par AUTHELET Geneviève sur 06 Déc 2014, 06:17
Je vous remercie pour votre recherche. Fin mars 1812 le 17e apparaît comme le dédoublement du 10e et il est constitué avec un grand nombre de conscrits incorporés en premier lieu au 10e. Les conditions de route ne sont pas faciles vu le mauvais état des chemins et la difficulté de nourrir les animaux ainsi que les maladies qui accablent ceux-ci. Dans une correspondance du 3/2/1811, Napoléon recommande de recruter pour les équipages des hommes accoutumés à conduire des voitures. Un bataillon du train des équipages se compose d'hommes capables de soigner les chevaux, de conduire des voitures, de selliers et de maréchaux (arrêté du 24/3/1811).
Voici d'autres informations glanées au ( je ne trouve plus la référence) au cours de mes lectures:
"Les bataillons 14, 15, 16 et 17 sont créés par l’Empereur le 24 janvier 1812.
Ces quatre bataillons ont la caractéristique d’avoir pour véhicules des voitures dites "comtoises" et n’ont besoin que d’un seul cheval pour se déplacer.
Les 20e, 21e, 22e et 23e bataillons sont aussi créés par décret impérial le 24 janvier 1812 en vue de compléter les moyens des équipages militaires. Ils ont pour spécificité d’être attelés par des boeufs. Cette nouveauté est perçue comme une bonne idée. Car ce travail de trait effectué par des bœufs , permettait de soustraire des chevaux et de les placer à d’autres travaux.
Le 18e bataillon est unique car il a pour seule mission le transport des blessés.
Hormis ce 18e bataillon, les autres bataillons ont pour objectif d’apporter vêtements, matériels et vivres aux Corps auxquels ils sont destinés."
Où le soldat Nonnon -t-il disparu ? Où le 17e bataillon a-t-il été anéanti? Il est probablement impossible de le déterminer. La lecture des Mémoires du baron Dufour, ordonnateur le la Garde impériale,1812, m'a livré ceci :
"Le 6 (novembre 1812), au matin, le 4ème corps fut détaché sur Douhovchina, dans la direction de Vitebsk. Napoléon avait prescrit à Victor de rejeter Wittgenstein derrière la Dvina; sans doute envoyait-il le prince Eugène à la rescousse, pour faciliter cette mission et sécuriser les magasins de Vitebsk. Le 4ème corps, à la traversée du Dniepr et après, rencontra une foule de difficultés qui retardèrent sa marche; l'insuffisance des chevaux et le nombre encore élevé de bouches à feu qu'il emmenait encore à sa suite, le contraignirent à des haltes pour faire gravir aux canons, un par un, les pentes en organisant des norias de chevaux; ce travail harassant s'exécutait sous les insultes incessantes des Cosaques de Platov; ce dernier s'était séparé de Miloradovitch, lequel continuait à suivre Ney. Le vice-roi détacha des sapeurs en avant pour préparer le passage du Vop; mais l'établissement d'un pont, sur cette rivière en crue, dont les deux berges étaient infestées d'ennemis, s'avéra impraticable ou l'ouvrage manqua de solidité; la Garde royale italienne fut invitée à donner l'exemple; elle traversa à gué, avec de l'eau glacée jusqu'à la ceinture, en écartant les glaçons à la pointe du sabre; le reste des troupes suivit mais l'état des berges rendit bientôt vain tout espoir de sauver l'intégralité de l'artillerie et des bagages. Tout ce qui refusa de se mettre à l'eau devint la proie des Cosaques. Le temps pris pour le passage de la rivière avait permis aux Russes de fermer le chemin de Douhovchina; mais Eugène forma la Garde royale en carré, l'appuya de ce qui lui restait d'artillerie et, au pas de charge, il enfonça l'ennemi qui se dispersa, poursuivi par quelques tirailleurs. Douhovchina offrit de précieuses ressources aux rescapés du 4ème corps, qui ne comptait alors pas plus de six à sept mille hommes sous les armes, pourvus de 12 à 15 canons, sur la centaine qu'il possédait avant le passage du Vop; des soldats épuisés étaient morts de froid sur la berge salvatrice, juste après être sortis de l'eau! "
Cette traversée du Vop donne un avant-goût de la Bérézina et cause la perte de nombreux équipages. Mon militaire y était-il? peut-être!
Amicalement. Geneviève