1815. Armée (française) du Nord

Tous les sujets relatifs aux guerres de la Révolution et de l'Empire (1792-1815) ont leur place ici. Le but est qu'il en soit débattu de manière sérieuse, voire studieuse. Les questions amenant des développements importants ou nouveaux pourront voir ces derniers se transformer en articles "permanents" sur le site.

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Re: 1815. Armée (française) du Nord

Messagepar MANÉ Diégo sur 07 Mai 2019, 21:17

Toujours dans le Volume IV des «Opérations of the Armée du Nord: 1815», le même rapport de Ruty du 13 juin 1815 (page IV-124) donne l’information suivante :

«Les bouches à feu ont à leur suite un approvisionnement simple, dont la force moyenne est d’à peu près 200 coups par pièce ; et tout ce matériel est en très bon état de service.»

100 voitures de parc sont en outre «parquées sur le glacis en avant d’Avesnes»...

«Ainsi l’armée n’a en ce moment à sa suite, en outre de l’approvisionnement simple des bouches à feu, ... qu’une réserve d’environ le neuvième de l’approvisionnement simple de ses bouches à feu...»


J’en conclus mathématiquement qu’au plus les pièces disposeront d’environ 220 coups...

Je lis toutefois (page IV-401) dans les notes de l’AC Simon-Lorière, de l’E-M du IVe corps, au soir de Ligny : «L’approvisionnement de nos batteries ne pouvait pas se renouveler, nous devions économiser notre feu; nos parcs d’artillerie étaient éloignés d’un jour de marche; le 16 au soir, ils étaient au Châtelet.»

Donc ce genre d’avanies à bien pu se produire aussi à Waterloo... et corrobore ce que j’ai lu ailleurs, comme quoi lors des combats contre les Prussiens, pourtant commencés assez tardivement, des batteries françaises se désengageaient car à cours de munitions *... et de me rappeler l’héroïque batterie à cheval de la Garde qui retarda des escadrons prussiens au soir de la défaite en faisant les gestes de recharger ses tubes alors qu’elle n’avait plus de munitions... Le quart d’heure ainsi gagné par ces braves leur coûta la vie, hachés sans pitié par les hussards ennemis, enragés d’avoir été ainsi bernés...

A suivre...

* Ajout du 12/05/2019

Je pense intéressant de préciser qu'une équipe de pièce "normale" servant un 6 £ était capable de tirer deux fois par minute... Ce qui à cette cadence consommait en moins de deux heures de feu les 200 ou 220 coups de l'approvisionnement indiqué par Ruty... et recoupe la pénurie constatée plus haut.
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Re: 1815. Armée (française) du Nord

Messagepar MANÉ Diégo sur 12 Mai 2019, 22:10

Autre passage éclairant, de Grouchy (cdt la cav.) à Soult (Major-Général), le 14 juin 1815
(Volume IV des «Opérations of the Armée du Nord: 1815», page IV-222).

"Monsieur le Maréchal,

«Je m’empresse de vous prévenir que les hommes du train des batteries d’artillerie attachées aux 4e et 5e divisions, formant le Ier corps de cavalerie, sont dans une déplorable situation quant à l’habillement et au personnel. Il en est de même des soldats du train de la batterie de la 13e division, appartenant au 4e corps.

Les soldats du train sont, pour la plupart, des enfants; ils n’ont point de capotes, peu de bons vêtements, point de bottes. Si le temps froid et pluvieux continue, ils tomberont malades au bivouac, et déserteront. On me rend même compte que plusieurs ont déjà disparu.

J’ai l’honneur de vous prier, Monsieur le Maréchal, de faire changer, dès qu’il sera possible, les soldats du train de ces trois batteries, ou au moins de leur faire donner des vêtements. La chose est d’autant plus nécessaire que ce sont précisément les batteries attachées au Ier corps, uniquement composé de cavalerie légère et destiné à former l’avant-garde, qui se trouvent les moins bonnes. ...
»

CQFD, mais toutefois cela permet d’avancer que les autres sont «moins mauvaises» !
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Re: 1815. Armée (française) du Nord

Messagepar MANÉ Diégo sur 21 Mai 2019, 19:49

Toujours exploitant l'ouvrage de Stephen Beckett :
"The Operations of the Armee du Nord: 1815".

Je cherche à lister les unités de renforts ayant rejoint l’Armée du Nord après la date des OBs relatifs à chaque corps et avant les batailles concernées, essentiellement, dans un premier temps, pour celle de Waterloo.

L’idée, comme le besoin, m’en sont venus en lisant le Journal de Campagne du Ier Corps, qui lui donne par la bouche de d’Erlon, 17500 fantassins et «près de» 2000 cavaliers le 18 juin au matin, alors que mon OB, datant certes du 10 juin, ne lui donne que 16925 fantassins et 1406 cavaliers.

C’est en outre corroboré par le Cdt Lachouque, toujours bien informé, qui dit respectivement 17700 et 1800, ce qui amène un total des deux armes identique.

D’autre part, en date du 4 juin, Soult disait que le 10 juin l’Armée du Nord alignera, hors garde : 65060 fantassins, 16761 cavaliers et 6334 artilleurs, total 88155 hommes, et l’Armée de la Moselle (IV° Corps) 12807 fantassins, 1586 cavaliers et 1732 artilleurs, soit 16125 hommes. Il suppose à la Garde, dont il ignore les chiffres exacts, 15000 fantassins, 4000 cavaliers et 2500 artilleurs, total 21500 hommes, en tout donc 125780 hommes.

Soit à peu près "dans les clous" habituels, même si quelques chiffres intermédiaires font le roque.

A suivre...
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Re: 1815. Armée (française) du Nord

Messagepar MANÉ Diégo sur 23 Juin 2019, 21:46

J'ai reçu le 5e volume de Stephen Beckett "Operations of the Armée du Nord: 1815", sous-titré : "The Analysis", soit l'opinion de l'auteur, dont l'avis éminemment autorisé ne peut manquer d'intéresser le lectorat attentif de toute la "Planète Napoléon".

Eu égard à la taille de l'ouvrage (400 pages format A4) qui en suit quatre autres du même "poids", je n'ai bien évidemment pas eu le temps d'exploiter tout cela et me limite pour l'instant à une brève énumération des sujets traités.

Une liste de personnalités françaises concernées (17 pages tout-de-même), avec la mention TRAITOR en fin de ligne pour ceux qui l'ont méritée.

Un chapitre de 15 pages intitulé "Intrigue in 1815", qui met l'accent sur le fait que la trahison sous toutes ses formes à joué un rôle majeur dans la campagne. Une vingtaine de "traîtres" sont listés, avec en tête de ceux ayant passé à l'ennemi le 16 juin le GD de Bourmont, "arbre" bien connu qui a caché cette "forêt", qui compta plusieurs colonels, dont tout-de même le Chef d'État-Major de la Division Durutte, et un membre de l'État-Major de Grouchy. Une dizaine de divisions -dont les cinq du 1er corps- sur les 45 de l'Armée du Nord comptèrent au moins un traître parmi leurs officiers.

