1806, "la brigade infernale" du général Lasalle

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1806, "la brigade infernale" du général Lasalle

Messagepar MANÉ Diégo sur 16 Aoû 2016, 21:00

Je relaie la question d'un correspondant afin de vous faire profiter de ma réponse .

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" ... je suis à la recherche d'un renseignement sur la Brigade Infernale à la capitulation de Stettin.

Le général Lasalle commandait la brigade formée des 5ème, 7ème Hussards et de 2 canons.

A quelle unité appartenaient ces deux canons ?

Étaient-ce des prises de guerre ou des pièces du 6ème Régiment d'Artillerie à Cheval ?

.../...

NB : les estimations des effectifs de la Brigade varient de 500 à 800 hommes. Quelle est la vôtre ?

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Réponse DM

La brigade Lasalle ne disposait pas d'artillerie... Mais bien d'un unique caisson de munitions à peine reçu que le général fit apparaître et disparaître plusieurs fois sur les crêtes environnant Stettin afin de faire croire à la garnison qu'il mettait en place beaucoup d'artillerie pour bombarder la ville.

Cela a fonctionné et le gouverneur s'est rendu incontinent, livrant ses 5500 soldats et 120 pièces à environ 700 hussards... et un caisson... vide ! La garnison a commencé à défiler à sept heures du matin le lendemain.

Certaines unités, s'étant aperçues du petit nombre de leurs vainqueurs, commençaient à se rebeller quand vers huit heures trente arriva enfin sous le GD Victor le bataillon d'élite de la division Suchet du Ve corps, en avant-garde de "l'infanterie volante" du maréchal Lannes.

Selon les auteurs on parle d'un bataillon ou d'un régiment, et dans ce deuxième cas il s'agirait très probablement du 17ème légère que l'on trouve associé au bataillon d'élite dès Saalfeld.

On parle aussi d'un ou deux canons arrivant avec cette infanterie (et donc pas avant).
Je penche pour deux comme étant la plus petite sous unité tactique de l'artillerie, soit la section.

Ladite section à de fortes chances de relever de l'artillerie divisionnaire de Suchet.
Peut-être est-ce la même que celle qui accompagnait déjà le bataillon d'élite à Saalfeld.

En tous états de causes il ne pourrait s'agir que de pièces de 8 £ de la 3e compagnie du 6e régiment d'artillerie à cheval.

Je donnerai l'ordre de bataille détaillé de la brigade Lasalle dans mon prochain message.

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Re: 1806, "la brigade infernale" du général Lasalle

Messagepar MANÉ Diégo sur 19 Aoû 2016, 20:53

L'ordre de bataille de la brigade Lasalle le plus complet que j'ai trouvé est daté du 22 septembre 1806.

A cette époque la brigade n'est pas même encore formée, et le 5e hussards relève du 1er corps, tandis que le 7e fait partie du 3e corps. Ils sont donc réunis postérieurement, en vue de la campagne, sous le général Lasalle, formant l'une des deux brigades légères de la Réserve de Cavalerie de Murat. L'autre brigade légère, constituée des 13e Chasseurs et 1er Hussards, était commandée par le général Milhaud.

Mais entrons dans le détail du commandement de Lasalle.

5e régiment de hussards, Colonel Schwarz (614 hommes)

1er escadron, 17 officiers et 193 troupiers (218 chevaux de troupe)

2e escadron, 9 officiers et 196 troupiers (193 chevaux de troupe)

3e escadron, 9 officiers et 190 troupiers (189 chevaux de troupe... Et donc un "hussard à pied" !)


7e régiment de hussards, Colonel Marx (634 hommes)

1er escadron, 16 officiers et 204 troupiers (236 chevaux de troupe)

2e escadron, 8 officiers et 200 troupiers (204 chevaux de troupe)

3e escadron, 8 officiers et 198 troupiers (202 chevaux de troupe)

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La situation au 8 novembre 1806, après les événements mémorables que l'on sait, donne ce qui suit.

5e régiment de hussards (pour les trois escadrons)

16 officiers et 318 troupiers présents (338 cvx), 8 officiers et 170 troupiers détachés (223 cvx), 41 troupiers aux hôpitaux et 5 prisonniers. Total 558 hommes, et donc "seulement" 56 de moins.

7e régiment de hussards (pour les trois escadrons)

29 officiers et 406 troupiers présents (526 cvx), 2 officiers et 125 troupiers détachés (88 cvx), 7 troupiers aux hôpitaux, 1 officiers et 12 troupiers prisonniers. Total 582 hommes, et donc "seulement" 52 de moins.

J'ignore quand se sont constitués les détachements figurant dans la situation au 8 novembre, mais ils amènent la brigade, forte au début de 1248 hommes à n'en aligner alors "que" 769, chiffre assez proche des 700 que l'on trouve cités un peu partout comme étant la force dont disposait Lasalle à Stettin.

J'ai parcouru rapidement les mémoires de Curély et vous cite un passage qui explique en partie la "bonne fin" de la reddition prussienne.

"À peine la moitié de la garnison avait-elle ainsi mis bas les armes que les Prussiens s'aperçurent du petit nombre des Français. Une partie de ceux qui étaient sortis de la place reprirent leurs armes, mais la capitulation portait que les fusils auraient leurs fausses pierres en bois au lieu de pierres à feu, et le général prussien avait fait scrupuleusement exécuter cet article. On ne donna pas à ses soldats le temps de se mettre à même de faire feu..."

Ach ! Avec de telles armes (et surtout de tels généraux) la guerre devient impossible !

Sources :

FOUCART P., "Campagne de Prusse (1806), Prenzlow - Lubeck", Paris, 1890.

THOUMAS, Général, "Le général Curély, itinéraire d'un cavalier léger de la Grande Armée", Paris, 1887.

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