bonjour Père Castor, et merci de tes compliments.

pour moi Suchet est un bon général français, qui contrairement à la majorité de ses homologues, ne ressent pas le besoin maladif de falsifier ses rapports quand la victoire est à lui.
par contre, il ne faut pas oublier que nous parlons ici d'éléments issus de mémoires! Montrez-moi des mémoires autobiographiques qui ne soient pas au moins un peu hagiographiques... Et avouer des pertes importantes à la mi-avril 1813 reviendrait à assumer le fait de s'être fourvoyé sans raisons valables à attaquer une position mal reconnue; il n'en faut pas autant pour s'attirer des reproches amers de la part de Clarke, l'incompétent ministre de la guerre, et cela n'est pas bon pour l'avancement...
Pour ce qui est de Castalla, les Voltigeurs réunis de Robert, 3e léger et 114e de ligne n'ont jamais été confrontés à des adversaires armés de carabines, juste des réguliers espagnols bien entraînés, bien commandés et bien postés. les pertes d’officiers ne viennent donc pas de là.
pour le 121e de ligne, il a dû être partiellement sous le feu d'une partie des rifles des 3rd et 6th KGL, mais avant l'épisode du capitaine Waldron, donc à longue portée, et "en passant", car le front du 2/27th est couvert par la compagnie légère du bataillon. L'engagement de cette unité ayant été extrêmement bref (moins de 5 minutes), les pertes d'officiers ne peuvent là non plus pas être imputées spécifiquement à des carabines.
pour ce qui est des acteurs français parlant des rifles, le seul ayant réellement parlé de ce fait sur le moment est, à ma connaissance, Soult, après la bataille de San Marcial. Cette bataille a opposé des français sans artillerie et sans cavalerie à des espagnols postés ayant les 3 armes. Pas de carabines là non plus, mais ça permettait de se dédouaner de l'échec, le précédent (Maya/Sorauren) ayant été mis sur le dos du mauvais esprit des troupes.
après la bataille lors de l'épisode du pont de Vera, 60 rifles du 95th ont failli faire prisonniers 3 divisions de français...mais il pleuvait à torrents, les rifles étaient dans une maison bloquant le seul pont disponible sur la Bidassoa, sur lequel les attaquants devaient se présenter à 5 ou 6 de front.
la survie des français sera assurée par l'incompétence du général Skerrett, qui donnera l'ordre formel au capitaine de quitter son poste pour rejoindre son bataillon, au lieu que lui descende avec le reste de la light Division attaquer de dos les français bloqués au pont. Là encore, de bons soldats anglais de 1813 issus de la ligne, armés de mousquets, n'auraient pas fait pire.
l'effet des carabines est visible surtout en dehors des combats, car ça nécessite un tir lent et visé, donc sans opposition.