"The speed of horse" explique en 12 pages les manières et délais de transmission des ordres, par la poste (mais oui !) ou par estafettes.

Les plans initiaux sont exposés, et la position des troupes au jour le jour est déclinée à l'aide de cartes fort claires. J'avoue que comme la plupart je me suis depuis toujours davantage intéressé aux opérations "actives" qu'à leur préparation... Mais suis obligé de convenir que cet aspect des choses est très loin d'être anodin, surtout en 1815 eu égard au "climat" de défiance généralisée qui régnait.

Ma casquette de kriegspieler à tourné sur ma tête à l'évocation de "la ruse de Mons" (point d'attaque envisagé au lieu de Charleroi... A moins qu'il ne s'agisse effectivement d'une "ruse" destinée à tromper à la fois l'ennemi et les espions qui le renseignaient... Ayant peut-être de la sorte abusé Wellington...
Mais aussi provoqué des ordres contradictoires côté français, amenant un jour de retard pour le début des opérations... ce qui sera très lourd de conséquences (échec au lieu de succès), nous le savons.

Neuf pages de très, mais alors très, intéressantes conclusions.

Une centaine de pages de "Master Chronology" (il s'en est passé des choses !).

Quatorze pages donnent le "mémoire justificatif" de Soult après la deuxième Restauration.

Trente-trois pages, dont cinq de son Aide-de-Camp Clouet qui déserta avec lui, tentent de "justifier", là après 1830, la conduite du GD de Bourmont en 1815... Il est amusant d'y trouver pour sa défense le rappel des passages à l'ennemi en 1792-1793 des généraux Lafayette, Dumouriez, Valence et "Egalité" (le futur roi Louis-Philippe, en fonction lors de l'"Appel à tous les Français" produit par de Bourmont).

Le Roi n'a pas été sensible à la prose du "vainqueur d'Alger". Moi non plus. Je préfère conclure ce message avec du positif, soit les très jolies cartes tirées d'un manuscrit inédit de Stoffel qui illustrent à la perfection la situation du 15 juin (combats de Gilly et de Gosselies)... le déploiement précis de "La Division Perponcher seule aux Quatre-Bras de 9 h. à 3 heures" le 16 juin... "L'armée française le 16 juin vers midi"... Un plan détaillé de la Haie-Sainte... Bref, du beau, du bon, du... Beckett !

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Re: 1815. Armée (française) du Nord

Messagepar MANÉ Diégo sur 24 Juil 2019, 17:18

Quelques avancées tous azimuths apportant chacune du neuf ou confirmant de l'ancien qui en avait besoin.

1. L’ARC de la Garde accompagne bien sa cavalerie (au moins la légère) les 15 et 16 juin 1815 (ce n'était pas évident bien que noté ainsi dans plusieurs OBs... D'ailleurs pris en défaut dans le cas particulier de Waterloo où l'Artillerie des divisions, réunie à la Réserve en début de bataille, sera ensuite employée la plupart du temps séparément des troupes d'affectation théoriques).

Plutôt que plusieurs éléments repris ici où là je vous livre l’extrait relatif d'une source primaire, trouvée dans l’ouvrage « Opérations of the Armée du Nord: 1815 », de Stephen Beckett, Canton GA USA, 2018, page IV-294 :

« Frasnes , le 15 juin 1815, 9 heures du soir.

Au Maréchal Prince de la Moskova.

Monseigneur,

… / …

Nous avons fait une 15e de prisonniers et nous avons eu une 10e d’hommes tués ou blessés.

… / ...

Il vient de m’arriver un bataillon d’infanterie, que j’ai placé en avant du village. Mon artillerie ne m’ayant pas rejoint je lui ai envoyé l’ordre de bivouaquer avec la division Bachelu : elle me rejoindra demain matin.

… / …

Lefebvre-Desnouettes

… / … »


Note DM : Le bataillon d’infanterie mentionné appartient au 2e légère de la Division Bachelu.

———————

2. L’artillerie à Ligny le 16 juin 1815.

Le Litré (« Les Régiments d’Artillerie à pied de la Garde », Paris, 1895, pp 427-429) donne les infos suivantes.

"A deux heures et demie, trois coups de canon … donnèrent le signal de l’attaque.

… / …

« A cinq heures et demie...

La batterie de la division de chasseurs (4e de Vieille-Garde), bientôt grossie par deux des batteries auxiliaires de la Réserve d’artillerie, marche, … sur Ligny…

La ligne des trois batteries de la Garde est prolongée par les trente bouches à feu du général Gérard, engagé à Ligny.

… / …

Vers les sept heures, … La Réserve d’artillerie… vient se mettre en ligne à côté des batteries déjà placées:. »

… / …


« Opérations of the Armée du Nord:1815 » donne, pp IV-400 et 401, parmi les notes de l'Adjudant-Commandant Simon-Lorière de l’État-Major du IVe corps, l’info suivante :

« L’approvisionnement de nos batteries ne pouvait pas se renouveler, nous devions économiser notre feu; nos parcs d’artillerie étaient éloignés d’un jouir de marche; le 16 au soir, ils étaient Au Châtelet. »

Voir à ce même propos ce que j’ai mel plus haut dans ce post (message du 7 mai 2019).

Mes conclusions relatives sont confortées par un état du 17 juin 1815 établi par le CdB Capelle, commandant l’artillerie de la 1ère Division de la Vieille-Garde (« Opérations of the Armée du Nord: 1815 » page IV-445). Il nous indique n’avoir subi aucune perte à Ligny le 16, et y avoir consommé 80 boulets de 6 et 18 Balles de 6…

Note DM : Soit à peu près la moitié des 200 munitions disponibles si l’on se réfère au rapport du 13 juin 1815 du général Ruty (donné plus haut), commandant l’artillerie de l’Armée du Nord.

On peut comprendre que l’artillerie de Gérard, engagée trois heures plus tôt, soit arrivée presque à court de munitions au soir de Ligny. Vandamme devait être peu ou prou dans le même cas.

Comptant une consommation identique pour les deux batteries auxiliaires, cela corrobore, pour au moins trois (avec celle de la Vieille-Garde) des batteries qui seront engagées à Plancenoit, les phénomènes de manque de munitions ayant entraîné le repli de plusieurs batteries en cours du combat.

———————————

3. Les Escadrons de Service à Ligny.

En principe les "Escadrons de service auprès de l'Empereur" sont quatre de 200 hommes chacun, dont un restant toujours auprès de Napoléon quoi qu'il arrive (j’ai toutefois lu quelque part qu’il engagea jusqu'à cette dernière ressource au soir de Waterloo, restant par la suite sans la moindre défense et contraint à la fuite que l’on sait.

