Le 35e légère en Italie, 1813-1814

Tous les sujets relatifs aux guerres de la Révolution et de l'Empire (1792-1815) ont leur place ici. Le but est qu'il en soit débattu de manière sérieuse, voire studieuse. Les questions amenant des développements importants ou nouveaux pourront voir ces derniers se transformer en articles "permanents" sur le site.

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Le 35e légère en Italie, 1813-1814

Messagepar MANÉ Diégo sur 05 Avr 2016, 21:43

Barthélémy Bonhomme, 35e légère (1813-1814)

Jean-Pierre Bonhomme me questionne sur son ancêtre, Barthélémy Bonhomme (1786-1864) qui fut Chasseur au 35e légère en 1813 et 1814. Il était de Saint Martin Lestra, canton de Feurs, arrondissement de Montbrison, département de la Loire, chef-lieu Roanne.

La recherche de Jean-Pierre a été rendue possible par le fait que Barthélémy fut médaillé de Sainte-Hélène. Elle fut cependant longue et difficile, eu égard au fait qu'elle fut longtemps axée par erreur sur le 35e de ligne où, bien sûr, il ne trouva rien.

Au résumé du trouvé, et pour la seule partie purement militaire qui nous intéresse ici, il s'avère que Barthélémy, recruté le 22 novembre 1812, fut incorporé le 8 janvier 1813 à la 2e compagnie du Ve bataillon du 35e légère, soit le bataillon de dépôt dudit régiment. Barthélémy était de la classe 1806 mais, ayant tiré le n° 124 pour 81 mobilisés, avait été exempté.

En novembre 1812 il se porte remplaçant d'un conscrit moins chanceux. Il a donc alors touché un joli pécule (les tarifs avaient singulièrement augmenté) avec en outre un a-propos qui se vérifiera un an plus tard lorsque l'Empereur, à court de chair à canons, fera un nouvel appel de 300000 hommes qui vaudra rappel des exemptés de 1806. Barthélémy serait parti tout de même... Mais pour pas un sou !

Le 35e légère (ci-devant 1er régiment de la Méditerranée) avait en 1813 deux bataillons en Allemagne (le 1er au VIIe corps, Division Durutte, et le IVe à la garnison de Leipzig, division Margaron) et deux bataillons en Italie, les IIe et IIIe. Le Ve est le bataillon de dépôt, basé à Livourne, département de la Méditerranée, 29e Division Militaire (Florence). C'est qu'à l'époque, ce morceau d'Italie était annexé à la France au sein des "départements d'au-delà des Alpes".

Je réponds au passage à une question de Jean-Pierre Bonhomme qui se demandait le pourquoi de l'écart entre la date du recrutement de Barthélémy et sa date d'incorporation au V/35e légère.

D'abord un délai était toujours laissé au conscrit mobilisé afin d'arranger ses affaires.
On n'était considéré comme réfractaire que si on n'avait pas rejoint au bout d'un mois.

Ici la distance compte aussi. Un détachement de marche à dû être programmé à partir de Roanne... Qui se trouve à 732 km de Livourne où notre conscrit arriva le 8 Janvier 1813 après environ 30 jours de marche à la moyenne de 25 km par jour auxquels il faut ajouter un jour de repos par semaine environ, fonction aussi de l'état de fraîcheur des jeunes conscrits du détachement qu'il convient de ne pas laisser en trop grand nombre en arrière (d'où la moyenne de 25 km/jour au lieu des 32 en marche de guerre).

Si donc on compte cinq semaines pleines pour rallier le dépôt de Livourne depuis Roanne, on constate qu'il ne resta guère aux conscrits que une à deux semaines pour regagner leurs pénates (pas toutes très proches de Roanne), régler leurs affaires, faire leurs adieux et leur baluchon avant de retourner au chef-lieu (de canton, d'arrondissement, de département, selon) afin d'en partir en détachement de marche pour le dépôt.

La deuxième partie de l'article ci-dessous traite des marches de guerre, dont plusieurs principes valent aussi pour les marches des détachements rejoignant les armées.

http://www.planete-napoleon.com/docs/ORGDIV2.pdf

Dans le prochain message je vous listerai les éléments que j'ai trouvés sur ce régiment en Italie.

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Re: Le 35e légère en Italie, 1813-1814

Messagepar THOMAS Didier sur 07 Avr 2016, 09:12

Bonjour,
à priori, le 4éme bataillon était sous les ordres du général de brigade Bertrand avec un effectif de 605h
il était dans la division de Margaron pour la garnison de Leipzig.
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Re: Le 35e légère en Italie, 1813-1814

Messagepar MANÉ Diégo sur 07 Avr 2016, 09:39

Salut Didier, et merci.

