Bonjour Denis,
Heureux de te re-voir sur nos colonnes (infernales)

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Il faudrait plutôt parler de populicide (terme employé par les Conventionnels) que de génocide mais c'est une question de pure forme, l'objet étant le même, l'élimination de la population. Il est à noter que d'autres provinces furent l'objet de telles horreurs, telle l'Alsace :
LEGRAND (Notes historiques du chef de bataillon du génie), La justice militaire et la discipline à l’armée du Rhin et de Rhin-et-Moselle, Notes historiques du capitaine d’infanterie breveté L. Hennequin, publié sous la direction de la section historique de l’état-major de l’armée, Paris : Librairie militaire R. Chapelot et Cie, 1909
Voici ce que pensaient Lacoste et Baudot, représentants de la République auprès des armées du Rhin et de Rhin-et-Moselle, remplaçant Saint-Just et Lebas, qui n’étaient pas ce qu’on peut appeler des « démocrates ». Au lieu de faire preuve de justice et de modération, au moins à l’égard de la population civile, Lacoste et Baudot « firent succéder la barbarie et la férocité » au despotisme de Saint-Just et Lebas leurs prédécesseurs. On peut ainsi juger de leurs sentiments à l’égard de la population alsacienne, en particulier celle du Bas-Rhin en énonçant leur arrêté du 6 pluviôse an 2 :
« Considérant que la partie de la République qui formait la ci-devant Alsace, et principalement le département du Bas-Rhin, était peuplée d’une masse d’individus plus attachés aux tyrans de l’Autriche qu’à la République française, qui conspiraient nuit et jour pour rentrer sous la domination de leurs anciens maîtres ; que pour arrêter le cours de leurs complôts par une mesure urgente de sûreté générale, il a fallu ordonner des arrestations les plus multipliées.
Considérant que tous les lieux de détention, maisons d’arrêt, sont partout encombrés, que les scélérats ourdissent encore de nouvelles trames du fond de leurs retraites et font craindre pour des évènements dangereux, si on ne se hâte d’en faire justice.
Considérant que si, pour leur jugement, il fallait être astreint aux formes judiciaires prescrites par les lois, il serait impossible, puisque d’un côté on ne pourrait se procurer des jurys dans une étendue de plus de cent lieues, dont les deux-tiers des habitants ont émigré et dont la majeure partie du tiers restant se trouve peut-être leurs amis, parents ou complices ; et que, de l’autre, l’usage des formes enlèverait un temps infini qui ne permettrait plus d’apercevoir la fin du jugement de cette masse de contre-révolutionnaires.
Considérant enfin, que cette classe si dangereuse à la République sont hors des termes de la loi, que la sûreté actuelle de ces frontières commande impérieusement des mesures extraordinaires ".
Parler alsacien relevait donc d'envies suicidaires et fut une autre Vendée, comme le furent également Lyon et d'autres villes.