Trouvé cependant, une information qui, pour être contradictoire avec le principe juste énoncé ci-dessus, ne manque pas de logique... et impacte les effectifs présents à Quatre-Bras, savoir :

Lachouque, dans « La Garde Impériale » page 430, Paris, 1982, nous dit les Escadrons de service « …composés ce jour-là d’un escadron de Dragons, un de Grenadiers, et des Gendarmes d’Élite ».

Il faudrait en déduire que les circonstances très particulières de ce début de campagne pour le moins « cafouilleux » ont empêché Chasseurs et Lanciers, alors détachés à la gauche, de fournir leurs contingents. Ils seraient donc « complets » aux Quatre-Bras, eux, contrairement aux « lourds » à Ligny... et la veille à Gilly.

————————————

Voilà pour l’instant. Je vais me remettre sur les OBs des « Last Battles of Napoleon » que je suis entrain d'améliorer (si, si, c'est possible !) pour faire encore mieux que d'habitude lors de "Waterloo 2019 à Lyon" les 30 novembre et 1er décembre prochains.

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Re: 1815. Armée (française) du Nord

Messagepar MANÉ Diégo sur 30 Juil 2019, 08:18

Deux (voire trois !) découvertes récentes, au fil de mes "travaux en cours" pour la refonte de mes OBs de Belgique 1815, m'amènent à modifier certaines positions comme à lever certains doutes exposés plus haut.

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1) J'écrivais dans mon message du 02/05/2019 :
Il est probable que la batterie à cheval de la ci-devant 5e Division de cavalerie de réserve était celle de la 1° Cie du 2° RAC. Elle serait donc l’une des deux «rescapées» de Laon.

Edit DM du 30/07/2019 (ajouté sous le susdit message) :
La probabilité ci-dessus se mue en certitude. Ayant trouvé un OB de l'Armée de la Moselle (i.e. aussi le IVe corps) ou figure encore la 5e Division de cavalerie de réserve, sa batterie divisionnaire est bien stipulée du 2° RAC. Il ne peut dès lors s'agir que de la 1° dudit régiment, les autres étant dûment affectées ailleurs. La compagnie du train affectée est stipulée comme issue du 2e Bataillon du Train.

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2) J'écrivais dans mon message du 04/05/2019 :
Il y a selon moi chez Ruty confusion/inversion probable, pour ne pas dire certaine, entre deux batteries à pied et deux batteries de réserve, ne changeant pas le chiffre global.

Edit DM le 30/07/2019 (ajouté sous susdit message) :
Je me répands en plates excuses devant les mânes du général Ruty. Être issu de l'artillerie est un gage de précision, j'aurai dû m'en souvenir. Il a fallu un autre élément de recoupement qui, mentionnant que deux des batteries auxiliaires de la Ligne attachées à la Garde étaient du calibre 12, pour m'en convaincre. D'autres "tournures de phrases" du Littré, distinguant finement les "batteries attachées à la Jeune Garde" (donc de 6 !) de celles "de la Réserve" (donc de 12 ?) vont dans le même sens.

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3) Autre élément.
Le rapport (cité plus haut) du CdB Capelle, commandant l'artillerie divisionnaire des Chasseurs à Pied de la Garde, ne parle absolument pas des batteries auxiliaires de la Ligne l'ayant renforcé... Ce qu'il aurait sans nul doute fait si elles se trouvaient sous ses ordres, au moins pour l'une d'entre-elles. J'en conclus que là aussi, contrairement à ce qui est donné dans la plupart des OBs, ces batteries auxiliaires, fors les deux clairement affectées à la Jeune Garde, relevaient toutes de la Réserve d'Artillerie et n'auraient pas été affectées aux divisions de la Vieille Garde à Pied, ce qui se trouve en tous cas confirmé par leur utilisation parfaitement documentée sur le champ de bataille de Waterloo.

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Re: 1815. Armée (française) du Nord

Messagepar MANÉ Diégo sur 28 Oct 2019, 17:44

Renforts de l’Armée du Nord en 1815
(compilation et commentaires par Diégo Mané, juillet 2019)

(Tentative de ) Détermination des renforts reçus par l’Armée du Nord en juin 1815,
par rapport aux OBs connus, soit du 9-10 juin 1815 pour la plupart, et 13-16 juin pour quelques autres.

Informations tirées de l’ouvrage «The Operations of the Armée du Nord: 1815»,
de Stephen M. Beckett II, tomes I à IV, Canton GA, USA, 2018.

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I-260. Soult à Vandamme, Paris le 30 mai 1815
Avis qu’un détachement fort de 3 officiers, 136 h du dépôt du 88e de Ligne à Reims a reçu l’ordre de se mettre en route pour rejoindre son régiment au IIIe corps d’armée.

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I-270. Soult à Mouton, le 4 juin 1815
Le III/84e est parti de Clermont et arrivera à Paris le 7 juin. Il rejoindra ensuite son régt.

I-299. Soult (Charleroi) à Cdt Avesnes le 15 juin 1815.
Ordre 351 : «... que le 4e Escadron du 3e Lanciers qui est arrivé le 14 à Valenciennes et a du se diriger par le Quesnoy sur Maubeuge soit envoyé du Quesnoy à Avesnes...»

Ordre 353, du même au même, qui précise le précédent : «On l’invite à faire diriger le 4e escadron du 3e Lanciers sur l’armée par Avesnes afin que si, à son passage par cette ville, il y avait des convois à escorter, il puisse s’en charger.»

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p I-444. D’Erlon à Allix (qui est à Lille) le 11 juin...
«...faire rentrer sur le champ les deux compagnies du 54e de Ligne qui se trouvent à Gravelines, et que les compagnies se rendent à leur corps à marche forcée.»

Ce qui nous informe qu’alors peut-être l’OB du 10 juin n’en tient-il pas compte et qu’il manque deux compagnies au 54e.

Edit DM le 13/08/2019 : Non, ces deux cies font partie de l’un des deux premiers Bons.

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p I-446. D’Erlon à Rey (Gouverneur de Valenciennes) le 12 juin...
«...il arrivera demain ici (à Valenciennes) un Bataillon du 54e Régiment de Ligne.
Veuillez bien lui donner l’ordre de partir après demain (soit le 14 juin) pour se rendre à Pont-sur-Sambre, où il rejoindra le Corps d’armée.»