Effectivement, un coup d'œil à mon L3C 12 "Les armées à Leipzig, octobre 1813", confirme l'info concernant ce IVe bataillon, à la "Division Spéciale C" (Garnison de Leipzig) du GD Margaron, 1ère brigade, GB Baron A. J. Bertrand, dont IV/35e légère, 605 hommes.

J'ai corrigé en rapport mon premier message.

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Re: Le 35e légère en Italie, 1813-1814

Messagepar MANÉ Diégo sur 13 Avr 2016, 21:40

Le 35e légère en Italie en 1813

D'après des éléments tirés de mon L3C4 "campagne d'Italie 1813-1814, Tolentino 1815", de l'ouvrage de Vaudoncourt "Campagne des Français en Italie", et des listes de Martinien (officiers tués ou blessés...).

Un ouvrage anglo-saxon d'un certain Schneid (Napoleon's Italian campaigns 1805-1815) donne pour mi-août les 35e et 36e légère, 131e, 132e et 133e de ligne, soit tous des régiments ci-devant pénaux ayant des bataillons à la Division Durutte en Allemagne, comme ayant chacun un bataillon à la 3e brigade de la division de réserve Séras.
Précision étant donnée que ces bataillons sont alors réduits à leurs cadres, soit les officiers et sous-officiers, en attente de conscrits à venir.

L'information est intéressante mais doit dater de mi-juillet car ci-dessous les cadres ont manifestement reçu leurs conscrits... Et parmi eux un certain Barthélémy Bonhomme, probablement affecté à une 2e compagnie, sans qu'on puisse savoir dans lequel des deux bataillons, le IIe ou le IIIe.

15/08/1813 : L3C 4 p 12.
1ère lieutenance (corps de deux divisions), LG Grenier
3e division, GD Gratien (à Tarvis)
Brigade GB Piat
35e légère (2), 1577 hommes (près de l'effectif théorique de 1680 h)
36e légère (2), 1403 hommes
102e de ligne (2), 1600 hommes

21/08/1813 : aux avant-postes de Villach (Illyrie), 1 officier tué.
Le colonel Duché avec ses deux bataillons du 35e légère est attaqué à Villach par les Autrichiens de Frimont qui ne peuvent l'y forcer.
Il évacue cependant la position sur ordre du GD Gratien.

24/08/1813 : combat devant Villach, 1 officier tué et 1 blessé.
Ordre de reprendre la ville. Duché l'enlève avec ses deux bataillons du 35e légère et un du 36e légère. Un bataillon croate de Petervardeiner y perd 300 prisonniers. Mais Frimont revient avec des forces supérieures et Duché doit évacuer avec perte de 200 h.

28/08/1813 : escarmouche devant Villach, 1 officier blessé.
28/08/1813 : petit combat devant Villach, 1 officier blessé.
Six bataillons de la division Gratien tentent en vain de reprendre Villach. Mais le succès de la division Quesnel à Rofseck amène le général en chef autrichien Hiller à abandonner à son tour Villach.

18/09/1813 : combat de Sankt Hermagor, 4 officiers blessés.
La brigade Piat, envoyée par le GD Verdier, est battue avec perte de 200 hommes.

24/10/1813 : L3C4, p 43.
Garnison de Palmanova, sous le GB Valterre
dont II/35e légère, 2 compagnies, 212 hommes.

06/11/1813 : L3C4 p 18.
"Corps détaché de gauche", sous le GB Gifflenga,
à Desenzano, Salo, vallées du Brescian.
dont 35e légère (1), 600 h

Vaudoncourt situe là les deux bataillons, ce qui m'étonne car en ce cas ils y seraient restés tous les deux alors qu'ensuite on les trouvera séparés, un là et un autre au corps de bataille.

Quoi qu'il en soit le 35e légère ne participe ni à la bataille de Caldiero ni au combat de San Daniele.

À suivre... Le 35e légère en Italie en 1814...

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Re: Le 35e légère en Italie, 1813-1814

Messagepar MANÉ Diégo sur 19 Avr 2016, 20:20

Le 35e légère en Italie en 1814


06/01/1814 : Vaudoncourt p 114.
2e lieutenance (corps de deux divisions) du GD Verdier
1ère division du GD Quesnel
Brigade du GB Forestier
35e légère (1)
84e de ligne (3)

18/01/1814 : Vaudoncourt p 118 : à la défense des vallées du Brescian sous le GD Bonfanti, 1 bataillon du 35e légère et 1 bataillon du 6e de ligne italien, plus 150 gendarmes et 100 chasseurs-tirailleurs.

