1813, bataille de la Katzbach

[MANÉ Diégo]

1813, bataille de la Katzbach

Le août 1813, avant la reprise des combats, le maréchal Marmont écrivit à l'Empereur :

"Par la création de trois armées distinctes, Votre Majesté renonce encore aux avantages que sa présence sur le champ de bataille lui assure, et je crains bien que le jour où elle aura remporté une victoire et cru gagner une bataille décisive, elle n'apprenne qu'elle en aura perdu deux".

Cette "prophétie" se vérifia dès les deux premières semaines de la campagne d'été. Tandis que Napoléon remportait la bataille de Dresde, Oudinot se faisait battre à Gross-Beeren, et Macdonald essuyait le désastre de la Katzbach, que le "dommage collatéral" de Kulm vint encore aggraver.

L'Empereur voyait donc sa victoire personnelle lui coûter non pas deux, mais trois défaites de ses lieutenants... Et soixante mille hommes, annulant de facto l'effet de sidération de Dresde. On le voit, la Katzbach compta double, d'où l'intérêt (double aussi) de l'étudier et de la comprendre.

J'ai notamment voulu mettre en exergue les véritables raisons de la défaite française, qui ne sont ni la pluie, qui tombait pour les deux camps, ni le nombre, les deux armées étaient de même force numérique, ni la qualité des troupes, où alternaient bonnes et moins bonnes, dans les deux camps.

Mais lisez plutôt, et vous conviendrez que sans les fautes de leurs chefs, la victoire des Français était possible, ou au moins le désastre parfaitement évitable.

http://www.planete-napoleon.com/docs/18 ... ach-v2.pdf

Ce post pourra développer ceci ou cela, et notamment présenter les passages pertinents tirés des sources listées dont tout le monde ne dispose probablement pas et qui ont forgé mes positions.

Bonne(s) lecture(s), et bon Noël à tous.

Diégo Mané

[MANÉ Diégo]

Cherchant autre chose je retrouve dans mes "Notes de lectures 16 - Louis Rilliet : Souvenirs d'un sous-lieutenant de cuirassiers"*, le passage suivant qui concerne La Katzbach.

* http://www.planete-napoleon.com/docs/Nd ... rCuirs.pdf

"Deuxième campagne (août 1813)
Le jeune homme manquera La Katzbach par suite des ordres inadaptés de Macdonald, aggravés par Sébastiani pour son artillerie et sa cavalerie légère, seule engagée en très nette infériorité numérique. La déroute logique qui s'ensuivit, en avant de l'artillerie qui ne pouvait donc plus tirer, laissa les pièces sans soutien avec un ravin à dos. Elles furent tout aussi logiquement perdues avec leurs artilleurs, plongeant la cavalerie légère qui culpabilisait (beaucoup plus que son général) dans un profond découragement.

Rencontrant plus tard le général Saint-Germain, commandant la 2e division de cuirassiers, à laquelle appartenait le 1er cuirassiers où servait Rilliet, Napoléon lui en demanda la raison :

«Comment, lui dit-il, des cuirassiers ont laissé prendre leurs pièces ?
Sire, lui répond le vieux grognard, si nous eussions été chargés de les garder, nous les aurions encore et nous en aurions d'autres à offrir à Votre Majesté."

De fait, les six pièces divisionnaires des cuirassiers, jointes à celles des deux divisions de cavalerie légère du 2e CC, et de la batterie à cheval relevant de la Résart XI, formèrent les 24 pièces d'ARC que Sébastiani disposa en prolongement des 24 pièces d'ARP (dont 8 de 12 £) soutenues par la Brigade d'infanterie Meunier.

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À l'occasion de mes récents travaux sur La Katzbach j'ai découvert que Sébastiani n'y perdit pas ses 24 pièces, mais "seulement" 23 ! En effet, la 24e ne fut prise que plus tard par "des partisans", avec les bagages du 2e CC lors de la retraite. Macdonald, dans ses souvenirs à géométrie variable, nous en informe et nous livre l'intéressant épisode relatif, au cours duquel l'Empereur traita Sébastiani "comme le dernier des hommes".
"L'Empereur ajouta que la perte de l'artillerie était un événement de guerre, mais que celle de la pièce qui avait été prise avec les équipages était ce qui l'irritait, "attendu que l'artillerie était faite pour protéger la troupe, et non pour être protégée par des équipages".