III-319. Du GB Charrière (Cdt à Calais) le 7 juin, dit 4 cies qui, avec les 2 autres forment
donc un bataillon entier (supplémentaire ?) du 54e de Ligne qui rejoindra le Ier corps avant Waterloo, ce qui, peut-être, explique l’effectif d’infanterie avancé par son chef dans son journal de campagne, ci :

I-452. «... 17.500 hommes d’infanterie... qu’il avait le 18 au matin...»
Alors que l’OB du 10 juin 1815 le crédite de 16.885 h, soit 615 h de moins, ce qui correspond assez bien aux 6 compagnies supplémentaires potentiellement arrivées au 54e de Ligne...

Edit DM le 13/08/2019 : Eh bien non, ces 6 cies relèvent d’un des deux premiers Bons.

À défaut, ces 615 hommes proviendraient de détachements divers et variés dont je n’ai pas trouvé la mention dans la «traque» sévère que je viens de mener.

Edit DM le 13/08/2019 : Ou bien d’un «autre» Bon du 54e (le IVe ?) «retenu» à Laon ?

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I-475. Reille 166 à Davout le 1er juin 1815
«...il y a eu quelques propos entre le 1er et le 2e léger sur ce que ce dernier aurait rejoint l’Empereur plutôt que l’autre...»

Élément de cause (possible) apporté en appoint aux raisons ayant conduit au roque du 2e Légère avec le 3e de Ligne dont il est abondamment parlé ailleurs.

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II-289. Davout à Mouton le 2 juin 1815
IV/11e de Ligne, III/5e de Ligne, III/5e Légère

II-290. La minute de la lettre ci-dessus ne mentionne plus le III/5e de Ligne.
Mais barré se trouve parlé d’un détachement de 7 officiers et 296 h du 11e de Ligne, et d’un détachement de 3 officiers et 124 soldats du 5e Légère arrivant le 9 juin à Laon.

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II-386. Guilleminot de Rocroi le 3 juin prévenant l’ordonnateur de prévoir l’arrivée le 9 de :

III/64e de Ligne : 17 officiers et 378 h
IV/64e de Ligne : 16 officiers et 506 h
Dét/64e de Ligne : 134 h
IV/15e Légère : 21 officiers et 578 h
Dét/15e Légère : 1 officier et 70 h

Total : 55 officiers et 1.666 h

Ces unités, appartenant toutes à la 8e DI Lefol, seront toutes présentes à Ligny avec un léger déficit que j’ai pu constater, mais malgré lequel la division devient la plus nombreuse de toute l’Armée du Nord, ce qui semble, à ma connaissance, avoir échappé à l’absolue totalité des auteurs des deux siècles écoulés depuis les événements.

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II-424. Affectation des cies du Génie.
III-82. Idem, le 5 juin 1815

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III-15. Davout à Soult le 5 juin

«... ordre à un escadron du 3e Régt de Chasseurs fort de 3 officiers et 133 h... à Versailles, ... se rendre à Valenciennes, où il arrivera vers le 13 juin..».

Cet escadron à potentiellement renforcé la 1ère DC... Ce qui reste insuffisant pour expliquer les «près de 2.000» cavaliers que (dixit d’Erlon) le Ier Corps avait le 18 au matin.
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III-83. 5 juin 1815. Etat d’un échange de mousquetons par des fusils de dragons.

Mis là pour souligner que, contrairement à des idées reçues les dragons avaient des fusils (qu’il est vrai on leur avait ôtés en 1814 pour doter l’infanterie qui en manquait).

III-184. § juin 1815. Même sujet.

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III-114. Davout à l’Empereur le 6 juin 1815
III et IV/64e de Ligne (8e DI Lefol du IIIe Corps de Vandamme).

Voir aussi «Mouvements des troupes» par Soult
I-263, ordre 191 : III/64 356 h + IV/64 582 h.

Détachement de 5 officiers et 264... soldats + Dét de 14 soldats... qui arrivera à Avesnes le 15 juin (les autres étant arrivés avant...).

Confirme le dit plus haut concernant la 8e DI Lefol.

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III-128. Davout à Reille le 6 juin
«...ordre au 2e bataillon du 82e de Ligne d’en partir demain 7 pour se rendre à Avesnes où il arrivera le 12...». 7e DI du 2e Corps.

Omis dans la plupart des OBs connus, mais bien pris en compte dans les miens.

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III-198. Rapport Defrance (Inspecteur général de cavalerie à Troyes) du 4 juin à Soult sur les disponibles des dépôts de cavalerie relevant de l’Armée du Nord :

1er carabiniers : 3 officiers et 44... soldats.

2e carabiniers : rien car s’il y à 6 officiers montés et 65 cvx de troupe, les 93... soldats disponibles ne seront pas habillés armés équipés avant le 20 juin.

2e cuirassiers : pareil car s’il y a 7 officiers montés, les 61... soldats disponibles ne seront pas habillés armés équipés que vers le 20 juin.

3e cuirassiers : 4 officiers, c’est tout !

8e cuirassiers : rien ! 33 chevaux «au vert» et 30 hommes disponibles sur les 148 prévus.

11e cuirassiers : 8 officiers et 35 cuirassiers et 76 chevaux disponibles... 28 cuirassiers de plus sont disponibles... mais il manque les selles attendues de Paris !

2e lanciers : doit faire partir le 6 un détachement de 65 hommes montés pour l’armée.

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III-129. Davout à Vandamme (à Rocroy) le 6 juin 1815
L’a informé le 30 mai de la marche sur Avesnes des III et IV/64e et que un détachement de ce régiment détaché à Lons le Saulnier et Fort l’Écluse suivrait incessamment.

Prévient (le 6 juin) que ce détachement, fort de 5 officiers et 264 hommes complètement armés, habillés et équipés est parti de Besançon le 30 mai et qu’il arrivera à Avesnes le 15 juin en suivant la même route que les deux bataillons auxquels il appartient.

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III-221. Lucotte (20e DM à Périgueux) à Davout le 6 juin 1815
Informe qu’un détachement de 4 officiers et 214... soldats du III/48e de Ligne, parti de Cahors le 2 juin pour Thionville, où il était supposé arriver le 4 juillet !

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III-259. Davout à Hulin (1e DM à Paris) le 7 juin 1815
Avise de l’arrivée de troupes provenant de la 18e DM en marche pour Corbeil et Laon.

2 cies d’Élite et 1e cie de Fusiliers du IV/23e de Ligne, fortes de 258 h, parties de Dijon
le 5 juin, arriveront à Corbeil le 13 de ce mois.

3 cies du III/5e de Ligne, fortes de 11 officiers et 265... soldats, parties de Saulieu le 6
juin, passeront par Troyes le 10... à Laon où elles arriveront vers les 17 de ce mois pour rejoindre leurs bataillons de guerre employés à la 19e DI du Corps de Réserves (VIe CA).

Le IV/11e de Ligne fort de 19 officiers et 487... soldats, parti de Saulieu le 6 juin, arrivera à Corbeil le 13 de ce mois.

