Voici tout juste deux cents ans les restes de la Grande Armée du Grand Empereur échappaient aux trois armées russes qui avaient pour mission de l'anéantir sur la Bérézina.
Tactiquement et stratégiquement le succès de Napoléon est total, et la déconfiture des armées russes complète... mais humainement le coût est énorme, et l'image portée est aujourd'hui celle d'un désastre sans précédent.
Le plus lourd tribut fut payé par l'immense foule, en majorité désarmée, qui refusa de passer les ponts quand il en était temps, abrutie de froid et de faim qu'elle était, pour se ruer dessus en panique à l'approche des Russes, dans un trop tardif réflexe élémentaire de survie.
La mitraille puis les Cosaques des "vainqueurs" vengèrent bassement ces derniers de la déception d'avoir laissé s'enfuir l'Empereur des Français et ce qui lui restait de combattants armés et organisés.
10.000 à 15.000 traînards périrent ou furent pris -ce qui revenait au même- à cette occasion, aussitôt déclarés par les Russes comme autant de combattants qu'ils avaient dû vaincre en d'âpres combats pour atteindre les rives convoitées.
Trois batailles distinctes furent livrées sur les rives de la Bérézina les 27 et 28 novembre 1812.
Celle de Stakhov, déjà sur l'autre rive, menée par Oudinot puis Neÿ contre les forces de l'amiral Tchitchagov, afin de maintenir libre le passage à ceux débouchant des ponts.
Celle de Studianka menée par Victor pour empêcher Wittgenstein de les atteindre par l'autre rive.
Une troisième enfin, moins connue, qui fut en fait la première, livrée essentiellement le 27 novembre par la division Partouneaux à des éléments de Tchitchagov, au corps de Steinheil, et aux Cosaques de Platov, aux environs de Borizow et Staroï-Borizow. C'est le sujet d'un nouvel article que je vous propose ici :
http://www.planete-napoleon.com/docs/18 ... uneaux.pdf
Vous y découvrirez les péripéties d'une lutte désespérée de cette brave division, qui rappelle les circonstances de Baylen en 1808 et annonce celles de Plagwitz en 1813, toutes trois s'étant terminées par des redditions "en rase campagne", avec le point commun additionnel que "la hiérarchie" désignera les généraux vaincus aux gémonies de l'Histoire.
Peut-être serez-vous plus indulgents pour Partouneaux après la lecture de cet article.
Diégo Mané