809, c'est forcément qu'il l'était auparavant. Bien évidement cela ne change pas le fond, mais bien la forme, du moins celle de la tenue portée par notre homme, bicorne puis shako, ou bien bonnet d'ours et épaulettes rouges, des fois que Franck Delpeux souhaite illustrer la chose !

Diégo Mané
"Veritas Vincit"
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 05 Fév 2017, 18:46

En parlant d'illustrer je rappelle le passage du film Guerre et Paix de Bondartchouk consacré au combat d'Hollabrunn (Schongrabern pour les Russes de Bagration qui protégeaient le repli de Kutusov) et dont vous pouvez trouver le lien dans mon dernier message du post ci-dessous :

viewtopic.php?f=15&t=395

Alors comme déjà dit, si la représentation des Russes est correcte, celle des Francais et surtout de leur comportement laisse à désirer, mais sinon l'ambiance générale et les circonstances y sont.

Historiquement la division Oudinot du 5ème corps partagea avec la division Legrand du 4e corps le plus gros du combat et des pertes.

Menés par Lannes en personne les "grenadiers" d'Oudinot s'engagèrent sur la gauche du dispositif russe, soit la brigade Selikov, six bataillons des régiments Podolia et Azov déployés en ligne.

La division française attaquait en trois lignes de colonnes par division en échiquier dans l'ordre 3e brigade, forte de deux bataillons seulement, 1ère et 2e brigades, fortes de quatre bataillons chacune.

Composant le 2e bataillon du 1er régiment de la 1ère brigade, le bataillon du 58e a probablement donné sur un des bataillons du régiment d'Azov, à gauche du dispositif de Selikov.

La progression d'environ 1 km depuis Schongrabern jusqu'à la position russe sur la crête s'est faite à travers des vignes et sous le feu de quatre pièces russes de 6 £ (qui seront prises).

Attaqués de front par la 3e brigade et débordés sur leurs deux flancs par les deux autres les Russes, dont le feu inefficace n'a pu arrêter les Francais, ne rompent pas pour autant et un aussi rare que sauvage combat à la baïonnette a alors pris place.

Même la nuit close ne mit pas fin à la lutte. Feux à bout portant, charges et contre-charges alternèrent jusqu'à 11 heures du soir avant que Bagration ne décroche tandis que ses blessés grillaien vifs dans le hameau de Grund qui avait pris feu.

Il a perdu 3136 hommes sur les 6800 qu'il commandait, plus de 1200 sont morts et 1448 capturés dont 368 du régiment d'Azov et 299 du régiment de Podolie, mais l'armée de Kutusov était sauvée.

Sur les plus de 20000 hommes engagés les Français ont perdu environ 1200 hommes dont 667 de la division Oudinot, le général étant lui-même blessé ainsi que deux de ses trois aides-de camp. 22 officiers sont compris dans ces pertes, dont 6 du 58e, et parmi eux le chef de bataillon Bayle.

Diégo Mané
"Veritas Vincit"
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 08 Fév 2017, 18:22

Le 7 févr. 17 à 17:22, Franck Delpeux a écrit :

Pour information, le registre matricule de Jean-François PIOTON mentionne sa taille: 1m635 (on saura également qu'il avait le visage ovale, les yeux et les cheveux bruns, le front couvert, le menton à fossette et le nez long et gros, ce n'était assurément pas Brad Pitt ou Gary Cooper).

D'après les statistiques des registres militaires, sa taille devait correspondre à la moyenne des hommes de ce temps-là. Cette information ne permet donc pas me semble-t-il de supposer qu'il ait été versé, à raison de sa taille, dans une compagnie de fusiliers ou de grenadiers.

Les tailles comprises entre 1m66 et 1m76, c'est-à-dire au-dessus de la moyenne, et au-delà (nous rencontrons parfois des 1m80) pouvaient je suppose être orientées vers les compagnies de grenadiers. J'ai vu une taille de 1m76 (58ème de ligne) versée après une campagne dans la Garde.
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 08 Fév 2017, 18:29

La taille de Jean-François Pioton étant "normale" (pour l'époque) il a donc probablement été conservé aux compagnies de fusiliers, et a donc compté à l'une des trois compagnies (dites) de "chasseurs", vraisemblablement la 2e, du "bataillon d'élite du 58e en 1805-1806.

Connaissez-vous sa compagnie lors de sa blessure à Zornoza (Durango) et/ou lors de son congé ?

Diégo Mané
"Veritas Vincit"
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 08 Fév 2017, 18:32

Réponse de Franck Delpeux :

Non Diégo, je ne connais pas ses compagnie et bataillon d'affectation à Durango. Je crois vous avoir mentionné son affectation au moment de son incorporation en avril 1804 (2ème Bataillon 4ème Cie), mais cela ne donne évidemment aucune indication pour la suite.

Je crois savoir que les bataillons d'élite avaient leur propre registre matricule. Jean François PIOTON avait d'ailleurs son matricule au régiment puis au bataillon d'élite. J'ai lu par hasard sur geneanet que le registre du bataillon d'élite du 58ème de ligne avait été mis à jour jusqu'à avril 1807 environ. C'est donc qu'il devait exister un registre particulier qui devait consigner des informations complémentaires.