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I-282, ordre 273. Soult à Mouton le 8 juin 1815
...3 cies du III/5e de Ligne fortes de 11 officiers et 205 h arriveront à Laon le 17.
...le IV/11e de Ligne fort de 19 officiers et 487 soldats arrivera le 13 à Corbeil.

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I-282, ordre 274. Soult à Vandamme le 8 juin 1815
...3 cies du IV/28e de Ligne, fortes de 11 offciers et 258 h arriveront à Corbeil le 10.

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I-408. D’Erlon à Soult et Davout le 31 mai 1815
Recrutement du III/8e de Ligne... 234 h dirigés sur le dépôt.

I-418. D’Erlon à Davout le 4 juin
Recrutement du III/17e de Ligne (?)... va mettre en route 600 h sur le dépôt.

Il s’agit, dans les occurrences ci-dessus, du recrutement de volontaires.

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III-260. Guerre à Cdt 2e DM à Mézières, le 7 juin 1815
Le dépôt du 12e Légère a informé le 2 juin qu’il avait 300 hommes prêts sans armes.
Les fusils, expédiés de Paris le 31 mai ont dû arriver à Chalon les 3 ou 4 juin... donc s’il n’est déjà en route faites partir sans délai ce détachement pour Avesnes et la 7e DI.

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III-420. Lanusse (3e DM à Metz) à Davout, le 8 juin 1815
Information des mouvements de dépôts ordonnés par Gérard (cdt «Armée de la Moselle»)

Les cadres des 3e et 4e cies de Chasseurs du IIIe Bon et les cadres des 4e et 5e Bons
formant le dépôt du 9e régiment d’infanterie Légère, forts de 42 officiers et 229... soldats, sont partis de Metz pour Arcis-sur-Aube.

2. Les cadres des 3e et 4e cies de Fusiliers du IIIe Bon et les cadres des 4e et 5e Bons formant le dépôt du 59e régiment d’infanterie de Ligne, forts de 33 officiers et 215... soldats, sont partis de Metz le 6 juin pour se rendre à Brienne.

3. Les cadres des 3e et 4e cies de Fusiliers du IIIe Bon et les cadres des 4e et 5e Bons
du 111e régiment d’infanterie de Ligne, forts de 5 officiers et 28... soldats, sont partis de Metz le 7 juin pour Arcis-sur-Aube.

L’intérêt de cette longue citation, c’est qu’elle indique par différence la composition des quatre compagnies (donc les deux d’Élite et les 1e et 2e de Fusiliers) des IIIe bataillons des susdits régiments ayant suivi leurs bataillons de guerre emmenés par Gérard !

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I-435. D’Erlon à Soult le 8 juin 1815
Le Ier corps est totalement concentré à l’exception d’un Bon du 54e retenu à Laon.

Le doute persiste sur ce 54e de Ligne, dont au moins un bataillon à rejoint Valenciennes après le départ du Ier Corps. Celui retenu à Laon est donc un autre. Tous les OBs «officiels» listent deux bataillons en tout... qui seraient alors ces deux-là ? Où bien le 54e aurait-il trois bataillons, dont le troisième ayant rejoint pour Waterloo «ferait» 615 h ?

Edit DM le 13/08/2019 : le doute «local» est tombé, il n’y avait résolument que deux bataillons du 54e, un à Douai et un à Calais, respectivement les 1er et 2e. Un 3e était en recrutement de volontaires locaux et destiné au dépôt. Le bataillon «retenu»* à Laon est résolument un autre, et donc le 4e. A-t-il finalement pu rejoindre à temps pour Waterloo, expliquant les 615 fantassins de plus indiqués à l’effectif du 18 juin par le Journal de Campagne du 1er corps ? Où ces braves ont-ils d’autres provenances ? Mystère !

* D’Erlon à Soult, le 8 juin 1815 : «...toutes mes troupes (à l’exception d’un Bon du 54e que le Commandant Supérieur de Laon n’a pas voulu laisser partir) sont réunies aux environs de Valenciennes...».

D’après le Saint-Chamant, le 8 juin le Commandant Supérieur de la place d’armes de Laon était le Colonel Ferrent. La distance Laon-Valenciennes, 96 km, pouvait se parcourir en trois étapes. Et donc, si le bataillon en était parti entre-temps... voire même quelques jours après, il a pu arriver en ligne à temps pour Waterloo.

Sachant aussi que Napoléon passa le 12 juin à Laon, il est à croire qu’il mit fin, si elle durait encore, à la «rétention» d’un bataillon de Ligne, puisqu’il voulait que les places ne soient garnies que de Garde Nationale et de Retraités afin de, justement, libérer les troupes régulières pour les opérations.

La distance Laon-Charleroi, 123 km, demandant 4 étapes, il reste encore possible pour une unité partant de Laon le 13, de rejoindre son régiment vers Charleroi le 16 où le 17.

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III-437. Guerre à l’Empereur, le 9 juin 1815
«... un détachement composé de 3 officiers et 103... soldats du dépôt du 85e régiment de ligne est parti de Granville le 28 mai pour se rendre à Valenciennes où il arrivera vers le 13 juin.»

Ce détachement, «retenu» à Lisieux par Vedel, n’arrivera pas.

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III-466. Reille à Davout, Avesnes le 9 juin 1815
En substance, à la demande de Davout Reille à ordonné au GB Lacroix de passer en revue le 93e de Ligne «où l’on supposoit qu’il existoit encore quelques fleurs de Lys».

Au-delà de l’anecdote, révélatrice de «l’ambiance» particulière du moment, l’intérêt essentiel pour moi (que j’ai souligné) réside dans la suite, jugez en !
«Ce général me rend compte qu’il a passé très attentivement en revue les quatre bataillons de ce corps...» sans trouver la moindre fleur de Lys.

Voilà donc confirmées mes positions relatives disant que le 93e de Ligne, crédité de 2 bataillons dans l’OB du 10 juin repris par tout le monde, en avait bien quatre à Waterloo le 18 juin, et peut-être même à Quatre-Bras le 16. Le «peut-être» vient de se muer en sûr !
Savoir tout-de-même que le IV/93e était de service à l’escorte du Parc d’Artillerie du IIe Corps le 18... et probablement aussi le 16 à Quatre-Bras, ceci expliquant peut-être cela.

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III-489. Margaron (Inspecteur général de la cavalerie) à Davout, Beauvais le 9 juin 1815
«... La 4e cie du 3e régiment de Lanciers est partie le 7 d’Aire pour rejoindre ses escadrons de guerre. La 8e cie de ce régiment partira le 20 au plus tard d’Amiens où se rend le dépôt de ce régiment.

Le 7e de cuirassiers mettra demain 10 courant en marche pour l’armée 110 hommes parfaitement montés, habillés, et équipés ; j’espère qu’il pourra très incessamment faire partir une autre compagnie.

