Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Tous les sujets relatifs aux guerres de la Révolution et de l'Empire (1792-1815) ont leur place ici. Le but est qu'il en soit débattu de manière sérieuse, voire studieuse. Les questions amenant des développements importants ou nouveaux pourront voir ces derniers se transformer en articles "permanents" sur le site.

Modérateurs: MASSON Bruno, FONTANEL Patrick, MANÉ John-Alexandre

Re: Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Messagepar MANÉ Diégo sur 11 Oct 2012, 14:55

J'ai ajouté des illustrations et des commentaires relatifs dans les messages plus haut sur Sahagun et La Chaussée.

Ils illustrent bien un fait majeur. Une expression, qu'elle soit imagée ou écrite, ne reflète que la pensée ou les vues de son auteur, et donc pas nécessairement la réalité.

Pensez-y à l'avenir en lisant ceci ou voyant cela. Dans les deux cas il faudra toujours vérifier avant de s'appuyer dessus en tant qu'argument dans une discussion... si du moins elle se veut sérieuse !

Diégo Mané
"Veritas Vincit"
MANÉ Diégo
 
Messages: 3900
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Messagepar DAVID Gilles sur 23 Oct 2012, 09:41

Cela illustre aussi ce que conseille Napoléon, quand il dit de mettre les meilleures troupes devant. Cela évite d'être emporté par une déroute. Il conseille aussi la combinaison des trois armes. Une bonne mitraille aurait calmé quelques ardeurs et un carré d’infanterie, même de faible qualité suffit. Mais pour cela, il faut anticiper et connaître la position de l’ennemi. Sun Zu dit, dans une traduction « Qui connaît l’autre et se connaît lui-même, peut livrer cent batailles sans jamais être en péril. Qui ne connaît pas l’autre mais se connaît lui-même, pour chaque victoire, connaîtra une défaite. Qui ne connaît ni l’autre ni lui-même, perdra inéluctablement toutes les batailles. » Dans une autre traduction, il doit, pour vaincre maîtriser, en plus, le temps et l’espace. Enfin, le temps est traduit par climat dans une troisième version. L’édition « Pluriel » semble être la meilleure traduction. Du temps de Napoléon, il pouvait avoir accès à la version du père Amiot qu’on trouve aux éditions des mille et une nuits N° 122. On peut dire que York applique cette pensée “Tout le succès d'une opération réside dans sa préparation. » ; et qu’à l’inverse, en face, c’est la déroute, avant même de combattre.
Enfin, pour se recentrer sur la tenue de pied ferme par une arme d’élite, Sun Zu dit « Lorsqu'un chat se tient à l'entrée du trou du rat, dix mille rats ne se hasardent pas à en sortir; lorsqu'un tigre garde le gué, dix mille cerfs ne peuvent le traverser. »
Mais, il faut bien admettre que le rôle des cavaleries lourdes n’est pas d’attendre de pied ferme, en première ligne ou collé derrière celle-ci.
Comme dirait l'ami Thierry "Faudrait peut-être arrêter de déconner !" ce qui résume assez bien la position des troupes françaises.
DAVID Gilles
 

Re: Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Messagepar MELCHIOR Thierry sur 15 Nov 2012, 18:27

Trouvé sur le site consacré à l'Ancien Régime :
http://pfef.free.fr/Page_Principale.htm
Dans la colonne de gauche, cliquez sur « Art militaire » (dans Ancien Régime)
Puis cliquez sur : Sautai et Desbrièrre : La cavalerie de 1740 à 1789 (extraits)
Puis allez en bas du chapitre II (instruction et tactique)

Note 06 : On croit pouvoir affirmer que le principe est déjà universellement admis dans notre cavalerie que toute troupe qui fait usage de sou feu en chargeant se condamne à être battue et que l'arme blanche seule doit servir dans le combat de cavalerie contre cavalerie. Une lettre de Villars (le futur maréchal), du début de la guerre de la Succession d'Espagne (carton Cavalerie, organisation, I), dit que notre cavalerie s'accorde à reconnaître la supériorité du sabre sur le mousqueton au moment de la charge. En 1732, au camp de Richemont, le comte de Belle-Isle, exerçant les escadrons à charger les uns contre les autres, prescrit qu'une ligne fera usage du mousqueton, l'autre du sabre, et que la première, après avoir fait sa décharge, sera par le fait même censée battue et forcée à faire demi-tour. Le gain de la bataille de Guastalla, en 1734, fut du à ce que notre cavalerie, quoique inférieure en nombre, chargea, le sabre à la main, les cuirassiers autrichiens, sans répondre à la décharge que ces cuirassiers avaient faite sur elle avec leur mousquetons.
« Ce ne sont pas les événements qui troublent le cœur des hommes, mais les jugements qu'ils portent sur les événements. »
Épictète (Stoïcien)
Site
Forum
MELCHIOR Thierry
 
Messages: 376
Inscrit le: 23 Déc 2008, 20:34
Localisation: Amance (10)

Re: Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Messagepar MELCHIOR Thierry sur 16 Nov 2012, 16:26

Un autre exemple :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7 ... rie%20Française%20depuis%20son%20origine.langFR
En bas de la page.
« Ce ne sont pas les événements qui troublent le cœur des hommes, mais les jugements qu'ils portent sur les événements. »
Épictète (Stoïcien)
Site
Forum
MELCHIOR Thierry
 
Messages: 376
Inscrit le: 23 Déc 2008, 20:34
Localisation: Amance (10)

Re: Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Messagepar MANÉ Diégo sur 03 Mar 2013, 18:33

J'ai trouvé un passage supplémentaire illustrant la thématique de ce post.

In "Campagne de 1813, la cavalerie des armées alliées" par Weil, Paris, 1886.

Page 21, dans le cadre des combats de Mockern le 5 avril 1813, nous retrouvons le général prussien von Oppen qui "près du village de Zehdennick, sur la route de Mockern à Magdebourg, ... donna sur une arrière-garde française forte de 1.200 chevaux, 3 bataillons et une batterie.

A la tête de 7 escadrons, le général Oppen chargea la cavalerie française, qui s'était postée derrière un fossé et reçut les cavaliers par une décharge de mousqueterie. Ni ce feu, ni le fossé n'arrêtèrent les dragons et les hussards d'Oppen. Les cavaliers prussiens franchirent le fossé et tombèrent sur les Français avant qu'ils eussent eu le temps de se reformer et de mettre le sabre à la main. Les escadrons français, qui avaient perdu dans cette affaire 150 prisonniers et une centaine d'hommes hors de combat, furent recueillis par l'infanterie, qui s'était formée en carrés."

CQNFPD*

(Ce Qu'il Ne Fallait Plus Démontrer)

Diégo Mané
MANÉ Diégo
 
Messages: 3900
Inscrit le: 31 Jan 2004, 09:12
Localisation: Lyon (69)

Re: Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Messagepar BOUTTET Denis sur 07 Mar 2013, 13:23

Voici une belle démarche "scientifique" ! Merci encore Diégo.
Cela pourrait mériter un article dans la presse spécialisée :roll:
Ils sont fous ces bretons, ils brassent la bière à l'eau de mer ...
BOUTTET Denis
 
Messages: 170
Inscrit le: 12 Mar 2004, 10:27
Localisation: Brest (29)

Précédent

Retourner vers Histoire Militaire

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant actuellement ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 14 invités