18/01/1814 : le colonel Duché, qui était à Salo avec le bataillon de son régiment et quelques gendarmes est chargé d'attaquer Toscolano dont il expulse 600 Jägers tyroliens avant de revenir à Salo.

05/02/1814 : affaire de Gardone, 1 officier blessé.

08/02/1814 : L3C4 p 39, bataille du Mincio.
Sous le commandement direct du prince Eugène
1ère division GD Quesnel
Brigade GB Forestier
dont III/35e légère, 1 bataillon, 624 hommes.

"Vers deux heures et demie, la brigade Forestier de la division Quesnel s'empare de Pozzolo, rejette sur l'autre rive (du Mincio) le bataillon de grenadiers (autrichiens) "Purcell" et son artillerie, fait main basse sur les équipages de la brigade (autrichienne) Vécsey et s'attache à détruire le pont de l'ennemi." (extrait d'L3C4).

11/02/1814 : Vaudoncourt p 152, organisation idem 06/01/1814.

Le 14/02/1814, le général autrichien Stanislavlevich attaque le poste de Gardone qui est enlevé et garni par le régiment de Lindenau.
Bonfanti sort de Brescia et vient reprendre Gardone à l'ennemi qui est battu avec perte de 370 hommes (dont les deux majors) pour 120.

15/02/1814 : défense de Palmanova, 1 officier blessé.

15/02/1814 : combat près de Volta, 1 officier tué et 1 blessé.
Combat concernant la division Quesnel stationnée à Goito.

24/02/1814 : nouvelle tentative de Stanislavlevitch avec 2000 hommes, repoussée par Bonfanti comme les précédentes.

28/02/1814 : affaire du pont d'Ideva, 1 officier blessé.

Début avril 1814 : Vaudoncourt p 179, organisation idem 06/01 et 11/02

09/04/1814 : combat d'Aiguebelle (Savoie), 5 officiers blessés.

Victoires, conquêtes... P 343, combat d'Aiguebelle sous le GD Dessaix, attaqué par les Autrichiens de Bubna : "Son attaque très vive fut repoussée avec intrépidité et succès par deux bataillons du 35e régiment commandés par le colonel d'état-major Favre."
Le prince Eugene ayant demandé de protéger la Maurienne, le général Dessaix décida de s'y retirer avec les deux bataillons du 35e.

Coup de sécurité : le 35e de ligne se trouve alors à Parme, le 35e ci-dessus est bien le 35e légère.

04/05/1814 : Vaudoncourt p 195, pour l'évacuation de l'Italie

Général en Chef : LG Grenier
2e lieutenance : GD Verdier
1ère division : GD Quesnel
Brigade GB Forestier
dont le 35e légère (2)

La division Quesnel compte alors 16 bataillons et 2 batteries (12 pièces) pour 5367 présents sous les armes et 3124 hommes aux hôpitaux.

09/05/1814 : Vaudoncourt p 197, passage des Alpes.

Début juin 1814, la totalité de l'armée est cantonnée en France.

20 juin 1814, l'Armée d'Italie est dissoute.

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Re: Le 35e légère en Italie, 1813-1814

Messagepar MANÉ Diégo sur 08 Mai 2016, 14:04

Pour faire suite à la conclusion provisoire du message précédent, une ébauche de réponse partielle à une autre question de Jean-Pierre Bonhomme, qui se demande quand Barthélémy a quitté le service.

Or, à l'occasion d'une recherche relative à l'uchronie 1815 travaillée par Nicolas-Denis Remy

viewtopic.php?f=4&t=1436&start=15

je viens de réouvrir le superbe ouvrage de Couderc de Saint-Chamans "Napoléon, ses dernières armées", et suis tombé page 438 et suivantes sur un passage éclairant, écrit dans ce but par Davout en mars 1815 après le retour de l'Empereur, et l'informant de ce qui s'était passé pour l'armée pendant son absence. Le maréchal commence par 1814, ce qui en l'occurrence nous intéresse.

"Après les événements du 1er avril 1814, la désorganisation s'est mise dans l'armée : la désertion a été fomentée par les autorités civiles ; le nombre des hommes qui, à cette époque, ont quitté leurs drapeaux sans autorisation s'est élevé environ à cent quatre-vingt mille. On a cherché à arrêter les progrès du mal, mais la désertion n'a diminué qu'au bout de deux mois.
Une ordonnance du 15 mai à licencié la conscription de 1815 ; quarante-cinq mille hommes avaient rejoint les corps ; ils ont été libérés du service.