Le 3e de chasseurs fera partir 100 hommes dans l’état le plus complet, le 13 ou le 14. Et j’espère que le 20 au plus tard, il mettra une seconde compagnie en marche.

Le 13e de dragons fera partir demain 10, 25 hommes complètement équipés et montés. Sous dix jours au plus tard il fera partir une compagnie organisée...

Le 20e de dragons mettra également 100 hommes en marche le 20 courant au plus tard.
...le 2e régiment de dragons à Laon... à tous les moyens nécessaires pour faire partir 50 h.

...le 6e de chasseurs... pourra faire partir un fort détachement sous peu... car il lui reste 300 hommes et 300 chevaux.

Un détachement du 1er régiment de Lanciers de 40 hommes est parti le 8 de Chartres pour l’armée. il complète les trois premiers escadrons de guerre à 450 chevaux. Il a encore de grandes ressources à son dépôt.

Le 1er de Chasseurs, indépendamment de 65 hommes qui sont à Versailles prêts à partir, mettra en route un détachement de 60 hommes le 15 ou le 16.»

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III-535. Davout à Soult, le 10 juin 1815
«... le 3e bataillon du 5e régiment d’infanterie légère fort d’environ 250 homme est parti de Cherbourg le 8 de ce mois pour être rendu à Paris le 19... Ce bataillon devait être complété avec la compagnie dite de réserve du 5e léger forte de 250 hommes, qui doit se rendre de Belle-Isle à Cherbourg; comme elle n’est point arrivée dans cette dernière Place, le Général... a cru devoir ne point différer le départ de ce 3e bataillon.»

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III-536. Davout (Paris) à Soult (Avesnes) le 10 juin 1815
«Monsieur le Maréchal, j’ai l’honneur d’informer Votre Excellence que les compagnies de grenadiers et voltigeurs et les 1ère et 2e compagnies de fusiliers du 3e bataillon du 111e de ligne, fortes ensemble de 12 officiers et 373 sous-officiers et soldats sont parties de Metz; pour rejoindre les deux premiers bataillons du régiment employés à la 14e division de l’Armée de la Moselle.»

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III-560. D’Erlon à Davout
L’informe que le Colonel du 85e l’a informé que le détachement de 3 officiers et 103 soldats de son régiment, parti de Granville le 28 mai et qui devait rejoindre Valenciennes vers le 13 juin a été arrêté à Lisieux par le GD Vedel... Le même qui avait arrêté plusieurs heures toute sa division que Dupont attendait à Bailen, avec le résultat que l’on sait.

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III-571. Gérard à Soult
Information des arrivées à destination(Rocroi) des divisions du IVe corps, savoir :
13 juin Division Bourmont et Pêcheux, 14 juin Divisions Maurin (cavalerie) et Vichery,
16 juin le Grand Parc, «escorté par dix-huit compagnies d’infanterie des troisièmes bataillons».

Cette dernière précision est importante à deux égards. D’abord elle nous indique que lesdites compagnies n’ont par conséquent pas pu participer à Ligny car ledit Parc était alors à la Capelle, une étape en arrière. Ensuite elle nous rappelle qu’un Parc d’Artillerie était toujours escorté, ôtant en rapport des effectifs aux troupes en ligne (c.f. le IV/93e à Waterloo).

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III-600. Information de la marche (forcée ou presque : 40 à 44 km au moins par jour) de la 14e DC Delort, devant arriver à Hirson le 15, mais craignant de le faire en mauvais état car la plupart de ses chevaux sont «neufs et nouvellement équipés».

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III-614. Rapport de Davout à l’Empereur, le 11 juin 1815.

Il est parti le 7 juin du dépôt du 3e régiment de lanciers qui était à Aire, la 4e cie du 4e
escadron de ce corps, forte de 75 hommes montés, pour rejoindre ses escadrons de guerre qui font partie de la 1ère division de cavalerie du 5e corps de l’Armée du Nord. Le dépôt du régiment qui se rend à Amiens pourra faire mettre en marche le 20 juin au plus tard la 8e cie forte également de 75 hommes pour compléter le 4e escadron à 150 h montés.

2. «...un détachement de 40 hommes montés du 1er régiment de lanciers est parti de Chartres le 8 juin, pour rejoindre ses escadrons de guerre à la 5e division du 1er corps de cavalerie.»

3. «... le dépôt du 7e régiment de cuirassiers établi à Abbeville a fait partir
aujourd’hui 10 juin, un détachement fort de 110 hommes, parfaitement habillés, équipés et armés pour rejoindre ses escadrons de guerre à la 13e division du 4e corps de cavalerie.

«le dépôt du 13e régiment de dragons qui est à Beauvais, a fait mettre en marche
aujourd’hui 10 juin, un détachement fort de 25 hommes montés, complètement habillés, équipés et armés, pour rejoindre ses escadrons de guerre à la 9e division du 2e corps de cavalerie.

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III-661. Chiffre les pertes de la Brigade Bonnemains (4e et 12e Dragons) à Ligny : 200 †ß.

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IV-10. Soult 294 à Grouchy :
«Monsieur le Maréchal, un détachement du dépôt du 2e régiment de lanciers de 1 officier et 65 hommes montés est parti de Saint-Dizier le 6 juin pour se rendre à Philippeville... prescrit de redresser son itinéraire et de le diriger vers la Capelle. ...lui faire donner la direction pour Avesnes pour rejoindre son régiment au 1er corps de cavalerie...».

III-443. Guerre à Grouchy indique que ce détachement devrait être à Mézières le 12.
III-438. Guerre à l’Empereur : «ce détachement arrivera à son régt vers le 14 de ce mois.»

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IV-153. Davout (Paris) à Soult, le 14 juin 1815 :
«...ordre à un détachement de 38 hommes montés du 4e régiment d’artillerie à cheval, qui se trouve disponible au dépôt général des remontes à Versailles, d’en partir le 15 de ce mois pour se diriger sur le parc général d’artillerie en passant par la Fère et Avesnes où ce détachement arrivera le 22, en suivant l’itinéraire dont je joins ici copie.»

Ce document est intéressant, qui donne les huit couchées successives du détachement, savoir : St Denis, Senlis, Compiègne, Noyon, La Fère, St Quentin, Guise et Avesnes... et nous donne de la sorte le temps nécessaire à une troupe montée pour couvrir la distance Versailles-Avesnes, soit 220 km en 7 étapes de 31 à 32 km en moyenne, soit 4 km/heure pour une journée «normale» de 8 heures de marche.

