par REMY Nicolas-Denis sur 05 Juil 2014, 08:26
Bonjour
Je voudrais apporter une nuance sur certains points :
a) la langue,
En Westphalie, le royaume, la langue officiel était l'allemand non le français. Ce territoire officiellement dirigé par Jérôme Bonaparte, beaucoup plus réellement par le conseil du royaume et surtout la reine, Catherine de Wurtemberg, était composé des électorats de Hanovre, de Hesse-Kassel, de l'ancien duché de Brunswick, des territoires entre la Lippe et l'Elbe (jusqu'en 1810) et de nombreux territoires de petits princes avalés par la tourmente napoléonienne.
Il faut le différencier de la province, la Westphalie, territoire prussien créé en 1814 et qui se composait d'anciens territoires sous gouvernance française depuis au moins 1803 (Berg, Clèves, Minden, Ravensberg, La Marck, ...). Ces territoires avaient comme langue officielle avant 1814 le Français et en 1815, les régiments de Landwehr westphalienne, certes avaient des officiers prussiens ou germanophones, mais les ordres devaient être donnés en Français, sinon ils n'étaient pas compris (récit d'un officier prussien).
b) les levées de 1813 et 1814.
Après la retraite de Russie, nombre de territoires allemands changent de camps (Prusse, les deux Mecklembourg, le nord du royaume de Westphalie...) à la fois pour des raisons de survie mais aussi simplement par envie. Il ne faut oublier que depuis 1809, il y a de très nombreux mouvements nationalistes allemands, plus ou moins clandestins, qui veulent une Allemagne unie. Ils se heurtent aux problématiques politiques des grandes puissances qui en 1813 rentrent en Allemagne. Chacun veut son morceau, ou au moins récupérer ses pions d'avant 1805 ( pas d'avant 1789, car entre temps, il y a eu le recès de 1803 qui a bénéficié surtout aux grands états allemands). C'est ainsi que les britanniques débarquent autour de Stralsund et récupèrent les volontaires hanovriens, pour les empêcher de passer sous la houlette prussienne (ce qui aurait permis à la Prusse de devenir la grande puissance allemande) et contrôler le territoire qui appartient en propre au roi du Royaume-Uni.
Les effectifs des levées sont faibles, au début, car il n'y a pas de contraintes réelles, même du côté français. Par contre, après la bataille de Leipzig, les grandes puissances ont besoin de personnels et veulent mettre au pas tous les mouvements nationalistes. Le meilleur moyen pour résoudre ses deux difficultés est l'engagement militaire. Officiellement, il n'est pas forcé, mais "fortement conseiller" surtout pour l'avenir des territoires dans le cadre des négociations de paix.
c) Les hanovriens et les prussiens.
Ces deux populations d'Allemagne du Nord n'ont en commun que la religion et la langue. L'armée du Hanovre était considéré jusqu'en 1801 comme la meilleure armée d'Europe, car beaucoup mieux encadrée et beaucoup mieux instruites que toutes les autres armées en particulier l'armée prussienne. Un certain nombre d'officiers hanovriens, dont Scharnhorst et Gneisenau, ont rejoint l'armée prussienne car ils ont été attirés afin de combler ces différences avec en contreparties des promotions et un avenir prometteur ! Les deux armées ont souvent combattu ensemble, mais jamais intégrée l'une dans l'autre avant 1866 en raison surtout des différences des objectifs politiques de leurs gouvernements.
Le compromis de l'armée de Wallmoden est une armée qui ne comporte pas d'effectifs prussiens en propre, mis à part le corps franc de Schill (2 escadrons de hussards réguliers prussiens), mais beaucoup d'éléments allemands ( le corps de Mecklembourg, le corps franc de Lützow ( qui est destiné à des étrangers non prussiens), le bataillon de Reiche (de la même veine), les unités hanovriennes, la légion russo-allemande) avec des unités britanniques et suédoises. Le but de cette armée était d'abord et avant tout le contrôle de Hambourg, de Brême et de Lübeck (Les trois grands ports de l'Allemagne du Nord). Ensuite, il devait obliger le Danemark à sortir de l'alliance française puis enfin à sortir de l'orbite française l'Allemagne du Nord, la Hollande et Anvers. L'armée ne fera pas grand chose d'autre et surtout pas les hanovriens.