.../...

Le 26 juillet, la pénurie du trésor à obligé d'accorder des congés illimités à tous sous-officiers et soldats qui seraient au-dessus du complet de paix, et des congés limités d'un an aux officiers, sous-officiers ou soldats qui excèderaient, dans chaque corps, les trois-quarts de son complet.

Les congés illimités ont été accordés au nombre de huit mille.
Les congés limités d'un an ont monté à dix-huit mille.

Il en résulte qu'à cette époque, l'infanterie et la cavalerie n'avaient qu'un effectif de cent cinquante mille hommes et qu'il manquait vingt-six mille hommes au complet.

On s'est occupé ensuite de déterminer la position des militaires qui avaient abandonné leurs drapeaux ; des ordonnances des 15 mai et 8 août leur ont remis le crime de désertion et les ont considérés comme étant en congé dans leurs foyers et restant disponibles pour rejoindre au premier ordre. Les corps les avaient rayés de leurs contrôles ; on a ordonné de les y réintégrer : cette opération souffre des difficultés, parce-que beaucoup de ces militaires dont on avait formé des corps provisoires ou de marche n'avaient jamais rejoint leur régiment, et que d'autres corps auxquels ils avaient appartenu et qui ont été incorporés dans les régiments conservés n'ont pas fourni les matériaux nécessaires pour établir leur signalement."

Je m'arrête là car nous tenons peut-être une hypothèse sérieuse pour le sort de Barthélémy.

Son armée a été dissoute le 20 juin 1814. S'il ne l'avait fait avant, il a probablement alors rejoint son village, encouragé par "les autorités civiles" locales, soucieuses de voir partir ailleurs tous ces militaires qu'elles devaient nourrir et loger en pure perte puisque la guerre (comme la dynastie) était finie.

Les ordonnances du 15 mai 1814 avaient par ailleurs mis fin à l'existence du 35e légère qui donc, par destruction ( le contraire de par construction) , versa les hommes qui voulurent bien lui rester dans un des quinze régiments légers conservés... et très probablement ne se soucia pas davantage du sort de la multitude de ceux qui étaient partis et dont "le crime de désertion" fut globalement "remis" et transformé en congé... Sans qu'on aie pris la peine, dans l'ambiance de fin du monde qui régna, d'en relever les noms et adresses.

Comme Barthélémy ne parle pas d'une quelconque participation à la campagne de 1815, ce qu'il n'aurait pas manqué de mettre en avant lors de sa demande de médaille de Sainte-Hélène, c'est qu'il aura très probablement profité de ce "flou" pour rester chez-lui comme la plupart de ceux s'étant trouvés dans la même situation. Davout confirme d'ailleurs peu ou prou cette hypothèse :

"En supposant donc l'existence de cent quatre-vingt mille hommes qui ont abandonné leurs drapeaux en avril 1814 (j'ajoute mai et juin, puisque le maréchal dit plus haut que la désertion ne cessa qu'au bout de deux mois), et dont on s'est emparés comme appartenant à l'armée, l'on peut affirmer qu'environ les deux-tiers (environ cent vingt mille hommes) sont susceptibles d'être rappelés au service, et sur ce nombre trente-cinq mille ont déjà rejoint ; il restera donc quatre-vingt-cinq mille hommes disponibles ; le troisième tiers doit être considéré comme susceptible d'obtenir des congés absolus, dont il parait juste de ne pas les frustrer.

Mais il ne faut pas se dissimuler que si l'on adoptait en thèse générale que chaque homme doit rejoindre le corps auquel il a appartenu, cela souffrirait de grandes difficultés, tant pour les motifs que j'ai déjà énoncés plus haut qu'à cause de la fusion des anciens numéros de régiments dans ceux conservés, ce qui mettrait beaucoup d'incertitude dans les directions à donner."

C.Q.F.D.M. ! Barthélémy fit probablement partie des quatre-vingt cinq mille chiffrés par le maréchal.

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Re: Le 35e légère en Italie, 1813-1814

Messagepar MANÉ Diégo sur 25 Oct 2016, 11:01

Je viens d'avoir une longue et intéressante conversation téléphonique avec Jean-Pierre Bonhomme au sujet du contrat de remplacement de son ancêtre Barthélémy Bonhomme, ci-devant Chasseur au 35e légère de 1812 à 1814.