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IV-155. Davout (Paris) à Soult, le 14 juin 1815 :
«Le 3e bataillon du 84e régiment de ligne, fort de 20 officiers et 409 hommes, arrivés à Paris le 10 juin venant de Clermont (Auvergne) et le détachement du 72e régiment de ligne fort de 6 officiers et 140 hommes venu de Rouen à Paris, ayant reçu tous les effets d’habillement et d’équipement, ainsi que l’armement dont ils avaient besoin, je leur ordonne de partir, demain 15 juin, réunis en une seule colonne pour se rendre à Avesnes en suivant l’itinéraire dont je joins ici copie.

Je vous prie, Monsieur le Maréchal, de faire parvenir à ces troupes de nouveaux ordres pour rejoindre leurs régiments respectifs, savoir le 3e bataillon du 84e de ligne à la 19e division d’infanterie du corps de réserve de l’Armée du Nord et le détachement du 72e régiment d’infanterie à la 5e division d’infanterie du 2e corps d’armée.»

Ce document présente le même intérêt que le précédent, mais pour une troupe à pied, qui, partant de Paris le 15, jouira de 6 couchées, savoir : Dammartin, Villers Cotterets, Soissons, Laon, Vervins, Avesnes où elle arrivera le 20 au soir, soit 216 km en six étapes de 36 km, toujours à 4 km/h, mais donc 9 heures de marche journalière au lieu de 8 !

Ce qui peut sembler paradoxal c’est que l’infanterie ci-dessus est allée «plus vite» que les cavaliers de l’exemple précédent. Voulait-on ménager les chevaux plus que les hommes ?

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IV-158. Guerre (Paris) à Margaron (Beauvais) :
«...ordre à un détachement de 6 officiers et 132 hommes montés, armés, habillés et équipés du 6e régiment de lanciers de partir de Versailles le 15 de ce mois pour se rendre à Beauvais où se réunissent tous les détachements de lanciers destinés à former des régiments de marche et où il arrivera le 17.»

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IV-159. Guerre (Paris) à Margaron (Beauvais) :
«...un détachement composé de 2 officiers et 66 hommes montés du 9e régiment de chasseurs est parti de Caen le 11 de ce mois se dirigeant sur Rocroi. Je pense que ce détachement arrivera à Rocroi le 18 de ce mois. ...».

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IV-459. Cdt place du Quesnoy à Soult, le 17 juin 1815 :
«... est passé dans cette place le 15 du courant, un détachement du 3e régiment de Lanciers venant de D......., allant à Maubeuge, qui a traversé la ville à 10 heures du matin, ... composé du Capitaine Chauvenot Commandant, d’un Lieutenant, deux Sous-Lieutenants, huit sous-officiers et 76 lanciers, au total 88 hommes et 90 chevaux...

... S’il arrivait de Valenciennes la 4e cie du 3e régiment de Lanciers, je lui ferai connaître vos ordres...».

Je pense que le détachement passé le 15 était précisément la 4e cie, car il n’y en a pas d’autre logique pouvant s’intercaler entre les 4e et 8e cies (qui suivra plus tard). En revanche son effectif monte aux 88 hommes détaillés par le Cdt au lieu des 75 annoncés, ce qui nous confirme que ces gens «en voulaient».
Savoir aussi que les 4e et 8e cies constituent «par construction» le 4e escadron d’un régiment.

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IV-465. Préfet de l’Aisne (Laon) à Cafarelli (1ère DM Paris), le 17 juin 1815 :
Information concernant le rappel des «jeunes gens de 1815», que du 13 au 16 de ce mois (juin) 644 hommes ont été mis en route... Un nouveau détachement de 97 hommes est parti pour le 34e régiment de ligne en Station (?) à Soissons et ce corps recevra ce qu’il sera encore possible de rassembler...»
Le 34e relève de la 10e DI Habert du IIIe Corps d’armée de Vandamme.

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Un résumé de tout le pertinent ci-dessus a été inséré à la suite de l’OB de l’Armée du Nord en juin 1815 au sein de l’OB général des armées françaises en juin 1815. Il liste les 10.744 hommes en marche dont j’ai pu trouver la trace parmi, c’est sûr, bien davantage.

Diégo Mané

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Ajout du 19/08/2019

Grâce à un généreux correspondant j’ai pu disposer de copies des situations originales du 1er corps en 1815, ce qui m’a permis de rectifier quelques petites erreurs de copie et/ou recopie des différents auteurs ayant publié sur la question.

Mais ce que j’ai trouvé de plus intéressant pour la présente recherche est un rapport du 10 juin dont je reprends un extrait significatif... et déterminant !

«Le 13 arriveront au 3e chasseurs 4 officiers et 133 sous-officiers et chasseurs.

On attend très incessamment un détachement de 300 lanciers.»

J'avais déjà trouvé le détachement du 3e chasseurs, porté pour 141 hommes*, que je rectifie donc à 137, la date de cette information étant plus récente que l'autre.

* «3 officiers et 138 h», probablement donc une erreur de lecture d’écriture manuelle ayant fait lire 138 au lieu de 133 !

Pour le reste, j'avais aussi trouvé 88 lanciers (la 4e Cie du IVe escadron) du 3e régiment, et l'information que 75 autres étaient en route... Mais ne pouvaient rejoindre à temps vu leur position.

Déduction faite des 88 ci-dessus, il reste donc 212 autres lanciers attendus "très incessamment", qui ne peuvent dès lors relever que du 4e régiment... Ce qui colle assez bien puisque ce régiment n'avait jusque là que deux escadrons présents. Nous aurions donc potentiellement le IIIe escadron et la 4e cie du IVe escadron, mettant le régiment "à égalité" avec le 3e, alignant tous deux 3.5 Escs !

Il ne reste plus à la 1ère DC que le 7e Hussards de Marbot à ne pas être cité, et donc je lui ai attribué un petit détachement de renforts (43 h), qui reste raisonnable et vraisemblable, et permet de monter la division à 1.986 hommes, soit les "près de 2.000 chevaux" indiqués par le Journal de Campagne du 1er corps.

Je sais bien sûr être critiquable quand je recours ainsi à mon intime conviction, mais je sais aussi être plus près du vrai sur le terrain, et en tous états de cause je précise dûment la démarche suivie, permettant à chacun de s’aligner sur la version qui l’agrée le plus.

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Re: 1815. Armée (française) du Nord

Messagepar MELCHIOR Thierry sur 28 Oct 2019, 19:11

Quel magnifique travail ! Toutes mes félicitations et tous mes encouragements ! :grin:
Bravo, bravo, bravo, Diégo ! :grin:
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Épictète (Stoïcien)
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Re: 1815. Armée (française) du Nord

Messagepar MANÉ Diégo sur 29 Oct 2019, 16:20

Merci Thierry,

Les encouragements du lectorat sont la seule récompense du travailleur bénévole.

Alors certes, depuis l'internet il est possible de constater sur les compteurs l'intérêt suscité par tel ou tel article, mesuré en nombre de vues (c.f. par exemple les 172000+ du post "Paris 2014 à Lyon"), mais cela ne remplacera jamais les trop rares encouragements "directs", surtout lorsqu'ils émanent de mes "pairs".

