Matériels et tenues de l'artillerie prussienne en 1813

Tous les sujets relatifs aux guerres de la Révolution et de l'Empire (1792-1815) ont leur place ici. Le but est qu'il en soit débattu de manière sérieuse, voire studieuse. Les questions amenant des développements importants ou nouveaux pourront voir ces derniers se transformer en articles "permanents" sur le site.

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Matériels et tenues de l'artillerie prussienne en 1813

Messagepar MANÉ Diégo sur 18 Sep 2013, 15:04

Comme promis voici un petit article détaillant par batterie les "Matériels et tenues de l'artillerie prussienne en 1813". C'est ici :

http://www.planete-napoleon.com/docs/1813PruMatArt.pdf

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Il fait suite à l'article plus général intitulé "Types et couleurs des matériels d'artillerie sous l'Empire", dont on parle abondamment et dans le détail ici :

viewtopic.php?f=1&t=1144&p=7215#p7215

Le lien avec l'article proprement dit, et qui a fait couler tant d'encre virtuelle, y figure en tête.

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L'intérêt, voire la nécessité, d'un article particulier à la Prusse, provient du fait qu'elle a dû faire flèche de tous bois, passant de 40.000 hommes sous les armes début 1813 à plus de 260.000 hommes en août, soit un effort similaire à celui réalisé par la France, mais avec beaucoup moins de moyens humains et matériels sinon financiers, puisque de ce dernier point de vue l'Angleterre prodigua son or... tout en fournissant en outre beaucoup de matériels et d'uniformes...

Le reste provint essentiellement du butin récupéré dans les dépôts abandonnés par les Français en retraite où carrément "ramassé" sur le bord des routes par les Cosaques ou la population "amie".

Bref, Il y a tant de gens qui croient que l'armée prussienne est un ensemble rigide et monotone alors qu'à l'inverse c'est en 1813-1815 un véritable florilège d'improvisations façon "Soldats de l'An II", que le résultat hétéroclite obtenu, tant sur le plan des matériels que de celui des uniformes, méritait à mon sens ce petit guide, ne serait-ce que pour l'artillerie, la partie la plus méconnue.

Et comme il y a de quoi en parler jusqu'à plus soif (et "one whisky, please", commande l'attaché militaire britannique... avant de recevoir du schnaps parce-qu'il n'y a rien d'autre) vous avez désormais ici un post dédié pour le faire...

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Re: Matériels et tenues de l'artillerie prussienne en 1813

Messagepar REMY Nicolas-Denis sur 24 Sep 2013, 09:20

Je voudrais apporter quelques compléments :

batteries de 6 £ à pied
Les batteries n°10 et 16 sont d'instruction
La batterie n°4 est celle de la Garde
La batterie n°1 passera à 10 pièces en janvier 1814.
Les batteries n°20-30 sont des batteries de Landwehr équipées de matériel anglais

Il y a une batterie de Landsturm à Berlin formée avec les pièces françaises prises à Lüneburg en mars

batteries de 6 £ à cheval
La batterie n°10 est d'instruction
La batterie n°4 est celle de la Garde. En 1815, une deuxième, la n°15 est affectée à la Garde
La batterie n°12 est une batterie de Landwehr

batteries de 12 £ à pied
La batterie n°1 est celle de la Garde
Les batteries n°4,5 et 6 sont formées à l'armistice

En décembre 1812, il y a 33 batteries (2 de 12, 11 d'ARC de 6, 18 d'ARP de 6, 1 d'ARP de 3 et 1 d'ARP d'obusiers de 7)soit 8638 hommes dont la moitié sont des Krumpers (cela veut dire qu'il y en a la même quantité formés et disponibles)
A l'armistice de juin 1813, il y a 50 1/2 batteries, dont 36 régulières, et 33 compagnies de forteresses (garnison ou siège), soit avec les services 15315 hommes, dont 6566 de forteresses et 200 volontaires (eh oui, il y en a aussi ici).
Au 15 avril 1815 (après la réorganisation de l'armée), il y a 76 batteries de ligne (soit 15669 h)(19 de 12, 20 d'ARC de 6, 37 d'ARP de 6 et 6 d'ARP d'obusiers de 7) et 45 batteries fixes totalisant en tout 24809 hommes.

Les batteries de Landwehrs sont en fait des unités de réserve constituée avec des anciens personnels issus de l'artillerie et des volontaires ( il y en a 200 en mars 1813, 600 arrivent en janvier 1814)


Le grand problème de l'artillerie prussienne outre sa croissance exponentielle est qu'elle n'a pas d'école d'artillerie à proprement parlé, à l'instar de la France, l'Autriche, la Russie ou la Suède, d'abord pour des raisons de principes. Il faudra attendre 1816 pour qu'une école soit créée.

Enfin, l'artillerie ne sera levée qu'avec des personnels ayant une certaine éducation technique et qui organiseront "à la prussienne" (c'est à dire sans organisation hétéroclite) cette arme. Les uniformes le seront très temporairement (en général que peu de jours) à l'exception des "volontaires", qui seront en vert, tant qu'ils ne seront pas officiers. En effet, les unités même avec des uniformes étrangers ont tendance à les "prussianiser" rapidement en retirant les aspects les plus visibles : les uniformes anglais, par exemple, sont en fait des uniformes destinés aux troupes portugaises ou espagnoles, qui se sont vus retirer toutes les lanières blanches. Pour les unités de Berg, de la légion russo-allemande et de westphalie, le signe "prussien" est le port du couvre-shako en campagne.
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REMY Nicolas-Denis
 
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