Alors je ne doute pas que des érudits versés en droit administratif de l'époque impériale soient au fait de ce que j'ai appris, mais ayant été surpris par certains usages je pense intéressant de les indiquer ici.

Donc Barthélémy Bonhomme part en novembre 1812 comme remplaçant de Jean Thomas dont le numéro a été tiré au sort. Le remplacement est conclu contre la somme de 4600 Francs (hors 77,30 Francs de frais de notaire), mais versables en deux fois, en novembre 1814 et novembre 1816.

Déjà j'ai été étonné de voir Barthélémy partir pour la guerre À CRÉDIT ! Les chances de se faire tuer, donc alors pour rien ou presque*, ou estropier, étant en l'occurrence bien présentes.

* Il était en effet stipulé des intérêts payables tous les six mois chez le notaire entre les mains du mandataire que Barthélémy, ne sachant pas lire, avait constitué.

Ensuite, si d'aventure le numéro du remplaçant venait à sortir ultérieurement, ce qui fut le cas au bout d'un an pour Barthélémy Bonhomme, le remplacé devenant éligible à sa place, le contrat prévoyait que le remplaçant n'avait plus droit en tout qu'à 600 Francs, alors payables au comptant.

Le père de Jean Thomas, qui avait hypothéqué ses biens pour la dette contractée envers Barthélémy Bonhomme, n'avait plus qu'à reporter son hypothèque en garantie de l'achat d'un nouveau remplaçant.

Un autre point intéressant du contrat initial portait que, si pour l'une ou l'autre raison Barthélémy Bonhomme venait à être officiellement démobilisé, la somme prévue au contrat (ou ce qui resterait à payer) lui restait acquise, et serait exigible trois mois après la présentation du congé officiel.

L'hypothèse ci-dessus recouvre probablement la perte d'un bras ou jambe le rendant inapte au service, et c'est bien la moindre des choses... Mais semble aussi recouper la circonstance, hautement imprévisible lors de la signature du contrat, du Gouvernement libérant des obligations militaires des centaines de milliers de soldats, comme ce fut le cas des Bourbons après la chute de l'Empire...

Mais hélas pour Barthélémy Bonhomme après que son numéro à lui soit sorti... Moins de cinq mois avant le demi-jackpot ! Enfin, à condition de pouvoir exhiber un document officiel "en bonnet d'uniforme", ce qui ne fut probablement pas le cas de notre homme qui, comme bien des dizaines de milliers d'autres, s'accommodera du "vide juridique" plutôt que de risquer d'être re-mobilisé... Dès 1815 !
Il serait alors repassé par la case départ... Pour Waterloo, dont beaucoup ne sont pas revenus !

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Re: Le 35e légère en Italie, 1813-1814

Messagepar MANÉ Diégo sur 15 Juin 2017, 13:24

Je relaie un message de Jean-Pierre Bonhomme se concluant par une question sortant de mon domaine de compétence mais pouvant croiser celui d'un de nos lecteurs. Dont'acte !

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"Je viens d'enterrer mon oncle, Jean Bonhomme, né en 1919 et décédé en 2017 (98 ans).

C'est le filleul de Jean Martin Bonhomme, né en 1848 et décédé en 1935 (87 ans - curé de son état).

Lequel est le dernier fils de Barthélémy Bonhomme, décoré de la Médialle de Sainte Hélène (né en 1786 et décédé en 1864 à 78 ans)

On voit par là que Jean Martin a perdu son père à l'âge de 16 ans et que Jean a perdu son parrain à l'âge de 16 ans aussi.

Il faut bien convenir qu'à cet âge là on n'est pas trop préoccupé par le passé de son père, de son parrain ou de ses ancêtres, aussi ni Jean Martin, ni Jean, ne les questionnaient-ils sur ce passé. Ce qui est fort dommage car Jean aurait peut-être pu posséder, directement, un témoignage oral des aventures napoléoniennens de Barthélémy.

Néanmoins, en prenant exemple sur cette lignée Bonhomme qui couvre 231 ans avec seulement 3 individus, savez-vous s'il existe encore des petits-enfants de soldats de Napoléon ? Si oui, sont-ils en possession d'un témoignage oral des aventures de ces soldats ?

Curieuse question me direz-vous, mais approcher d'aussi près des témoins de Napoléon est très excitant.

Merci de votre réponse.

Jean-Pierre Bonhomme"

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Alors, si quelqu'un sait quelque chose de relatif, qu'il n'hésite pas à le déposer ici, il fera oeuvre utile.

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