Je suis donc fort aise de t'annoncer, puisque le post précédent t'a plu, qu'il y en a d'autres de la même veine dans les tuyaux !

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Re: 1815. Armée (française) du Nord

Messagepar MANÉ Diégo sur 29 Oct 2019, 16:36

Stephen Beckett me communique le lien avec une video à laquelle il a participé.

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I helped produce this video, and am about to work on the sequels:

https://www.youtube.com/watch?v=1VeaUHDowfA&t=132s

The goal is to raise awareness to the issue of the private collectors who hold so much of our historical truth locked away in their safes.

I hope you’ll join the effort!

Stephen

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La susdite vidéo, commentée en américain sous-titré, reprend l'argumentation développée dans les ouvrages de Stephen : "Operations of the Armée du Nord: 1815" dont je vous ai parlé plus haut.

Le titre, "WATERLOO, why Napoleon lost", vous donne déjà une idée de la démarche, qui en l'occurrence se limite toutefois à l'avant Waterloo proprement dit.

Elle explique l'enchaînement de trahisons et de circonstances malheureuses ayant entraîné le retard de 24 heures pour l'ouverture de la campagne, retard qui, toutes choses restant égales par ailleurs, s'avérera in fine fatal.

Mais visionnez plutôt cette vidéo, elle mérite largement le temps que vous y consacrerez.

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Re: 1815. Armée (française) du Nord

Messagepar MANÉ Diégo sur 20 Avr 2020, 17:42

Je reçois de Stephen Beckett la communications suivante :

"Hello! I finally added your commentary to my website, and also pointed back to yours and your excellent analysis!

https://www.mapleflowerhouse.com/commen ... rps-diary/

... / ...

Thanks for your help!

Stephen Beckett"

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L'intérêt majeur de son message est le lien avec son site "Mapleflower House" qui comprend plusieurs informations intéressantes sur les ouvrages de Stephen, Operations of the Armée du Nord:1815.

Accessoirement (quoique) vous y trouverez aussi ma transcription (d'après copie de l'original communiquée par Stephen) du Journal du Ier corps, assortie de mes commentaires, lesquels mettent en lumière une foule de "détails" assez gros pour faire voler en éclats des pans entiers de la "version impériale officielle" dictée à Sainte-Hélène.

Maintenant que Stephen l'a rendu public sur son site je le déposerai aussi sur Planète Napoléon, lorsque je trouverai le temps de l'illustrer, afin que le plaisir des yeux complète celui de l'esprit.
Mais en attendant ce moment pas forcément proche (j'ai d'autres "combats" en cours) vous pouvez déjà le lire sur "Mapleflower House".

Vous verrez qu'il conforte plusieurs des points avancé dans mon article "Waterloo, l'avant-dernière bataille de Napoléon", qui dispose de son post dédié, ici :

viewtopic.php?f=1&t=1419&p=13629#p13629

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Re: 1815. Armée (française) du Nord

Messagepar MANÉ Diégo sur 01 Juin 2020, 15:32

Plusieurs posts nouveaux traitent de sujets touchant à l'Armée du Nord, et donc voici les liens relatifs.

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1815. Le 4e Grenadiers à pied de la Garde impériale

viewtopic.php?f=1&t=2005

Ce régiment est le seul de la Garde impériale à avoir mis en campagne un unique bataillon au lieu des deux qui semblent pourtant possibles au vu de ses effectifs... Et les documents le mentionnant, loin d'aider à comprendre pourquoi, embrouillent encore plus le chercheur... Alors peut-être que leur évocation motivera un lecteur possédant les réponses qui nous manquent.

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1815. Le 54e de ligne

viewtopic.php?f=1&t=2004

Pareil. Ce régiment, donné à deux bataillons le 10 juin 1815, semble bien en avoir eu quatre, dont potentiellement trois présents à Waterloo le 18 juin. J'ai déjà évoqué cette hypothèse plus haut dans ce post, mais une discussion sur le même sujet apporte de nouvelles précisions qui me semblent justifier l'ouverture d'un post dédié. Alors pareil (bis), si quelqu'un à des réponses, nous sommes preneurs !

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Sur les traces du CdE Savarin, artillerie de la Garde

viewtopic.php?f=1&t=1998

Ce post comporte beaucoup d'éléments sur l'engagement du rôle titre, capitaine d'artillerie à cheval de la Garde, à la bataille de Waterloo, qui seront encore longuement développés prochainement tant ils ont servi de "déclencheur" à de nouvelles "découvertes" de ma part.

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Accessoirement (quoique), ce que juste dessus vient de considérablement bonifier l'article promis sur "L'artillerie française à Waterloo" qui se trouvait enfin prêt... Et que du coup je retarde derechef pour la bonne cause. Ne m'en veuillez pas trop car il n'en sera que meilleur.

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Re: 1815. Armée (française) du Nord

Messagepar MANÉ Diégo sur 24 Juil 2020, 12:48

Un nouveau post vient de s'ouvrir qui traite d'un sujet concernant éminemment l'Armée du Nord puisqu'il disserte sur la formation en colonne par bataillon du 1er Corps d'Erlon à Waterloo, c'est ici :

viewtopic.php?f=1&t=2023&p=13991#p13991

Bien remonter à l'origine du post le 23/07 car le lien atterrit sur ma réponse du 24.

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Re: 1815. Armée (française) du Nord

Messagepar MANÉ Diégo sur 01 Sep 2020, 11:03

Nouveau post d'intérêt relatif prononcé, intitulé "Considérations sur la formation et l'attaque du corps d'Erlon à Waterloo". C'est ici sous ma plume :

viewtopic.php?f=1&t=2037&p=14139#p14139

Encore le corps d'Erlon ! Restait-il encore quelque chose à dire ?

Eh bien oui, je vous l'assure, puisque je continue à découvrir plein d'évidences restées cachées, et me fais un devoir de les partager...

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Re: 1815. Armée (française) du Nord

Messagepar MANÉ Diégo sur 07 Sep 2020, 15:59

Allez voir au lien ci-dessous la présentation d'un essai sur l'artillerie française à Waterloo particulièrement novateur (si, si, c'est possible, et même certain).

viewtopic.php?f=1&t=327&p=14158#p14158

Il comprend un lien avec l'ordre de bataille de ladite artillerie, qui se trouve, lui aussi, en partie conséquente, totalement nouveau quant à certaines unités qui sont, à ma connaissance, identifiées correctement pour la toute première fois.

L'artillerie est une composante majeure de l'Armée du Nord, et beaucoup se demandent encore comment un outil d'une telle puissance n'a pu obtenir la victoire.

Bien des réponses donc dans l'essai au lien ci-dessus.

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