Franck DELPEUX
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 08 Fév 2017, 18:45

L'information du message précédent est intéressante qui dit que le registre du bataillon d'élite du 58e fut tenu jusqu'en avril 1807, date de la réorganisation de la Grande Armée en vue de la reprise des hostilités.

Cela semble dire que ce bataillon continua de fonctionner comme tel bien que théoriquement réuni à son régiment. C'est bien possible, car provenant d'ailleurs que son unité-mère et rejoignant un corps en constitution en même temps qu'en mouvement perpétuel sur un immense "échiquier" stratégique, les unités séparées par les circonstances ont bien pu le demeurer jusqu'à la réorganisation d'avril 1807.

En revanche, après cette date, il est patent que le 58e est bien réuni et combattra comme tel à Friedland qui après Hollabrunn (pour son seul bataillon d'élite) sera son seul combat d'importance durant la période concernant Jean-François Pioton. En effet, sauf pour ce dernier, la bataille de Zornoza (Durango) ne sera qu'une formalité pour le IVe corps de Lefebvre qui n'aura à déplorer que "17 tués et environ 200 blessés...", soit rien pour l'époque, mais pas pour notre Jean-François !

Diégo Mané
"Veritas Vincit"
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 30 Avr 2017, 13:32

Franck Delpeux m'a communiqué la somme d'informations recueillies sur son ancêtre Jean-François Pioton qui appartint au 58e de ligne de 1804 à 1809, comme il été discuté dans les messages précédents.

J'ai, avec son autorisation, complété son texte là où cela m'a paru utile, mis en forme et illustré l'ensemble, et déposé le tout sur le site Planète Napoléon, afin qu'il profite à tous intéressés.

http://www.planete-napoleon.com/docs/58ePioton.pdf

Le parcours de Jean-François Pioton est, on l'a vu, doublement intéressant. D'abord comme une tranche de vie d'un conscrit de l'Empire, avec beaucoup d'informations rangeant à leur place des idées reçues, ensuite comme membre de la première "Division des Grenadiers d'Oudinot", l'une des unités éphémères, et même trois fois éphémère, des plus célèbres de toute l'épopée, et pourtant bien mal connue dans ses détails, nos échanges sur le forum l'ont prouvé.

Comme souvent, lesdits échanges ont soulevé d'autres questionnements sur lesquels je reviendrai.

En attendant bonne lecture.

Diégo Mané
"Veritas Vincit"
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Le 58e de ligne de 1804 à 1809

Messagepar MANÉ Diégo sur 13 Juil 2018, 14:46

Un autre correspondant me questionne relativement à de malheureux conscrits, les frères JAVANEL, tous deux "morts sous les drapeaux". Le premier d'entre-eux relevait du 58e de ligne, et donc je porte ici le relatif, de sorte que, si quelqu'un en sait davantage, il nous en fasse pareillement tous profiter.

-------------

Bonjour,

En quête de précisions sur le sort d'un conscrit du Bourbonnais incorporé au 58ème de ligne en 1806, l’échange publié sur votre site "Planète Napoléon" m'incite à vous demander assistance !

J'y ai déjà trouvé des données qui corroborent les quelques éléments en ma possession :

Jacques JAVANEL est fils de Nicolas et Marie BECOUZE. Il est né de leur union à Ferrières sur Sichon (Allier) ~ 1786.

Un article de Claude LAMARTINE Courrier de la Montagne bourbonnaise n° 9 (1975) apporte les précisions suivantes :

Le 12/09/1806, par acte notarié, Jacques JAVANEL traite avec François FORGES agissant pour le compte de son fils Simon, désigné conscrit pour l'année en cours, afin qu'il le remplace.

Jacques est incorporé dans le 58ème régiment de ligne.

Seul signe de vie donné après son départ, le 09/11/ 1806, il envoie de Paris une lettre à ses parents.

Sans donner le lieu et les circonstances, Claude LAMARTINE indique qu'il est mort le 19/02/1807.

Je n'ai pas retrouvé la transcription de l'acte de décès dans les registres locaux.

En 1819, ses parents ont pu faire valoir sa disparition pour percevoir le prix du remplacement.

Par ailleurs, j'ai découvert que ces mêmes parents ont perdu un autre fils, Claude JAVANEL, fusilier au 75ème régiment de ligne, 4e compagnie, 4e bataillon, mort à 20 ans à l’hôpital de Bayonne, le 27/12/1811. Source AD Allier NMD Châtel-Montagne D (1805-1822) vue 52.

Parfaitement néophyte en matière d'armées napoléoniennes, votre aide me serait particulièrement précieuse pour plus d'informations sur le parcours de ces deux frères : accès à leurs registres matricules ?

Je vous remercie vivement pour votre attention.
Jean M.
MANÉ Diégo
 
Messages: 3892
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Suivant

Retourner vers Histoire Militaire

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant actuellement ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 32 invités

cron